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Homme de Cro-Magnon

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Homo sapiens

« Homme de Cro-Magnon » désigne initialement un fossile d'homme préhistorique découvert dans le site de l'abri de Cro-Magnon aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne, France), lieu auquel il doit son nom (cros veut dire creux en occitan).

Par extension, cette expression a longtemps désigné tous les représentants de l'espèce Homo sapiens ou « Hommes modernes » arrivés en Europe au Paléolithique supérieur entre 43 000 et 12 000 ans avant notre ère. Cette deuxième acception est aujourd'hui dépréciée et a tendance à tomber en désuétude dans la littérature scientifique.

Découverte

Le nom de « Cro-Magnon » vient du toponyme d'un petit abri-sous-roche situé dans la commune des Eyzies-de-Tayac-Sireuil, à 150 m environ de la gare sur la route de Tayac. Le nom lui-même provient de l'occitan (cròs = creux, crosa = grotte[1]) et signifierait soit le Grand Trou, en faisant dériver Magnon du latin magnus signifiant « grand », soit plutôt le Trou de Magnou, nom déformé d'un ermite qui y aurait vécu[2], ou encore l'abri de monsieur Magnon[3].

En 1868 le ministre de l'Instruction publique apprend la nouvelle d'une importante découverte à Tayac. Il confie au géologue Louis Lartet la mission de vérifier son authenticité[4]. Celui-ci relate que les squelettes humains furent trouvés sous un talus formé d'éboulis provenant de l'escarpement rocheux situé au-dessus. La construction de la ligne de chemin de fer Niversac-Agen, vers 1863, avait déjà donné lieu à des emprunts de terre, mais c'est la construction d'une route voisine en mars 1868 qui entraine la découverte des restes humains. Louis Lartet effectue des fouilles sur le site, l'un des nombreux abris sous roche de la falaise des Eyzies. Il découvre cinq squelettes associés à d'autres restes fragmentaires. Parmi les cinq squelettes, on compte trois hommes, une femme et un enfant, dans ce qui était probablement une sépulture attribuée alors à l'Aurignacien. À cette époque, ce terme recouvre ce que l'on nomme aujourd'hui l'Aurignacien et le Gravettien.

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Historique de l'expression

Les squelettes découverts par L. Lartet, dont celui d'un individu relativement âgé surnommé parfois « le Vieillard », ont été utilisés par Armand de Quatrefages et Ernest-Théodore Hamy pour définir en 1874 la « race de Cro-Magnon »[5] en la distinguant d'autres « races » (« race de la Truchère », « race de Grenelle », etc.) selon les conceptions de l'anthropologie physique de l'époque. Alors que les autres dénominations définies par Quatrefages et Hamy tombèrent dans l'oubli, celle d'« homme de Cro-Magnon » connut un grand succès et fut utilisée pour désigner l'ensemble des fossiles d'hommes modernes peu à peu découverts en Europe occidentale (Dordogne, grottes de Grimaldi, etc.).

À la suite d'autres expressions dérivées furent créées comme Proto-Cro-Magnon, désignant les Homo sapiens du Proche-Orient (Qafzeh et Es Skhul), et Cro-Magnoïdes ou Cromagnoïdes désignant ceux d'Europe présents au Mésolithique[6].

Récemment, une nouvelle datation des restes du site éponyme a précisé l'âge de la sépulture[7]. Elle remonte au Gravettien.

Actuellement, la communauté scientifique a pratiquement abandonné l'expression vieillissante d'« homme de Cro-Magnon » au profit de celles d'« hommes anatomiquement modernes » et d'Homo sapiens.

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Biologie et comportement

Notes et références

  1. « Dictionnaire occitan-français », [panoccitan.org] (consulté le )
  2. « Mode de vie au paléolithique supérieur », prehisto.ifrance.com (consulté le )
  3. Les Eyzies, capitale de la Préhistoire
  4. Louis Lartet(1874) - « Mémoire sur une sépulture des anciens troglodytes du Périgord », Annales des sciences naturelles - zoologie et paléontologie, p. 133
  5. Quatrefages, A. de, et Hamy, E. T. (1874) - « La race de Cro-Magnon dans l’espace et dans le temps », Bulletins de la Société d’Anthropologie de Paris, 9, p. 260-266
  6. Bernard Vandermeersch, « Cro-Magnon (homme de) » in Dictionnaire de la Préhistoire, sous la direction d'André Leroi-Gourhan, Presses universitaires de France, Paris, p. 287, 1988
  7. Henry-Gambier, D. (2002) - « Les fossiles de Cro-Magnon (Les Eyzies-de-Tayac, Dordogne) : Nouvelles données sur leur position chronologique et leur attribution culturelle », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, t. 14, fasc. 1-2, p. 89-112

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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