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Louis Aragon, Le Libertinage, recueil de textes écrits depuis 1918[2].
Mars
Paul Éluard embarque à Marseille pour un voyage autour du monde[3].
Paul Éluard, Mourir de ne pas mourir. Noté en exergue : « Pour tout simplifier je dédie mon dernier livre à André Breton »[3].
Mai
Mai Au départ de Blois (Loir-et-Cher), ville choisie au hasard, Aragon, Breton, Max Morise et Roger Vitrac tentent de « partir sur les routes » au gré de l'inspiration[4].
Dans sa revue 391, Francis Picabia tente de lancer le « super-réalisme »[5].
Juin
Juin Dernier numéro de Littérature dans lequel paraît un inédit d'Arthur Rimbaud, Un cœur sous une soutane.
Les surréalistes assistent à la représentation du ballet Mercure dont les décors ont été créés par Picasso (musique d'Erik Satie)[6]. Seul Picabia affiche sa détestation de « l'autre Espagnol ».
Dans Le Journal littéraire, Breton déclare : « Le surréalisme est à l'ordre du jour et Desnos est son prophète. »
Dans sa revue Surréalisme, Yvan Goll publie un Manifeste du surréalisme dans la tonalité « Esprit nouveau » de Guillaume Apollinaire, ainsi qu'un programme pour un « théâtre surréaliste » : « La réalité est à la base de tout grand art ; la transposition de la réalité dans un plan supérieur (artistique) constitue le Surréalisme. »[7].
La revue Les Nouvelles littéraires publie un appel de Breton en faveur d'André Malraux emprisonné à Saïgon. Soupçonné de trafic d'œuvres archéologiques, il a été arrêté à Angkor[8].
Breton rend visite à André Masson[6] dans son atelier de la rue Blomet (Paris, 15e arrdt). Ce dernier adhère aussitôt au groupe surréaliste.
Rencontre Breton / Artaud. Lettre de Simone Breton à Denise Lévy : « [Artaud], beau comme une vague, sympathique comme une catastrophe. »[6]. Artaud : « J'ai fait connaissance avec tous les dadas qui voudraient bien m'englober dans leur dernier bateau Surréaliste, mais rien à faire. Je suis beaucoup trop surréaliste pour cela. Je l'ai d'ailleurs toujours été, et je sais, moi, ce que c'est que le surréalisme. C'est le système du monde et de la pensée que je me suis fait depuis toujours. Dont acte. »
Retour d'Éluard[10]. Breton : « Alors il m'a mis un petit mot, qu'il m'attendait hier [au café] Cyrano, ni plus ni moins. C'est bien le même, à n'en pas douter. Des vacances, quoi. »[11].
Ouverture du Bureau de recherches surréalistes[6] : « ce bureau s'emploie à recueillir par tous les moyens appropriés les communications relatives aux diverses formes qu'est susceptible de prendre l'activité inconsciente de l'esprit. »[12].
En réaction aux funérailles nationales faites à l'écrivain Anatole France (mort le ), Aragon, Breton, Joseph Delteil, Robert Desnos, Pierre Drieu la Rochelle et Éluard publient une série de textes regroupés sous le titre Un cadavre[6]. Aragon et Drieu la Rochelle sont à l'origine de ce pamphlet. Drieu La Rochelle finance l'opération[13]. Aragon : « Avez-vous déjà giflé un mort ? Certains jours j'ai rêvé d'une gomme à effacer l'immondice humaine ». Breton : « Loti, Barrès, France, marquons tout de même d'un beau signe blanc l'année qui coucha ces trois sinistres bonshommes : l'idiot, le traître et le policier. Avec France, c'est un peu de la servilité humaine qui s'en va. Que soit fête le jour où l'on enterre la ruse, le traditionalisme, le patriotisme et le manque de cœur ! »[14]. Jacques Doucet, scandalisé, renvoie Aragon tandis que ses relations avec Breton se refroidissent.
Parution à Bucarest du premier numéro de la revue 75 HP créée par Victor Brauner et Ilarie Voronca. Y figure le Manifeste de la picto-poésie[15].
Novembre
A Bruxelles, publication d'une feuille qui tient à la fois du tract et de la revue, intitulée Du Bleu 1, signée Paul Nougé mais écrite collectivement par Camille Goemans et Marcel Lecomte : « On conquiert le monde, on le domine, on l'utilise ; ainsi, tranquille et fier, un beau poisson tourne dans ce bocal (réponse à une enquête sur le modernisme). »[16]
1er décembre Parution du premier numéro de la revue La Révolution surréaliste dirigée par Pierre Naville et Benjamin Péret[19] : « Le surréalisme ouvre les portes du rêve à tous ceux à qui la nuit est avare, le surréalisme est le carrefour des enchantements […], mais il est aussi le briseur de chaîne […] La Révolution… La Révolution… Le réalisme, c'est émonder les arbres, le surréalisme, c'est émonder la vie. »[20].
Jacques Doucet achète Demoiselles d'Avignon de Picasso. Pour Breton : « [C'est] l'événement capital du XXe siècle. Voilà le tableau qu'on promenait, comme autrefois la Vierge de Cimabue, à travers les rues de notre capitale, si le scepticisme ne l'emportait pas sur les grandes vertus particulières par lesquelles notre temps accepte d'être, malgré tout. Il me paraît impossible d'en parler autrement que d'une façon mystique. […] c'est un symbole pur, comme le tableau chaldéen, une projection intense de cet idéal moderne que nous n'arrivons à saisir que par bribes… »[21].
Visite de Lise Meyer, (future Deharme), au Bureau de recherches surréalistes. Coup de foudre de Breton. Elle donne au bureau « un des étonnants gants bleu ciel qu'elle porte. »[22].
Joë Bousquet adhère au groupe : « Je n'aurais pas élevé la voix à mon tour, ni jamais pris au sérieux les seules aspirations qui me font un bien précieux de ma vie ici-bas, si je n'avais rencontré Paul Éluard et André Breton, et si je n'étais devenu leur ami. »[23].
Le Libertinage, recueil de textes écrits depuis 1918
Une vague de rêve : « C'était le temps que, nous réunissant le soir comme des chasseurs, nous faisions notre tableau de la journée, le compte des bêtes que nous avions inventées, des plantes fantastiques, des images abattues... »
Manifeste du surréalisme : « Cet été les roses sont bleues, le bois c'est du verre. La terre drapée dans sa verdure ne fait pas plus d'effet qu'un revenant. C'est vivre et cesser de vivre qui sont des solutions imaginaires »
Les Pas perdus, textes en prose : « Il ne sera pas dit que le dadaïsme aura servi à autre chose qu'à nous maintenir dans cet état de disponibilité parfaite où nous sommes et dont maintenant nous allons nous éloigner avec lucidité vers ce qui nous réclame ! »
Poisson soluble, recueil de trente deux textes écrits au cours des séances de sommeils forcés
Mourir de ne pas mourir : « Elle est debout sur mes paupières / Et ses cheveux sont dans les miens / Elle a la forme de mes mains / Elle a la couleur de mes yeux / Elle s'engloutit dans mon ombre / Comme une pierre sur le ciel. »
Homme, huile sur toile achetée par Antonin Artaud[40] et décrite dans le texte Un ventre fin : « Un ventre fin. Un ventre de poudre ténue et comme en image. Au pied du ventre, une grenade éclatée. »
↑L'usage de l'astéronyme a été pratiqué en 1886 à l'occasion de la publication du Premier chant des Chants de Maldoror. Jean-Luc Steinmetz dans sa préface à l'édition complètes des œuvres de Lautréamont, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, Paris, 2009, p. XII.
↑Extrait du communiqué de presse. Le bureau est situé au 15 rue de Grenelle, à l'hôtel de Berulle, dans un local prêté par le père de Pierre Naville, propriétaire de l'hôtel. Bonnet, op. cit., p. 481 & p. 1451.
↑Laurent Le Bon (sous la direction de), Dada, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2005, p. 61.
↑Cette série de publications s'achèvera le 20 juin 1925 après 22 numéros avec Nakin 22. Reproduction de Bleu 1 et de Rouge 16 dans Xavier Canonne, Le Surréalisme en Belgique. 1924-2000, éditions Actes Sud, Arles, 2007, p. 17.
↑Serge Lemoine Dada, éditions Hazan, Paris, 1991-2005, p. 80.
↑André Breton, Nadja dans Œuvres complètes, tome 1, op. cit., p. 679 et Georges Sebbag, André Breton, l'amour-folie, éditions Jean-Michel Place, Paris, 2004, p. 61.