Mademoiselle de Joncquières

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Mademoiselle de Joncquières

Réalisation Emmanuel Mouret
Scénario Emmanuel Mouret
Acteurs principaux
Sociétés de production Moby Dick Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame romantique
Durée 109 minutes
Sortie 2018

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Mademoiselle de Joncquières est un drame romantique français écrit et réalisé par Emmanuel Mouret, sorti en 2018. Il s’agit de l’adaptation de l’Histoire de Mme de la Pommeraye, insérée dans le roman Jacques le Fataliste et son maître de Denis Diderot (1784)[1], qui avait déjà librement inspiré en 1945 Les Dames du bois de Boulogne à Robert Bresson.

Synopsis[modifier | modifier le code]

L'action se déroule en France au XVIIIe siècle. Madame de La Pommeraye (Cécile de France), jeune et jolie veuve aux mœurs irréprochables et qui se pique de n'avoir jamais été amoureuse, finit par céder aux avances du libertin marquis des Arcis (Édouard Baer) qui la courtise avec assiduité durant près de six mois. Après plusieurs années d'une idylle parfaite basée sur une honnêteté réciproque et sans engagement, elle prend conscience que le marquis s’est peu à peu lassé d'elle. Après consultation de son amie Lucienne (Laure Calamy), elle sonde les sentiments du marquis en lui faisant croire que c'est elle qui a perdu la passion qui les animait tous les deux. Le marquis, d'abord surpris de cette confidence inattendue, avoue immédiatement que c'est exactement le même ressenti pour lui mais qu'il n'osait lui dire. Il la remercie de l'avoir délivré de ce poids et ils mettent ainsi fin à leur relation.

Brisée et blessée dans son orgueil, Mme de la Pommeraye met en œuvre un plan pour se venger de ce qu'elle considère comme une trahison profonde. Elle va chercher Mme de Joncquières (Natalia Dontcheva), une femme dont le triste destin lui avait été raconté par son amie : issue d'une union illégitime et abusée par un séducteur, elle et sa fille (Alice Isaaz) se sont retrouvées sans ressources et contraintes à la prostitution. La fille est réputée « belle comme un ange » et servira de proie.

Mme de la Pommeraye les convainc aisément et leur fournit le gîte et le couvert, leur demandant en échange de se montrer désormais pieuses et dévotes, avant de les présenter au marquis des Arcis. Celui-ci, convaincu de la dévotion et de la virginité de mademoiselle de Joncquières, en devient fou amoureux. Sa convoitise est décuplée par la distance que Mme de la Pommeraye prend soin de maintenir en empêchant plusieurs fois le marquis de revoir la demoiselle. Celui-ci finit par engager des enquêteurs pour la retrouver, et lui proposer des bijoux et de très fortes sommes d'argent, jusqu'à mettre sa fortune en péril. Mais c'est encore insuffisant pour Mme de la Pommeraye qui ordonne à la mère et la fille de refuser systématiquement toutes les offres. Le marquis en vient alors à demander la jeune fille en mariage. Cette dernière accepte malgré elle, souffrant énormément de cette situation fondée sur le mensonge et craignant que le marquis ne découvre un jour la vérité. Voyant sa femme mal à l'aise le soir de la nuit de noce, le marquis lui promet de ne pas la toucher tant qu'elle jugera que le moment n'est pas encore venu.

Dès le lendemain du mariage, Mme de la Pommeraye amène par surprise le marquis, sa jeune épouse et sa mère dans le lupanar où elles exerçaient leur activité de péripatéticienne. Ils comprennent alors tous les trois qu'ils sont l'objet d'une manipulation ourdie par Mme de La Pommeraye qui triomphe en annonçant au marquis qu'il sera désormais la risée de l'aristocratie locale. Profondément humiliée, trompée par Mme de La Pommeraye et maintenant rejetée par son mari, la jeune mariée tente de se suicider. Elle est sauvée in extremis par des paysans et ramenée chez le marquis, qui accepte de la soigner. Dès son réveil il lui redonne sa liberté tout en assurant dignement son avenir et celui de sa mère. Mais devant la sincérité et l'honnêteté de la jeune femme, le marquis est finalement séduit et ils décident de rester ensemble et de se retirer sur ses terres. Au moment de partir, le couple rencontre Lucienne et le marquis demande de transmettre ses remerciements à Mme de la Pommeraye, sans laquelle il n'aurait jamais connu son épouse.

Mme de la Pommeraye reçoit son amie Lucienne. Cette dernière lui ment en prétendant que le marquis a quitté la ville seul, sans sa nouvelle épouse. Elle ne transmet pas les remerciements et garde secret le nouveau bonheur du marquis. Mme de la Pommeraye ment de son côté en prétendant qu'elle est désormais en paix par rapport au marquis, peu lui importe qu'il soit parti ou non avec son épouse.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données Unifrance[2]

Distribution[modifier | modifier le code]

Cécile de France en 2018 au festival de Cannes.

Production[modifier | modifier le code]

Adaptation[modifier | modifier le code]

Emmanuel Mouret adapte assez fidèlement l'histoire de Mme de la Pommeraye, personnage imaginé par Denis Diderot. Dans le roman, Mme d'Aisnon et sa fille se font appeler Duquênoi à la demande de Mme de la Pommeraye, alors que dans l'adaptation c'est le patronyme de Joncquières, homonyme du titre du film, qui est utilisé.

Musique[modifier | modifier le code]

À l’exception du menuet de L’Arlésienne, suite no 2, composée par Georges Bizet au XIXe siècle, joué au début du film, et d’une pièce pour piano intitulée Mademoiselle de Joncquières et composée pour la fin du générique par Giovanni Mirabassi (né en 1970), seules les compositions suivantes du XVIIIe siècle ont été retenues pour l’accompagnement musical du film :

  • Pizzicato (fragment d’un concerto pour violon, cordes et basse continue) de Johann Georg Reutter
  • Menuets I et II en la majeur et en la mineur de Claude Balbastre
  • Menuet BWV 114 de Jean-Sebastien Bach
  • Menuet en sol mineur BWV 115 de Jean-Sebastien Bach
  • Sonate en do mineur : Allegro espressivo de Giovanni Pescetti
  • Concerto pour harpe et orchestre : II. Andante lento de François-Adrien Boieldieu
  • Water Music, suite no 3 : Gigues I et II (HWV 350) de Georg Friedrich Haendel
  • Concerto op. 3, no 2 en sol mineur (RV 578) d'Antonio Vivaldi
  • Concerto RV 566 : Allegro assai d'Antonio Vivaldi
  • Sonate en do majeur Kk. 159 de Domenico Scarlatti
  • Concerto BWV 1052 : Allegro de Jean-Sebastien Bach
  • Adagio en majeur BWV 564 de Jean-Sebastien Bach
  • Les Quatre Saisons, Concerto no 3 en fa majeur, op. 8 (RV 293), « L'Automne » : II. Adagio d'Antonio Vivaldi
  • Les Quatre Saisons, Concerto no 2 en sol mineur, op. 8 (RV 315), « L'Été » : I. Allegro non molto (RV 315) d'Antonio Vivaldi
  • Sonate op. 1, no 12, (RV 63) « La Folia » : I. Adagio d'Antonio Vivaldi

Lieux de tournage[modifier | modifier le code]

Le film a été tourné au cours de l'été 2017, dans la Sarthe et en Île-de-France. Le château de Sourches, situé à Saint-Symphorien à 25 km du Mans, a servi de décor pour la maison du marquis des Arcis et pour les extérieurs du château de madame de La Pommeraye[5],[6]. Des scènes ont également été tournées à la cathédrale Saint-Maclou de Pontoise[7], au château d'Ennery près de Pontoise[8] et au domaine national de Marly-le-Roi[9].

Accueil[modifier | modifier le code]

Festival et sorties[modifier | modifier le code]

Mademoiselle de Joncquières est sélectionné dans la catégorie « Platform » et présenté le au Festival international du film de Toronto au Canada. Il est projeté en salles à partir du en Belgique et en France, à partir du en Suisse romande et à partir du au Québec.

Critiques[modifier | modifier le code]

Mademoiselle de Joncquières
Score cumulé
SiteNote
Rotten Tomatoes 71%
AlloCiné 4.0 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Studio Magazine 5.0 étoiles sur 5
Marie Claire 5.0 étoiles sur 5
Télérama 4.0 étoiles sur 5
Le Monde 4.0 étoiles sur 5
Le Figaro 4.0 étoiles sur 5
Les Inrockuptibles 3.0 étoiles sur 5
L'Obs 3.0 étoiles sur 5
Cahiers du cinéma 2.0 étoiles sur 5

Les critiques accueillent le film de manière positive, notamment dans Télérama[10], Le Monde[1], Le Figaro[11] ou Culturebox[12].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Sélection[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « “Mademoiselle de Joncquières” : les jeux de l’amour et de la guerre », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Voir sur unifrance.org.
  3. « Mademoiselle de Joncquières - bande son
    Bandes originales
     », sur www.imdb.com
    .
  4. Benoit Basirico, « Mademoiselle de Joncquières (2018) - la BO • Musique de Giovanni Mirabassi, Artistes variés », sur cinezik.org (consulté le ).
  5. « Leur château a servi de décor pour un film d'époque », Presse-Océan, .
  6. Sortie du film Mademoiselle de Joncquières tourné au château de Sourches, sur paysdelaloire.fr.
  7. « Cinéma. Édouard Baer, Cécile de France et Alice Isaaz en tournage à Pontoise », Gazette du Val-d'Oise, .
  8. « Pontoise : "Mademoiselle de Joncquières", tourné à Ennery, s'invite au festival », Le Parisien Val-d'Oise,‎ .
  9. « Le domaine de Marly fermé ce vendredi pour tournage de film », 78actu, .
  10. « Mademoiselle de Joncquières de Emmanuel Mouret - (2018) - Drame, Drame sentimental » [vidéo], sur Télérama (consulté le ).
  11. Le Figaro, « Mademoiselle de Joncquières : Edouard Baer et Cécile de France font chavirer les cœurs », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  12. « "Mademoiselle de Joncquières" : Edouard Baer et Cécile de France troublants », sur Culturebox, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Documentation[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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