Charles-Maurice Le Tellier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Charles Maurice Le Tellier
Image illustrative de l’article Charles-Maurice Le Tellier
Portrait de Charles Maurice Le Tellier, en buste, de 3/4 dirigé à gauche dans une bordure ovale.
Estampe de Robert Nanteuil (1623-1678)
Biographie
Naissance
Turin
Drapeau des États de Savoie États de Savoie
Ordination sacerdotale
Décès (à 67 ans)
Paris
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Antonio Barberini
Archevêque-duc de Reims
et pair de France
Primat de la Gaule belgique

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Charles Maurice Le Tellier, né à Turin dans les États de Savoie (aujourd'hui en Italie) le [1],[2] et mort à Paris le [3] est un homme d'Église français des XVIIe et XVIIIe siècles. Pair de France, il est archevêque-duc de Reims de à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Portrait de Charles-Maurice Le Tellier par Pierre Mignard ().

Il est le fils du chancelier Michel Le Tellier et le frère de Louvois, tous deux ministres de Louis XIV. Destiné dès son plus jeune âge à entrer dans les ordres, il étudie la théologie et obtient son doctorat en théologie à la Sorbonne.

Le , l'abbaye d'Eu lui est donnée en commende mais Roger de Lorraine la demande le lendemain et fait grand bruit auprès du cardinal Mazarin, qui lui aurait promis, obligeant le , son père à le faire démissionner alors qu'il n'en avait pas encore pris possession[4].

Alors qu'il est âgé de seulement neuf ans, il devient le second abbé commendataire de l’abbaye de Daoulas, en Bretagne. Pourvu en , il remet ladite abbaye entre les mains du roi en , après en avoir joui pendant quinze ans. Il est ordonné prêtre en . De jusqu'à sa mort, il est abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen[5] et de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon.

Il devient coadjuteur de l'évêque de Langres, puis de l'archevêque de Reims, Antonio Barberini (nommé le ). Confirmé à Reims le suivant, il est nommé le même jour archevêque titulaire (« in partibus ») de Nazianze (de) et sacré le par l'archevêque de Reims assisté du cardinal du Camboust de Coislin et de Michel Colbert de Saint-Pouange, évêque de Mâcon, qui est le cousin germain de Charles-Maurice Le Tellier[6].

Il est également le responsable de la Chapelle de Louis XIV, à savoir maître de la Chapelle royale dès jusqu'à sa mort. Donc il connaît celle de Saint-Germain-en-Laye, puis celle de Versailles, définitivement dès [7].

Le , alors qu'il n'est âgé que de vingt-neuf ans, il devient archevêque de Reims.

Le , il ordonne Jean-Baptiste de La Salle. Proviseur de la Sorbonne en , il s'affirme comme l'un des plus grands bibliophiles d'Europe. À sa mort, la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris hérite de sa bibliothèque et en fait le socle de ses propres collections[8]. On trouve à la bibliothèque Sainte-Geneviève un cabinet rassemblant les bustes des principaux membres de la famille Le Tellier, y compris celui de l'archevêque de Reims.

Il préside l'Assemblée du clergé de [9].

Il meurt en , âgé de 67 ans. Il est inhumé dans le tombeau de son père, dans l'église Saint-Gervais à Paris.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Lignée épiscopale[modifier | modifier le code]

  1. l'archevêque Charles-Maurice Le Tellier (1668)
  2. Antonio Barberini (Jr.), O.S.Io.Hieros. (1655)
  3. l'archevêque Giovanni Battista Scanaroli (1630)
  4. Luigi Caetani (1622)
  5. Ludovico Ludovisi (1621)
  6. l'archevêque Galeazzo Sanvitale (it) (1604)
  7. Girolamo Bernerio, O.P. (1586)
  8. Giulio Antonio Santorio (1566)
  9. Scipione Rebiba

Il fut le principal consécrateur de :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bibliothèque nationale de France, manuscrit Français 20753, folio 45 : "Testimoniali d'attestatione […] mille sei cento quaranta duè li diecce otto Luglio".
  2. Joseph Gillet, Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims, étude sur son administration et son influence, Paris, Hachette, , p. 1
  3. Mercure galant, (lire en ligne), p. 259-269.
  4. Benoît Coquelin, L'Histoire de l'abbaye de Saint-Michel du Tréport, Rouen, Lestringant, , 748 p. (lire en ligne), p. 251.
  5. Célestin Hippeau, L'abbaye de Saint-Etienne de Caen, Caen, Librairie de A. Hardel, , 538 p. (lire en ligne), p. 327
  6. Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot… et l'avènement du libéralisme, Presses de l'Université du Québec, 1987, p. 696.
  7. Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p.35, Éditions Papillon, Drize en Suisse 2005
  8. Le catalogue de cette collection existe : Bibliotheca Telleriana, sive catalogus librorum biliothecæ illustrissimi ac reverendissimi D. D. Caroli Mauritii Le Tellier, Archiepiscopi Dicis Remensis.... Paris, Imprimerie royale, 1693, in-2°, 447 p. Un index par matière et titres daté 1702 existe à Paris SG : Ms. 967.
  9. Le mémorialiste Saint-Simon raconte : " Monsieur de Reims tenait une grande table, et avait du vin de Champagne qu'on vanta fort…/… le roi d'Angleterre [détrôné et en résidence à Saint-Germain-en-Laye] l'envoya prier de lui envoyer encore …/…[refus de l'archevêque]"

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Abbé Joseph Gillet, Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims, étude sur son administration et son influence, avec une bibliographie exhaustive, Paris, 1881, p. XII et passim
  • Charles-Augustin Sainte-Beuve, Port-Royal (éd. 1900), index.
  • Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot ... et l'avènement du libéralisme, Presses de l'Université du Québec, 1987, 816 pages incluant un index détaillé.
  • René Cerveau, Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité au 18e siècle contenant les principales circonstances de la vie et de la mort des personnes de l'un et de l'autre sexe, qui ont été recommandables par leur piété, leur science et attachement à la vérité, et surtout par les persécutions qu'elles ont essuyées au sujet du formulaire, et de la part des Jésuites, sans éditeur, 1760, partie 1, p. 20-21 [1]