Utilisateur:Leonard Fibonacci/Yuz Asaf

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Yuz Asaf, Yuz Asaf (Srinagar), Yuz Asaf (légende)

Bistrot

Le sanctuaire Roza Bal (Lieu de la Tombe du prophète) - Deux noms sur la pancarte : « Ziarati Hazrati Youza Asouph et Syed Nasir-u-din ».

Yuz Asaf ou Youza Asouph est le nom d'un personnage qui est enterré dans le Roza Bal (Lieu de la tombe du prophète) à Srinagar au Cachemire. Une partie de la population locale, qu'elle soit musulmanne ou hindouiste, reconnaît Yuz Asaf comme comme un saint[1],[2][réf. incomplète] ou un prophète. Un culte lui est rendu et la pierre sur laquelle est gravée deux plantes de pieds d'un homme crucifié est toujours recouverte de bougies et d'une abondante couche de cire[3]. Pour nombre de résidents locaux il s'agit de Jésus de Nazareth (Îsâ)[4], qui après avoir survécu à sa crucifixion aurait vécu une bonne partie du temps de l'autre côté de l'Euphrate et notamment en Inde et serait mort à un âge avancé à Srinagar.

Certains sunnites du Cachemire et du Pakistan le considèrent comme un saint homme et l'assimilent à Îsâ. L'ahmadisme, courant de l'islam apparu à la fin du XIXe siècle, a repris à son compte cette tradition. Pour assurer cette croyance, le mouvement s'appuie aussi sur des textes mentionnant Jésus rédigés en Pāli et sur les mentions de Isa-masiha (« Îsâ le Messie ») dans des textes de la culture hindoue, rédigés en sanskrit.

Un personnage nommé Budasaf ou selon les versions Yuzasaf est connu dans les traditions et légendes de plusieurs religions. La transmission de son histoire vers le christianisme oriental puis occidental semble s'être faite depuis un texte sanskrit du bouddhisme Mahayana, à une version manichéenne au IVe siècle qui a pris place dans la culture musulmane sous le nom de Kitab Bilawhar wa-Yudasaf, texte bien connu dans le Bagdad du VIIIe siècle. Ces écrits christianisés dans leur version géorgienne ont donné naissance à la légende de Barlaam et Josaphat.

Dans la tradition chrétienne, cette histoire est écrite avec de nombreuses références au Bouddha Siddhartha Gautama. Sous cette version légendée, le personnage nommé Budhasaf ou Yuzasaf figure sous le nom de saint Josaphat. Celui-ci est devenu un saint chrétien au Moyen Âge et figure dans la première édition imprimée du martyrologe romain (1583).

Toutefois Per Beskow ainsi que plusieurs théologiens chrétiens de renom, estiment que Yuz Asaf est l’adaptation ahmadie du personnage de Yuzasaf dérivé de Budhasaf, lui-même dérivé de la légende de Bodhisattva. Pour eux l'identification de ce personnage à Jésus de Nazareth suivant une christologie messianique particulière aurait été effectuée à la fin du XIXe siècle par le fondateur de ce mouvement hétérodoxe musulman, Mirza Ghulam Ahmad.

Dans l'ahmadisme[modifier | modifier le code]

Les Ahmadis sont une communauté fondée dans les Indes britanniques à la fin du XIXe siècle par Mirza Ghulam Ahmad[5] qui a composé une tradition nouvelle[6] en reprenant diverses traditions et récits, notamment autour de Yuz Asaf, existants chez certains musulmans et aussi chez des hindouiste du Pakistan et du Cachemire[7],[8], que l'on retrouve dans des textes en sanskrit[9]. Ils vouent à Yuz Asaf qui pour eux est Jésus — appelé Îsâ-masiha ou simplement almasiha (le Messie) et connu par la population locale également sous les noms de Shahazada nabi (le « Prince prophète ») et de Hazrat Isa sahib (« Son éminence le maître Îsâ »)[10] — un culte tout comme aux saints de l'islam autour du Roza Bal, le tombeau de Yuz Asaf situé à Srinagar[11]. Une inscription dédicatoire située sur les restes d'un monument réputé avoir été construit sous le règne de Gopananda (roi au Cachemire dans la seconde partie du Ier siècle)[12], indique que ce monument a été construit l'année où Yuz Asaf a lancé son appel prophétique[13]. Il ne s'agit pas de l'inscription originale, mais d'une traduction en persan ancien effectuée sous le règne du sultan Zein el-Abdeline, vers 874[14]. Sur une pierre massive accolée à la pierre tombale de Yuz Asaf ont été gravés l'empreinte de deux plantes de pied stylisées, sur lesquelles figurent deux représentations de cicatrices laissées par un clou qui aurait traversé ses deux pieds, qui montrent que Yuz Asaf est considéré comme un crucifié ayant survécu à son supplice[15]. Il semble toutefois qu'aucune datation de cette représentation épigraphique ait été faite.

Les ahmadis développent une christologie messianique particulière composée à la fin du XIXe siècle par le fondateur de ce mouvement hétérodoxe musulman[16]. Selon eux, Jésus est un prophète de Dieu qui aurait été déposé de la croix en état de coma avancé qui aurait fait croire à sa mort, mais une fois soigné[17] il serait venu finir sa vie au Kashmir vers l'âge symbolique de 120 ans[18].

Vie de Yuz Asaf selon les ahmadis[modifier | modifier le code]

Dans cette christologie créée par Mirza Ghulam Ahmad[6], il est identifié à Îsâ عيسى ou Îsâ fils de Maryam, c'est-à-dire Jésus de Nazareth[19]. Après quelques apparitions à ses disciples pour organiser sa prédication, Jésus « grand voyageur » serait parti à l'est de l'Euphrate pour rassembler les Tribus perdues d'Israël, ce qui l'aurait conduit à Srinagar, via Nisibe, Herat, Peshawar[20],[21]. Selon Ghulam Ahmad, toutes ces régions auraient conservées dans leurs traditions le souvenir de son passage et il juge cet itinéraire logique si Jésus recherchait les Tribus perdues d'Israël[20]. Selon les Ahmadis, on retrouve partiellement ces éléments dans la tradition Hindoue, notamment dans le Bhavishya Purana, dont ils se servent aussi pour appuyer leur conviction, qui contient un passage qui raconte une rencontre entre Shalivahana et Îsâ-masiha près de Srinagar quelques années après sa crucifixion[22]. Mirza Ghulam Ahmad indique que selon des traditions présentes dans l'espace perse et en Inde, Jésus aurait été guéri des séquelles de la crucifixion, par une pommade bien précise, qui à la suite de cet événement se serait appelé « Marham-i-Isa » (pommade d'Îsâ). Il utilise l'abondance des mentions de cette pommade dans les traités médicaux en farsi, en arabe, dont un qui d'après lui aurait été compilé à l'époque de Jésus et traduit en arabe sous le règne de Mamun al-Rashid, pour tenter de démontrer l'ampleur de la diffusion de cette tradition et son ancienneté[17]. Les Ahmadis croient que Jésus a pu poursuivre sa prédication jusqu'au Népal et se servent même de certains récits historiques en Pāli concernant Jésus. En revanche, ils estiment que les récits dans cette langue qui font vivre l'enfance de Jésus dans la région, sont des constructions bouddhistes plus tardives qui se servent des traditions qu'ils estiment authentiques. Pour eux, Jésus n'est venu dans la région qu'après sa crucifixion. Ils tentent de démontrer que la prédication de Jésus a influencé le bouddhisme sur plusieurs points et notamment le Bouddhisme mahāyāna qui naît dans le Nord de l’Inde et dans l'Empire kouchan au Ier siècle.

Cette thèse sur le sort de Jésus après la crucifixion est appelée l'« évanouissement ». Les autres doctrines sont celles de « la substitution » et celle de la mort effective au cours de son supplice, suivie de sa résurrection.

Origines de l'Ahmadisme[modifier | modifier le code]

Mirza Ghulam Ahmad, le fondateur de la tradition ahmadie, un mouvement messianique contemporain d'origine musulmane[23] datant de la fin du XIXe siècle dont il se présente comme le prophète, revendique la présence de Jésus de Nazareth au Srinagar dans une composition d'un personnage inspirée de diverses traditions musulmanes, chrétiennes, hindoues voire hébraïques[24].

A partir de 1904[25], vraisemblablement dans une dynamique réformatrice d'un islam aussi bien confronté au mouvement hindou Arya Samaj qu'à l'action des missionnaires chrétiens[26], Ahmad déclare être un avatar de Krishna ainsi que Jésus de Nazareth retourné sur terre comme mahdi[25]. Ce dernier est présenté sous la dénomination de « Yuz Azaf », une adaptation du nom de Yuzasaf, le personnage de légende qui est lui-même dérivé du mot sanscrit « bodhisattva » et puise ses origines dans une légende bouddhiste[24]. Dans cette christologie inédite, Ahmad affirme que Yuz signifie « Jésus »[27] (ou « Îsâ ») et Azaf, « le Rassembleur »[24].

Ahmad puise également son inspiration dans la littérature mystique médiévale musulmane, particulièrement chez Ibn Arabi de qui il reprend vraisemblablement l'idée de chaine ininterrompue de prophètes inspirés par Dieu - notion au cœur de son Ahmadiyya[26]. C'est dans cette perspective qu'il se présente comme l'ultime élément d'une chaîne débutée avec Mahomet, comme Jésus est le dernier de celle entamée avec Moïse - ce qui lui permet de faire le parallèle entre Jésus et lui-même - s'aliénant les musulmans sunnites pour lesquels un prophète après Mahomet est inconcevable[26].

Selon Friedmann, Ahmad, pour lequel il est inenvisageable qu'Allah accepte que l'on tue l'un de ses prophètes d'une manière aussi infamante que sur une croix, développe ainsi l'idée selon laquelle Jésus aurait survécu à sa crucifixion, se serait seulement évanoui et aurait été soigné par Allah au moyen d'un onguent connu sous le nom de « pommade de Jésus » (marham-i 'Isâ)[16]. Il se serait alors rendu en Inde[24], à la recherche des tribus perdues d’Israël[16], et aurait vécu jusqu'à l'âge de 120 ans à Srinagar au Cachemire[26]. C'est en 1902 que la presse ahmadie fait ses premières manchettes sur la découverte de la tombe de Jésus dans cette ville[16] et que ce dernier est identifié à l'un des personnages enterrés dans le tombeau dit « Roza Bal ». Pour Per Beskow, cette version s'inspire probablement d'une légende[28] racontant comment Budhasaf était venu au Cachemire accompagné d'un disciple, y était mort et y avait été enseveli[24].

La tradition de « Budhasaf »/« Yuzasaf » dont s'inspire le « Yuz Asaf » des ahmadis est également à l'origine de la tradition chrétienne - essentiellement orientale - de « Ioasaph » en grec ou « Josaphat » en latin[24]. Cette légende de la tombe de Jésus au Cachemire a connu un certain renom médiatique en occident particulièrement à la fin des années 1970[24], relayée par une série d'auteurs et de journalistes ésotéristes occidentaux[29].

Autres monuments[modifier | modifier le code]

Il existe dans la région deux autres monuments qui semblent attester d'un culte ancien à l'égard des fondateurs du christianisme[30], tous deux sont censés être des tombeaux d'une Marie dont on parle dans la tradition chrétienne de l'histoire de Jésus[30]. L'un des deux monuments est situé à Murree au Ladakh, mais l'autre se trouve désormais sur le territoire du Xinjiang chinois[30]. En 1916-1917, lorsque les britanniques projetèrent de démolir celui situé à Murree, parce qu'il se trouvait trop près d'un bâtiment militaire, « les protestations de la population (pourtant hindouiste et musulmane) furent véhémentes[30]. » C'était en effet un lieu de pélerinage pour les deux communautés, le capitaine Richardson renonça donc à son projet[30]. Toutefois l'identification précise des deux Marie dont il serait question s'est perdue au fil des siècles[30]. Aucun des quatre sites n'a été l'objet d'évaluation archéologique avec les moyens actuels[31],[30].

Plus ancienne mention historique[modifier | modifier le code]

Le plus ancien document que Gérald Messadié a pu consulter date de 1766 (1184 de l'hégire). Il mentionne l'inhumation de Sayed Nasr e'Dine Rizvi en 1451 et indique qu'un prophète nommé Yuz Asaf, qui « proclama l'unicité de Dieu jusqu'à sa mort », vint au Cachemire au temps du roi Gopadatta. Il est signé de cinq muftis[32].

La légende de Bilawhar wa-Yudasaf[modifier | modifier le code]

Frise kouchane représentant de Bodhisattva, c. IIIe siècle. Musée Guimet

La première version connue de ce récit légendaire est contenu dans le livre en sanskrit appelé Lalila-Vistara[33] ou Lalitavistara sūtra. Il a ensuite été dérivé, à travers une variété de versions intermédiaires (arabe et Géorgien), de l'histoire de la vie de Bouddha[34]. Wilfred Cantwell Smith (en) (1981) a retracé l'histoire de ce texte du Bouddhisme mahāyāna en sanscrit datant du IIe – IVe siècle, jusqu'à une version manichéenne, qui a ensuite trouvé sa place dans la culture musulmane en langue arabe sous le nom de Kitab Bilawhar wa-Yudasaf (Livre de Bilawhar et Yudasaf), texte bien connu dans le Bagdad du VIIIe siècle[35].

La légende originelle paraphrase l'histoire du Bouddha sur le chemin de l'éveil qui, s'étant rendu compte du poids de la souffrance dans la vie humaine quitte le palais de son père. Le personnage principal du récit, « Yuzasaf » en ourdou - dérivé de « bodhisattva » -, est aidé sur son chemin par un sage du nom de « Bilhawar » qui, s'étant introduit déguisé à la cour royale, enseigne le prince sur la délivrance de la souffrance. On trouve très tôt dans ce récit des influences chrétiennes comme la parabole du semeur[36] de l'évangile selon Marc[24].

L'œuvre initiale écrite en Sanscrit au début de l'ère chrétienne est intitulée Vie du Bodhisattva[37]. Selon Lionel Obadia, Barlaam serait dérivé de Bouddha (« l'éveillé ») et Josaphat de Bodhisattva[38] (« être promis à l'éveil »)[39]. Toutefois, même si les débats autour de cette question se sont apaisés, on ne peut pas dire que « cette transposition des deux concepts centraux du bouddhisme[39] », fassent consensus[39].

Le mot sanskrit (Bodhisattva) a été changé pour Bodisav (ou Budasaf) lors de la traduction en langue iranienne par des manichéens quelque siècles plus tard[37] (VIe ou VIIe siècle), puis en Yudasaf ou Judasaf dans un document en arabe probablement au VIIIe siècle[37],[40]. Le titre de la version arabe est Kitab Bilawhar wa-Yudasaf (Livre de Bilawhar et Yudasaf). L'histoire est traduite en géorgien au IXe ou Xe siècle[41] où elle est alors christianisée. Le jeune prince y est appelé Iodasaf et se convertit au message du Christ, sous l'influence du vieil ermite Barlaam, au grand dam de son père[37]. Cette version christianisée est ensuite traduite en grec au début du XIe siècle[41] par saint Euthyme l'Hagiorite (en) (Joasap) et en Latin au milieu du XIe siècle sous la forme de Josaphat[37],[41].


Légendes et traditions[modifier | modifier le code]

Yuzasaf est le nom du prince Siddhartha dans la version arabe de la légende de Barlaam et Josaphat. Par exemple, dans les Epîtres des Frères de la Pureté (رسائل اخوان الصفاء) Bassorah 1405[42]. Ces traditions sont développées dans les histoires persanes du Cachemire.

Selon la tradition orale du sabéisme, Yuz Asaf, signifierait Yuz le rassembleur, était un saint homme et enseignant qui convertissait son peuple à la religion sabéenne[43].

Yuzasaf est une approximation en langue arabe de Yūdhasaf (Budasab, Bouddha + Sab), telle qu'elle est utilisée par exemple par Muhammad ibn Jarir Al-Tabari dans sa description des « Sābi ūn » (al-Tabari utilise le mot de différentes façons, ici appliqué aux Sabéens d'Harran, réputés pratiquer l'idolâtrie en secret[44]). Dans cette description, Yuz Asaf aurait appelé les habitants de l'espace perse à suivre la religion Sabéenne, qui a ensuite eu beaucoup d'adeptes jusqu'à ce que Sami et Zoroastre les mènent à Bistasb (Vishtaspa) avec leurs principes.

Yuzasaf est identifié comme étant un saint homme par les sunnites, et comme étant Jésus dans la version de l'Ahmadisme de l'Islam[45]. ou encore Josaphat par certains chrétiens orientaux[46]. Dans la version de l'Ahmadisme de l'Islam, il est identifié à Îsâ عيسى pour Jésus de Nazareth[47].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Holger Kersten, Das Jesus-Komplott: die Wahrheit über das Turiner Grabtuch, Heyne-Verlag, München 1997, (ISBN 3-453-12307-7) ; Holger Kersten, Der Ur-Jesus - Die buddhistischen Quellen des frühen Christentums, Langen-Müller Verlag, München 1994, (ISBN 3-7844-2504-6) ; Holger Kersten, Jesus starb nicht am Kreuz - Die Botschaft des Turiner Grabtuchs, Langen-Müller Verlag, München 1998, (ISBN 3-7844-2688-3) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010
  2. Dr Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.
  3. Gérald Messadié, op. cit., note no 103, p. 473.
  4. Gérald Messadié, op. cit., note no 103, p. 472.
  5. Fondée dans les Indes britanniques par Mirza Ghulam Ahmad, mort en 1908, originaire d'un milieu soufi sunnite ; cf. Reem A. Meshal et M. Reza Pirbhai, « Islamic Perspectives on Jesus »in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 245
  6. a et b Per Besko, « Jesus in Kashmir », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 461-463
  7. J. Gordon Melton, The Encyclopedia of Religious Phenomena, 2007.
  8. cf. Mirza Ghulam Ahmad, Jésus en Inde, notamment le chapitre IV, mais aussi le chapitre III
  9. (en) Swami Parmeshwaranand, Encyclopaedic Dictionary of Purāṇas, Sarup, 2001, § « Christ in the Bavisyat Purana », p. 277-281.
  10. Récit de Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 472.
  11. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010 ; Rachid Ahmad Chaudry, La vie cachée de Jésus, Islam International Publication, version française, 2007.
  12. Mullah Nadiri, un historien du XVe siècle, mentionne notamment que le roi Gopananda — élu sous le nom de Gopadatta — a restauré la tour appelée « Trône de Salomon » qui a été construite plusieurs siècles avant notre ère ; cf. Holger Kersten, op. cit. et Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459; le roi Gopananda est mentionné dans plusieurs documents dont l'un qui situe un appel de Yuz Asaf à son époque et qui date de 1766 cf. Gérald Messadié, op. cit., note n° 103, p. 472.
  13. Fida Hassnain (en), The fifth Gospel; cité par Gérald Messadié, op. cit., note n° 103, p. 470.
  14. Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 470.
  15. Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note no 103, p. 473.
  16. a b c et d Yohanan Friedmann, « The Messianic Claim of Ghulad Ahmad », in Peter Schäfer et Mark R. Cohen (dirs.), Toward the Millenium : Messianic Expectations from the Bible to Waco, éd. Brill, 1998, p. 299-310
  17. a et b cf. Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre III, Mouvement musulman Ahmadiyya, 1965 - 103 pages, réédité en français en 1987 chez « Regent Press ».
  18. Voir Per Besko, « Jesus in Kashmir », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 461-463, extraits en ligne
  19. Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.
  20. a et b Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre IV.
  21. La carte du voyage de Jésus selon les Ahmadis.
  22. Traduction du texte sur Jésus contenu dans le Bhavishya Purana.
  23. Yohanan Friedmann, « A madiyya », in Encyclopaedia of the Qurān, vol. I, éd. Brill, 2001, pp. 50-51
  24. a b c d e f g et h Per Beskow, « Modern Mystifications of Jesus. Jesus in Kashmeer », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, p. 461-464 ; voir aussi Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Beskow 2010, pp. 461-464 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  25. a et b cf. Wilfred Cantwell Smith, « Amadiyya », in The Encyclopaedia of Islam, éd. Brill, 1996, vol. I, pp. 301-303
  26. a b c et d Denise Brégand, « La Ahmadiyya au Bénin  », in Archives de sciences sociales des religions, no 135, 2006, pp.73-90
  27. Ce qui ne se retrouve dans aucune langue précédemment ; cf. Per Beskow, op. cit., 2010, p. 463
  28. la version arabe de cette légende, le Kitab Bilawhar-wa -Budhasaf avait été publiée à Bombay en 1888–1889 cf. Beskow, op. cit. 2010, p.463
  29. voir Wilhelm Schneemelcher, New Testament Apocrypha, Vol. 1 : Gospels and Related Writings, éd. John Knox Press, 1991 ; Gerald O'Collins et Daniel Kendall, Essays in Christology and Soteriology, éd. Gracewing Publishing, 1996 ; Günter Grönbold, Jesus in Indien : das Ende einer Legende, éd. Kosel Verlag, 1985
  30. a b c d e f et g Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, p. 466.
  31. Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 98, p. 459.
  32. Gérald Messadié, op. cit., note n° 103, p. 472.
  33. Jacques Houriez, Litérales: Mythe et littérature, Le mythe du Bouddha dans le roman médiéval de Barlaam et Josaphat, Annales littéraires de l'université de Franche-Comté, 1997, p. 30.
  34. "Barlaam and Josaphat", Catholic Encyclopedia, New York: Robert Appleton Company, 1913.
  35. Wilfred Cantwell Smith Towards a World Theology, Westminster, 1981
  36. Mc 4. 1-9
  37. a b c d et e Frédéric Lenoir, La rencontre du bouddhisme et de l'Occident
  38. Voir aussi: Kevin Trainor (ed), "Buddhism" (Duncan Baird Publishers, 2001), p. 24
  39. a b et c Lionel Obadia, Bouddhisme et Occident: la diffusion du bouddhisme tibétain en France, éd. L'Harmattan, 1999, Paris, p. 9.
  40. Selon Emmanuel Choisnel, il est possible que l'initiale Arabe "b" (« ب ») ait été changée en "y" (« ي ») par duplication d'un point au cours des recopies: cf. Les Parthes et la Route de la soie, 2004, p. 202: « Le nom de Josaphat dérive, tout comme son associé Barlaam dans la légende, du mot Bodhisattva. Le terme Bodhisattva passa d'abord en pehlevi, puis en arabe, où il devint Budasaf. Étant donné qu'en arabe le "b" et le "y" ne différent que d'un point »
  41. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées D.M. Lang 1957
  42. The Contemporary Society for Contemporary Studies- Volume 7,Numéro 1 1963 - Page 119 "Ibn Babuya of Qum incorporated an adaptation of it in his treatise, Kitabi Kamal al Din wa Itman ... Akbar al Furs wa'l Arab. The authors of Rasail Ikhwan al-Saja refers to Balauhar's conversation with Budasaf (given here in the form of Yuzasaf)"
  43. Gündüz, Sinasi, The Knowledge of Life: The Origins and Early History of the Mandaeans, in Supplements to the Journal of Semitic Studies,, 1994, édité par Oxford University Press, Londres, p. 31
  44. Gündüz, Sinasi, The Knowledge of Life: The Origins and Early History of the Mandaeans, in Supplements to the Journal of Semitic Studies,, 1994, édité par Oxford University Press à Londres, page 31
  45. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Holger Kersten, Das Jesus-Komplott: die Wahrheit über das Turiner Grabtuch, Heyne-Verlag, München 1997, (ISBN 3-453-12307-7) ; Holger Kersten, Der Ur-Jesus - Die buddhistischen Quellen des frühen Christentums, Langen-Müller Verlag, München 1994, (ISBN 3-7844-2504-6) ; Holger Kersten, Jesus starb nicht am Kreuz - Die Botschaft des Turiner Grabtuchs, Langen-Müller Verlag, München 1998, (ISBN 3-7844-2688-3) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010
  46. Dehlvi, Syed Ahmad, Farhang-i-Asfia, 1908, publié par Syed Ahmad Dehlvi à Hyderabad, volume 1 page 91.
  47. Dr Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.

Chez les Sabéens d'Harran[modifier | modifier le code]

Yuzasaf est une approximation en langue arabe de Yūdhasaf (Budasab, Bouddha + Sab), telle qu'elle est utilisée par exemple par Muhammad ibn Jarir Al-Tabari dans sa description des « Sābi ūn » (al-Tabari utilise le mot de différentes façons, ici appliqué aux Sabéens d'Harran, réputés pratiquer l'idolâtrie en secret[1]). Dans cette description, Yuz Asaf aurait appelé les habitants de l'espace perse à suivre la religion Sabéenne, qui a ensuite eu beaucoup d'adeptes jusqu'à ce que Sami et Zoroastre les mènent à Bistasb (Vishtaspa) avec leurs principes.

Al-Ṭabari also uses the name “Sabians” for idolaters in general. He states, for instance, that Budasab (Buddha) in his early period called the people to the religion of the Sabians and that Bishtasb and his father Luahrasb, the ruler of the Persians after Kaykhusraw, embraced the religion of the Sabians until Sami and Zoroaster came to Bishtasb with their tenets.

Suite[modifier | modifier le code]

[[Le Roza Bal ou Rauza Bal ou Rozabal (Lieu de la tombe du prophète) est le nom d'un sanctuaire situé dans le quartier Khanyaar de la ville de Srinagar au Cachemire réputé contenir la sépulture d'un personnage appelé notamment Yuz Asaf et qui serait Jésus de Nazareth. Selon une tradition très ancienne existant au nord de l'Inde et au Pakistan, Jésus aurait effectivement survécu à sa crucifixion après être tombé dans un coma profond. Une fois soigné, il aurait beaucoup voyagé quelques années plus tard, dans l'espace à l'est de l'Euphrate. Il aurait notamment séjourné à Srinagar où il serait mort à un âge avancé et y aurait été enterré sous une imposante pierre tombale. Le bâtiment contient une deuxième sépulture, celle de Sayed Nasr e'Dine Rizvi (Syed Nasir-u-din), saint musulman du XVe siècle qui vouait une grande admiration à Jésus et demanda donc à être inhumé à côté de sa tombe. C'est à cette occasion que le bâtiment a été construit sur le « Lieu de la tombe du prophète » (Roza Bal).

La tradition locale tient pour assurée que Yuz Asaf est bien Jésus. En 1889, Mirza Ghulam Ahmad a lancé son mouvement de réformes de l'Islam appelé « ahmadisme », en s'appuyant entre-autre sur cette tradition. Cette conviction est donc partagée par les adeptes de ce mouvement. Pour assurer cette croyance, le mouvement s'appuie aussi sur des textes mentionnant Jésus rédigés en Pāli et sur les mentions de Isa-masiha (« Îsâ le Messie ») dans des textes de la culture hindoue, rédigés en sanskrit. Dans le Bhavishya Purana Isa-masiha (Jésus) rencontre le roi Shalivahana à Srinagar.

Dans la région, deux autres monuments et une inscription témoignent d'un culte à l'égard de personnages jouant un rôle clef dans la fondation du christianisme. Ils pourraient être des restes de la prédication de l'apôtre Thomas dont la Tradition dit qu'il a évangélisé l'espace à l'Est de l'Euphrate et certains territoires de l'Inde en collaboration avec d'autres apôtres et qu'il a notamment fondé une église (communauté) au Taxila dans le royaume indo-parthe. Le Taxila était à l'époque frontalier du Ladakh où se trouve Srinagar.

ou encore Josaphat par certains chrétiens orientaux


Yuzasaf est le nom du prince Siddhartha dans la version arabe de la légende de Barlaam et Josaphat. Par exemple, dans les Epîtres des Frères de la Pureté (رسائل اخوان الصفاء) Bassorah 1405[2]. Ces traditions sont développées dans les histoires persanes du Cachemire. En 1899 Ghulam Ahmad a affirmé, pour la première fois, que ces légendes de Yuzasaf font référence à Jésus.

Selon la tradition orale du sabéisme, Yuz Asaf, ce qui signifie Yuz le rassembleur, était un saint homme et enseignant qui convertissait son peuple à la religion sabéenne[3].

Une sage enterré à Roza Bal à Srinagar au Cachemire, identifié comme Yuzasaf au 17e siècle, est identifié (débats contadictoires) comme étant un saint homme par les sunnites, et comme étant Jésus dans la version de l'Ahmadisme de l'Islam[4]. ou encore Josaphat par certains chrétiens orientaux[5]. Dans la version de l'Ahmadisme de l'Islam, il est identifié à Îsâ عيسى pour Jésus de Nazareth[6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gündüz, Sinasi, The Knowledge of Life: The Origins and Early History of the Mandaeans, in Supplements to the Journal of Semitic Studies,, 1994, édité par Oxford University Press à Londres, page 31
  2. The Contemporary Society for Contemporary Studies- Volume 7,Numéro 1 1963 - Page 119 "Ibn Babuya of Qum incorporated an adaptation of it in his treatise, Kitabi Kamal al Din wa Itman ... Akbar al Furs wa'l Arab. The authors of Rasail Ikhwan al-Saja refers to Balauhar's conversation with Budasaf (given here in the form of Yuzasaf)"
  3. Gündüz, Sinasi, The Knowledge of Life: The Origins and Early History of the Mandaeans, in Supplements to the Journal of Semitic Studies,, 1994, édité par Oxford University Press à Londres, page 31
  4. Siegfried Obermeier, Starb Jesus in Kaschmir. Das Geheimnis seines Lebens und Wirkens in Indien, Econ ; Holger Kersten, Jesus lebte in Indien – Sein geheimes Leben vor und nach der Kreuzigung, Ullstein-Verlag, Berlin 1998, (ISBN 3-5483-5490-4), (1. Auflage: Droemer Knaur, München 1983, (ISBN 3-426-03712-2)) ; Holger Kersten, Das Jesus-Komplott: die Wahrheit über das Turiner Grabtuch, Heyne-Verlag, München 1997, (ISBN 3-453-12307-7) ; Holger Kersten, Der Ur-Jesus - Die buddhistischen Quellen des frühen Christentums, Langen-Müller Verlag, München 1994, (ISBN 3-7844-2504-6) ; Holger Kersten, Jesus starb nicht am Kreuz - Die Botschaft des Turiner Grabtuchs, Langen-Müller Verlag, München 1998, (ISBN 3-7844-2688-3) ; Mark Bothe, Die "Jesus in Indien' Legende, eine alternative Jesus Erzählung, Grin-Verlag für akademische Texte, 2010
  5. Dehlvi, Syed Ahmad, Farhang-i-Asfia, 1908, publié par Syed Ahmad Dehlvi à Hyderabad, volume 1 page 91.
  6. Dr Fida M. Hassnain, The historical Jesus, 2004 ; Dr Fida M. Hassnain, Suzanne Olsson, Roza Bal the Tomb of Jesus, 2008.


Suite[modifier | modifier le code]

Abu Ja`far Muhammad ‘ibn Jarir al Ṭabari (224-310/838-922) who is one of the earliest sources of commentary on the Qur’an and the history of Islam, in his commentary on the Qur’an, examines the etymology of Ṣabi’un and points out that it is the plural of ṣabi which means someone who takes on a new religion other than his own, like a Muslim apostate from his religion. On the other hand in his history, he derives ṣabi’un from a personal name: he claims Ṣabi is another name of Lamech, the father of the prophet Noah, and the Sabians took their name from Lamech.

Al-Ṭabari also uses the name “Sabians” for idolaters in general. He states, for instance, that Budasab (Buddha) in his early period called the people to the religion of the Sabians and that Bishtasb and his father Luahrasb, the ruler of the Persians after Kaykhusraw, embraced the religion of the Sabians until Sami and Zoroaster came to Bishtasb with their tenets.
Pas le moindre Yuz Asaz... et pour cause... Mais par contre c'est bien ce que je disais. Raté Émoticône sourire Mogador 13 mars 2013 à 10:04 (CET) PS : pour l'article de l'Express - on devine qui vous souffle et vous motive à l'attaque personnelle - si vous étiez un peu attentif, d'une part l'article écrit exactement ce que je disais de manière sourcée (ce qui fait enrager l'autre et me réjouis assez) et, concernant l'avis d'un historien, croyez que ce n'est pas fini mais je préfère la compagnie des gens intéressants Émoticône sourire. Mogador 13 mars 2013 à 10:04 (CET)