Randonnai
Randonnai | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Hauts du Perche |
Maire délégué Mandat |
Jean-Jacques Bouttier 2020-2026 |
Code postal | 61190 |
Code commune | 61343 |
Démographie | |
Gentilé | Randonéens |
Population | 726 hab. (2019) |
Densité | 65 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 39′ 00″ nord, 0° 40′ 31″ est |
Altitude | Min. 219 m Max. 292 m |
Superficie | 11,22 km2 |
Élections | |
Départementales | Tourouvre |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Tourouvre au Perche |
Localisation | |
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Randonnai est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Tourouvre au Perche[1]. Elle est peuplée de 726 habitants[Note 1] (les Randonéens).
Géographie
La commune est au nord du Perche. Son bourg est à 8 km au nord de Tourouvre, à 14 km au sud de L'Aigle, à 20 km à l'est de Moulins-la-Marche et à 23 km au sud-ouest de Verneuil-sur-Avre[2].
Toponymie
Albert Dauzat a ignoré ce nom, mais sa disciple Marie-Thérèse Morlet y a vu une formation gallo-romaine en -acum reposant sur le nom de personne germanique Rando, d'où l'étymon gallo-roman tardif *RANDONACU, « (le domaine) de Rando »[4].
Selon René Lepelley, ce toponyme serait issu du latin arundo, « roseau », et signifierait « endroit où il pousse des roseaux »[5]. Cette interprétation se heurte néanmoins à quelques difficultés d'ordre phonétique (évolution [u] > [a]) ; il n'existe en outre aucune trace probante de l'aphérèse *ARUNDONETU > *RUNDONETU[6]. Enfin, ce mot latin n'a laissé aucune trace en Normandie.
Ernest Nègre, comme Albert Dauzat, ne mentionne pas ce toponyme dans sa Toponymie générale de la France[7].
Selon Xavier Delamarre, il s'agirait d'un toponyme dérivé du mot gaulois *randa « frontière », « limite ». Randonnai serait alors issu de *randonacum, « le domaine frontière »[8]. Cette explication semble confirmée par le fait que le village se situe effectivement au point de rencontre des diocèses de Sées (ancien territoire des Esuvii), d’Évreux (ancien territoire des Eburovices) et de Chartres (ancien territoire des Carnutes)[6].
Histoire
Avant ou après la création des communes sous la Révolution, l'ancienne paroisse (puis commune ?) de Conturbie fut rattachée à Randonnai entre 1785 et 1803[9] (et probablement en 1790)[10]. Ce rattachement n'est pas signalé sur le site Cassini de l'EHESS[11]. La paroisse, attestée dès 1173 sous la forme Contrabis[12], apparaît pour la dernière fois en tant que telle sur la carte de Cassini. Ce n'est plus qu'un lieu-dit sur la carte de l'IGN[13].
Héraldique
Les armes de la commune de Randonnai se blasonnent ainsi : |
Blason populaire
- Conturbie, Bresolettes et Prépotin / Ne peuvent à elles trois nourrir un lapin[15]. — Allusion à la stérilité et donc la pauvreté du terroir, selon Alfred Canel[15]. Il est probable que ce blason évoque plutôt l’exiguïté initiale du territoire des trois anciennes paroisses.
- Conturbie, douze habitants, treize voleurs, en comptant le curé[16]. — Même remarque.
Politique et administration
Le conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[17].
Démographie
En 2019, la commune comptait 726 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2004, 2009, 2014, etc. pour Randonnai[18]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Randonnai a compté jusqu'à 1 458 habitants en 1975.
Économie
La principale entreprise de Randonnai a été durant de longues années La Société des fonderies et ateliers de Randonnai, connue sous le sigle SFAR, créée à Randonnai en 1929 par André Metra.
De nombreuses usines et activités de transformation des matières « ferreuses » étaient déjà présentes sur le site ou dans les environs depuis plusieurs siècles (dont la commune proche du chef-lieu de canton Tourouvre).
La SFAR est rapidement devenue une des entreprises clés du canton, et son histoire est étroitement mêlée à celle du village. Employant plus de 800 personnes dans les années 60 / 70, spécialisée dans la fonderie de pièces techniques de grandes dimensions destinées aux marchés de l'automobile et plus particulièrement du machinisme agricole (tracteurs).
La SFAR a ainsi fourni des blocs-moteurs en fonte, des corps de boîtes de vitesses et d’embrayage à SOMECA, FERGUSSON, John Deere et surtout à l’entreprise américaine Ford de Détroit. Tout en conservant une activité historique de fabrication de réservoir de chasse d’eau qui à l’époque était réalisées en fonte.
À sa fermeture en 1982, la SFAR comptait encore presque 400 salariés.
La société originelle SFAR s'est agrandie au fur et à mesure des années, avec une activité de fonderie de bronze (Pontchardon à côté de Vimoutiers plus au nord, et toujours dans l'Orne), une fonderie d’aluminium à Houilles dans les Yvelines (à l'époque en Seine-et-Oise). Son siège social a été localisé à Bezons dans les années 1970.
Lieux et monuments
- Église Saint-Malo du XVIe siècle. Elle abrite plusieurs œuvres classées à titre d'objets aux Monuments historiques dont un retable classique avec toiles de Saint André et Saint Sébastien[20].
- Manoir de Belle Perche.
- Ruine de l'ancienne église paroissiale de Conturbie, dédiée à sainte Marie-Madeleine.
- Forêt du Perche et réserve naturelle régionale de la Clairière forestière de Bresolettes.
Activité et manifestations
Personnalités liées à la commune
- Pierre Tremblay (1626-1687), pionnier de la Nouvelle-France, ancêtre des Tremblay du Québec et d'Amérique du Nord, originaire de Randonnai.
- Famille Tavernier, originaire de Randonnai, pionniers de la Nouvelle-France[21].
- René Bucaille, (1920 à Randonnai - 1986), directeur de la photographie.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « recueil des actes administratifs de l'Orne »
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée »
- Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 431b.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 206
- Dominique Fournier, « L’expression de la limite dans la toponymie normande », in Bulletin de la Société historique de Lisieux no 76 (deuxième semestre 2013), p. 91-92.
- Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. I 1990, t. II et III 1991.
- Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne, éditions Errance, 2012.
- L'agglomération est attestée à cette dernière date en tant que hameau de Randonnai chez Louis Charles Nicolas Delestang, Chorographie du IVe arrondissement communal du département de l’Orne, ou du district de la sous-préfecture de Mortagne, Marre fils, Argentan, 1803, p. 108.
- Cf. Cercle de Recherches Généalogiques du Perche-Gouët ; mais cette information n'est pas accompagnée de références.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Comte de Charencey, Cartulaire de l’abbaye de Notre-Dame de la Trappe, Alençon, 1889, p. 583, § III.
- Carte de l'IGN au 1 : 25 000, édition 2007.
- « GASO, la banque du blason - Randonnai Orne » (consulté le ).
- Alfred Canel, Blason populaire de la Normandie comprenant les proverbes, sobriquets et dictons relatifs à cette ancienne province et à ses habitants, Rouen-Caen, 1859, t. I, p. 170.
- Ibid., p. 208.
- Réélection 2014 : « Randonnai (61190) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Date du prochain recensement à Randonnai, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Maître-autel, tabernacle, retable, 2 tableaux : Saint André, Saint Sébastien », notice no PM61000805, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Serveur de la Maison de la recherche en sciences humaines : Éloi Tavernier.