Henri Garry

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Henri Garry
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Biographie
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Nom de naissance
Émile Henri Auguste Garry
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Service historique de la Défense (SHD/ AC 21 P 612125)
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 244763)Voir et modifier les données sur Wikidata

Henri Garry (Vierzon, 1909 - Buchenwald, 1944[1]) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent français du service secret britannique Special Operations Executive.

Situation militaire : SOE, section F, General List ; grade : lieutenant ; matricule: 309242.

Famille[modifier | modifier le code]

  • Sa femme : Marguerite Nadaud. Mariage le . Voir plus loin la section Marguerite Garry qui lui est dédiée.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Émile Auguste Henri Garry naît le , à Vierzon.

Garry commence à travailler activement en début 1942 comme agent de liaison d'un réseau action du SOE, le réseau VENTRILOQUIST de Philippe de Vomécourt, dans la région de Lyon et de Limoges, mais perd tout contact au moment de l’arrestation de celui-ci, le .

En , il rencontre France Antelme, à qui il a été recommandé par « Gaspard » [2]. Grâce à Garry, Antelme rencontre Mlle Margot Nadeau, secrétaire au ministère de l’Agriculture et du Ravitaillement, 78, rue de Varenne. Elle essaye d’arranger une réunion entre Antelme et le ministre, Max Bonnafous. Ce dernier semble y consentir, mais, au dernier moment, perd courage et refuse de recevoir Antelme. En , Antelme recrute Garry sur place comme agent du Special Operations Executive, avec le grade d’officier. En février, grâce à Garry, Antelme prend contact avec Maurice Roland et M. Vassart, procureur de la République à Troyes, et par leur intermédiaire, forme le comité de réception pour Troyes, que Benjamin Cowburn viendra diriger en avril. Sur la recommandation d'Antelme, Francis Suttill, l'organisateur du réseau Prosper-PHYSICIAN place Garry à la tête de l’organisation du Mans. Le , il est nommé organisateur et chef de mission pour la Sarthe, la Mayenne et l'Eure-et-Loir pour monter et diriger le réseau PHONO (appelé d’abord CINEMA, puis renommé PHONO par la section F)[3]. Il y forma plusieurs groupes de sabotage et des comités de réception d'armes sur une grande échelle[4].

Été 1943. Voir article consacré à son opérateur radio Noor Inayat Khan. Il demeure alors 40 rue Erlanger (Paris)[5],[6].

Henri Garry et sa femme sont arrêtés le au 98 rue de la Faisanderie, à Paris[7]. Il est gardé quelques jours dans une annexe de la Gestapo, place des États-Unis, avant d'être emprisonné à Fresnes.

Henri Garry est exécuté à Buchenwald le , pendu au crématoire.

Marguerite Garry[modifier | modifier le code]

Madame Garry, veuve de celui qui fut le chef du réseau Béliard-PHONO-CINEMA, est décédée le à Gourdon (département du Lot), à l’âge de 93 ans. Ses obsèques ont eu lieu à Marminiac, où elle vécut ses trente dernières années et où elle avait su faire venir bien des artistes et encourager le développement des activités culturelles. Elle n’avait pas hésité à faire signer par le ministre dont elle était la secrétaire, à Vichy, un ordre de mission destiné à faciliter les déplacements de France Antelme (Renaud-Bricklayer), alors en opérations en France. La dignité et la générosité dont elle a fait preuve à Ravensbrück et tout au long de la sinistre « marche de la mort » d’ lui avaient valu l’admiration de ses camarades de souffrance et le respect de tous. Elle était officier de la Légion d’honneur[8].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

  • En tant que l'un des 104 agents du SOE section F morts pour la France, Henri Garry est honoré au mémorial de Valençay (Indre).
  • Brookwood Memorial, Surrey, panneau 22, colonne 1.
  • au camp de Buchenwald, une plaque, inaugurée le , honore la mémoire des officiers alliés du bloc 17 assassinés entre et , notamment vingt agents du SOE, parmi lesquels figure « Garry, Lt. E.A.H. ».

Distinctions[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Il est reconnu « Déporté résistant »[9],[10].

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Selon Boxshall, c’est Armel Guerne ; il s’agit plus vraisemblablement de Raymond Flower. Tous deux ont le même pseudo « Gaspard ».
  3. Source : Boxshall.
  4. Source : Dossier Garry du S.O.E. (British National Archives).
  5. Marcus Binney, The Women Who Lived For Danger, Hachette UK, 2012.
  6. The Sebastopol Project, On Courage: Stories of Victoria Cross and George Cross Holders, Hachette UK, 2018.
  7. « GARRY Émile Henri Auguste », memorialgenweb.org, consulté le 25 avril 2020.
  8. Source : Libre Résistance.
  9. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  10. « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  11. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative aux militairesVoir et modifier les données sur Wikidata :
  • Fiche Garry, Emile August Henri, sur le site Special Forces Roll of Honour.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8) / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
  • Libre Résistance, bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, numéro 19, 1er trimestre 2007. Voir p. 7.
  • Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 3, BRICKLAYER CIRCUIT.
  • J.D. Sainsbury, Le Mémorial de la section F, Gerry Holdsworth Special Forces Charitable Trust, 1992.