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Douvrend

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Douvrend
Douvrend
La rue principale.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime
Arrondissement Dieppe
Intercommunalité Communauté de communes Falaises du Talou
Maire
Mandat
Luc Piquet
2020-2026
Code postal 76630
Code commune 76220
Démographie
Population
municipale
523 hab. (2021 en stagnation par rapport à 2015)
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 52′ 12″ nord, 1° 19′ 25″ est
Altitude Min. 37 m
Max. 186 m
Superficie 17,96 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Dieppe
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Dieppe-2
Législatives Sixième circonscription
Localisation
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Douvrend

Douvrend est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Géographie

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Localisation

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En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 885 mm, avec 13,4 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Dieppe à 18 km à vol d'oiseau[4], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 805,2 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Au , Douvrend est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dieppe, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[9]. Cette aire, qui regroupe 62 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (86,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (57,9 %), prairies (14,1 %), zones agricoles hétérogènes (14 %), forêts (12,4 %), zones urbanisées (1,5 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Mentionné sous les formes Dowrenc (1034), Douvrenc (vers 1060), Dovrent (1111-1131), Douvrendo (1263)[13].

Les formes les plus anciennes impliquent une formation germanique en -ing-, corroborée par la découverte d'une nécropole mérovingienne de type nettement francique (voir ci-dessous).

Cependant, les formes les plus récentes pourraient constituer un retour à l'archétype originel *Dubrentum, dont l'existence est renforcée par la présence du hameau de Douvrendel (attesté vers 1240). Il est formé du mot gaulois dubron eau (*dubron, plur. dubra, eaux). Ce terme est attesté en celtique insulaire vieil irlandais dobur, eau, ainsi qu'en gallois dwr, eau, et en breton dour, eau[14].

En toponymie, on le retrouve dans Douvres (Calvados, Dovero 1035-1037 ; Jura ; Haute-Savoie), Douvres (GB) et avec le suffixe -inum dans Douvrin (Pas-de-Calais, Dovrin XIIe siècle)[15].

Le second élément est alors le suffixe gaulois -entum, qui a servi à former les dérivés Nogent (Novientum, sur novio, nouveau, neuf) et Drevant (Derventum, sur dervo, chêne).

Le hameau d'Angreville au nord-ouest du bourg est mentionné sous la forme Ansgeri villam vers 1034[16].

Au hameau de Beauvert, dans le Champ de l'Arbre ont été exhumés au XIXe siècle, 150 à 200 cadavres placés dans des fosses de craie et accompagnés d'un mobilier funéraire du Haut Moyen Âge. Les objets recueillis furent déposés à la bibliothèque de Dieppe ou au Musée départemental des antiquités (Rouen). En 1865, l'abbé Cochet, assisté de P. H. Cahingt[17], entreprit une fouille sur une portion de cette ancienne nécropole qu'il data du VIe siècle et du VIIe siècle. Il découvrit 140 sépultures disposées en 25 rangées nord-sud et orientées est-ouest comme à Londinières, ce que les archéologues allemands nomment Reihengräberfriedhof. Aucun plan précis de ce cimetière ne nous est parvenu.

Parmi le mobilier, on distingue :

  • une paire de grandes fibules ansées en argent doré, une épingle en argent doré, une paire de fibules ansées en bronze doré, une applique en bronze estampé, des boucles d'oreille en argent, un argenteus (monnaie en argent) de Justinien du VIe siècle et un antoninien de Claude le Gothique, percé, il devait servir d'ornement, une aiguille en argent, une bague en or ;
  • vingt-quatre vases de terre, dont certains étaient remplis de coquillages ;
  • un vase de verre à ocelles de couleur verdâtre, un bol verdâtre bullé de forme évasée, un collier de perles de verres, une boule de cristal ;
  • un fauchard (32 cm), une petite hache (11 cm) dissymétrique à tranchant incliné vers le bas, une hache en fer (11,2 cm), un Langsax (un scramasaxe long, de 45,5 cm), une pointe de lance à flamme triangulaire, 11 autres fers de lance, quatre saxes courts (poignard), un bouclier rond (de type germanique) avec son umbo et son manipule, un « sabre », cinq francisques et vingt-et-une autres scramasaxes[18], etc.

On a repéré les restes d'un cheval dans une fosse, selon une coutume déjà évoquée par Tacite au Ier siècle dans La Germanie, mais cette pratique se développe surtout aux VIe – VIIe siècles. Cependant, rares sont les découvertes de ce type en Gaule mérovingienne, mais on peut citer l'exemple de la nécropole d'Envermeu où plusieurs squelettes de chevaux ont été identifiés avec leurs mors à côté ou des tombes mérovingiennes de Saint-Dizier. En revanche, cette pratique d'enterrer des chevaux entiers ou des quartiers du même animal est répandue en Europe du Nord[19].

Le circuit de Dieppe sur lequel se sont courus quatre Grands prix de l'ACF passait par Douvrend.

Le village a été desservi par la ligne de chemin de fer secondaire Amiens - Aumale - Envermeu de 1906 à 1947.

Depuis le , la Fête du travail de Douvrend est marquée par la bénédiction des tracteurs.Chaque année, les agriculteurs de la commune et des alentours se réunissent et défilent dans la commune avec leurs engins agricoles. Après une messe dédiée au travail des agriculteurs, le curé bénit les tracteurs qui déambulent dans les rues. Il s'ensuit le verre de l'amitié puis la dégustation du cochon de lait. Cet événement est devenu une véritable tradition dans la commune, gagnant en popularité chaque année[20].

Politique et administration

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La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1863   M. de Malleville    
1907 1913 M. Gallery de la Servière    
1922 1922 Ernest-Florent Letellier    
1923 1928 René Crescent    
1931 1937 Maurice Fredin    
Les données manquantes sont à compléter.
1967   Guyant    
1980 Mai 2000 Claude Fredin    
mars 2001 mars 2008 André Pegard    
mars 2008 2014 Claude François    
2014 En cours
(au 10 août 2020)
Luc Piquet   Contremaître retraité
Vice-président de la CC Falaises du Talou (2020 → )
Réélu pour le mandat 2020-2026[21],[22]

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].

En 2021, la commune comptait 523 habitants[Note 2], en stagnation par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
890572615657711807736760784
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
768711650637660648649596603
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
591591556496514485463483509
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
503476461414449465488495509
2018 2021 - - - - - - -
522523-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine

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Lieux et monuments

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Église Sainte-Madeleine.

Personnalités liées à la commune

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Bibliographie

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  • Lionel Gaudefroy, Douvrend au fil du temps : un village du Talou au bord de l'Eaulne, Jean-Marc Wissart, , 192 p.

Article connexe

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Liens externes

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Notes et références

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  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Douvrend et Dieppe », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Dieppe » (commune de Dieppe) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Dieppe » (commune de Dieppe) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  9. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Douvrend ».
  10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Dieppe », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  13. François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 978-2-7084-0040-5, OCLC 6403150, LCCN 80100776).
  14. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, 2003.
  15. François de Beaurepaire, op. cit..
  16. Georges Bernage, « La « Côte des Vikings » », Vikland, la revue du Cotentin, no 7,‎ octobre-novembre-décembre 2013, p. 10 (ISSN 0224-7992).
  17. Originaire de Londinières
  18. Isabelle Rogeret, Seine-Maritime 76 in Carte archéologique de la Gaule, Paris, éditions Maison des sciences de l'Homme, 1998.
  19. Marie Cécile Truc, « Une tombe de cheval », Archéologia, n°461, décembre 2008, p.38.
  20. « Vidéo. Bénédiction des tracteurs : record battu à Douvrend ! », sur actu.fr, (consulté le ).
  21. « Municipales 2020. Le maire sortant de Douvrend, Luc Piquet, brigue un deuxième mandat : Luc Piquet, tête de liste de « Douvrend, continuons ensemble », est candidat à sa succession aux élections municipales de mars 2020 », Paris-Normandie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. « Liste des maires » [PDF], Listes des élus, Préfecture de la Seine-Maritime, (consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.