Raymond Flower

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Raymond Flower
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Biographie
Naissance
Décès
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Raymond Flower, né le à Paris 17e et mort le à Tours, fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent secret britannique du Special Operations Executive, section F. Il fut notamment chef d’un réseau action en France de à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Raymond Flower naît à Paris le [1]. Il est élevé au bord du Loir.

Avant guerre, il travaille comme maître d'hôtel en France.

Il est mobilisé comme cuisinier de la RAF. Puis, en raison de sa connaissance du français, il est envoyé en mission en France comme lieutenant, malgré son incapacité militaire.

1942
  • Juin. Le , il est parachuté à l’aveugle près de Château-du-Loir (Sarthe), avec pour mission de former, dans la région du Mans, un réseau action chargé de repérer des terrains utilisables pour les parachutages. Mais le pays ne lui plaisant pas, il prend sur lui de s'installer à Tours. Rapidement, il rencontre Pierre Culioli.
  • Août. Arrivée d’Yvonne Rudellat « Suzanne » comme courrier du réseau[2] et de Marcel Clech « Bastien » comme opérateur radio.
  • Septembre. Réception d’Andrée Borrel « Denise », courrier du réseau Prosper-PHYSICIAN et Lise de Baissac « Odile », chef du réseau ARTIST, sur le terrain de Boisrenard.
  • Octobre. Raymond Flower cherche à se débarrasser de Pierre Culioli devenu encombrant, et le dénonce à Londres comme agent douteux, sinon dangereux; il demande une pilule pour l'empoisonner.
  • Novembre. Le 1er, réception de deux opérateurs radio sur le terrain de Boisrenard, Roger Landes « Stanislas » (qui vient pour SCIENTIST de Claude de Baissac « David » en Aquitaine) et Gilbert Norman « Archambault » (qui vient pour le réseau Prosper-PHYSICIAN de Francis Suttill « Prosper » à Paris). Dans les valises, il y a la pilule. Pierre Culioli, qui fait la réception, reçoit une enveloppe « Pour Gaspard » et la lui remet. « Gaspard », pour diluer les risques, essaye de trouver un complice (auprès de M. Bossard, d’Hercule, de Marcel Clech), en faisant passer l'empoisonnement pour une exécution après jugement. Il finit par s'ouvrir de ce projet auprès de Gilbert Norman « Archambault ». — « Tu risques gros à agir ainsi, lui répondit celui-ci ; car la famille de Pierre portera plainte, et il s'ensuivra une enquête. Il y a mieux à faire : puisque Pierre désire aller à Londres, favorise donc son départ, de sorte que tu seras débarrassé de lui, et qu'il rendra compte là-bas de sa conduite, si elle est répréhensible. » « Gaspard » fut bien obligé de se ranger à son avis, et la pilule resta pour compte.
  • Décembre. Yvonne Rudellat et Pierre Culioli quittent Raymond Flower « Gaspard » et se rallient à Francis Suttill « Prosper ».
1943

Francis Suttill fait parvenir à Londres des rapports sévères sur « Gaspard », en y joignant ceux de Gilbert Norman, d’Yvonne Rudellat, de Claude de Baissac, de Lise de Baissac, d’Andrée Borrel et de Pierre Culioli[5].

Raymond Flower est ramené en Angleterre dans la nuit du 17 au [6], par le premier pick up organisé par Henri Déricourt.

Il passe le reste de la guerre dans des activités de formation et de liaison entre les sections F et RF[7].

Il meurt à Tours le .

Identités[modifier | modifier le code]

  • État civil : Raymond Henry Flower
  • Comme agent du SOE, section F :
    • Nom de guerre (field name) : « Gaspard »[8]
    • Nom de code opérationnel : MONKEYPUZZLE (en français ARAUCARIA[9])
    • Surnom : Robert (pour les résistants)

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance à Paris 17e, n° 2025, vue 5/31, avec mentions marginales du mariage à Chahaignes en 1961 et du décès à Tours le 2 mai 1967.
  2. Première femme à être envoyée à l'étranger comme agent secret du SOE, Yvonne Rudellat a accosté le au cap d'Antibes [Source : Brooks Richards, p. 928.]
  3. Paul Guillaume, p. 32-33.
  4. Il s'agit du wing commander Pickard, alors commandant de l'escadrille spéciale chargée des parachutages, qui plus tard, dirigea l'opération Jéricho — l'attaque de la prison d'Amiens — et y perdra la vie.
  5. Dans une lettre du (dossier du procès Culioli), Armel Guerne écrira : « J'ai assisté plusieurs fois aux réunions chez moi, au cours desquelles fut débattue l'affaire « Gaspard » et je puis témoigner de l'opinion qu'avaient sur lui les officiers qui décidèrent son renvoi à Londres pour raisons graves. On imagine en effet, qu'on ne renvoyait pas à la légère un officier en mission, et quand « Prosper » et « Archambault » se sont opposés à l'exécution de Culioli demandée par « Gaspard », ils avaient bien compris, ce faisant, que « Gaspard » ne cherchait qu'à se débarrasser d'un témoin gênant. Les rapports envoyés à Londres à ce sujet étaient d'une extrême sévérité : l'incapacité, l'indélicatesse de cet officier ne faisaient pas de doute. L'histoire des 700 000 francs — une somme alors — dont on chercha en vain à obtenir la restitution, m'est encore présente à la mémoire. » [Source : Guillaume, p. 35, note 1].
  6. Opération TRAINER organisée par Henri Déricourt ; doublé de Lysander ; pilotes : flg. off. Rymills et flg. off. Vaughan-Fowler ; terrain situé au sud de Poitiers, à 4,5 km au nord de Marnay (Vienne) ; personnes amenées (4) : Francine Agazarian, John Goldsmith, Pierre Lejeune, Roland Dowlen ; personnes remmenées (4) : Claude de Baissac, France Antelme, Raymond Flower, André Dubois. [Source : Verity, p. 262.].
  7. Foot.
  8. Ou « Gaspar » sans d ?
  9. Ou DÉSESPOIR DU SINGE.

Sources et liens externes[modifier | modifier le code]

  • Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN 978-2-84734-329-8). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France. L'action de Raymond Flower est évoquée p. 293 et 410
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., préface de Jacques Mallet, 5e édition française, Éditions Vario, 2004.
  • Paul Guillaume, La Sologne au temps de l'héroïsme et de la trahison, Orléans, Imprimerie nouvelle, 1950.