Enceinte d'Amon-Rê
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L'enceinte d'Amon-Rê, située sur le site de Karnak, près de Louxor, est dédiée au dieu Amon ainsi qu'à sa forme solaire d'Amon-Rê. Occupant une surface d'environ 250 000 m2, cette enceinte est la plus étendue des trois aires sacrées de Karnak (et la seule qui soit ouverte aux visiteurs). Elle se caractérise par une complexité et une richesse extraordinaires, résultats d'une activité architecturale de près de deux millénaires. Certains secteurs n'ont pas encore été fouillés, de sorte qu'il est impossible de dresser l'inventaire complet des objets et bâtiments qui la composaient.
Certaines parties du complexe sont fermées au public, notamment les espaces de l'axe nord-sud qui sont en cours de restauration ou qui font l'objet de fouilles (VIIIe, IXe, et Xe pylônes). La partie sud-est n'est ouverte qu'occasionnellement. Celle située à l'angle nord-ouest est devenue un musée en plein air où les archéologues ont reconstitué plusieurs reposoirs avec des éléments utilisés comme matériau de remplissage du IIIe pylône : la chapelle blanche de Sésostris Ier, la chapelle en albâtre d'Amenhotep Ier et la chapelle rouge de la reine Hatchepsout.
La zone sud-ouest est un terrain découvert, jonché de fragments de blocs qui autrefois composaient les bâtiments. Les temples de Khonsou et d'Opet se situent dans ce secteur, et sont ouverts au public, bien qu'ils ne soient que rarement visités.
Les deux axes
[modifier | modifier le code]L'enceinte dédiée à Amon-Rê se situe, à Karnak, au centre par rapport aux deux autres enceintes sacrées, l'une dédiée à Montou (au Nord), l'autre dédiée Mout (au Sud). Dans l'enceinte d'Amon, le grand temple échelonne ses dix pylônes sur deux axes : l'axe principal, Ouest-Est, à six pylônes, et un axe secondaire, Nord-Sud, à quatre pylônes.
Dans l'architecture de l'Égypte antique, un pylône est une porte monumentale. Deux tours à base rectangulaire reliées par un linteau offrent, sous le linteau, un passage, ainsi dramatisé par le caractère massif de cet édifice.
Axe est-ouest
[modifier | modifier le code]Le temple d'Amon se déploie sur un axe est-ouest, perpendiculairement au Nil, auquel il était jadis relié par un canal de dérivation et un bassin artificiel. Les fouilles récentes ont permis de mettre au jour le débarcadère qui servait à l'accostage des barques et navires remorqueurs pour les grandes cérémonies annuelles où le vaisseau d'Amon, la Puissante de proue, remontait le Nil pour rejoindre le temple de Louxor lors de la fête d'Opet. De part et d'autre de la tribune du débarcadère se dressait une paire de petits obélisques datant de Séthi II, dont l'un est toujours en place.
Le dromos
[modifier | modifier le code]La tribune du débarcadère se prolonge par un dromos, allée processionnelle bordée de criosphinx entre les pattes desquels se tiennent des statuettes osiriaques portant à l'origine les noms de Thoutmôsis IV et d'Amenhotep III, que Ramsès II remplaça par le sien.
Le long de l'allée sont disposées quelques stèles commémoratives, sans doute bien plus nombreuses à l'époque pharaonique, car le dromos était l'une des principales voies festives empruntée par la triade thébaine - Amon, Mout et Khons - et son cortège lors des grandes processions annuelles, telles que la fête d'Opet ou la « Belle Fête de la Vallée ». Des parterres et bosquets devaient agrémenter les abords, où les fouilles ont mis en évidence un système d'irrigation destiné à alimenter les cultures.
À l'époque tardive, l'ensemble formait un vaste parvis, dont la chapelle-reposoir de Psammétique, usurpée par Achôris de la XXIXe dynastie, a été restaurée et est actuellement accessible aux visiteurs.
Premier pylône et grande cour
[modifier | modifier le code]Le premier pylône, aux blocs grossièrement taillés et sans décoration, est resté inachevé. Il date pour l'essentiel de la XXXe dynastie. Large de cent treize mètres, il mesure quinze mètres d'épaisseur à sa base et quarante mètres de haut. Sur sa face postérieure, l'une des tours comporte encore les vestiges d'une rampe de construction en briques crues.
La porte monumentale du pylône donne accès à la grande cour, vaste espace fermé au nord et au sud par un mur de clôture et une colonnade monumentale érigés sous la XXIIe dynastie, dite bubastide, du nom de la cité du delta du Nil dont ses souverains étaient originaires. La cour a été vidée de la plupart des statues et ex-voto qui y avaient été déposés au cours des siècles. Des bâtiments qu'elle comprenait, il subsiste une triple chapelle-reposoir des barques d'Amon-Rê, Mout et Khonsou, construite vers -1200 par Séthi II ; les vestiges d'un kiosque de Taharqa, qui fit déplacer pour la construction les sphinx du dromos devant le portique bubastide ; un petit temple reposoir édifié par Ramsès III sur le modèle du temple funéraire de Médinet Habou, avec son pylône précédé de colosses au nom du roi, une cour à portique, une salle hypostyle et un triple sanctuaire destiné à accueillir les barques divines de la triade thébaine.
Deuxième pylône
[modifier | modifier le code]Commencé par Horemheb, en partie avec des blocs provenant d'une structure d'Akhetaton, le deuxième pylône fut complété par Ramsès II et sa décoration achevée par Ramsès III. Il est précédé d'un vestibule devant lequel se dressent des statues colossales dont l'une fut usurpée par Pinedjem Ier, grand prêtre devenu pharaon à la XXIe dynastie, mais que l'on s'accorde à dater de l'époque de Ramsès II.
Contre le môle nord du pylône sont entreposés des vestiges de monuments plus anciens (en attendant une éventuelle restauration ou reconstruction), notamment des fragments massifs d'obélisques de Thoutmôsis III et de colosses brisés, ou encore un bloc de calcaire aux cartouches d'Aton provenant du temple solaire qu'Akhenaton avait fait édifier à l'est de l'enceinte d'Amon.
Le pylône fut restauré (ou complété) durant la période ptolémaïque, notamment la porte axiale qui donne sur la grande salle hypostyle.
Grande salle hypostyle
[modifier | modifier le code]La grande salle hypostyle fut installée par Séthi Ier, peut-être autour d'une colonnade inaugurée sous Amenhotep III. Elle est décorée en bas-reliefs, œuvre commandée principalement par Séthi Ier, tandis que les reliefs du quart sud-est, d'une facture moins soignée, sont l'œuvre de son illustre fils.
Le plafond (aujourd'hui disparu) était soutenu par 134 colonnes appareillées aux chapiteaux papyriformes, ouverts ou fermés, qui donnent à l'ensemble l'aspect d'une véritable forêt de pierres historiées. Les colonnes sont parfaitement alignées dans une immense salle de 103 mètres de long sur 53 mètres de large. Celles de l'axe médian, hautes d'environ 23 mètres, développent une circonférence, respectivement de dix puis quinze mètres, là où les chapiteaux s'ouvrent en corolles. Les supports des nefs latérales mesurent quinze mètres de haut pour une circonférence de quelque huit mètres. L'ensemble de l'édifice était recouvert d'un plafond de dalles dont la partie centrale, la plus élevée, permettait la pose de fenêtres à claustra qui dispensaient l'éclairage de la nef, alors que les bas-côtés restaient dans la pénombre, à peine éclairés par un pinceau de lumière émanant des rares ouvertures pratiquées dans le plafond.
Les murs extérieurs, qui sont consacrés à la propagande royale, évoquent les campagnes victorieuses de Séthi Ier (face nord) et de Ramsès II (face sud) en Libye et en Syro-Palestine : dans le cadre d'une iconographie toute traditionnelle, pharaon y figure en tant que garant de l'ordre cosmique, assurant le triomphe de Maât sur les forces du Mal (isfet) qu'incarnent les ennemis de l'Égypte. Ainsi, la bataille de Qadesh et le retour triomphal du pays de Retenou[1] occupent une place privilégiée sur la face sud ; y figurent aussi les clauses du traité de paix conclu entre le roi hittite Hattousil III et Ramsès II, en l'an 21 du règne[2].
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Travée latérale de la grande salle hypostyle.
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Colonnes, chapiteaux en lotus ouvert (partie ancienne, centrale, d'Amenhotep III) et fermé (travées latérales, de Ramsès II). Colonnes gravées en bas-relief dans le creux par Ramsès II (au Sud)
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Chapiteaux en corolle, lotus ouvert
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Architrave couverte d'inscriptions.
Troisième pylône
[modifier | modifier le code]Le troisième pylône est l'œuvre d'Amenhotep III. On peut supposer que, tout comme à Louxor, Amenhotep III fit édifier devant le pylône une colonnade d'entrée qui forme actuellement la nef centrale de la grande salle hypostyle[3], poursuivant ainsi l'ambitieux programme architectural pour les temples de Thèbes dirigé par son architecte Amenhotep fils de Hapou[4].
En 1927, les archéologues français travaillant à la consolidation du pylône y découvrirent un linteau datant du Moyen Empire. Les fouilles ultérieures mirent au jour de nombreux blocs provenant de la même structure, une chapelle-reposoir construite par Sésostris Ier pour commémorer sa première fête-sed. La reconstitution du monument fut initiée en 1937 par ses découvreurs, Pierre Lacau et l'architecte Henri Chevrier. Baptisé « la Chapelle blanche », c'est aujourd'hui l'un des joyaux architecturaux du musée en plein air.
Cour aux obélisques
[modifier | modifier le code]L'espace qui s'étend au-delà du troisième pylône formait sous Thoutmôsis Ier et Thoutmôsis II le parvis du temple d'Amon, constitué d'une « cour de fêtes », comprise entre un pylône de Thoutmôsis II (détruit par Amenhotep III)[5], et un pylône de Thoutmôsis Ier, le quatrième. Une paire d'obélisques fut érigée par Thoutmôsis Ier en anticipation de son jubilé royal. Une seconde paire d'obélisques, projetée par Thoutmôsis II mais érigée par Hatchepsout se dressait au milieu de la cour, dont les fondations (jadis attribuées à Amenhotep II[6]) furent retrouvées dans les substructures du IIIe pylône. Une troisième paire d'obélisques datant de Thoutmôsis III, primitivement située entre les deux précédentes, s'est retrouvée accolée au IIIe pylône après les travaux d'Amenhotep III. L'obélisque encore debout, œuvre de Thoutmôsis Ier, est un bloc de granit monolithique, haut de 22 mètres environ et pesant quelque 140 tonnes. Les monolithes de Thoutmôsis II/Hatchepsout furent abattus par Amenhotep III[7],[8]. Les autres renversés par des séismes ou abattus après l'abandon des cultes puis débités. Malgré des assertions courantes, mais infondées, aucun ne fut abattu pour être transférés dans les grandes cités de l'Empire romain.
Quatrième et cinquième pylônes
[modifier | modifier le code]Les quatrième et cinquième pylônes furent élevés par Thoutmôsis Ier. Entre ces deux portails monumentaux, le « directeur des travaux royaux » Inéni établit une salle hypostyle avec deux rangées de colonnes papyriformes, la Ouadjyt[9], qui sera remaniée par Hatchepsout, puis par Thoutmôsis III[10]. La reine y fit dresser une paire d'obélisques hauts de près de trente mètres, dont un seul reste encore debout tandis que l'autre fut fracassé et dispersé dans l'enceinte.
Le cinquième pylône marquait l'entrée d'une cour péristyle délimitée à l'est par un nouveau portail monumental, le sixième, que Thoutmôsis III fit ériger devant le sanctuaire de la barque.
Sixième pylône et salles des Annales
[modifier | modifier le code]Le sixième pylône porte sur l'une de ses faces les noms des villes nubiennes et syriennes soumises par Thoutmôsis III. Dans les deux salles jouxtant le pylône à l'est, dites Salles des Annales, le roi fit graver le récit de ses campagnes en Syro-Palestine et l'inventaire du riche butin qu'il ramena d'Asie pour l'offrir à « [son] père Amon-Rê, maître des trônes des Deux Terres[11] ». À proximité se dressent deux piliers qui portent les plantes héraldiques de la Haute et de la Basse-Égypte, le papyrus et le lotus.
Sanctuaire de la barque de Philippe Arrhidée
[modifier | modifier le code]L'édifice en granit rose, dans lequel était gardée la barque portative d'Amon, s'élève sur le site d'un précédent sanctuaire de Thoutmôsis III, construit en lieu et place d'une chapelle reposoir d'Hatchepsout - la fameuse Chapelle rouge du musée en plein air.
Cour du Moyen Empire
[modifier | modifier le code]« Le Grand Château d'Amon » de Sésostris Ier (XIIe dynastie - Moyen Empire), dont il ne subsiste en superstructure que quatre seuils de granit rose, se situait à l'est de l'actuel sanctuaire de la barque, sur l'emplacement de la cour dite du Moyen Empire[12]. Les fouilles menées par le Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak (CNRS/CFEETK) et le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes ont permis de restituer le plan du temple de Sésostris Ier qui avait remplacé une structure plus ancienne sans doute redevable à Amenemhat Ier[13],[14] : colosses royaux en façade, cour intérieure à colonnade suivie de trois salles cultuelles en enfilade, l'ensemble étant entouré d'une enceinte de briques.
On a supposé, avec vraisemblance, que la terrasse supérieure du temple funéraire d'Hatchepsout à Deir el-Bahari, de l'autre côté du Nil, sur le même axe est-ouest que le temple d'Amon-Rê, ait été conçue comme une reproduction en miroir du sanctuaire du Moyen Empire.
L'Akhmenou ou « La salle des fêtes » de Thoutmôsis III
[modifier | modifier le code]Derrière la zone du Moyen Empire se situe une extension bâtie par Thoutmôsis III, appelée à l'origine « Menkheperrê [i.e. Thoutmôsis III] est resplendissant de monuments [akh menou] dans la demeure d'Amon », et de nos jours, plus prosaïquement, « salle des fêtes ».
En effet, le corégent et successeur d'Hatchepsout fut l'un des grands constructeurs de Karnak. De nombreux monuments à son nom subsistent à partir du IVe pylône, et l'Akhmenou compte parmi ses œuvres majeures. Il s'agit à la fois d'un mémorial destiné à commémorer les hauts faits du règne et d'un temple jubilaire, où la célébration du culte monarchique, associé à celui d'Amon-Rê, assure la régénération du souverain[15].
L'édifice, de type basilical, comprend une nef centrale aux colonnes en forme de piquets de tente[16], entourée de bas-côtés qui desservent une série de salles latérales. Deux d'entre elles, qu'on a nommées « le jardin botanique », sont particulièrement remarquables par leur programme décoratif, une sorte de corpus naturalium inspiré de la faune et de la flore des pays conquis par le grand roi. Dans l'angle sud-ouest de l'Akhmenou se situe la chapelle dite « des ancêtres », qui comportait une liste de soixante et un souverains ayant marqué l'histoire de Thèbes[17]. La chapelle fut dépouillée en 1843 par Émile Prisse d'Avesnes, et les blocs portant les reliefs expédiés en France dans des caisses étiquetées « spécimens d'histoire naturelle ». Ils sont aujourd'hui exposés au Musée du Louvre.
Le contre-temple ou temple de l'obélisque
[modifier | modifier le code]Vers la fin de son règne, Thoutmôsis III poursuivit le développement du domaine d'Amon vers l'est. Il remplaça une chapelle qu'Hatchepsout avait adossée au mur d'enceinte par un édifice prostyle, doté de part et d'autre des obélisques, aujourd'hui fragmentaires, de la reine. Dans le prolongement de cet édifice, le roi comptait ériger un monolithe monumental de trente-trois mètres. C'est finalement son petit-fils Thoutmôsis IV qui mena à bonne fin le projet et nous laissa le témoignage de cet exploit sur une stèle gravée au pied de l'obélisque. Ramsès II englobera par la suite l'« obélisque unique » dans un contre-temple[18], conçu en tant qu'oratoire dédié à Rê-Horakhty et à « Amon-qui-écoute-les-prières »[19]. Au IVe siècle, le monolithe fut abattu et transporté à Rome pour orner la spina du Circus Maximus. Il y fut retrouvé brisé au XVIe siècle et installé sur la place Saint-Jean-de-Latran, où il se dresse aujourd'hui. De son côté, Taharqa de la XXVe dynastie fit construire devant le contre-temple une colonnade d'entrée. Sous les dynasties suivantes, une série de chapelles consacrées à Osiris fut édifiée à proximité, dont l'une est attribuée à la « divine adoratrice » thébaine, Nitocris.
Lors de l'agrandissement du temenos par les Nectanébo de la XXXe dynastie, toutes ces constructions se trouvèrent incluses dans le périmètre élargi. En même temps, le mur d'enceinte fut pourvu d'une porte monumentale[20], donnant à cette partie du domaine d'Amon-Rê son aspect définitif.
Axe nord-sud
[modifier | modifier le code]Cette voie processionnelle, avec ses quatre pylônes massifs, pointe vers l'enceinte de Mout, la parèdre d'Amon. La majeure partie du site est d'un accès restreint, car en cours de restauration[21].
Les pylônes de Thoutmôsis III et d'Hatchepsout
[modifier | modifier le code]L'axe fut inauguré par Hatchepsout et Thoutmôsis III.
La reine édifia en effet un pylône, le VIIIe d'après le numérotage actuel, devant lequel elle érigea des colosses assis qui probablement la représentaient ainsi que son père Thoutmôsis Ier. Comme il le fit pour de nombreux monuments de son époque, Thoutmôsis III remania l'ensemble. Entre le pylône de sa tante et l'enceinte du temple, il construisit un deuxième grand portail, le VIIe, avec en façade deux statues colossales dont seuls subsistent aujourd'hui les pieds, et une paire d'obélisques, qui, au vu de leurs bases encore en place, devaient être impressionnants. L'un des deux monolithes, le plus à l'ouest, fut abattu sous Constantin au IVe siècle de notre ère et transporté dans la nouvelle capitale que l'empereur avait fondée à Byzance, afin d'orner la spina du grand cirque de la ville.
Le pylône de Thoutmôsis ajoutait ainsi une étape monumentale à cette voie processionnelle, tout en créant deux cours à ciel ouvert susceptibles d'accueillir les fidèles lors des cérémonies. Dans la cour sud, le roi fit édifier un kiosque-reposoir donnant sur le lac sacré, tandis que l'autre cour, surnommée de nos jours « cour de la cachette », donnait accès à ce qui était alors le parvis du grand temple d'Amon. C'est là qu'au début du XXe siècle, Georges Legrain, fouillant et restaurant le site, mit au jour une quantité invraisemblable de statues et d'ex-voto[22], qui constituent autant de témoignages de la ferveur populaire entourant les sanctuaires de Karnak.
Amenhotep II, fils et successeur de Thoutmôsis III, édifia lui aussi une chapelle-reposoir, l'une des nombreuses stations de la barque d'Amon, mais qui fut par la suite déplacée lorsque l'enceinte du temple eut une nouvelle extension vers le sud.
Cour de la cachette et grande inscription
[modifier | modifier le code]La grande inscription est une inscription hiéroglyphique du pharaon Mérenptah de la XIXe dynastie. Longue épigraphe, elle a été découverte à Karnak en 1828-1829. Selon Wilhelm Max Müller, il s'agit de « l'un des célèbres textes de référence de l'égyptologie... [et a été] ... l'un des plus grands souhaits des chercheurs pendant de nombreuses années »[23].
La grande inscription est située à l'ouest (intérieur) du mur est de la cour de la cachette.
Elle a été identifié pour la première fois par Champollion, puis publié en partie par Karl Richard Lepsius[24].
Elle comprend un récit des campagnes de Mérenptah contre les Peuples de la mer[25],[26].
L'inscription de soixante-dix-neuf lignes (qui a perdu environ un tiers de son contenu) montre les campagnes du roi et son éventuel retour avec du butin et des prisonniers[27],[26].
Il s'agit du plus long texte monumental continu conservé en Égypte[26].
Il a été désigné « KIU 4246 » par le Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak[28].
Les IXe et Xe pylônes
[modifier | modifier le code]Après le bref intermède amarnien, l'axe nord-sud connut un ultime développement : Horemheb termina le Xe pylône, commencé par Amenhotep III[29] et construisit le IXe. Par ailleurs, il mit en place des stèles commémorant son œuvre, de même que deux colosses à son effigie. Ainsi, ponctué d'obélisques, de statues royales et de pylônes aux mâts ornés d'oriflammes, cet axe formait désormais une voie processionnelle monumentale en direction des temples méridionaux de Thèbes.
Les cours créées par les pylônes introduisaient vers les quartiers des prêtres et les magasins du temple qui bordaient le lac sacré, et, à une époque ultérieure, vers les temples de Khonsou et d'Opet. C'est dans cette dernière zone que sont aujourd'hui entreposés - répertoriés et triés - des blocs provenant des pylônes ruinés ainsi que les fameux talatates, vestiges des monuments dédiés à Aton, lesquels furent systématiquement démantelés par les successeurs du roi hérétique[30].
Le temple de Khonsou
[modifier | modifier le code]Le temple de Khonsou, dieu-lune de la triade thébaine, se situe dans la zone sud-ouest de l'enceinte d'Amon, sur l'axe de l'une des allées processionnelles qui reliaient Karnak à « l'Opet méridional » d'Amon. La construction de l'édifice, en partie avec des blocs provenant du temple funéraire d'Amenhotep III[31], débuta sous Ramsès III et se poursuivit sous son successeur, sans que ce dernier la menât toutefois à terme. Après une interruption de près d'un siècle, les travaux furent repris par Ramsès XI et les rois-prêtres thébains[32]. Plus tard, l'Éthiopien Taharqa donna au temple son aspect définitif en érigeant sur le parvis un portique à colonnes, aujourd'hui très fragmentaire, analogue aux kiosques d'accueil dont il dota le sanctuaire d'Amon.
Le pylône remonte au début de la XXIe dynastie. Les reliefs qu'il porte figurent Pinedjem Ier et son épouse Hénouttaouy[33] présentant des offrandes à diverses divinités. Au pylône succède une cour ouverte, bordée sur deux côtés d'un péristyle aux colonnes papyriformes. Elle est l'œuvre du vizir Hérihor, « guide des armées du Nord et du Sud » et grand-prêtre d'Amon, qui en Haute-Égypte s'appropria les fonctions et attributs royaux à la fin de la XXe dynastie. Au-delà de la cour, sur une vaste plateforme, se développe l'espace réservé à la divinité, avec un vestibule (ou pronaos) et une salle hypostyle décorés par Ramsès XI et Hérihor, la salle hypostyle donnant accès à la partie la plus sacrée de l'édifice, le naos, encadré d'un déambulatoire et d'une série de pièces latérales.
Par l'ordonnance de ses éléments architectoniques, le temple de Khonsou relève d'une « syntaxe »[34] dont allaient s'inspirer les Ptolémées, puis leurs successeurs, les empereurs romains, à Edfou ou encore à Kalabsha : c'est dire la pérennité du modèle édilitaire[35] conçu par les bâtisseurs du Nouvel Empire.
Le temple d'Opet
[modifier | modifier le code]Le temple d'Opet, situé à proximité immédiate du sanctuaire de Khonsou, date pour l'essentiel[36] de Ptolémée VIII Évergète II, sur l'emplacement d'un monument plus ancien commandé par Thoutmôsis III, puis modifié à la XXVe dynastie éthiopienne[37].
L'édifice s'élève sur une plateforme qui représente sans doute la butte primordiale de la création[38]. Il comprend deux chapelles de soubassement dédiées à Osiris, l'une étant la tombe du dieu et l'autre le lieu de sa résurrection[39]. L'ensemble est orienté selon un axe est-ouest, à l'exemple du grand temple d'Amon-Rê. En effet, à l'époque gréco-romaine, « Opet-la-Grande, Nout qui a mis les dieux au monde» est étroitement associée au cycle du dieu solaire. Ce dernier, que le syncrétisme thébain assimile à « l'auguste ba d'Osiris »[40], se fond au crépuscule dans le corps d'Opet-Nout, et ressuscite à l'aube sous la forme du « disque parfait qui brille dans l'horizon »[41].
Le site fait actuellement l'objet d'un programme d'étude architecturale et de restauration menées par le Centre franco-égyptien d'étude des temples de Karnak, dans le cadre de la collaboration entre le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes et le Centre national de la recherche scientifique[42].
Musée en plein air
[modifier | modifier le code]Plusieurs pylônes du temple d'Amon réutilisaient des structures antérieures, notamment comme matériau de remplissage. Dans le musée en plein air, situé dans l'angle nord-ouest de l'enceinte, quelques-unes de ces structures plus anciennes ont pu être reconstituées, telles que la chapelle blanche de Sésostris Ier, la chapelle en albâtre d'Amenhotep Ier, la chapelle rouge de la reine Hatchepsout, ou encore une cour à portique qui précédait le IVe pylône de Thoutmôsis IV, cour qui fut démontée puis enfouie dans le IIIe pylône qu'Amenhotep III édifia à la place. Parmi les monuments exposés figure aussi une partie d'un pylône qu'Akhenaton fit édifier en l'honneur d'Horakhty, dans un style encore orthodoxe, et datant par conséquent des premières années du règne ou d'une probable corégence avec son père.
Une partie du Netery-menou dressé par la reine Hatchepsout, alors veuve de Thoutmôsis II et régente du jeune Thoutmôsis III, avant sa promotion au rang de pharaon, y a été remontée[43].
Des éléments du Moyen Empire provenant de Karnak et du temple de Montou à Médamoud y sont également entreposés, ainsi que des centaines de blocs répertoriés en attente d'une reconstruction de leur monument d'origine.
Ce petit musée, payant, un peu à l'écart, est peu visité par les groupes de touristes qui traversent au pas de course le grand temple d'Amon-Rê. Il représente pourtant un témoignage précieux des bâtiments pieux qui ont orné le grand temple à diverses époques.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- la Syrie actuelle
- Par ce traité, les deux États s'engageaient à ne plus entrer en conflit l'un contre l'autre et à s'entraider contre leurs ennemis extérieurs. Le texte prévoyait même l'extradition des opposants intérieurs qui se seraient réfugiés chez l'allié.
- En effet, la couche de sable sur laquelle reposent les fondations du pylône fut prolongée sous la salle hypostyle, à l'exclusion des bas-côtés : cf. Amenhotep III – Perspectives on His Reign, Edited by David O'Connors and Eric H. Cline, The University of Michigan Press (2004), p. 69.
- Amenhotep obtint l'insigne privilège d'être représenté à Karnak. En effet, on a découvert au pied du Xe pylône plusieurs statues qui le figurent sous l'aspect d'un scribe accroupi à l'embonpoint généreux, signe d'une aisance due à sa haute fonction auprès de Pharaon.
- Luc Gabolde, La cour de fêtes de Thoutmôsis II à Karnak, Les cahiers de Karnak IX, 1993, p. 1-99
- Paul Barguet, Le temple d’Amon-Rê à Karnak. Essai d’exégèse, RAPH 21, 1962, p. 78-79, 105).
- Luc Gabolde, « À propos de deux obélisques de Thoutmôsis II dédiés à son père Thoutmôsis Ier et érigés sous le règne d’Hatchepsout-pharaon à l’ouest du IVe pylône », Les cahiers de Karnak VIII, 1988, p. 143-158.
- Luc Gabolde, « Le parvis et la porte du IVe pylône : considérations sur une chapelle et des obélisques », dans Christiane Zivie-Coche, I. Guermeur (éds), Parcourir l’éternité, Hommages Jean Yoyotte, Bibliothèque de l’École des Hautes Études, Section des Sciences religieuses, Turnhout, 2012, p. 459-481.
- Le nom fait référence aux colonnes papyriformes (ouadj).
- J.-Fr. Carlotti, L. Gabolde, « Nouvelles données sur la Ouadjyt », Les cahiers de Karnak, no XI, , p. 255-338.
- La Haute et la Basse-Égypte
- ibid., p. 145.
- J.-Fr. Carlotti, E. Czerny, L. Gabolde, « Aux origines de Karnak : les recherches récentes dans la « cour du Moyen Empire » », BSEG, no 23, , p. 31-49
- J.-Fr. Carlotti, E. Czerny, L. Gabolde, « Sondage autour de la plate-forme en grès de la « cour du Moyen Empire » à Karnak. (Rapport sur la fouille menée du 7 janvier au 5 février 1998) », Les cahiers de Karnak, no XIII, , p. 111-193
- Dieter Arnold, The Encyclopedia of Ancient Egyptian Architecture, The American University in Cairo Press, , p. 6.
- Les colonnes évoquent vraisemblablement les piquets du pavillon de la fête sed.
- F. Maruéjol, Thoutmôsis III et la corégence avec Hatchepsout, Pygmalion, , p. 209.
- À la différence du temple d'Amon-Rê, l'entrée se situe à l'est, et non à l'opposé.
- C'est ici que les petites gens, qui n'avaient pas accès au sanctuaire principal, venaient s'adresser au dieu (et à Pharaon, afin qu'il transmette leurs prières).
- Elle mesure 19 m de haut.
- Une grue géante qui sert au remontage des blocs y est d'ailleurs en place depuis de nombreuses années.
- Legrain découvrit près de 800 statues et 17 000 bronzes de différentes tailles et époques, mis à l'abri au début de la période lagide.
- Muller, p.25
- Lepsius, Denkmäler aus Aegypten und Aethiopien, volume iii, 199a
- Arthur Weigall, A Guide to the Antiquities of Upper Egypt, Londres, Mentheun & Co, (ISBN 1-4253-3806-2), p. 109
- Colleen Manassa, The Great Karnak Inscription of Merneptah: Grand Strategy in the 13th Century B.C., New Haven, Yale Egyptological Seminar, (ISBN 9780974002507, lire en ligne) :
« The seventy-nine line inscription is located on the interior of the east wall of the "Cour de la Cachette", directly north of a copy of the Hittite treaty from the reign of Ramesses II and in conjunction with other reliefs of Merneptah (PM II, p. 131 [486])... Unfortunately, the excavation of the Cour de la Cachette between 1978-1981 by the French expedition at Karnak did not discover any new blocks belonging to the Great Karnak Inscription of Merneptah, although it did demonstrate that the court was filled with many ritual and religious scenes in addition to its known military themes (F. LeSaout, Reconstitution des murs de la Cour de la Cachette, Cahiers de Karrah VII (1978-1981) [Paris, 1982], p. 214). »
- Elizabeth Blyth, Karnak: Evolution of a Temple, Oxford, Routledge, (ISBN 0-415-40487-8), p. 164–165.
- « KIU 4246 / Cour du VIIe pylône - " Cour de la cachette ", Paroi intérieure est / Partie sud ; Projet Karnak ; SITH - Système d'Indexation des Textes Hiéroglyphiques, CNRS - LabEx Archimede ANR-11-LABX-0032-01 ».
- On pense que le règne d'Akhenaton ne permit pas d'en poursuivre la construction.
- Un mur reconstitué avec des talatates remployés dans le IXe pylône peut être admiré au Musée de Louxor.
- F. Laroche-Traunecker, « Données nouvelles sur les abords du temple de Khonsou », Cahiers de Karnak, no 7, , p. 331.
- Bien que les fouilles aient révélé plusieurs phases de construction, échelonnées de Ramsès III à Pinedjem Ier, les fondations du temple étaient entièrement posées dès Ramsès III : cf. F. Laroche-Traunecker, ibid., p. 332.
- Le nom signifie Maîtresse des Deux Terres.
- Sylvie Cauville, « Une règle de la grammaire du temple », BIFAO, no 83, , p. 51.
- Richard H. Wilkinson, The Complete Temples of Ancient Egypt, Londres, Thames & Hudson, , p. 24-29.
- La décoration fut achevée par l'empereur Auguste.
- cf. http://www.cfeetk.cnrs.fr/index.php?page=rapport-08-opet
- Dieter Arnold, The Encyclopedia of Ancient Egyptian architecture, The American University in Cairo Press, , p. 166.
- ibid.
- Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux, Fayard, , p. 239.
- C. De Wit, « Les inscriptions du temple d'Opet, à Karnak », Bibliotheca Aegyptiaca, no XI, : salle nord (Opet 110)
- cf. http://www.cfeetk.cnrs.fr/index.php?page=axe-3-theme-2, consulté en mars 2009.
- Luc Gabolde, « Monuments décorés en bas-reliefs, aux noms de Thoutmôsis II et Hatchepsout à Karnak », MIFAO, Le Caire, no 123, .
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Barguet, « Le temple d’Amon-Rê à Karnak. Essai d’exégèse », RAPH, no 21, .
- Paul Barguet, « La structure du temple Ipet-Sout d’Amon à Karnak du Moyen Empire à Aménophis II », BIFAO, no 52, , p. 145-155.
- Luc Gabolde, « La “cour de fêtes” de Thoutmôsis II à Karnak », Les cahiers de Karnak, no IX, , p. 1-99.
- Luc Gabolde, « Le “grand château d’Amon” de Sésostris Ier à Karnak », MAIBL, no 17, .
- J.-Fr. Carlotti, E. Czerny, Luc Gabolde, « Aux origines de Karnak : les recherches récentes dans la “cour du Moyen Empire” », BSEG, no 23, , p. 31-49.
- J.-Fr. Carlotti, E. Czerny, Luc Gabolde, « Sondage autour de la plate-forme en grès de la “cour du Moyen Empire” à Karnak. (Rapport sur la fouille menée du 7 janvier au 5 février 1998) », Les cahiers de Karnak, no XIII, , p. 111-193.
- J.-Fr. Carlotti, Luc Gabolde, « Nouvelles données sur la Ouadjyt », Les cahiers de Karnak, no XI, , p. 255-338.
- Luc Gabolde, « Monuments décorés en bas-reliefs, aux noms de Thoutmôsis II et Hatchepsout à Karnak », MIFAO, Le Caire, no 123, .
- Luc Gabolde, « Le parvis et la porte du IVe pylône : considérations sur une chapelle et des obélisques », dans Christiane Zivie-Coche, I. Guermeur (éds), Parcourir l’éternité, Hommages Jean Yoyotte, Bibliothèque de l’École des Hautes Études, Section des Sciences religieuses, Turnhout, 2012, p. 459-481.
- Luc Gabolde, « Remarques sur le chemisage des obélisques de la Ouadjyt et sa datation », Les cahiers de Karnak, no XIV, , p. 383-399.
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- F. Larché, New Statues at Karnak, EgArch 16, 2000, p. 31.
- F. Larché, L'anastylose de la chapelle Rouge, Égypte 17, 2000, p. 15-22.
- F. Larché, The Reconstruction of the So-Called "Red Chapel" of Hatshepsut & Tuthmose III in the Open Air Museum at Karnak, KMT 10, 2000, p. 56-72.
- F. Larché, Le premier préfabriqué pharaonique, Historia 69, 2001, p. 56-59.
- F. Larché en collaboration avec A. Chéné, L'image numérique à Karnak, Sciences de l'Homme et de la Société. Lettre du département 66, 2003, p. 55-57.
- Nicolas Grimal et F. Larché, « Rapport d’activité », Les cahiers de Karnak, ERC, no 9, .
- Nicolas Grimal et F. Larché, « Rapport d’activité », Les cahiers de Karnak, ERC, no 10, .
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- F. Larché, Nouvelles observations sur les monuments du Moyen et du Nouvel Empire dans la zone centrale du temple d’Amon, Karnak 12, IFAO-Soleb, 2008.
- F. Larché, William Joseph Murnane, A Reconstruction of Senwosret I’s Portico and of Some Structures of Amenhotep I at Karnak, Brill, .
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- Christiane Ziegler et Jean-Luc Bovot, L'Égypte ancienne : Art et archéologie, La Documentation française, École du Louvre, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, coll. « Petits manuels de l'École du Louvre », (1re éd. 2001), 511 p., 20,5 cm (ISBN 2-1100-4264-8, 2-7118-4281-9 et 978-2-7118-5906-1), p. 222-223
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Temple de Karnak », sur Égypte éternelle (consulté le ) : page-racine sur le site de Égypte éternelle.org
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Karnak :
- Enceinte d'Amon-Rê ;
- Enceinte de Montou ;
- Enceinte de Mout ;
- Temple d'Amenhotep IV ;
- Temple d'Opet.