Économie du Guatemala

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Économie du Guatemala
Monnaie quetzal guatémaltèque
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 40,8 milliards $ (2010)
Croissance du PIB 2,4 % (2010)
PIB par habitant en PPA 8 839 $ (2010)
Inflation (IPC) 5,5 % (2010)
Pop. sous le seuil de pauvreté 52 % (2010)
Indice de développement humain (IDH) 0,7 (2010)
Taux de chômage Le taux de chômage est évalué à 3,2 % selon le CIA World Factbook (version du 11 mars 2011)
Commerce extérieur
Biens exportés café, sucre, banane, cardamome, noix de muscade, pétrole, textile
Finances publiques
Recettes publiques 4 milliards $ (2010)
Sources :
Bilan du Monde 2011

L'économie du Guatemala est dominée par le secteur privé à l'origine de 85 % du produit intérieur brut. L'agriculture (café, sucre, banane, cardamome, noix de muscade dont le pays est le premier producteur mondial…) compte pour 23 % du produit intérieur brut et pour 75 % des exportations.

Le Guatemala est la plus grande économie en Amérique centrale et la dixième en Amérique latine. C'est aussi le quatrième pays le plus inégalitaire d’Amérique latine et le neuvième au niveau mondial en 2016[1].

Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), « au Guatemala, le coefficient de Gini – qui mesure les inégalités de revenus – s’élève à 0,63, l’un des plus hauts taux du monde ». Le pays est l'un des seuls du continent américain à ne pas avoir enregistré de diminution de la pauvreté durant la période de cours élevés des matières premières exportées (2000-2015). Au contraire, elle augmente de 7%, pour atteindre en 2017, 66,7% des Guatémaltèques, dont 86,6% des seuls indigènes[2].

Entreprises

Au début des années 2000, l'organisation patronale guatémaltèque Vestex développe un système de « résolutions alternatives des conflits ». Il s'agit de former, par Vestex, des médiateurs « indépendants » afin de prévenir d'éventuelles grèves et d'éviter le recours aux inspections du travail et aux tribunaux. La Fédération syndicale des travailleurs de l’alimentation (Festras) dénonce « un pas vers la privatisation de la justice »[3].

Le pays est attractif pour les entreprises (notamment de confection) en raison de sa proximité géographique avec les États-Unis, des salaires très bas et des avantages fiscaux considérables. Le secteur des Maquiladoras constitue une part conséquente du total des exportations du Guatemala. Pourtant, son apport à l’économie de ces pays est contesté ; les matières premières sont importées, les emplois sont précaires et peu rémunérés, et les exonérations d’impôts fragilisent les finances publiques. Elles font aussi l'objet de critiques pour les conditions de travail des employés : insultes et violences physiques, licenciements abusifs (notamment d'ouvrières enceintes), horaires, non-paiement des heures supplémentaires. Selon Lucrecia Bautista, coordinatrice du secteur maquilas du cabinet d'audit Coverco, « les réglementations en matière du droit du travail sont régulièrement violées dans les maquilas et il n'existe aucune volonté politique pour imposer leur application. Face aux infractions, l'inspection du travail fait preuve d'une remarquable mansuétude. Il s'agit de ne pas décourager les investisseurs. » Les syndicalistes sont sujets à des pressions, et parfois à des séquestrations ou assassinats. Dans certains cas, des chefs d'entreprises ont fait appel aux services des maras. Enfin, des listes noires comprenant des noms de syndicalistes ou militants politiques circulent dans les milieux patronaux[4].

Le Guatemala présente la fiscalité la plus faible d'Amérique pour les entreprises et les investisseurs étrangers[5].

Électricité

Le secteur de l'électricité est privatisé, ce qui occasionne des prix très élevés. Dans les campagnes, bien que la consommation d'électricité par foyer soit très faible, les notes peuvent représenter plus de 20 % du salaire des paysans selon le Comité de développement paysan (Codeca). Depuis la privatisation, le prix du kilowattheure a augmenté au point de devenir l'une des plus chers d’Amérique latine. Pour protester contre cette situation et exiger la renationalisation des services électriques, les membres du Codeca organisent des manifestations et s’exposent à la répression. Entre 2012 et 2014, 97 personnes ont été incarcérées, 220 blessées et 17 tuées[6].

Corruption

Il existe des liens entre le secteur économique et le crime organisé. Celui-ci investit directement dans le pays en achetant des propriétés agricoles, à travers le système bancaire, et en investissant dans toutes sortes d’entreprises[2].

Au début des années 2010, le réseau d'entreprises finançant le Parti Patriote a accaparé 450 marchés publics et a déterminé les priorités de plusieurs grandes administrations (tels les ministères des Communication, des Infrastructures et du Logement). Il a ainsi pu mettre en place les programmes et échéances financières qui permettaient d'optimiser la distribution d'argent public aux entreprises qui lui étaient associées. En outre, un système de fraude aux douanes fit perdre 280000 par semaine à l’État guatémaltèque. Le président et ses ministres bénéficiant pour leur part de larges rétrocommissions[7].

En janvier 2014, le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux[8].

Notes et références

  1. « ¿Cuáles son los 6 países más desiguales de América Latina? », sur BBC Mundo, .
  2. a et b https://www.cetri.be/Des-changements-en-vue-au
  3. Philippe Revelli, « Les maquilas, ces zones de non-droit au Guatemala », Manière de voir,‎
  4. https://www.insumisos.com/diplo/NODE/663.HTM
  5. Bernard Duterme, « Amérique latine recherche percepteurs désespérément », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne).
  6. Cécile Raimbeau, « Qui a tué Berta Cáceres ? », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Clément Detry, « Quand le Guatemala organise l’impunité »,
  8. https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/20/bercy-sort-les-bermudes-et-jersey-des-paradis-fiscaux_4350727_3234.html [archive]

Voir aussi