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Faculté de médecine de Paris

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Faculté de médecine de Paris
blason
Histoire
Fondation
XIIe siècle. Supprimée en 1793, refondée en 1808. Disparue le 31 décembre 1970
Dissolution
Statut
Type
faculté corporative puis publique
Nom officiel
Saluberrima physicæ
Devise
urbi et orbi salus (sain toujours et en tout lieu)
Membre de
Localisation
Pays
Ville
Carte

L'ancienne faculté de médecine de Paris était une des « compagnies » de l'ancienne université de Paris ; elle fut fermée en 1793.

Les bibliothèques de facultés de médecine (ici celle de Paris) ont joué un rôle important pour la formation des médecins
Siège de la faculté de médecine de Paris, ancien collège de chirurgie

Histoire

Bâtiment de l'école pratique de la faculté de médecine de Paris

L'École de médecine de Paris ouvre en 1794.

La nouvelle faculté de médecine de Paris fut créée par le décret du portant organisation de l'Université impériale de France.

En 1896, elle fut regroupée avec les quatre autres facultés parisiennes pour former la nouvelle université de Paris.

À la suite de la loi Faure, elle fut divisée en 1970 entre plusieurs universités parisiennes réparties dans les hôpitaux parisiens et aujourd'hui rassemblées en trois sections de trois universités différentes :

Les deux premières conduisent un projet de partenariat poussé (unification de l'enseignement dentaire, par exemple), devant aboutir à une fusion (les deux universités dans leur ensemble ont prévu de fusionner au 1er janvier 2019).

Blason

Comme l'université et ses différents organes, c'est tardivement, à la Renaissance, que la faculté s'est dotée d'armes propres. Le [1], elle a adopté la devise « Urbi et Orbi Salus » (sain toujours et en tout lieu) et l'écu :

  • d'azur à trois cigognes passantes au naturel portant chacune en leur bec une branche d'origan, un soleil rayonnant d'or chassant les nues en chef.

La devise reprend une patente accordée par une bulle datée du du pape Nicolas V, lui-même fils de médecin, diplômé de l'Université de Bologne et fondateur de la Bibliothèque Vaticane, conférant à tout licencié de l'université de Paris une reconnaissance par toute autre université de sa compétence d'exercice[1]. Cette équivalence universelle était particulièrement importante pour la faculté de médecine qui promettait ainsi à ses futurs médecins une possibilité d'installation même à l'étranger et assurait la pérennité d'un recrutement dans toute l'Europe catholique, ce qui était moins évident avec l'émergence au sortir de la guerre de Cent Ans de nations bien distinctes.

Le métal de l'écu est le bleu de France. Le soleil chassant les nuages symbolise les lumières dispensées par l'enseignement et la lutte contre l'obscurantisme. L'Université elle-même arborant une bible descendue des nues, c'était peut-être aussi une façon ironique de se démarquer de la maison-mère en insistant sur des prétentions scientifiques ou du moins naturalistes de la médecine. Origan est le nom grec de la marjolaine, anciennement mariolaine, c'est-à-dire « petite image sainte de la Vierge Marie » (cf. « mariole[2] », sens antithétique). L'étymologie fantaisiste « herba maiorana », c'est-à-dire remède majeur en latin de carabin, a peut-être renforcé le sens de remède souverain. Il semble donc que les médecins se soient bien amusés en forgeant ces armes. La cigogne est un jeu de mot sur son nom en ancien français, soigne (littéralement, l'oiseau qui veille à la bécquée), et sur sa figure légendaire de la Mère Gigogne[3], comparée à une alma mater ou une mère-poule abritant les étudiants sous ses jupes (cf. la même observation d'un long bec supposé nourricier transposée dans la légende des bébés apportés par les cigognes).

La persistance du blason de la faculté au travers de ses dissolutions successives est un signe curieux et rare de permanence dans l'histoire de France[1]. Il n'est toutefois pas tout à fait exceptionnel, ainsi pour le Conseil d'État ou le Collège d'Harcourt par exemple.

Doyens

Au XXe siècle les derniers doyens de la faculté de médecine de Paris furent successivement Léon Binet, Gaston Cordier et Georges Brouet.

Bâtiments

La faculté de médecine du Moyen Âge dispensait son enseignement dans les divers collèges de l'Université plus ou moins spécialisés, l'accès aux études de médecine exigeant une formation initiale ès Arts c'est-à-dire les études générales. Le siège de la faculté se trouvait rue de la Bûcherie en face de l'Hôtel-Dieu[4], lequel se trouvait avant sa reconstruction au XIXe siècle sur la rive sud de l'Île de la Cité, et à proximité du siège de l'Université dont les représentants se retrouvaient les grands jours en l'église de Saint-Julien-le-Pauvre. Le siège a été ultérieurement transféré rue Jean de Beauvais près des collèges de Presles et de Beauvais.

C'est à la Renaissance que le collège des Cordeliers ouvre pour les chirurgiens une salle d'anatomie, l’amphithéâtre Saint-Côme, rue de l'École de Médecine un peu en contrebas de l'actuel boulevard Saint Michel (en face de l'actuelle pâtisserie viennoise). Le collège des Cordeliers était appelé ainsi parce qu'il louait ses bâtiments au monastère franciscain sis entre les actuelles rue de l'École de Médecine, boulevard Saint-Michel (alors rue de la Harpe), rue de l'Odéon (alors fossé d'enceinte) et l'actuel parc du Luxembourg.

Le développement de la chirurgie soutenu par l'œuvre d'Ambroise Paré puis la Société Royale amène à affecter un bâtiment spécifique au collège des chirurgiens de l'autre côté de la rue de l'École de Médecine[5], dans le collège de Bourgogne transformé en 1763 en Académie royale de chirurgie. Les locaux sont modifiés en 1794 par l'architecte Jacques Gondoin[6] (côté rue de l'École-de-médecine) : un portique à quatre rangées de colonnes ioniques devant une cour ceinturée d'une colonnade, ainsi qu'un amphithéâtre sous un péristyle corinthien. À partir de 1855 différents projets d'agrandissement sont évoqués mais ne se réalisent pas. Le projet de Léon Ginain est finalement retenu et les travaux commencent en 1879[7] et durent jusqu'en 1900 : un escalier, la salle du conseil, la bibliothèque, le musée et les archives. Sur la façade donnant sur le boulevard Saint-Germain, la porte d'entrée « magistrale » est encadrée par deux statues de Crauk représentant les allégories de la médecine et la chirurgie.

Le bâtiment sur le boulevard Saint-Germain abrite actuellement la présidence et les services centraux de la faculté de médecine Paris-Descartes et le pôle médecine-odontologie de la Bibliothèque interuniversitaire de Santé, le bâtiment situé à l'emplacement de l'ancien couvent des Cordeliers abrite la faculté de médecine de Sorbonne Université et jusqu'en 2016 le musée Dupuytren.

Une importante annexe se trouve rue des Saints-Pères, plus près de la Seine. Elle a été construite sur l'emplacement de l'hôpital de la Charité tenu par les Saints Pères que Catherine de Médicis avait fait venir de l'hôpital de Rome et installés dans une partie de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Elle relève aujourd'hui de l'université Paris Descartes.

Notes et références

  1. a b et c Henry-André « Les armoiries de la faculté de médecine de Paris » La Chronique Médicale no 25, p. 108, faculté de médecine de Paris, Paris, 1918 (consultable à la bibliothèque interuniversitaire de médecine de Paris).
  2. F. Godefroy, Lexique de l'ancien français, p. 322, Honoré Champion, Paris, 1994.
  3. J. Picoche, Nouveau dictionnaire étymlogique du français, p. 142, Hachette Tchou, Paris, 1971.
  4. Corlieu 1877, p. 1
  5. Marie-Véronique Clin, « De l'École de Chirurgie à l'École de Médecine », dans Christian Hottin (dir.), Universités et grandes écoles à Paris : les palais de la science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999 (ISBN 2-913246-03-6), p. 89-93, spécialement p. 89.
  6. Marie-Véronique Clin, « De l'École de Chirurgie… », p. 90.
  7. Marie-Véronique Clin, « De l'École de Chirurgie… », p. 91.

Voir aussi

Bibliographie

  • Auguste Corlieu, L'ancienne faculté de médecine de Paris, V. Adrien Delahaye et Cie, , 283 p. (OCLC 872162739, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes

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