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Louis-Philippe d'Orléans (1725-1785)

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Louis-Philippe d'Orléans
Description de cette image, également commentée ci-après
Le duc de Chartres, plus tard duc d'Orléans par Alexandre Roslin, vers 1770.

Titre

Duc d'Orléans


(33 ans, 9 mois et 14 jours)

Prédécesseur Louis d'Orléans
Successeur Louis-Philippe d'Orléans
Biographie
Titulature Premier prince du sang
Duc de Chartres
Duc d'Orléans
Duc de Valois
Duc de Nemours
Duc de Montpensiers
Dynastie Maison d’Orléans
Surnom Le Gros
Naissance
Château de Versailles (France)
Décès (à 60 ans)
Château de Sainte-Assise (France)
Sépulture Église Notre-Dame du Val-de-Grâce
Père Louis d'Orléans
Mère Auguste de Bade-Bade
Conjoint Louise-Henriette de Bourbon-Conti
Enfants Louis-Philippe d'Orléans
Bathilde d'Orléans
Religion Catholicisme

Signature

Signature de Louis-Philippe d'Orléans

Description de cette image, également commentée ci-après

Louis-Philippe d'Orléans, dit « le Gros », est né au château de Versailles le et est mort au château de Sainte-Assise le . Il sera duc de Chartres puis à la mort de son père duc d'Orléans, il sera également duc de Valois, duc de Nemours et duc de Montpensier. Premier prince du sang, il est le grand-père de Louis-Philippe Ier, qui est le dernier roi de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe d'Orléans est né au château de Versailles le . Fils unique de son père Louis d'Orléans et de son épouse Auguste de Bade-Bade, il est alors titré duc de Chartres dès sa naissance. Il avait une sœur, Louise-Marie d'Orléans, mais qui mourut au château de Saint-Cloud en 1728, âgée d'un an et huit mois. Le père de Louis-Philippe, fidèle à son épouse, se fait de plus en plus pieu et devient reclus en vieillissant. Louise-Marie était connue comme « Mademoiselle ». Agé de quinze ans, le jeune duc de Chartres tomba amoureux d'Henriette de France.

En tant que fille aîné du roi Louis XV encore non mariée, elle était surnommée « Madame ». Elle partageait alors cette passion avec le duc de Chartres. Il voulut alors l'épouser mais le cardinal de Fleury voyait dans ce projet la source de complications politiques graves. Le monarque avait alors un fils unique. En cas de disparition de celui-ci, la maison d'Orléans et le roi Philippe V pourraient prétendre au trône. C'était ainsi rapprocher de trop près les Orléans du pouvoir. Le mariage ne se fit donc jamais. D'un tempérament très docile Henriette y renonça. Elle mourut en 1752.

Mariage[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe épouse finalement le Louise-Henriette de Bourbon-Conti, alors une cousine éloignée. Ce fut un choix véritablement désespéré qui ne haussait en rien le prestige de la maison d'Orléans et qui, au contraire, y faisait entrer encore plus de sang des bâtards du roi Louis XIV. Le duc d'Orléans pensait du moins que la jeune fille, élevée dans un couvent, serait un modèle de vertus chrétiennes. Elle s'avéra au contraire un modèle de dévergondage et suscita un scandale permanent. Trois enfants, à la légitimité contestée, naquirent de cet union :

  1. Une fille (12 ou - ) ;
  2. Louis-Philippe d'Orléans, le futur « Philippe-Égalité » et père de Louis-Philippe Ier;
  3. Bathilde d'Orléans, qui épousa Louis VI Henri de Bourbon-Condé, prince de Condé.

Encore Louis-Philippe n'hésita-t-il pas à affirmer publiquement sous la Révolution qu'il n'était pas le fils de Louis « le Gros » mais celui d'un cocher du Palais-Royal, ce qui était peu probable si l'on en juge par la ressemblance frappante entre le père et le fils. Par ailleurs, Louis d'Orléans, grand-père, ne croyait pas à la légitimité de ses propres petits-enfants. Pour se consoler, le duc, de son côté, se mit en ménage avec Madame de Villemomble, qui lui donna cinq enfants naturels et qui furent élevés avec beaucoup soin par la famille d'Orléans. Ces enfants naturels sont :

  1. Louis-Étienne, comte-abbé de Saint-Phar ;
  2. Louis-Philippe, comte-abbé de Saint-Albin ;
  3. Marie-Étienne, qui épousa un officier des dragons d'un régiment de son père, François-Constantin de Brossard, écuyer commandant de l'écurie de Monsieur le duc d'Orléans[1];
  4. Deux jumelles, les demoiselles de Mérainville, qui entrèrent ensuite en religion ;
  5. Deux jumelles, les demoiselles de Mérainville, qui entrèrent ensuite en religion.

La duchesse d'Orléans mourut prématurément de tuberculose en 1759. Elle fut alors inhumée en l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce. La duchesse mourut alors âgée de trente-trois ans.

Charge militaire[modifier | modifier le code]

Servant dans les armées françaises lors de la guerre de Succession d'Autriche, il se distingua lors des campagnes de 1742, 1743 et 1744 ainsi qu'à la bataille de Fontenoy en 1745. Suite au décès de sa première épouse, il se retira en son château de Bagnolet, où il assiste alors à des pièces de théâtre et où il reçoit la société littéraire. Sur les champs de batailles, la duchesse d'Orléans avait accompagné son mari, alors même qu'elle était enceinte. Lorsque son père meurt, il reprend alors son titre de duc d'Orléans. Le nouveau duc devient également premier prince du sang.

Second mariage[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe, duc d'Orléans, saluant son armée sur le champ de bataille par Alexandre Roslin, 1757.

Louis-Philippe prit pour maîtresse en titre Madame de Montesson, étant alors la veuve du marquis de Montesson, qui l'appelait « Gros-Père ». Pendant des années, il tenta d'obtenir de Louis XV la permission de l'épouser ; le roi n'y consentit qu'en 1772, et à la condition expresse que le mariage ne fut que morganatique et que Madame de Montesson ne devînt pas duchesse, ce qui fit dire que n'ayant ainsi pas put la faire duchesse, il s'était fait marquis de Montesson. Après le mariage, qui eut lieu en 1773, le duc d'Orléans et sa nouvelle épouse durent quitter le Palais-Royal et le château de Saint-Cloud, étant devenus incompatibles avec l'étiquette.

Ils vécurent discrètement entre la maison que le duc possédait à Bagnolet et le château de Sainte-Assise, alors le cadeau de mariage offert à Madame de Montesson, situé à Seine-Port (actuel département de la Seine-et-Marne) au bord de la Seine. En ce lieu, en dépit de plusieurs années d'intriques, elle ne reçut jamais de visite du roi et de la reine, Marie-Antoinette refusant même de descendre de sa barque sur le fleuve à l'approche du château.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Louis XV avait ajouté a l'apanage de la maison d'Orléans l'hôtel de Grand-Ferrare à Fontainebleau, le comté de Soissons et les seigneuries de La Fère, Marle, Ham, Saint-Gobain, le Canal de l'Ourcq et puis l'hôtel Duplessis-Châtillon à Paris, entre 1740 et 1766. En 1780, Louis Philippe offre à son fils le Palais-Royal, cadeau qui marque ainsi leur réconciliation après la rupture provoquée par le second mariage du duc. Dans les nombreuses maisons du duc, le couple reçoit des nobles, des dramaturges ou des scientifiques comme la duchesse de Lauzun, ainsi que la comtesse d'Egmont, le marquis de Lusignan, ou encore le célèbre mathématicien d'Alembert.

Vue du château du Raincy de biais, du côté du parterre par Franck Devedjian, 2014.

Il passa les dernières années de sa vie dans sa maison de Bagnolet, protégeant ainsi les savants et les gens de lettres, et jouant souvent lui même la comédie. Ce prince éclairé favorisait les découvertes. Homme de biens, il distribuait d'importantes sommes aux nécessiteux. Le baron de Benseval disait alors du duc d'Orléans :

« M. le duc d'Orléans révoltait souvent ses amis par la faiblesse de son caractère, et le peu de noblesse qu'il mettait quelquefois dans sa conduite ; mais il se les attachait par la bonté extrême qui était le fond de son caractère, et par les services qu'il leur rendait, autant que sa timidité pouvait le lui permettre. »

Vue cavalière du château et du parc de Saint-Cloud vers 1675 par Étienne Allegrain, 1675.

Il augmenta les biens de la maison d'Orléans en achetant le château de Raincy aux héritier du marquis de Livry. En février 1785, sur l'insistance de Louis XVI et avec l'aide de Madame du Barry, le duc d'Orléans est alors forcé de vendre son château de Saint-Cloud, propriété de la famille depuis Philippe d'Orléans, à Marie-Antoinette, pour six millions de livres, un prix bien inférieur au cout initial. Le splendide château avait été complètent ignoré depuis la mort de Louise-Henriette. Entouré de tous les membres de sa famille immédiate, Louis-Philippe s'éteint alors le 18 novembre 1785, au château de Saint-Assise, âgé de soixante ans. Il est alors enterré au Val-de-Grâce.

Titulature et décorations[modifier | modifier le code]

Titulature[modifier | modifier le code]

Décorations dynastiques[modifier | modifier le code]

Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Ordre de la Toison d'Or Chevalier de l'ordre de la Toison d'Or (1752)
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Ordre du Saint-Esprit Chevalier des ordres du Roi ()

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Dans son œuvre majeure, Mes Mémoires, Alexandre Dumas décrit d'abord le mariage du duc d'Orléans avec Madame de Montesson (p. 8-9, de l'édition Claude Schopp, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1989), puis l'auteur en brosse un portrait. En voici un extrait :

« Le caractère excellent de madame de Montesson fit longtemps longtemps le bonheur de ce prince et son propre bonheur. Elle s’occupait de musique et de chasses dont elle partageait les plaisirs avec le prince. Elle avait un théâtre dans l’hôtel qu’elle habitait à la Chaussée-d’Antin, théâtre sur lequel elle jouait avec lui. Le duc d’Orléans, né bonhomme et naïf, réussissait dans les rôles de paysan et madame de Montesson dans ceux de bergère et d’amante. Feu madame la duchesse d’Orléans avait prostitué cette maison au point que les dames n’y venaient qu’avec des réserves étudiées et suivies. Madame de Montesson y rétablit le bon ton, la dignité, rouvrit la porte aux plaisirs délicats et ranima le goût des arts, du bel esprit, et y ramena souvent la gaieté et la bonhomie. »

— Guy Martignon - Matquise, dame de Villemomble - La Lampe de Mémoire - Les Amis du Château

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Mr de Brossard, écuyer commandant l'écurie de Mr le duc d'orléans", N°Inventaire DE CAR 51 (dessin), sur pop.culture.gouv.fr (POP : la plateforme ouverte du patrimoine), 2000-05-10.

Liens externes[modifier | modifier le code]