Arthur Desjardins

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Arthur Desjardins
Portrait photographique par Pierre Petit.
Fonction
Président
Ligue nationale contre l'athéisme
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 65 ans)
Paris
Nom de naissance
Achille-Arthur Desjardins
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Autres informations
Membre de
Distinction

Achille-Arthur Desjardins, né à Beauvais le et mort à Paris (7e) le [1], est un magistrat et jurisconsulte français du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de René-Achille Desjardins, imprimeur à Beauvais, Achille-Arthur Desjardins est le frère aîné d'Albert Desjardins.

Élève du lycée Louis-le-Grand, Arthur Desjardins devient docteur en droit et en lettres en 1858. Après un bref passage au barreau de Paris (1857-1859), il entame sa carrière de magistrat en 1859, un décret l'ayant nommé substitut du procureur de Toulon. Nommé aux parquets de Marseille (1862) puis d'Aix (1864), il y est promu avocat général le . Procureur général à Douai (1873) puis à Rouen (1874), il est nommé avocat général à la Cour de cassation par Jules Dufaure le [2]. Il a aussi été commissaire du gouvernement auprès du Tribunal des conflits entre 1877 et 1880.

Familier, comme son frère Albert, des salons orléanistes du duc de Broglie et du comte de Ségur[3], Arthur Desjardins se voit proposer une candidature à l'Assemblée nationale par les comités libéraux et « conservateurs » (monarchistes) de Marseille en vue de l'élection complémentaire du , mais il doit refuser pour ne pas perdre son poste[4]. Pendant la période de l'Ordre moral, lors de laquelle Albert appartient à tous les gouvernements, Arthur peut prétendre au poste de procureur général près la Cour de cassation. L'avancement de ce chrétien orléaniste est cependant bloqué par l'arrivée au pouvoir des républicains à partir de 1877.

Gendre d'un riche armateur marseillais, Arthur Desjardins a rédigé un important Traité de droit commercial maritime en neuf volumes. Outre cette somme juridique, il a écrit de nombreux autres ouvrages concernant aussi bien le droit que l'histoire ou la philosophie et a également contribué à des périodiques tels que la Revue des deux Mondes. Membre de l'Académie de législation de Toulouse et de l'Académie d'Aix, auteur de plusieurs livres couronnés par l'Institut, Desjardins est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques le , au siège laissant vacant par la mort de Gabriel Massé. Chevalier de la Légion d'honneur depuis 1873, il est promu officier de cet ordre en 1892.

En 1895, il est candidat à l'Académie française[5].

No 2, rue de Solférino, Paris.

Spécialiste reconnu du droit international, il est sollicité en tant qu'arbitre par des États étrangers comme lors de l'affaire Ben Tillett entre la Grande-Bretagne et la Belgique (1898).

Chrétien engagé, il a fait partie de la Société antiesclavagiste lancée par le cardinal Lavigerie et a présidé la Ligue nationale contre l'athéisme de 1893 à 1901.

Il meurt le 15 janvier 1901 à son domicile, au 2, rue de Solférino, à Paris[6].

Principales œuvres d'Arthur Desjardins[modifier | modifier le code]

  • Théorie des excuses en droit criminel, Beauvais, Desjardins, 1858.
  • Essai sur les Confessions de Saint Augustin, Paris, Durand, 1858.
  • De l'Aliénation et de la prescription des biens de l'État, des départements, des communes et des établissements publics dans le droit ancien et moderne, Paris, Durand, 1862.
  • Les Devoirs, essais sur la morale de Cicéron, Paris, Didier, 1865.
  • États généraux (1355-1614), leur influence sur le gouvernement et la législation du pays, Paris, Durand et Pedone-Lauriel, 1871.
  • Traité de droit commercial maritime (neuf volumes), Paris, Durand et Pedone-Lauriel, 1878-1890.
  • Questions sociales et politiques... Conflits internationaux, Le droit et la politique, Questions ouvrières, Les réformateurs: Henri IV, Fénelon et Mirabeau, Paris, Plon, Nourrit et Cie, 1893.
  • De la Liberté politique dans l'État moderne, Paris, Plon, Nourrit et Cie, 1894.
  • P.-J. Proudhon, sa vie, ses œuvres, sa doctrine, Paris, Perrin, 1896.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Franquet de Franqueville, « Discours prononcé aux funérailles de M. Arthur Desjardins », Séances et travaux de l'Académie des sciences morales et politiques : compte-rendu, t. 155, Paris, Picard, 1901, p. 196-203.
  • Georges Moreau (dir.), Revue universelle, recueil universel documentaire et illustré (année 1901), Paris, Larousse, 1902, p. 237-238.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Son acte de décès (n°73) dans les registres de décès du 7ème arrondissement de Paris pour l'année 1901
  2. Louis de Raynal, Le Tribunal et la cour de Cassation : notices sur le personnel (1791-1879), Paris, 1879, p. 441-442.
  3. Victor Du Bled, La Société française depuis cent ans, t. II, Paris, Bloud et Gay, 1924, p. 103.
  4. Ernest Glaeser, Biographie nationale des contemporains, Paris, Glaeser, 1878, p. 179.
  5. Paul Aron, « Les candidatures de Zola à l'Académie française : une obstination significative », Les Cahiers naturalistes, no 91,‎ , p. 283 (lire en ligne).
  6. Mémorial des Vosges, 17 janvier 1901, sur Gallica.