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« Georg Friedrich Haendel » : différence entre les versions

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{{Infobox Musique (artiste)
{{Infobox Musique (artiste)
| charte = classique
| nom = Georg Friedrich Haendel
| nom naissance =
| nom alias =
| image = [[Image:HAENDEL.png|frameless|upright=1.3|Portrait de Haendel]]
| légende = Haendel par Balthazar Denner en 1727.
| naissance = {{date|23|février|1685|en musique classique}}<br/>[[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]], [[Saint-Empire romain germanique]]
| décès = {{date|14|avril|1759|en musique classique}}
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| profession = [[Compositeur]] de [[musique classique]]
| site officiel =
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'''Georg Friedrich Haendel''' (ou '''Händel''', en anglais '''George Frideric Handel'''<ref>voir le fac-similé de son testament dans le livre de Jean Gallois</ref> comme il l'écrivait lui-même) ({{date|23|février|1685|en musique classique}}, [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]] - {{date|14|avril|1759|en musique classique}}, [[Londres]]) est un [[compositeur]] d'origine [[Allemagne|allemande]], naturalisé [[Grande-Bretagne|britannique]].

Haendel personnifie, au côté de [[Johann Sebastian Bach|Bach]], l'apogée de la [[musique baroque]]<ref>Dictionnaire de la musique sous la direction de [[Marc Vignal]], Larousse, Paris, 1987, p.54 {{ISBN|2035113061}}</ref>. Né et formé en Saxe<ref>Géographiquement située en [[Saxe]], Halle comme le reste du diocèse de [[Magdebourg]] relevait en fait depuis 1680 de l'Électorat de [[Brandebourg]], noyau du futur royaume de [[Prusse]]</ref>, installé quelques mois à [[Hambourg]] avant un séjour initiatique et itinérant de trois ans en Italie, revenu brièvement à [[Hanovre]] avant de s'établir définitivement en Angleterre, il réalisa dans son œuvre une synthèse magistrale des traditions musicales de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et de l'Angleterre<ref>Dictionnaire de la musique sous la direction de [[Marc Vignal]], Larousse, Paris, 1987, p.352 {{ISBN|2035113061}}: {{ Citation bloc |Usant de la langue de son temps comme [[Jean-Sébastien Bach|Bach]](…) Haendel apparut comme un puissant organisateur, comme un merveilleux instrument de synthèse de l'art européen. L'Allemagne lui inculqua une certaine piété intérieure, jamais démentie. L'Italie développa ses dons de mélodiste (…) son sensualisme pour les couleurs et les sonorités. De la France il écouta les leçons de clarté, d'élégance, d'équilibre. L'Angleterre, enfin, lui enseigna la poésie des virginalistes, la spontanéité de [[Henry Purcell|Purcell]], ses ambiguités modales et ses audaces rythmiques}}.</ref>.{{,}}<ref>Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Guide de la musique sacrée et chorale, l'âge baroque 1600-1750, Fayard, Paris, Les indispensables de la musique 1992, p.410, {{ISBN|2213026068}}:{{citation bloc|L'œuvre de Haendel, tout en portant de fortes marques de sa personnalité, est un composé de tous les styles de son temps: écritures concertantes et arias da capo italiennes, ouverture et danses françaises, fugues allemandes, contrepoint anglican, tournures mélodiques purcelliennes, il fond tous ces éléments au creuset de son inspiration propre en vue de la meilleure efficacité dramatique}}.</ref>

Virtuose hors pair à l'[[orgue]] et au [[clavecin]], Haendel dut à quelques œuvres très connues (notamment l'[[oratorio]] ''[[Le Messie (Haendel)|Le Messie]]'', ses concertos pour orgue et concertos grossos, ses suites pour le clavecin, ses musiques de plein air : ''[[Water Music]]'' et ''[[Musique pour les feux d'artifice royaux]]'') de conserver une notoriété active pendant tout le {{s-|XIX|e}}, période d'oubli pour la plupart de ses contemporains. Cependant, pendant plus de trente-cinq ans, il se consacra pour l'essentiel à l'opéra en italien (plus de 40 partitions d'[[opera seria]]<ref>Comte de Harewood, ''Haendel'' dans '''Tout l’opéra de Monteverdi à nos jours''' de Gustave Kobbé, éditions [[Robert Laffont]], collection Bouquins, 1993, p. 60 {{ISBN|2221036663}}: {{Citation bloc|Le regain d'intérêt pour les opéras de Haendel au début des années 20 (1920), impliqua de nombreuses révisions (…), les héros castrats devinrent alors des barytons et des basses. Dans les années 60 (1960) quand la ''renaissance de Haendel fut associée, abusivement à l'art de [[Joan Sutherland]], des mezzos plus ou moins solides s'attaquèrent aux héros de l'Antiquité, avec un bonheur inégal; cela permit au moins de conserver l'orchestration originale de Haendel}}.</ref>, avant d'inventer et promouvoir l'oratorio en anglais dont il est un des maîtres incontestés<ref>''Dictionnaire de la musique'' sous la direction de [[Marc Vignal]], [[éditions Larousse]], Paris, 1987, p.352: {{ Citation bloc|.Il préfigure [[Joseph Haydn|Haydn]] et plus encore [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]]; il eut la même prescience du leitmovtiv. Enfin il donna à l'oratorio une dimension et une signification jusque-là insoupçonnée. Pensée novatrice, donc, et d'une extrême noblesse}}.</ref>.

Son nom peut donc se trouver sous plusieurs graphies : en allemand, ''Händel'' peut (en transcription du [[umlaut]]) aussi s'écrire ''Haendel'' (orthographe souvent préférée en français) et, après son installation en Angleterre, lui-même l'écrivait sans tréma : ''Handel'', qui est la manière retenue par les anglophones.

== Sa vie ==
=== Halle ===
[[Image:Halle1.jpg|thumb|right|Maison natale de Haendel à Halle]]
Au {{XVIIe siècle}} on était le plus souvent musicien de père en fils. Rien de tel pour Haendel, seul musicien d'une famille originaire de [[Silésie]]<ref>Son grand-père, Valentin, était né à [[Breslau]] en 1583 - Gallois, ''op.cit.'' page 3</ref>. Son père, Georg Händel, né en [[1622]], était un [[chirurgien-barbier]] de confession [[luthéranisme|luthérienne]] ; il avait eu six enfants d'un premier mariage. <ref>Adams Aileen, K., Hofestadt, B., "Georg Handel (1622-97): the barber-surgeon father of George Frideric Handel (1685-1759)", Journal of Medical Biography, 2005, Aug;13(3):142-9.</ref>. Devenu veuf en [[1682]], il se remaria l'année suivante avec Dorothea Taust, fille d'un pasteur de trente ans sa cadette. Georg Friedrich fut leur premier enfant, aîné de deux sœurs, Dorothea Sophia née en 1687 et Johanna Christiana, née en 1690<ref>[http://www.music.vt.edu/musicdictionary/appendix/composers/H/GeorgeHandel.html Virginia Tech Multimedia Music Dictionary Composer Biographies]</ref>.

Son père rêvait pour lui d'une carrière de juriste, quoique l'enfant montrât des dons précoces pour la musique<ref>W. Dean : ''Haendel, Georg Friedrich'' (''Dictionnaire de la musique'' de Marc Honegger, p.457)</ref>. Au contraire, sa mère favorisait ses dispositions et sa tante lui offrit une [[épinette]]. À contrecœur, le père lui fit prendre des cours auprès de l'organiste [[Friedrich Wilhelm Zachow]] qui lui donna une éducation musicale complète ; il apprit à jouer du [[clavecin]], de l'[[orgue]], du [[violon]], du [[hautbois]]. Il se mit très tôt à composer des œuvres instrumentales et vocales.

[[Image:Georg Friedrich Händel 3.jpg|thumb|left|upright=0.5|Le jeune Haendel au clavier]]
[[Image:Hallesches Dom.JPG|thumb|right|La cathédrale de Halle dont Haendel tint l'orgue en 1702/1703]]
En [[1697]], un séjour à [[Berlin]] le mit en contact avec la cour de l'Electeur [[Frédéric Ier de Prusse|Frédéric III de Brandebourg]] qui reconnut ses dispositions pour la musique, mais il revint à [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]] à la demande de son père, qui mourut quatre jours avant son retour. Pour respecter la volonté paternelle, il poursuivit ses études juridiques, tout en continuant sa pratique musicale<ref>W. Dean : ''Haendel, Georg Friedrich'' (''Dictionnaire de la musique'' de Marc Honegger, p.457)</ref>.

Vers [[1702]], il fut engagé à la cathédrale de [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]] en qualité d'organiste titulaire, et se lia avec [[Georg Philipp Telemann]] qui se rendait à [[Leipzig]] et fit étape à Halle, d'une amitié durable.

=== Hambourg ===
[[Image:Hamburgs Oper.jpg|thumb|right|upright|L'opéra ''am Gänsemarkt'' à Hambourg]]
Il demeura peu de temps à ce poste qu'il quitta pour s'installer à [[Hambourg]], centre musical le plus important de l'Allemagne du Nord, et qui possédait un opéra renommé, l'[[Oper am Gänsemarkt|opéra ''am Gänsemarkt'']] sous la direction de [[Reinhard Keiser]] - Haendel y fut engagé en tant que claveciniste et y prit contact avec l'opéra italien. Il y donna des cours, rencontra [[Johann Mattheson]], son aîné de quatre ans, qui était déjà un musicien notoire et dont il devint l'ami fidèle – malgré quelques épisodes orageux. Ensemble, ils allèrent à [[Lübeck]] entendre et rencontrer le fameux [[Dietrich Buxtehude]], puis revinrent à Hambourg. Mattheson lui ouvrit de nombreuses portes, tous deux échangeaient leurs conseils et Händel put, entre autres, faire représenter ses deux premiers opéras, ''Almira'' et ''Nero''. Ce fut aussi à Hambourg que Haendel lia connaissance, grâce à l'entregent de Mattheson, avec des diplomates britanniques. Le séjour à Hambourg fut donc déterminant pour la carrière du musicien, qui serait quelques années plus tard un des principaux promoteurs de l'opéra italien en Angleterre<ref>Félix Clément, ''Haendel'', ''Les Musiciens célèbres'' p.59</ref>.

=== L'Italie ===
En octobre [[1706 en musique classique|1706]], sur invitation du prince [[Jean Gaston de Médicis]] (Gian-Gastone de Medici), il partit pour l'Italie où il passa trois ans<ref>Dictionnaire de la musique, sous la direction de [[Marc Vignal]], [[éditions Larousse]], Paris, 1987, p.351.</ref>. Ce séjour fut décisif dans l'évolution de son style et de sa carrière . Il séjourna d'abord à [[Florence]], puis à [[Rome]] au début janvier [[1707 en musique classique|1707]] où il se lia avec l'élite intellectuelle, notamment à {{guil|l'Accademia d'Arcadia}}, fréquentée aussi bien par des mécènes comme les cardinaux Pamfili , Ottoboni, que des musiciens comme Scarlatti, Paquini, Marcello.<ref>[[Marc Vignal]], [[éditions Larousse]], 1987, ibid.</ref>. [[Naples]], [[Venise]] furent les villes où il parvint à se faire une grande réputation, tant comme instrumentiste (à l'[[orgue]], au [[clavecin]], au [[violon]]) que comme compositeur d'œuvres sacrées ou profanes très remarquées (le psaume ''[[Dixit Dominus (Georg Friedrich Haendel)|Dixit Dominus]]'', l'[[oratorio]] ''la Resurrezione'', les opéras ''Rodrigo'', ''Agrippina'', des dizaines de cantates italiennes, etc.) Ce voyage fut l'occasion pour lui de côtoyer de nombreux musiciens célèbres : [[Bernardo Pasquini]], [[Giovanni Bononcini]], [[Arcangelo Corelli]], [[Alessandro Scarlatti|Alessandro]] et [[Domenico Scarlatti]] : avec ce dernier, il participa à une [[joute musicale]] à l'orgue et au clavecin : il fut reconnu supérieur à Scarlatti pour le jeu de l'orgue et les deux musiciens firent jeu égal au clavecin. Néanmoins, les deux musiciens conclurent amitié. Haendel resta marqué pendant tout le reste de son existence par ces années de jeunesse qu'il avait passées dans la « patrie » de la musique et par l'influence profonde qu'avaient exercée sur lui les compositeurs majeurs que sont Corelli (dont il se souviendrait dans ses sonates pour violon, ses concertos grossos) et [[Alessandro Scarlatti]], le maître de l'opéra napolitain.

=== Hanovre ===
Au début de [[1710 en musique classique|1710]], il quitte Venise pour [[Hanovre]] où il s'était vu proposer le poste de maître de chapelle de l'Électeur [[George Ier de Grande-Bretagne|Georges-Louis]]. À peine arrivé, il demanda un congé pour se rendre à [[Londres]] de décembre [[1710 en musique classique|1710]] à juillet [[1711 en musique classique|1711]] ; la [[Grande-Bretagne]] qui n'avait plus de grand compositeur depuis la mort en [[1695 en musique classique|1695]] de [[Henry Purcell|Purcell]] attirait beaucoup de musiciens continentaux formés à la musique italienne<ref>Denis Arnold, ''Angleterre, de 1700 à la reine Victoria'' (''Dictionnaire encyclopédique de la musique'', p. 103/106)</ref>. Haendel y fit jouer plusieurs de ses œuvres, en particulier ''Rinaldo'' qui obtint un large triomphe<ref>[[Marc Vignal]], [[éditions Larousse]], 1987, ibid.</ref>.. Il retourna à son poste à Hanovre, tout en restant en contact avec les nombreuses relations qu'il avait nouées à Londres. Enfin, en [[1712 en musique classique|1712]], il demanda un nouveau congé temporaire pour retourner à [[Londres]] : les circonstances firent qu'il s'y établit définitivement. Les succès remportés auprès du public, de l'aristocratie et de la Cour le conduisirent en effet à rester à Londres au-delà du terme fixé et de manière définitive.

=== La Grande-Bretagne ===
[[Image:London Kings Theatre Haymarket.jpg|thumb|right|Le Queen's Theatre du Haymarket à Londres. La plupart des opéras de Haendel y furent représentés.]]
Cette « désertion » aurait pu lui porter préjudice, car, à la mort de la reine [[Anne Ire de Grande-Bretagne|Anne]] en [[1714]], ce fut précisément son cousin éloigné l'Électeur de Hanovre, héritier de la dynastie Stuart par sa mère, qui devint roi de Grande-Bretagne sous le nom de [[George Ier de Grande-Bretagne|George I{{er}}]]. Mais celui-ci ne gardait point rancune à son maître de chapelle et lui conserva son poste et sa pension<ref>Jean Gallois : Haendel p.23</ref>.

Haendel, qui ne fonda jamais de famille, fut naturalisé britannique en [[1726 en musique classique|1726]]. Les premières années de son installation en Angleterre virent la composition de nombreuses œuvres, pour l'opéra ou les instruments, en particulier les trois suites de la fameuse ''[[Water Music (Georg Friedrich Haendel)|Water Music]]'' ([[1717 en musique classique|1717]]), des concertos, les huit [[suite de danses|suites]] pour clavecin ([[1720 en musique classique|1720]]). Vers 1717 ou 1718, il s'installa pour deux ans chez un mécène fastueux, le duc de Chandos. Il y composa les ''Chandos Anthems''.

[[Image:London Handel House.jpg|thumb|upright|left|Maison de Haendel à Londres, 25 Brook Street]]
Puis il participa à partir de [[1719 en musique classique|1719]] à la création de la [[Royal Academy of Music]], société dont le but était de monter des opéras à Londres. Sa première académie dura de [[1720 en musique classique|1720]] à [[1727 en musique classique|1727]] et prit place au King's Theater de [[Haymarket]]<ref>[[Marc Vignal]],1987, ibid.</ref>. Il en fut le directeur musical et se rendit sur le continent pour embaucher des chanteurs de talent. Après des débuts triomphants, Haendel affronta la venue d'un rival qu'il avait bien connu en Italie : [[Giovanni Bononcini]]<ref>Jean Gallois, ''Haendel'' p.76</ref>. La concurrence fut vive, Haendel produisant à cette époque de nombreux chefs-d'œuvre (notamment ''[[Giulio Cesare in Egitto|Giulio Cesare]]'', ''Tamerlano'', ''Rodelinda'') et tourna à son avantage avant que les difficultés financières ne s'accumulassent, entraînant la fermeture de l'Academy à la fin de la neuvième saison. En [[1727 en musique classique|1727]], Haendel composa la musique de couronnement du nouveau roi [[George II de Grande-Bretagne|George II]] (''Coronation Anthems'').

Il remonta en [[1729 en musique classique|1729]], presque seul, une seconde académie qui fonctionna jusqu'en [[1732 en musique classique|1732]], avant de sombrer elle aussi dans les difficultés financières bien qu'il multipliât créations et reprises d'œuvres déjà consacrées. Ce fut en juin- juillet [[1730 en musique classique|1730]] qu'il retourna à [[Halle (Saxe-Anhalt)|Halle]] pour y voir une dernière fois sa mère devenue aveugle, qui mourut peu de temps après. Mais il ne put se rendre à [[Leipzig]], sur l'invitation de [[Johann Sebastian Bach]]<ref>[[Marc Vignal]], 1987, ibid.p. 351</ref>; les deux grands compositeurs ne se connurent jamais.

Du début des années 1730 datent les premières réalisations de Haendel dans le domaine de l'[[oratorio]] en anglais.

[[Image:HendelMuséePiscineRoubaix JeanJulesSalmson.jpg|thumb|upright|Haendel par le sculpteur Jean-Jules Salmson (1823-1902). Maquette de plâtre réalisée en 1874 suite à une commande de Charles Garnier pour représenter la musique anglaise dans le décor de l'opéra de Paris ([[La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie (Roubaix)]]).]]
En [[1733 en musique classique|1733]], il fonda une troisième ''Academy'' qui ne dura que trois ans, nonobstant l'énergie dépensée par le compositeur pour multiplier les nouvelles créations qui obtenaient parfois de grands succès. Il fut en effet confronté à la concurrence du [[Nobility Opera]], animé par deux compositeurs, [[Johann Adolph Hasse|Hasse]] et [[Nicola Porpora|Porpora]]. Difficultés financières, mésententes entre artistes, coteries provoquèrent la fin de cette entreprise de même que celle du Nobility Opera. Le surmenage fut sans doute la cause d'un premier accident de santé le {{date|13|avril|1737}} qui le paralysa partiellement et l'atteignit moralement<ref>[[Marc Vignal]], 1987, p.351.{{Commentaire biblio|Marc Vignal décrit l'accident de santé comme une attaque, un infarctus ou une congestion cérébrale}}</ref>. Mais il se rétablit très rapidement après une cure thermale à [[Aix-la-Chapelle]] en septembre [[1737]]<ref>[[Marc Vignal]], 1987, p.351.{{Commentaire biblio|à l'époque on a parlé de remède miracle à propos de la cure d'Aix-la-Chapelle}}</ref>. Cette même année([[1737]]) la reine Caroline mourut. Elle avait connu Haendel enfant à Berlin et avait été pour lui un soutien fidèle ; ce décès le toucha profondément ; il composa un ''Funeral Anthem'' en son hommage.

[[Image:Georg Friedrich Händel.jpg|thumb|left|upright|Georg Friedrich Haendel]]

Haendel continua à composer, à exécuter et faire représenter des opéras, des concertos grossos, et il commença à exploiter la veine des oratorios, avec ''Saul'' et ''Israel in Egypt''. En intermède de ses oratorios, il exécuta ses [[concerto pour orgue|concertos pour orgue]], forme originale qu'il mit au point. Ses concertos {{citation|rencontrèrent un éclatant succès<ref>[[Marc Vignal]], 1987, P. 352</ref>}}. Ils sont au nombre de seize, dont les six premiers furent publiés en [[1738 en musique classique|1738]] sous le titre d'opus 4. L'opus 7, qui en rassemble six autres, fut publié en [[1760 en musique classique||1760]] après la mort du compositeur. Ce fut en [[1741 en musique classique|1741]] que Haendel produisit son dernier opéra, ''Deidamia''. Dorénavant, il consacra sa production lyrique à l'oratorio et écrivit coup sur coup ''[[Le Messie (Haendel)|Le Messie]]'' (en anglais ''Messiah'', un de ses plus grands chefs-d'œuvre), en août-septembre et ''Samson'' en octobre<ref>[[Marc Vignal]], 1987, p. 352</ref>, puis il se rendit, sur l'invitation du lord lieutenant d'[[Irlande]], à [[Dublin]] où il séjourna pendant plusieurs mois, jusqu'en août [[1742]] et où ses œuvres eurent de très grands succès.

De retour à Londres, il subit une seconde attaque de paralysie dont il se remit à nouveau. Il continua à composer de nombreux chefs-d'œuvre, dans le domaine de l'oratorio comme dans celui de la musique instrumentale. La ''[[Musique pour les feux d'artifice royaux]]'' est l'une de ses œuvres les plus connues et les plus populaires. Composée en [[1749 en musique classique|1749]] pour célébrer le traité de paix mettant fin à la [[Guerre de succession d'Autriche]], cette musique fastueuse est emblématique de l'art de Haendel. Elle se situe dans la tradition de l'école versaillaise de [[Jean-Baptiste Lully]], [[Michel-Richard Delalande|Delalande]], [[Jean-Joseph Mouret|Mouret]], [[Philidor]] et en constitue comme le couronnement par son caractère grandiose et solennel particulièrement adapté à l'exécution en plein air. Les dernières œuvres furent, à nouveau, des oratorios, mais la santé du musicien déclinait malgré les cures thermales. Il subit de nouvelles attaques paralysantes et devint aveugle {{citation| malgré l'intervention manquée de deux célèbres praticiens de l'époque, dont [[John Taylor (1703-1772)|John Taylor]]<ref>[[Marc Vignal]], 1987, p. 352</ref>}}. Il continua malgré tout à s'intéresser à la vie musicale, et mourut le {{Date|14|avril|1759|en musique classique}}, jour du Samedi-Saint. Il fut enterré à l'[[abbaye de Westminster]], selon son désir.
{{clr}}

== Ses œuvres ==
[[Image:Händel-Tolomeo-Autograph.png|thumb|right|Manuscrit de l'opéra Tolomeo]]
Sa production est très importante dans tous les genres pratiqués de son temps, et son catalogue ([[HWV]] pour ''[[Händel-Werke-Verzeichnis]]'') comprend plus de 600 numéros, ce qui n'est pas très significatif, car :
* un seul numéro peut s'appliquer à un simple menuet isolé comme à un opéra complet ;
* plusieurs transcriptions de la même œuvre pour différentes exécutions peuvent constituer ou participer à des numéros différents.

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un ensemble considérable. Quelques œuvres particulièrement marquantes :
* [[Water Music (Georg Friedrich Haendel)|Water Music]] (HWV 348–350)
* [[Musique pour les feux d'artifice royaux (Haendel)|Musique pour les feux d'artifice royaux]] (HWV 351)
* sonates pour divers instruments (violon, flûte, hautbois) opus 1
* 13 sonates en trio opus 2 et opus 5
* 18 concerti grossi opus 3 (HWV 312–317) et opus 6 (HWV 319–330)
* 12 [[Concerto pour orgue|Concertos pour orgue]] opus 4 (HWV 289–294) et opus 7 (HWV 306–311) + 4 séparés
* Concerto pour harpe opus 4 N°6 (également pour orgue)
* 3 concertos pour hautbois
* Les [[Huit suites pour clavecin (G.F. Haendel)|8 « grandes » suites pour clavecin]] (1720)
* [[Dixit Dominus]] [[HWV 232]] 1707
* [[Nisi Dominus]] [[HWV 238]] 1707
* [[Salve Regina]] [[HWV 241]] 1707
* Chandos Anthems

{| class=wikitable
|-
|-{{ligne orange}}
|colspan="6" align="center"|'''Opéras
|- bgcolor="#DFDFDF"
!HWV
!Titre
!Première
!Lieu
!Remarque'''
|-
|1
|''[[Almira]]''
|align="right"|8 janvier [[1705]]
|[[Oper am Gänsemarkt]], [[Hambourg]]
|
|-----
|2
|''Nero''
|align="right"|25 février [[1705]]
|[[Oper am Gänsemarkt]], [[Hambourg]]
|musique perdue
|-
|3
|''[[Florindo]]''
|align="right"|[[1708]]
|[[Oper am Gänsemarkt]], [[Hambourg]]
|musique perdue
|-----
|4
|''Daphne''
|align="right"|[[1708]]
|[[Oper am Gänsemarkt]], [[Hambourg]]
|musique perdue
|-
|5
|''[[Rodrigo (Haendel)|Rodrigo]]''
|align="right"|[[1707]]
|Teatro Civico Accademico, [[Florence]]
|
|-----
|6
|''[[Agrippina (Haendel)|Agrippina]]''
|align="right"|fin [[1709]]/début [[1710]]
|Teatro San Giovanni Grisostomo, [[Venise]]
|
|-
|7a/b
|''[[Rinaldo (opéra)|Rinaldo]]''
|align="right"|24 février [[1711]]
|[[Her Majesty's Theatre|Queen's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|8a/b/c
|''[[Il pastor fido]]''
|align="right"|12 novembre [[1712]]
|[[Her Majesty's Theatre|Queen's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|9
|''[[Teseo]]''
|align="right"|10 janvier [[1713]]
|[[Her Majesty's Theatre|Queen's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|10
|''[[Lucio Cornelio Silla]]''
|align="right"|2 juin [[1713]] ?
|[[Her Majesty's Theatre|Queen's Theatre]] ou Burlington House, [[Londres]]
|
|-
|11
|''[[Amadigi]]''
|align="right"|25 mai [[1715]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|12a/b
|''[[Radamisto]]''
|align="right"|27 avril [[1720]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|13
|''[[Muzio Scevola]]''
|align="right"|15 avril [[1721]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|3<sup>e</sup> acte seul
|-
|14
|''[[Floridante]]''
|align="right"|9 décembre [[1721]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|15
|''[[Ottone (Haendel)|Ottone]]''
|align="right"|12 janvier [[1723]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|16
|''[[Flavio (Haendel)|Flavio]]''
|align="right"|14 mai [[1723]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|17
|''[[Giulio Cesare in Egitto]]''
|align="right"|20 février [[1724]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|18
|''[[Tamerlano]]''
|align="right"|31 octobre [[1724]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|19
|''[[Rodelinda]]''
|align="right"|13 février [[1725]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|20
|''[[Scipione]]''
|align="right"|12 mars [[1726]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|21
|''[[Alessandro (Haendel)|Alessandro]]''
|align="right"|5 mai [[1726]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|22
|''[[Admeto]]''
|align="right"|31 janvier [[1727]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|23
|''[[Riccardo Primo]]''
|align="right"|11 novembre [[1727]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|24
|''[[Siroe]]''
|align="right"|17 février [[1728]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|Livret de [[Pietro Metastasio|Métastase]]
|-----
|25
|''[[Tolomeo]]''
|align="right"|30 avril [[1728]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|26
|''[[Lotario]]''
|align="right"|2 décembre [[1729]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|27
|''[[Partenope (Haendel)|Partenope]]''
|align="right"|21 février [[1730]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-
|28
|''[[Poro]]''
|align="right"|2 février [[1731]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|Livret de [[Pietro Metastasio|Métastase]]
|-----
|29
|''[[Ezio]]''
|align="right"|11 janvier [[1732]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|Livret de [[Pietro Metastasio|Métastase]]
|-
|30
|''[[Sosarme]]''
|align="right"|15 février [[1732]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|31
|''[[Orlando (Haendel)|Orlando]]
|align="right"|27 janvier [[1733]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
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|''[[Arianna (Haendel)|Arianna]]
|align="right"|26 janvier [[1734]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
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|33
|''[[Ariodante]]
|align="right"|8 janvier [[1735]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
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|34
|''[[Alcina (Haendel)|Alcina]]
|align="right"|16 avril [[1735]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|
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|''[[Atalanta (opéra)|Atalanta]]
|align="right"|12 mai [[1736]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|
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|''[[Arminio]]
|align="right"|12 janvier [[1737]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|
|-----
|37
|''[[Giustino (Haendel)|Giustino]]
|align="right"|16 février [[1737]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
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|-
|38
|''[[Berenice]]
|align="right"|18 mai [[1737]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|
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|39
|''[[Faramondo]]
|align="right"|3 janvier [[1738]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
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|40
|''[[Serse]]
|align="right"|15 avril [[1738]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
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|A14
|''[[Giove in Argo]]'' ([[pastiche]])
|align="right"|1 mai [[1739]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
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|''[[Imeneo]]
|align="right"|22 novembre [[1740]]
|Theater in [[Lincoln's Inn Fields]], [[Londres]]
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|42
|''[[Deidamia]]
|align="right"|10 janvier [[1741]]
|Theater in [[Lincoln's Inn Fields]], [[Londres]]
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{| class=wikitable
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|-{{ligne orange}}
|colspan="6" align="center"|'''Oratorios, drames musicaux et masques
|- bgcolor="#DFDFDF"
!HWV
!Titre
!Première
!Lieu
|-
|49a/b
|''[[Acis and Galatea]]
|align="right"|probablement [[1718]]
|près de [[Londres]]
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|50a/b
|''[[Esther (Haendel)|Esther]]
|align="right"|probablement [[1718]]
|près de [[Londres]]
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|51
|''[[Deborah (Haendel)|Deborah]]
|align="right"|21 février [[1733]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|-----
|52
|''[[Athalia]]
|align="right"|10 juillet [[1733]]
|[[Sheldonian Theatre]], [[Oxford]]
|-
|53
|''[[Saul (Haendel)|Saul]]
|align="right"|16 janvier [[1739]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|-----
|54
|''[[Israel in Egypt]]
|align="right"|4 avril [[1739]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|-
|55
|''[[L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato]]
|align="right"|27 février [[1740]]
|Theater in [[Lincoln's Inn Fields]], [[Londres]]
|-----
|56
|''[[Messiah (Haendel)|Le Messie]]
|align="right"|13 avril [[1742]]
|New Music Hall, [[Dublin]]
|-
|57
|''[[Samson (Haendel)|Samson]]
|align="right"|18 février [[1743]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-----
|58
|''[[Semele (Haendel)|Semele]]
|align="right"|10 février [[1744]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-
|59
|''[[Joseph and his Brethren]]
|align="right"|2 mars [[1744]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-----
|60
|''[[Hercules (Oratorium)|Hercules]]
|align="right"|5 janvier [[1745]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|-
|61
|''[[Belshazzar]]
|align="right"|27 mars [[1745]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
|-----
|62
|''[[The Occasional Oratorio]]
|align="right"|14 février [[1746]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-
|63
|''[[Judas Maccabaeus]]
|align="right"|1 avril [[1747]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
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|64
|''[[Joshua (Oratorium)|Joshua]]
|align="right"|9 mars [[1748]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
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|''[[Alexander Balus]]
|align="right"|23 mars [[1748]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-----
|66
|''[[Susanna (Haendel)|Susanna]]
|align="right"|10 février [[1749]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-
|67
|''[[Solomon (Haendel)|Solomon]]
|align="right"|17 mars [[1749]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-----
|68
|''[[Theodora (Oratorium)|Theodora]]
|align="right"|16 mars [[1750]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-
|69
|''[[The Choice of Hercules]]
|align="right"|1 mars [[1751]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-----
|70
|''[[Jephtha (Händel)|Jephtha]]
|align="right"|26 février [[1752]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
|-
|71
|''[[The Triumph of Time and Truth]]
|align="right"|11 mars [[1757]]
|[[Royal Opera House|Covent Garden Theatre]], [[Londres]]
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|72
|''[[Aci, Galatea e Polifemo]]
|align="right"|[[1708]]
|[[Rome]]
|-
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|''[[Il Parnasso in festa per gli sponsali di Teti e Peleo]]
|align="right"|[[1734]]
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|75
|''[[Alexander's Feast]]
|align="right"|19 février [[1736]]
|[[Her Majesty's Theatre|King's Theatre]], [[Londres]]
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|''[[Ode for St. Cecilia's Day]]
|align="right"|22 novembre [[1739]]
|Theater in [[Lincoln's Inn Fields]], [[Londres]]
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|}

== La musique de Haendel ==
=== Opéras ===
Les 42 opéras de Haendel se situent dans la tradition italienne du ''dramma per musica'' avec alternance de ''recitativo secco'' et d' ''arie da capo'' ([[opera seria]]). Au cours du temps, son style évolua sans jamais rompre avec cette tradition. Ainsi, il introduisit un récitatif accompagné (par exemple dans ''Orlando'') pour mieux renforcer l'expression d'un sentiment particulier. Parfois aussi, il terminait une aria sur la seconde partie sans reprendre au ''da capo'' mais en enchaînant immédiatement sur un récitatif.

[[Rinaldo (opéra)|Rinaldo]] , premier drame lyrique italien expressément composé pour la scène londonienne en [[1711 en musique classique|1711]] déploie une richesse et une inventivité exceptionnelle.<ref>Jean-François Labie, Georg Friedrich Haendel, [[Robert Laffont]], coll. Diapason, Paris, 1981, p.66.{{ISBN|222100566X}}.</ref>. Le livret, adapté du [[Le Tasse|Tasse]] par le directeur du théâtre, met en scène des furies, des sirènes, des parades et combats militaires sous forme de pantomimes, des dragons crachant du feu. La musique de Haendel enthousiasma tous les publics. Le chœur des sirènes du deuxième acte ''Il vostro maggio'' devint dès 1712 la marche des [[Life Guards]]. Le roi [[George Ier de Grande-Bretagne|George Ier]], partageant l'engouement de ses soldats, revint trois fois. Peu après, le guignol de Covent Garden donna des spectacles de marionnettes avec de nouvelles scènes imitées de l'opéra italien de Haendel<ref>Jean-François Labie, Georg Friedrich Haendel, [[Robert Laffont]], coll. Diapason, Paris, 1981, p.67{{ISBN|222100566X}}.</ref>.

En dehors des airs de soliste, il composa aussi des duos, de rares trios et un seul quatuor. Au début, Haendel n'écrivit de parties chorales que pour la fin de l'opéra : elles y sont chantées par les protagonistes. C'est seulement en 1735 qu'il semble avoir composé un chœur autonome. La même année, il écrivit des ballets pour les opéras ''Alcina'' et ''Ariodante'' représentés à [[Covent Garden]], car il avait alors à sa disposition un corps de ballet.

Les ouvertures ont une structure « à la française » mise au point par [[Jean-Baptiste Lully|Lully]]. Les livrets suivent très souvent la tradition vénitienne. En dépit de la grande popularité de son contemporain [[Pietro Metastasio]] - dont les livrets furent souvent mis en musique par plusieurs compositeurs successifs - il ne fit appel à cet auteur que trois fois pour ses propres opéras.

=== Musique religieuse ===
Luthérien comme Johann Sebastian Bach, Haendel a été en contact avec plusieurs traditions cultuelles chrétiennes : catholicisme en Italie, anglicanisme en Angleterre. Il s'y adaptait facilement, et son sentiment religieux ne se dément pas, pendant toute sa longue carrière.

La musique religieuse de Haendel comprend quelques œuvres en allemand (''Passion selon Brockes''), des psaumes en latin, les pièces mises en musique sur des paroles en italien et les œuvres sur des textes en anglais.

Parmi les compositions sur des textes en latin, on distingue tout particulièrement ''Dixit dominus'', ''Laudate pueri'' et ''Nisi dominus''.

Les premières pièces des débuts à Londres sont d'un caractère intimiste lié à la modestie des moyens d'interprétation dont disposait le compositeur : ainsi des ''Chandos anthems''. Les autres œuvres religieuses de la période londonienne ont été écrites en général pour la « Chapel Royal » pour des occasions particulières ou officielles. Le ''Te Deum et Jubilate'' d'Utrecht, composé pour célébrer la conclusion de la [[paix d'Utrecht]] est fortement influencé par le style de [[Purcell]].

Parmi les quatre ''Coronation Anthems'' de [[1727 en musique classique|1727]], celui intitulé ''[[Zadok the Priest]]'' a toujours été joué, depuis le temps de Hændel, à l'occasion des cérémonies du couronnement royal, la dernière fois en [[1953]] pour la reine [[Elisabeth II]].

Haendel composa en [[1737 en musique classique|1737]], à l'occasion des funérailles de la reine Caroline, qui avait été pour lui une amie proche, ''The Ways of Zion Do Mourn''. Il en réutilisa la musique, en la transformant complètement dans l'oratorio ''Israel in Egypt''. Ce fut lui qui créa l'[[oratorio]] en anglais, forme musicale à laquelle il consacra toute la dernière partie de sa vie. Elle lui permit tout à la fois d'exprimer son sentiment religieux et de composer la musique qu'il aimait, si proche de celle de l'opéra.{{Guil|Capable de se confronter à tous les genres : opéra, [[Motet|motet]] , [[hymne|anthem]], [[Cantate|cante]], concerto, il créa de toutes pièces l'oratorio anglais, enrichissant les modèles italiens de choeurs et de formes inédites nées d'une conception dramatique personnelle<ref>Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Fayard, 1992, p.410.</ref>.}}

Le ''[[Le Messie|Messie]]'' reste son œuvre la plus connue, interprétée de façon continue en Grande-Bretagne, depuis l'époque de Haendel : la tradition de se lever lorsque résonnent les premières notes du grand chœur ''Alléluia'' se perpétue depuis lors.{{Guil|Il est paradoxal seulement en apparence que deux des trois oratorios de Haendel sur textes sacrés (...) soient devenus célèbres au point de masquer le reste de son oeuvre. Le texte biblique, en effet, induit un ton narratif, contemplatif ou épique, dévolu de préférence au personnage collectif du peuple de Dieu, fort différent de celui des dramatiques des autres oratorios. Israël en Égypte et le Messie étaient donc en leur temps tourné vers le futur, annonçant le goût du colossal qui prévaudra au siècle suivant (...)<ref>Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Fayard, 1992, p.422.</ref>}}

Haendel composa d'autres oratorios sur des thèmes bibliques : ''Solomon'' (Salomon), ''Saul'', ''Samson'', ''Joshua'' (''Josué''), ''Belshazzar'', ''Jephtha'' (Jephté), ''Semele'', ''Judas Maccabaeus'' (Judas Maccabée), ''Bathsheba'' ([[Bethsabée]]), ''Theodora'', etc...

=== Musique pour orchestre ===
La plupart des compositions orchestrales de Haendel font partie d'opéras et d'oratorios : il s'agit des ouvertures et des intermèdes.

Parmi les œuvres indépendantes pour orchestre, on trouve les six [[concerto]]s pour [[hautbois]] de l'opus 3, édités en [[1734 en musique classique|1734]], mais d'une composition antérieure et écrits pour différentes occasions, ainsi que les douze [[concerto grosso|concertos grossos]] de l'opus 6 de 1739, dans la tradition de [[Corelli]], la structure étant celle de la [[Sonata da chiesa|sonate d'église]], mais Haendel a son style personnel, particulièrement dans l'alternance du ''concertino'' et du ''[[tutti]]''.

Ses concertos pour orgue et orchestre n'ont pas d'exemple antérieur : il créa ce genre qui fit quelques émules (par exemple chez le français [[Michel Corrette]]). Ces concertos, avec les concertos pour un ou plusieurs clavecins de Bach, sont les premiers concertos de soliste écrits pour instruments à clavier(s). Haendel en jouait la partie soliste pendant les intermèdes de ses opéras, sur l'orgue positif dont il pouvait disposer au théâtre : il n'y a pas, en principe, de voix au pédalier (ils peuvent donc tout aussi bien être joués au clavecin).
<!--
Händels Orgelkonzerte sind seine eigene Erfindung und stehen zusammen mit Bachs Cembalokonzerten am Anfang der Entwicklung des Konzerts für Tasteninstrument. Händel spielte den Solopart auf dem Orgelpositiv des Theaters, in der veröffentlichten Fassung wurde auch das Cembalo als mögliches Soloinstrument angegeben. Gegenüber den 6 Konzerten op. 4 (veröffentlicht 1738) zeichnen sich die beiden aus der "Second Series" (veröffentlicht 1740, das erste mit dem Beinamen "The Cuckoo and the Nightingale") und die 6 posthum veröffentlichten Konzerte op.7 dadurch aus, dass viele Stellen und ganze Sätze als "ad libitum" gekennzeichnet wurden, die Händel also während der Aufführungen improvisierte. Wahrscheinlich wurden in op. 7 verschiedene Konzerte und Sätze aus seinem letztem Jahrzehnt vom Verleger zusammengestellt.

In den Jahren 1747-1748 schrieb Händel drei Concerti a due cori, in denen das Orchester in zwei Bläserchöre (Oboen, Fagott, Hörner) und das Streichensemble aufgeteilt ist. Das musikalische Material für diese Konzerte stammt im wesentlichen aus Chorsätzen, z.B. aus dem Messiah.

Als Freiluftmusik konzipiert sind die Wassermusik für Bootsfahrten auf der Themse, die nach heutiger Kenntnis in mehreren Schüben in den 1710er und 1720er Jahren entstanden ist, und die Feuerwerksmusik von 1748. Beide sind breit angelegte Suiten, in denen sich lebhafte Tanzsätze, Airs und konzertante Sätze abwechseln.
-->

=== Musique de chambre ===
{| class="infobox_v2" style="text-align:center" cellspacing="7"
! class="media audio" style="background-color:#ccf;" | Fichiers audio
|-
|
{{Multi-son début}}
{{Multi-son item|fichier=Handel Gigue HWV433.ogg|titre=Gigue HWV 433}}
{{Multi-son item|fichier=Handel - messiah - 01 sinfony.ogg|titre=Messiah HWV 56 (Sinfonia)}}
{{Multi-son item|fichier=Handel - messiah - 44 hallelujah.ogg|titre=Messiah HWV 56 (Hallelujah)}}
{{Multi-son fin}}
|}
Six sonates en trio (opus 2) furent publiées en [[1733 en musique classique|1733]], cependant leur composition s'étend sur de nombreuses années, et les premières remontent peut-être à[[1703 en musique classique|1703]]. Mais il est difficile d'avancer une datation exacte de ces sonates. Selon Jean-François Labie, qui situe leur composition avant [[1710 en musique classique|1710]], lors du séjour de Haendel à Rome, <ref>Jean-François Labie, George Friedrich Haendel, [[Robert Laffont]], coll. Diapason, Paris, 1981, p. 662.</ref>, elles doivent beaucoup à la musique italienne de Corelli qu'Haendel aurait étudiée avec soin. Ce sont des ''sonate da chiesa'' de forme stricte, à quatre mouvements : lent, vif, lent, vif, les solos de violons s'ouvrant tous par un mouvement lent. <ref>François-René Tranchefort et Adélaïde de Place, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris, 1989, p.372-373 {{ISBN|2213024030}}</ref>. Il faut remarquer que les solos pour violons sont techniquement plus difficiles que ceux pour flûte et hautbois quoique leur style soit identique<ref>François-René Tranchefort et Adélaïde de Place, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris, 1989, p.372</ref>.

Sept autres sonates (opus 5) furent publiées en [[1739 en musique classique|1739]]. Elles possèdent cinq ou six mouvements, parmi lesquels des danses telles que la [[sarabande]] ou la [[gavotte]]. Ce sont donc des œuvres hybrides entre sonate et suite. De même forme sont les dix sonates solistes de l'opus 1 qui furent écrites entre 1712 et 1726 et éditées en 1732.

Les compositions de Haendel pour le clavecin sont extrêmement nombreuses et ont été écrites principalement comme pièces didactiques ou de circonstance. Les plus importantes, en ce qu'elles ont été publiées sous le contrôle du compositeur lui-même, sont les [[Huit suites pour clavecin (G.F. Haendel)|huit suites HWV 426-433]] de 1720 ; ceci les différencie d'un second recueil publié en 1730 à Amsterdam, sans son agrément (HWV 434-438). Toutes ces pièces ont en commun, d'une part d'avoir été composées certainement pendant sa jeunesse - mais la datation en est conjecturale - et peut-être pour certaines d'entre elles, pendant son séjour à Hambourg, d'autre part de ne guère respecter la structure traditionnelle de la suite.<ref>Jean-François Labie, George Fredéric Haendel, [[Robert Laffont]], coll. Diapason, Paris, 1981, p. 665.</ref>

Du temps de Haendel, la musique de chambre comprenait aussi bien des œuvres purement instrumentales que des œuvres vocales. Nombreuses sont les cantates profanes pour petit effectif qu'il a composées : plus de soixante cantates pour soliste avec basse continue qui consistent en airs et récitatifs alternés à la façon d'[[Alessandro Scarlatti]]. Il faut y ajouter plus de dix cantates avec instruments solistes. La plupart de ces cantates profanes datent du séjour romain de Haendel, lorsqu'il fréquentait Alessandro Scarlatti, Arcangelo Corelli, [[Bernardo Pasquini]], à l'[[Académie d'Arcadie]]. Les neuf airs allemands pour voix soliste, instruments et basse continue datent de [[1709 en musique classique|1709]].

Haendel composa vingt-et-un duos avec basse continue. Deux d'entre eux datent probablement de [[1722 en musique classique|1722]] ; les autres ont été composés par tiers en Italie, à Hanovre ou à Londres, dans les années 1740. Leur structure diffère profondément de celle des cantates en solo, car il n'y a ni récitatif, ni aria da capo : l'accent est mis sur l'aspect contrapuntique de l'arrangement des voix. Elles suivent l'exemple de compositions similaires par [[Agostino Steffani]].

== L'art de Haendel ==
Comme beaucoup de ses contemporains, Haendel fut un compositeur extrêmement fécond. Il produisit dans à peu près tous les genres pratiqués à son époque des œuvres d'importance majeure, que ce soit en musique instrumentale ou vocale. Dans ce dernier domaine, il produisit peu d'œuvres dans sa langue allemande maternelle, mais il rivalisa, en italien, avec les spécialistes italiens de la cantate et de l'opéra et il fut, en anglais, le premier successeur et rival digne de [[Henry Purcell]].

Son style allie l'invention mélodique, la verve et la souplesse d'inspiration des Italiens, la majesté et l'amplitude des thèmes du Grand Siècle français, le sens de l'organisation et du contrepoint des Allemands.

Un trait distinctif est le dynamisme qui émane de cette musique : {{citation|Haendel travaillait vite (...) il composa Theodora en cinq semaines, le Messie en vingt quatre jours et Tamerlano en vint jours<ref>Marc Vignal, 1987,p. 352</ref>}}.

L'importance de sa production va de pair, comme chez beaucoup de ses contemporains tels que [[Johann Sebastian Bach|Bach]], [[Georg Philipp Telemann|Telemann]], [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]], avec une réutilisation fréquente de ses thèmes les plus réussis, qu'il n'est pas rare de retrouver parfois à l'identique dans plusieurs œuvres, éventuellement transcrits ou transposés<ref>Lucien Rebatet, op. cit. page 256</ref>… Le même thème peut passer d'une sonate en trio à un concerto grosso, à un concerto pour orgue, à une cantate. Il n'hésitait pas, par ailleurs, à utiliser des thèmes d'autres compositeurs tels que [[François Couperin]], [[Georg Muffat]], [[Johann Kuhnau]], [[Johann Kaspar Kerll]] entre autres. Cette pratique courante à cette époque était également utilisée par Bach.{{Citation|Comme de coutume à son époque (...) il ne fut pas créateur de formes ni de genres, mais il reprit ceux légués par ses prédécesseurs en les élargissant considérablement tant sur le plan structural qu'expressif, en les portant à un degré de perfection et d'universalité inconnu avant lui<ref>[[Marc Vignal]], 1987, p.42</ref>}} Multiples versions des mêmes œuvres, sources contradictoires, pillage par d'autres musiciens, éditions pirates faites sans l'aval et la révision du compositeur rendent difficile le travail du musicologue, surtout lorsque la quantité des pièces qui ressortent d'une catégorie (cantates Italiennes, pièces isolées pour le clavecin, …) est si importante. Seuls sept recueils de pièces instrumentales portent un numéro d'opus.

Bien que maitrisant parfaitement le contrepoint, ses avancées en ce domaine ne sont en rien comparables à celles de Johann Sebastian Bach. Usant de la langue de son temps, comme Bach, Haendel se montra moins révolutionnaire qu'evolutionnaire<ref>Marc Viganl, p. 352</ref>.

En fait, si les deux hommes, exacts contemporains issus de la même région d'Allemagne, représentent ensemble une apogée de la musique baroque européenne, ils divergent radicalement sur de nombreux points : Bach, marié deux fois, engendra plus de vingt enfants, dont quatre musiciens doués, quand Haendel vécut célibataire jusqu'à la mort; le cantor de Leipzig ne quitta quasi jamais sa région d'origine, pendant qu'Haendel sillonnait l'Europe ; Bach était chez lui dans la musique religieuse alors que Haendel composait surtout de la musique profane. Bach resta relativement ignoré de son vivant et oublié un temps après sa mort. {{Citation|(...)Bach ne devait pas avoir d'héritier musical direct. Sa synthèse ne pouvait intervenir qu'entre [[1700 en musique classique|1700]] et [[1750 en musique classique|1750]]. L'évolution de l'esthétique musicale la rendait impossible ultérieurement, et, déjà à la fin de sa vie, Bach se trouva incompris et ''dépassé'' aux yeux de ses contemporains<ref>[[Marc Vignal]], [[éditions Larousse]], Paris, 1987, p.42-43</ref>}} alors que Haendel connut les plus grands succès, avant et après sa disparition.

<!--non, ce parallèle n'est pas pertinent, il n'apporte rien : Ces deux grands musiciens se connaissaient par leur musique et leur réputation respectives ; ils faisaient tous deux partie de la même société savante et avaient de nombreuses relations communes. Il faut certainement interpréter le fait que Haendel ne se soit jamais dérangé pour rencontrer Bach - alors qu'il hésitait si peu à voyager et à rencontrer tous ses collègues - {{refnec|soit par le sentiment de ne pas être à la hauteur, soit par celui de leur incommunicabilité réciproque}}.-->

== L'héritage de Haendel ==
De son vivant, Haendel connut un important succès en [[Italie]] et en [[Grande-Bretagne]], mais aussi en [[France]], où certaines de ses œuvres instrumentales ont été entendues au [[Concert Spirituel]].

Après sa mort, ses [[opéra (musique)|opéras]] tombèrent dans l'oubli, tandis que sa [[musique sacrée]] continuait de rencontrer un certain succès, surtout en [[Grande-Bretagne]]. Cela s'est traduit notamment par la permanence du compositeur, formant ce que les musicologues appellent le développement du classicisme. Haendel faisait partie des compositeurs interprétés dans les ''Concerts of Ancient Music''.

[[Ludwig van Beethoven|Beethoven]] de son côté considérait Haendel comme le plus grand compositeur de tous les temps{{citation|C'est le plus grand compositeur qui ait jamais existé; je voudrais m'agenouiller sur sa tombe<ref>Beethoven cité par Marc Vignal, 1987, p.352</ref>}}. Il étudia Haendel durant sa dernière période créatrice et, quelque temps avant sa mort, se fit offrir une édition complète de ses œuvres et projetait d'écrire des [[oratorio]]s dans le style de celui-ci. L'ouverture ''[[La Consécration de la maison]]'' ([[1822 en musique classique|1822]]), contemporaine de la ''[[Symphonie n° 9 de Beethoven|Neuvième symphonie]]'', fut une tentative du genre.

Au {{XIXe siècle}}, Haendel fut surtout apprécié pour son œuvre religieuse, tant en [[France]] qu'en [[Grande-Bretagne]]. À [[Paris]], [[Alexandre-Étienne Choron|Choron]] contribua pour beaucoup à le mettre à l'affiche des [[concert]]s.<ref>{{Citation|Créateur de l'{{guil|École de musique classique et religieuse}} en [[1818 en musique classique|1818]], Alexandre Chroron y fit entendre principalement les œuvres de Palestrina, Haendel et Beethoven}}, Larousse encyclopédique en 10 volumes, Paris, 1982, t.II, p.2202, {{ISBN|20310230200}}</ref>. L'œuvre de Haendel est particulièrement appréciée parce qu'elle met en valeur les chœurs professionnels et les chorales d'amateurs; d'où la célébrité de l' ''Hallelujah'' du ''[[Messiah (Haendel)|Messie]]''. Ses compositions tels les concertos pour orgue, Royal Fireworks Music, Water Music sont souvent interprétés à l'occasion de concerts dans la chapelle royale du [[château de Versailles]]<ref>[http://www.chateauversailles-spectacles.fr/grands-concerts.htm]</ref>.

À partir des [[années 1960]], le reste de son œuvre est redécouvert, en particulier ses [[opéra (musique)|opéras]]. Haendel bénéficia pleinement du renouveau récent de l'intérêt pour la [[musique baroque]]. Plusieurs de ses [[opéra (musique)|opéras]] sont à nouveau montés et enregistrés. Dès lors, la [[musique instrumentale]] (de chambre) et la musique vocale profane de Haendel sortent également de l'oubli et il devient l'un des compositeurs les plus joués au monde sur les scènes lyriques<ref> exemple : le calendrier 2008 en France des représentations de Haendel#Festival d'Aix-en-Provence du 21 au 23 Juillet, Oratorio en 3 actes#Théâtre des Champs-Elysées, Paris, 4 avril, Tolomeo#Salle Pleyel, Paris, 14 juin, Giulio Cesare in Egitto#Opéra de Massy, 26-27 novembre Fête profane, Fête religieuse#Beaune, Festival international d'opéra baroque, 4 juillet, Motet Dixit Dominus</ref>{{,}}<ref>voir aussi : pour Rinaldo : Kobbé, éditions Bouquins Laffont, 1990, p. 60, pour Tamerlano, ibid, p. 66, pour Ariodante, ibid, p 71-72, pour Xerxès (Serse), ibid, p. 76</ref>

== Citations à propos de Haendel ==
* {{citation|Haendel est notre maître à tous.}} ''[[Joseph Haydn]]''<ref>cité p 352 par [[Marc Vignal]], Larousse de la musique, 1987</ref>
* {{citation|Je suis en train de me faire une collection des fugues de Haendel.}} ''[[Wolfgang Amadeus Mozart]]''<ref>cité p 352 par [[Marc Vignal]], Larousse de la musique, 1987</ref>
* {{citation|Voici la Vérité !}} ''[[Beethoven|Ludwig van Beethoven]]'', montrant l'édition complète des œuvres de Haendel qu'il venait de recevoir.
* {{citation|Haendel est le plus grand, le plus solide compositeur ; de lui, je puis encore apprendre !}} ''[[Ludwig van Beethoven]]''
* {{citation|Je voudrais m'agenouiller sur sa tombe.}} ''[[Ludwig van Beethoven]]''<ref>cité p 352 par [[Marc Vignal]], Larousse de la musique, 1987</ref>
* {{citation|Les odes et autres poésies de circonstances plus médiocres les unes que les autres vont pleuvoir de partout dans les mois qui suivent la mort du musicien. Les recenser n'est guère utile. Elles n'ont d'intérêt que dans la mesure où elles permettent de sentir ce que le nom de Haendel avait fini par représenter pour les Anglais. Seul le silence convient quand se tait la grande voix qui a si souvent et si bien chanté Amen et Alléluia.<ref>Jean-François Labie, Laffont 1981, p. 351</ref>}}
* {{citation|''Israël en Égypte'' est mon idéal de l'œuvre chorale.}} ''[[Robert Schumann]]''
* {{citation|Haendel est grand comme le monde.}} ''[[Franz Liszt]]''<ref>cité p 352 par [[Marc Vignal]], Larousse de la musique, 1987</ref>

== Utilisation de l'œuvre de Haendel au cinéma ==
La [[Sarabande]] est par ailleurs largement utilisée dans le film de [[Stanley Kubrick]] ''[[Barry Lyndon]]'' (1975), souvent comme accompagnatrice voire annonciatrice de malheurs sur le parcours du héros. [[Hayao Miyazaki]] et [[Joe Hisaishi]] l'utilisèrent également lors d'un moment crucial de ''[[Nausicaä de la vallée du vent]]'' (1984), lorsque l'héroïne atteint un statut quasi-messianique.

== Voir aussi ==
=== Liens internes ===
* [[Liste des œuvres de Haendel]]
* [[Musique baroque]]
* [[Concerto pour orgue]]
* [[Opera seria]]
* [[Senesino]]

=== Liens externes ===
* {{en}} [http://gfhandel.org/ gfhandel.org] - Site très complet
* {{it}} [http://haendel.it/ haendel.it] - Site sur Handel et d'autres compositeurs baroques
* {{en}} [http://www.classiccat.net/handel_gf/ Classic Cat - Handel] - Guide pour des fichiers mp3
* {{en}} [http://www.haendelhaus.de/ENGLISH/gfhaendel/biographie_e.html haendelhaus.de] - Biographie
* {{fr}} [http://www.handel-with-care.net www.handel-with-care.net] - Site sur Handel
* [http://www.valeriodistefano.com/lieberson.htm Lorraine Hunt Lieberson plays Haendel]

=== Partitions ===
* [http://icking-music-archive.org/ByComposer/Handel.php WIMA] Partitions gratuites.
* [http://e-partitions.servhome.org/ E-Partitions] Partitions de musique pour orgue.
* {{IMSLP|id=Handel%2C_George_Frideric|cname=Georg Friedrich Haendel}}
* {{ChoralWiki|George_Frideric_Handel}}

== Notes ==

{{références}}
== Bibliographie et sources ==
* Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Guide de la musique sacrée et chorale, ''l'âge baroque [[1600 en musique classique|1600]] - [[1750 en musique classique|1750]]'', [[Fayard]], Paris, coll. Les indispensables de la musique, 1992, 828 pages, {{ISBN|2213026068}}.
* François-René Tranchefort et Adélaïde de Place, Guide de la musique de chambre, [[Fayard]], coll.''les indispensables de la musique'', [[Paris]], 1989, 995 p. {{ISBN|2213024030}}
* Jean-François Labie, Georg Friedrich Haendel, [[Robert Laffont]], coll. Diapason, Paris, 1981, 862 p. {{ISBN|222100566X}}.
*[[Marc Vignal]], Dictionnaire de la musique, éditions Larousse, Paris, 1987, {{ISBN|2035113061}}.
* Comte de Harewood, ''Haendel'' dans ''Tout l’opéra de Monteverdi à nos jours'' de Gustave Kobbé, éditions [[Robert Laffont]], collection Bouquins, 1993, {{ISBN|2221036663}}.
* Jean Gallois, ''Haendel'', Editions du Seuil (Collection Solfèges) Paris, 1980, {{ISBN|2-02-00-5707-7}}.
* [[Romain Rolland]] ''Haendel'', Actes Sud - 1{{re}} édition juin 2005. {{ISBN|2-7427-5454-7}}.
* [[Lucien Rebatet]], ''Une histoire de la musique chap. XIV'' Robert Laffont 1985.
* Marcel Vilcoski, article ''Händel (Georg Friedrich)'' dans la Grande Encyclopédie Larousse en 20 volumes - 1974
*Yvonne Tienot, Georg-Friedrich Haendel, éditions Henri Lemoine, Paris, 1948 et 1959.

* Walter Eisen : ''Händel-Handbuch'', Bärenreiter-Verlag, Kassel,
** 1. - ''Lebens- und Schaffensdaten'', 1983, {{ISBN|3-7618-0610-8}}
** 2. - ''Thematisch-systematisches Verzeichnis. Oratorische Werke, vokale Kammermusik, Kirchenmusik'', 1984, {{ISBN|3-7618-0715-5}}
** 3. - ''Thematisch-systematisches Verzeichnis. Instrumentalmusik, Pasticci und Fragmente'', 1986, {{ISBN|3-7618-0716-3}}
** 4. - ''Dokumente zu Leben und Schaffen'', 1985, {{ISBN|3-7618-0717-1}}
* Hans J. Marx: ''Händels Oratorien, ODen und Serenaden'', Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1998, {{ISBN|3-525-27815-2}}

* Paul H. Lang: ''George Frideric Handel'', Dover Publications, Mineola, N.Y. 1996, {{ISBN|0-486-29227-4}}
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* [[Michael Heinemann]], ''Georg Friedrich Händel'', Reinbek 2004, {{ISBN|3-499-50648-3}}
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* Hogwood, Christopher. ''Handel.'' London: Thames and Hudson, 1984. {{ISBN|0-500-01355-1}}
* Keates, Jonathan. ''Handel, the man and his music.'' London: V. Gollancz, 1985. {{ISBN|0-575-03573-0}}

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Version du 5 janvier 2009 à 18:55

Georg Friedrich Haendel
[[Fichier:Portrait de Haendel |frameless |upright=1 |alt=Description de cette image, également commentée ci-après ]]
Haendel par Balthazar Denner en 1727.
Informations générales
Activité principale Compositeur de musique classique

Georg Friedrich Haendel (ou Händel, en anglais George Frideric Handel[1] comme il l'écrivait lui-même) (, Halle - , Londres) est un compositeur d'origine allemande, naturalisé britannique.

Haendel personnifie, au côté de Bach, l'apogée de la musique baroque[2]. Né et formé en Saxe[3], installé quelques mois à Hambourg avant un séjour initiatique et itinérant de trois ans en Italie, revenu brièvement à Hanovre avant de s'établir définitivement en Angleterre, il réalisa dans son œuvre une synthèse magistrale des traditions musicales de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et de l'Angleterre[4].,[5]

Virtuose hors pair à l'orgue et au clavecin, Haendel dut à quelques œuvres très connues (notamment l'oratorio Le Messie, ses concertos pour orgue et concertos grossos, ses suites pour le clavecin, ses musiques de plein air : Water Music et Musique pour les feux d'artifice royaux) de conserver une notoriété active pendant tout le XIXe siècle, période d'oubli pour la plupart de ses contemporains. Cependant, pendant plus de trente-cinq ans, il se consacra pour l'essentiel à l'opéra en italien (plus de 40 partitions d'opera seria[6], avant d'inventer et promouvoir l'oratorio en anglais dont il est un des maîtres incontestés[7].

Son nom peut donc se trouver sous plusieurs graphies : en allemand, Händel peut (en transcription du umlaut) aussi s'écrire Haendel (orthographe souvent préférée en français) et, après son installation en Angleterre, lui-même l'écrivait sans tréma : Handel, qui est la manière retenue par les anglophones.

Sa vie

Halle

Maison natale de Haendel à Halle

Au XVIIe siècle on était le plus souvent musicien de père en fils. Rien de tel pour Haendel, seul musicien d'une famille originaire de Silésie[8]. Son père, Georg Händel, né en 1622, était un chirurgien-barbier de confession luthérienne ; il avait eu six enfants d'un premier mariage. [9]. Devenu veuf en 1682, il se remaria l'année suivante avec Dorothea Taust, fille d'un pasteur de trente ans sa cadette. Georg Friedrich fut leur premier enfant, aîné de deux sœurs, Dorothea Sophia née en 1687 et Johanna Christiana, née en 1690[10].

Son père rêvait pour lui d'une carrière de juriste, quoique l'enfant montrât des dons précoces pour la musique[11]. Au contraire, sa mère favorisait ses dispositions et sa tante lui offrit une épinette. À contrecœur, le père lui fit prendre des cours auprès de l'organiste Friedrich Wilhelm Zachow qui lui donna une éducation musicale complète ; il apprit à jouer du clavecin, de l'orgue, du violon, du hautbois. Il se mit très tôt à composer des œuvres instrumentales et vocales.

Le jeune Haendel au clavier
La cathédrale de Halle dont Haendel tint l'orgue en 1702/1703

En 1697, un séjour à Berlin le mit en contact avec la cour de l'Electeur Frédéric III de Brandebourg qui reconnut ses dispositions pour la musique, mais il revint à Halle à la demande de son père, qui mourut quatre jours avant son retour. Pour respecter la volonté paternelle, il poursuivit ses études juridiques, tout en continuant sa pratique musicale[12].

Vers 1702, il fut engagé à la cathédrale de Halle en qualité d'organiste titulaire, et se lia avec Georg Philipp Telemann qui se rendait à Leipzig et fit étape à Halle, d'une amitié durable.

Hambourg

L'opéra am Gänsemarkt à Hambourg

Il demeura peu de temps à ce poste qu'il quitta pour s'installer à Hambourg, centre musical le plus important de l'Allemagne du Nord, et qui possédait un opéra renommé, l'opéra am Gänsemarkt sous la direction de Reinhard Keiser - Haendel y fut engagé en tant que claveciniste et y prit contact avec l'opéra italien. Il y donna des cours, rencontra Johann Mattheson, son aîné de quatre ans, qui était déjà un musicien notoire et dont il devint l'ami fidèle – malgré quelques épisodes orageux. Ensemble, ils allèrent à Lübeck entendre et rencontrer le fameux Dietrich Buxtehude, puis revinrent à Hambourg. Mattheson lui ouvrit de nombreuses portes, tous deux échangeaient leurs conseils et Händel put, entre autres, faire représenter ses deux premiers opéras, Almira et Nero. Ce fut aussi à Hambourg que Haendel lia connaissance, grâce à l'entregent de Mattheson, avec des diplomates britanniques. Le séjour à Hambourg fut donc déterminant pour la carrière du musicien, qui serait quelques années plus tard un des principaux promoteurs de l'opéra italien en Angleterre[13].

L'Italie

En octobre 1706, sur invitation du prince Jean Gaston de Médicis (Gian-Gastone de Medici), il partit pour l'Italie où il passa trois ans[14]. Ce séjour fut décisif dans l'évolution de son style et de sa carrière . Il séjourna d'abord à Florence, puis à Rome au début janvier 1707 où il se lia avec l'élite intellectuelle, notamment à « l'Accademia d'Arcadia » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique, fréquentée aussi bien par des mécènes comme les cardinaux Pamfili , Ottoboni, que des musiciens comme Scarlatti, Paquini, Marcello.[15]. Naples, Venise furent les villes où il parvint à se faire une grande réputation, tant comme instrumentiste (à l'orgue, au clavecin, au violon) que comme compositeur d'œuvres sacrées ou profanes très remarquées (le psaume Dixit Dominus, l'oratorio la Resurrezione, les opéras Rodrigo, Agrippina, des dizaines de cantates italiennes, etc.) Ce voyage fut l'occasion pour lui de côtoyer de nombreux musiciens célèbres : Bernardo Pasquini, Giovanni Bononcini, Arcangelo Corelli, Alessandro et Domenico Scarlatti : avec ce dernier, il participa à une joute musicale à l'orgue et au clavecin : il fut reconnu supérieur à Scarlatti pour le jeu de l'orgue et les deux musiciens firent jeu égal au clavecin. Néanmoins, les deux musiciens conclurent amitié. Haendel resta marqué pendant tout le reste de son existence par ces années de jeunesse qu'il avait passées dans la « patrie » de la musique et par l'influence profonde qu'avaient exercée sur lui les compositeurs majeurs que sont Corelli (dont il se souviendrait dans ses sonates pour violon, ses concertos grossos) et Alessandro Scarlatti, le maître de l'opéra napolitain.

Hanovre

Au début de 1710, il quitte Venise pour Hanovre où il s'était vu proposer le poste de maître de chapelle de l'Électeur Georges-Louis. À peine arrivé, il demanda un congé pour se rendre à Londres de décembre 1710 à juillet 1711 ; la Grande-Bretagne qui n'avait plus de grand compositeur depuis la mort en 1695 de Purcell attirait beaucoup de musiciens continentaux formés à la musique italienne[16]. Haendel y fit jouer plusieurs de ses œuvres, en particulier Rinaldo qui obtint un large triomphe[17].. Il retourna à son poste à Hanovre, tout en restant en contact avec les nombreuses relations qu'il avait nouées à Londres. Enfin, en 1712, il demanda un nouveau congé temporaire pour retourner à Londres : les circonstances firent qu'il s'y établit définitivement. Les succès remportés auprès du public, de l'aristocratie et de la Cour le conduisirent en effet à rester à Londres au-delà du terme fixé et de manière définitive.

La Grande-Bretagne

Le Queen's Theatre du Haymarket à Londres. La plupart des opéras de Haendel y furent représentés.

Cette « désertion » aurait pu lui porter préjudice, car, à la mort de la reine Anne en 1714, ce fut précisément son cousin éloigné l'Électeur de Hanovre, héritier de la dynastie Stuart par sa mère, qui devint roi de Grande-Bretagne sous le nom de George Ier. Mais celui-ci ne gardait point rancune à son maître de chapelle et lui conserva son poste et sa pension[18].

Haendel, qui ne fonda jamais de famille, fut naturalisé britannique en 1726. Les premières années de son installation en Angleterre virent la composition de nombreuses œuvres, pour l'opéra ou les instruments, en particulier les trois suites de la fameuse Water Music (1717), des concertos, les huit suites pour clavecin (1720). Vers 1717 ou 1718, il s'installa pour deux ans chez un mécène fastueux, le duc de Chandos. Il y composa les Chandos Anthems.

Maison de Haendel à Londres, 25 Brook Street

Puis il participa à partir de 1719 à la création de la Royal Academy of Music, société dont le but était de monter des opéras à Londres. Sa première académie dura de 1720 à 1727 et prit place au King's Theater de Haymarket[19]. Il en fut le directeur musical et se rendit sur le continent pour embaucher des chanteurs de talent. Après des débuts triomphants, Haendel affronta la venue d'un rival qu'il avait bien connu en Italie : Giovanni Bononcini[20]. La concurrence fut vive, Haendel produisant à cette époque de nombreux chefs-d'œuvre (notamment Giulio Cesare, Tamerlano, Rodelinda) et tourna à son avantage avant que les difficultés financières ne s'accumulassent, entraînant la fermeture de l'Academy à la fin de la neuvième saison. En 1727, Haendel composa la musique de couronnement du nouveau roi George II (Coronation Anthems).

Il remonta en 1729, presque seul, une seconde académie qui fonctionna jusqu'en 1732, avant de sombrer elle aussi dans les difficultés financières bien qu'il multipliât créations et reprises d'œuvres déjà consacrées. Ce fut en juin- juillet 1730 qu'il retourna à Halle pour y voir une dernière fois sa mère devenue aveugle, qui mourut peu de temps après. Mais il ne put se rendre à Leipzig, sur l'invitation de Johann Sebastian Bach[21]; les deux grands compositeurs ne se connurent jamais.

Du début des années 1730 datent les premières réalisations de Haendel dans le domaine de l'oratorio en anglais.

Haendel par le sculpteur Jean-Jules Salmson (1823-1902). Maquette de plâtre réalisée en 1874 suite à une commande de Charles Garnier pour représenter la musique anglaise dans le décor de l'opéra de Paris (La Piscine, Musée d'Art et d'Industrie (Roubaix)).

En 1733, il fonda une troisième Academy qui ne dura que trois ans, nonobstant l'énergie dépensée par le compositeur pour multiplier les nouvelles créations qui obtenaient parfois de grands succès. Il fut en effet confronté à la concurrence du Nobility Opera, animé par deux compositeurs, Hasse et Porpora. Difficultés financières, mésententes entre artistes, coteries provoquèrent la fin de cette entreprise de même que celle du Nobility Opera. Le surmenage fut sans doute la cause d'un premier accident de santé le qui le paralysa partiellement et l'atteignit moralement[22]. Mais il se rétablit très rapidement après une cure thermale à Aix-la-Chapelle en septembre 1737[23]. Cette même année(1737) la reine Caroline mourut. Elle avait connu Haendel enfant à Berlin et avait été pour lui un soutien fidèle ; ce décès le toucha profondément ; il composa un Funeral Anthem en son hommage.

Georg Friedrich Haendel

Haendel continua à composer, à exécuter et faire représenter des opéras, des concertos grossos, et il commença à exploiter la veine des oratorios, avec Saul et Israel in Egypt. En intermède de ses oratorios, il exécuta ses concertos pour orgue, forme originale qu'il mit au point. Ses concertos « rencontrèrent un éclatant succès[24] ». Ils sont au nombre de seize, dont les six premiers furent publiés en 1738 sous le titre d'opus 4. L'opus 7, qui en rassemble six autres, fut publié en |1760 après la mort du compositeur. Ce fut en 1741 que Haendel produisit son dernier opéra, Deidamia. Dorénavant, il consacra sa production lyrique à l'oratorio et écrivit coup sur coup Le Messie (en anglais Messiah, un de ses plus grands chefs-d'œuvre), en août-septembre et Samson en octobre[25], puis il se rendit, sur l'invitation du lord lieutenant d'Irlande, à Dublin où il séjourna pendant plusieurs mois, jusqu'en août 1742 et où ses œuvres eurent de très grands succès.

De retour à Londres, il subit une seconde attaque de paralysie dont il se remit à nouveau. Il continua à composer de nombreux chefs-d'œuvre, dans le domaine de l'oratorio comme dans celui de la musique instrumentale. La Musique pour les feux d'artifice royaux est l'une de ses œuvres les plus connues et les plus populaires. Composée en 1749 pour célébrer le traité de paix mettant fin à la Guerre de succession d'Autriche, cette musique fastueuse est emblématique de l'art de Haendel. Elle se situe dans la tradition de l'école versaillaise de Jean-Baptiste Lully, Delalande, Mouret, Philidor et en constitue comme le couronnement par son caractère grandiose et solennel particulièrement adapté à l'exécution en plein air. Les dernières œuvres furent, à nouveau, des oratorios, mais la santé du musicien déclinait malgré les cures thermales. Il subit de nouvelles attaques paralysantes et devint aveugle « malgré l'intervention manquée de deux célèbres praticiens de l'époque, dont John Taylor[26] ». Il continua malgré tout à s'intéresser à la vie musicale, et mourut le , jour du Samedi-Saint. Il fut enterré à l'abbaye de Westminster, selon son désir.

Ses œuvres

Manuscrit de l'opéra Tolomeo

Sa production est très importante dans tous les genres pratiqués de son temps, et son catalogue (HWV pour Händel-Werke-Verzeichnis) comprend plus de 600 numéros, ce qui n'est pas très significatif, car :

  • un seul numéro peut s'appliquer à un simple menuet isolé comme à un opéra complet ;
  • plusieurs transcriptions de la même œuvre pour différentes exécutions peuvent constituer ou participer à des numéros différents.

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un ensemble considérable. Quelques œuvres particulièrement marquantes :

Opéras
HWV Titre Première Lieu Remarque
1 Almira 8 janvier 1705 Oper am Gänsemarkt, Hambourg
2 Nero 25 février 1705 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
3 Florindo 1708 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
4 Daphne 1708 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
5 Rodrigo 1707 Teatro Civico Accademico, Florence
6 Agrippina fin 1709/début 1710 Teatro San Giovanni Grisostomo, Venise
7a/b Rinaldo 24 février 1711 Queen's Theatre, Londres
8a/b/c Il pastor fido 12 novembre 1712 Queen's Theatre, Londres
9 Teseo 10 janvier 1713 Queen's Theatre, Londres
10 Lucio Cornelio Silla 2 juin 1713 ? Queen's Theatre ou Burlington House, Londres
11 Amadigi 25 mai 1715 King's Theatre, Londres
12a/b Radamisto 27 avril 1720 King's Theatre, Londres
13 Muzio Scevola 15 avril 1721 King's Theatre, Londres 3e acte seul
14 Floridante 9 décembre 1721 King's Theatre, Londres
15 Ottone 12 janvier 1723 King's Theatre, Londres
16 Flavio 14 mai 1723 King's Theatre, Londres
17 Giulio Cesare in Egitto 20 février 1724 King's Theatre, Londres
18 Tamerlano 31 octobre 1724 King's Theatre, Londres
19 Rodelinda 13 février 1725 King's Theatre, Londres
20 Scipione 12 mars 1726 King's Theatre, Londres
21 Alessandro 5 mai 1726 King's Theatre, Londres
22 Admeto 31 janvier 1727 King's Theatre, Londres
23 Riccardo Primo 11 novembre 1727 King's Theatre, Londres
24 Siroe 17 février 1728 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
25 Tolomeo 30 avril 1728 King's Theatre, Londres
26 Lotario 2 décembre 1729 King's Theatre, Londres
27 Partenope 21 février 1730 King's Theatre, Londres
28 Poro 2 février 1731 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
29 Ezio 11 janvier 1732 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
30 Sosarme 15 février 1732 King's Theatre, Londres
31 Orlando 27 janvier 1733 King's Theatre, Londres
32 Arianna 26 janvier 1734 King's Theatre, Londres
33 Ariodante 8 janvier 1735 Covent Garden Theatre, Londres
34 Alcina 16 avril 1735 Covent Garden Theatre, Londres
35 Atalanta 12 mai 1736 Covent Garden Theatre, Londres
36 Arminio 12 janvier 1737 Covent Garden Theatre, Londres
37 Giustino 16 février 1737 Covent Garden Theatre, Londres
38 Berenice 18 mai 1737 Covent Garden Theatre, Londres
39 Faramondo 3 janvier 1738 King's Theatre, Londres
40 Serse 15 avril 1738 King's Theatre, Londres
A14 Giove in Argo (pastiche) 1 mai 1739 King's Theatre, Londres
41 Imeneo 22 novembre 1740 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
42 Deidamia 10 janvier 1741 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
Oratorios, drames musicaux et masques
HWV Titre Première Lieu
49a/b Acis and Galatea probablement 1718 près de Londres
50a/b Esther probablement 1718 près de Londres
51 Deborah 21 février 1733 King's Theatre, Londres
52 Athalia 10 juillet 1733 Sheldonian Theatre, Oxford
53 Saul 16 janvier 1739 King's Theatre, Londres
54 Israel in Egypt 4 avril 1739 King's Theatre, Londres
55 L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato 27 février 1740 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
56 Le Messie 13 avril 1742 New Music Hall, Dublin
57 Samson 18 février 1743 Covent Garden Theatre, Londres
58 Semele 10 février 1744 Covent Garden Theatre, Londres
59 Joseph and his Brethren 2 mars 1744 Covent Garden Theatre, Londres
60 Hercules 5 janvier 1745 King's Theatre, Londres
61 Belshazzar 27 mars 1745 King's Theatre, Londres
62 The Occasional Oratorio 14 février 1746 Covent Garden Theatre, Londres
63 Judas Maccabaeus 1 avril 1747 Covent Garden Theatre, Londres
64 Joshua 9 mars 1748 Covent Garden Theatre, Londres
65 Alexander Balus 23 mars 1748 Covent Garden Theatre, Londres
66 Susanna 10 février 1749 Covent Garden Theatre, Londres
67 Solomon 17 mars 1749 Covent Garden Theatre, Londres
68 Theodora 16 mars 1750 Covent Garden Theatre, Londres
69 The Choice of Hercules 1 mars 1751 Covent Garden Theatre, Londres
70 Jephtha 26 février 1752 Covent Garden Theatre, Londres
71 The Triumph of Time and Truth 11 mars 1757 Covent Garden Theatre, Londres
72 Aci, Galatea e Polifemo 1708 Rome
73 Il Parnasso in festa per gli sponsali di Teti e Peleo 1734
75 Alexander's Feast 19 février 1736 King's Theatre, Londres
76 Ode for St. Cecilia's Day 22 novembre 1739 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres

La musique de Haendel

Opéras

Les 42 opéras de Haendel se situent dans la tradition italienne du dramma per musica avec alternance de recitativo secco et d' arie da capo (opera seria). Au cours du temps, son style évolua sans jamais rompre avec cette tradition. Ainsi, il introduisit un récitatif accompagné (par exemple dans Orlando) pour mieux renforcer l'expression d'un sentiment particulier. Parfois aussi, il terminait une aria sur la seconde partie sans reprendre au da capo mais en enchaînant immédiatement sur un récitatif.

Rinaldo , premier drame lyrique italien expressément composé pour la scène londonienne en 1711 déploie une richesse et une inventivité exceptionnelle.[27]. Le livret, adapté du Tasse par le directeur du théâtre, met en scène des furies, des sirènes, des parades et combats militaires sous forme de pantomimes, des dragons crachant du feu. La musique de Haendel enthousiasma tous les publics. Le chœur des sirènes du deuxième acte Il vostro maggio devint dès 1712 la marche des Life Guards. Le roi George Ier, partageant l'engouement de ses soldats, revint trois fois. Peu après, le guignol de Covent Garden donna des spectacles de marionnettes avec de nouvelles scènes imitées de l'opéra italien de Haendel[28].

En dehors des airs de soliste, il composa aussi des duos, de rares trios et un seul quatuor. Au début, Haendel n'écrivit de parties chorales que pour la fin de l'opéra : elles y sont chantées par les protagonistes. C'est seulement en 1735 qu'il semble avoir composé un chœur autonome. La même année, il écrivit des ballets pour les opéras Alcina et Ariodante représentés à Covent Garden, car il avait alors à sa disposition un corps de ballet.

Les ouvertures ont une structure « à la française » mise au point par Lully. Les livrets suivent très souvent la tradition vénitienne. En dépit de la grande popularité de son contemporain Pietro Metastasio - dont les livrets furent souvent mis en musique par plusieurs compositeurs successifs - il ne fit appel à cet auteur que trois fois pour ses propres opéras.

Musique religieuse

Luthérien comme Johann Sebastian Bach, Haendel a été en contact avec plusieurs traditions cultuelles chrétiennes : catholicisme en Italie, anglicanisme en Angleterre. Il s'y adaptait facilement, et son sentiment religieux ne se dément pas, pendant toute sa longue carrière.

La musique religieuse de Haendel comprend quelques œuvres en allemand (Passion selon Brockes), des psaumes en latin, les pièces mises en musique sur des paroles en italien et les œuvres sur des textes en anglais.

Parmi les compositions sur des textes en latin, on distingue tout particulièrement Dixit dominus, Laudate pueri et Nisi dominus.

Les premières pièces des débuts à Londres sont d'un caractère intimiste lié à la modestie des moyens d'interprétation dont disposait le compositeur : ainsi des Chandos anthems. Les autres œuvres religieuses de la période londonienne ont été écrites en général pour la « Chapel Royal » pour des occasions particulières ou officielles. Le Te Deum et Jubilate d'Utrecht, composé pour célébrer la conclusion de la paix d'Utrecht est fortement influencé par le style de Purcell.

Parmi les quatre Coronation Anthems de 1727, celui intitulé Zadok the Priest a toujours été joué, depuis le temps de Hændel, à l'occasion des cérémonies du couronnement royal, la dernière fois en 1953 pour la reine Elisabeth II.

Haendel composa en 1737, à l'occasion des funérailles de la reine Caroline, qui avait été pour lui une amie proche, The Ways of Zion Do Mourn. Il en réutilisa la musique, en la transformant complètement dans l'oratorio Israel in Egypt. Ce fut lui qui créa l'oratorio en anglais, forme musicale à laquelle il consacra toute la dernière partie de sa vie. Elle lui permit tout à la fois d'exprimer son sentiment religieux et de composer la musique qu'il aimait, si proche de celle de l'opéra.« Capable de se confronter à tous les genres : opéra, motet , anthem, cante, concerto, il créa de toutes pièces l'oratorio anglais, enrichissant les modèles italiens de choeurs et de formes inédites nées d'une conception dramatique personnelle[29]. » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique

Le Messie reste son œuvre la plus connue, interprétée de façon continue en Grande-Bretagne, depuis l'époque de Haendel : la tradition de se lever lorsque résonnent les premières notes du grand chœur Alléluia se perpétue depuis lors.« Il est paradoxal seulement en apparence que deux des trois oratorios de Haendel sur textes sacrés (...) soient devenus célèbres au point de masquer le reste de son oeuvre. Le texte biblique, en effet, induit un ton narratif, contemplatif ou épique, dévolu de préférence au personnage collectif du peuple de Dieu, fort différent de celui des dramatiques des autres oratorios. Israël en Égypte et le Messie étaient donc en leur temps tourné vers le futur, annonçant le goût du colossal qui prévaudra au siècle suivant (...)[30] » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique

Haendel composa d'autres oratorios sur des thèmes bibliques : Solomon (Salomon), Saul, Samson, Joshua (Josué), Belshazzar, Jephtha (Jephté), Semele, Judas Maccabaeus (Judas Maccabée), Bathsheba (Bethsabée), Theodora, etc...

Musique pour orchestre

La plupart des compositions orchestrales de Haendel font partie d'opéras et d'oratorios : il s'agit des ouvertures et des intermèdes.

Parmi les œuvres indépendantes pour orchestre, on trouve les six concertos pour hautbois de l'opus 3, édités en 1734, mais d'une composition antérieure et écrits pour différentes occasions, ainsi que les douze concertos grossos de l'opus 6 de 1739, dans la tradition de Corelli, la structure étant celle de la sonate d'église, mais Haendel a son style personnel, particulièrement dans l'alternance du concertino et du tutti.

Ses concertos pour orgue et orchestre n'ont pas d'exemple antérieur : il créa ce genre qui fit quelques émules (par exemple chez le français Michel Corrette). Ces concertos, avec les concertos pour un ou plusieurs clavecins de Bach, sont les premiers concertos de soliste écrits pour instruments à clavier(s). Haendel en jouait la partie soliste pendant les intermèdes de ses opéras, sur l'orgue positif dont il pouvait disposer au théâtre : il n'y a pas, en principe, de voix au pédalier (ils peuvent donc tout aussi bien être joués au clavecin).

Musique de chambre

Fichiers audio

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Six sonates en trio (opus 2) furent publiées en 1733, cependant leur composition s'étend sur de nombreuses années, et les premières remontent peut-être à1703. Mais il est difficile d'avancer une datation exacte de ces sonates. Selon Jean-François Labie, qui situe leur composition avant 1710, lors du séjour de Haendel à Rome, [31], elles doivent beaucoup à la musique italienne de Corelli qu'Haendel aurait étudiée avec soin. Ce sont des sonate da chiesa de forme stricte, à quatre mouvements : lent, vif, lent, vif, les solos de violons s'ouvrant tous par un mouvement lent. [32]. Il faut remarquer que les solos pour violons sont techniquement plus difficiles que ceux pour flûte et hautbois quoique leur style soit identique[33].

Sept autres sonates (opus 5) furent publiées en 1739. Elles possèdent cinq ou six mouvements, parmi lesquels des danses telles que la sarabande ou la gavotte. Ce sont donc des œuvres hybrides entre sonate et suite. De même forme sont les dix sonates solistes de l'opus 1 qui furent écrites entre 1712 et 1726 et éditées en 1732.

Les compositions de Haendel pour le clavecin sont extrêmement nombreuses et ont été écrites principalement comme pièces didactiques ou de circonstance. Les plus importantes, en ce qu'elles ont été publiées sous le contrôle du compositeur lui-même, sont les huit suites HWV 426-433 de 1720 ; ceci les différencie d'un second recueil publié en 1730 à Amsterdam, sans son agrément (HWV 434-438). Toutes ces pièces ont en commun, d'une part d'avoir été composées certainement pendant sa jeunesse - mais la datation en est conjecturale - et peut-être pour certaines d'entre elles, pendant son séjour à Hambourg, d'autre part de ne guère respecter la structure traditionnelle de la suite.[34]

Du temps de Haendel, la musique de chambre comprenait aussi bien des œuvres purement instrumentales que des œuvres vocales. Nombreuses sont les cantates profanes pour petit effectif qu'il a composées : plus de soixante cantates pour soliste avec basse continue qui consistent en airs et récitatifs alternés à la façon d'Alessandro Scarlatti. Il faut y ajouter plus de dix cantates avec instruments solistes. La plupart de ces cantates profanes datent du séjour romain de Haendel, lorsqu'il fréquentait Alessandro Scarlatti, Arcangelo Corelli, Bernardo Pasquini, à l'Académie d'Arcadie. Les neuf airs allemands pour voix soliste, instruments et basse continue datent de 1709.

Haendel composa vingt-et-un duos avec basse continue. Deux d'entre eux datent probablement de 1722 ; les autres ont été composés par tiers en Italie, à Hanovre ou à Londres, dans les années 1740. Leur structure diffère profondément de celle des cantates en solo, car il n'y a ni récitatif, ni aria da capo : l'accent est mis sur l'aspect contrapuntique de l'arrangement des voix. Elles suivent l'exemple de compositions similaires par Agostino Steffani.

L'art de Haendel

Comme beaucoup de ses contemporains, Haendel fut un compositeur extrêmement fécond. Il produisit dans à peu près tous les genres pratiqués à son époque des œuvres d'importance majeure, que ce soit en musique instrumentale ou vocale. Dans ce dernier domaine, il produisit peu d'œuvres dans sa langue allemande maternelle, mais il rivalisa, en italien, avec les spécialistes italiens de la cantate et de l'opéra et il fut, en anglais, le premier successeur et rival digne de Henry Purcell.

Son style allie l'invention mélodique, la verve et la souplesse d'inspiration des Italiens, la majesté et l'amplitude des thèmes du Grand Siècle français, le sens de l'organisation et du contrepoint des Allemands.

Un trait distinctif est le dynamisme qui émane de cette musique : « Haendel travaillait vite (...) il composa Theodora en cinq semaines, le Messie en vingt quatre jours et Tamerlano en vint jours[35] ».

L'importance de sa production va de pair, comme chez beaucoup de ses contemporains tels que Bach, Telemann, Rameau, avec une réutilisation fréquente de ses thèmes les plus réussis, qu'il n'est pas rare de retrouver parfois à l'identique dans plusieurs œuvres, éventuellement transcrits ou transposés[36]… Le même thème peut passer d'une sonate en trio à un concerto grosso, à un concerto pour orgue, à une cantate. Il n'hésitait pas, par ailleurs, à utiliser des thèmes d'autres compositeurs tels que François Couperin, Georg Muffat, Johann Kuhnau, Johann Kaspar Kerll entre autres. Cette pratique courante à cette époque était également utilisée par Bach.« Comme de coutume à son époque (...) il ne fut pas créateur de formes ni de genres, mais il reprit ceux légués par ses prédécesseurs en les élargissant considérablement tant sur le plan structural qu'expressif, en les portant à un degré de perfection et d'universalité inconnu avant lui[37] » Multiples versions des mêmes œuvres, sources contradictoires, pillage par d'autres musiciens, éditions pirates faites sans l'aval et la révision du compositeur rendent difficile le travail du musicologue, surtout lorsque la quantité des pièces qui ressortent d'une catégorie (cantates Italiennes, pièces isolées pour le clavecin, …) est si importante. Seuls sept recueils de pièces instrumentales portent un numéro d'opus.

Bien que maitrisant parfaitement le contrepoint, ses avancées en ce domaine ne sont en rien comparables à celles de Johann Sebastian Bach. Usant de la langue de son temps, comme Bach, Haendel se montra moins révolutionnaire qu'evolutionnaire[38].

En fait, si les deux hommes, exacts contemporains issus de la même région d'Allemagne, représentent ensemble une apogée de la musique baroque européenne, ils divergent radicalement sur de nombreux points : Bach, marié deux fois, engendra plus de vingt enfants, dont quatre musiciens doués, quand Haendel vécut célibataire jusqu'à la mort; le cantor de Leipzig ne quitta quasi jamais sa région d'origine, pendant qu'Haendel sillonnait l'Europe ; Bach était chez lui dans la musique religieuse alors que Haendel composait surtout de la musique profane. Bach resta relativement ignoré de son vivant et oublié un temps après sa mort. « (...)Bach ne devait pas avoir d'héritier musical direct. Sa synthèse ne pouvait intervenir qu'entre 1700 et 1750. L'évolution de l'esthétique musicale la rendait impossible ultérieurement, et, déjà à la fin de sa vie, Bach se trouva incompris et dépassé aux yeux de ses contemporains[39] » alors que Haendel connut les plus grands succès, avant et après sa disparition.


L'héritage de Haendel

De son vivant, Haendel connut un important succès en Italie et en Grande-Bretagne, mais aussi en France, où certaines de ses œuvres instrumentales ont été entendues au Concert Spirituel.

Après sa mort, ses opéras tombèrent dans l'oubli, tandis que sa musique sacrée continuait de rencontrer un certain succès, surtout en Grande-Bretagne. Cela s'est traduit notamment par la permanence du compositeur, formant ce que les musicologues appellent le développement du classicisme. Haendel faisait partie des compositeurs interprétés dans les Concerts of Ancient Music.

Beethoven de son côté considérait Haendel comme le plus grand compositeur de tous les temps« C'est le plus grand compositeur qui ait jamais existé; je voudrais m'agenouiller sur sa tombe[40] ». Il étudia Haendel durant sa dernière période créatrice et, quelque temps avant sa mort, se fit offrir une édition complète de ses œuvres et projetait d'écrire des oratorios dans le style de celui-ci. L'ouverture La Consécration de la maison (1822), contemporaine de la Neuvième symphonie, fut une tentative du genre.

Au XIXe siècle, Haendel fut surtout apprécié pour son œuvre religieuse, tant en France qu'en Grande-Bretagne. À Paris, Choron contribua pour beaucoup à le mettre à l'affiche des concerts.[41]. L'œuvre de Haendel est particulièrement appréciée parce qu'elle met en valeur les chœurs professionnels et les chorales d'amateurs; d'où la célébrité de l' Hallelujah du Messie. Ses compositions tels les concertos pour orgue, Royal Fireworks Music, Water Music sont souvent interprétés à l'occasion de concerts dans la chapelle royale du château de Versailles[42].

À partir des années 1960, le reste de son œuvre est redécouvert, en particulier ses opéras. Haendel bénéficia pleinement du renouveau récent de l'intérêt pour la musique baroque. Plusieurs de ses opéras sont à nouveau montés et enregistrés. Dès lors, la musique instrumentale (de chambre) et la musique vocale profane de Haendel sortent également de l'oubli et il devient l'un des compositeurs les plus joués au monde sur les scènes lyriques[43],[44]

Citations à propos de Haendel

  • « Haendel est notre maître à tous. » Joseph Haydn[45]
  • « Je suis en train de me faire une collection des fugues de Haendel. » Wolfgang Amadeus Mozart[46]
  • « Voici la Vérité ! » Ludwig van Beethoven, montrant l'édition complète des œuvres de Haendel qu'il venait de recevoir.
  • « Haendel est le plus grand, le plus solide compositeur ; de lui, je puis encore apprendre ! » Ludwig van Beethoven
  • « Je voudrais m'agenouiller sur sa tombe. » Ludwig van Beethoven[47]
  • « Les odes et autres poésies de circonstances plus médiocres les unes que les autres vont pleuvoir de partout dans les mois qui suivent la mort du musicien. Les recenser n'est guère utile. Elles n'ont d'intérêt que dans la mesure où elles permettent de sentir ce que le nom de Haendel avait fini par représenter pour les Anglais. Seul le silence convient quand se tait la grande voix qui a si souvent et si bien chanté Amen et Alléluia.[48] »
  • « Israël en Égypte est mon idéal de l'œuvre chorale. » Robert Schumann
  • « Haendel est grand comme le monde. » Franz Liszt[49]

Utilisation de l'œuvre de Haendel au cinéma

La Sarabande est par ailleurs largement utilisée dans le film de Stanley Kubrick Barry Lyndon (1975), souvent comme accompagnatrice voire annonciatrice de malheurs sur le parcours du héros. Hayao Miyazaki et Joe Hisaishi l'utilisèrent également lors d'un moment crucial de Nausicaä de la vallée du vent (1984), lorsque l'héroïne atteint un statut quasi-messianique.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Partitions

Notes

  1. voir le fac-similé de son testament dans le livre de Jean Gallois
  2. Dictionnaire de la musique sous la direction de Marc Vignal, Larousse, Paris, 1987, p.54 (ISBN 2035113061[à vérifier : ISBN invalide])
  3. Géographiquement située en Saxe, Halle comme le reste du diocèse de Magdebourg relevait en fait depuis 1680 de l'Électorat de Brandebourg, noyau du futur royaume de Prusse
  4. Dictionnaire de la musique sous la direction de Marc Vignal, Larousse, Paris, 1987, p.352 (ISBN 2035113061[à vérifier : ISBN invalide]):

    « Usant de la langue de son temps comme Bach(…) Haendel apparut comme un puissant organisateur, comme un merveilleux instrument de synthèse de l'art européen. L'Allemagne lui inculqua une certaine piété intérieure, jamais démentie. L'Italie développa ses dons de mélodiste (…) son sensualisme pour les couleurs et les sonorités. De la France il écouta les leçons de clarté, d'élégance, d'équilibre. L'Angleterre, enfin, lui enseigna la poésie des virginalistes, la spontanéité de Purcell, ses ambiguités modales et ses audaces rythmiques »

    .
  5. Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Guide de la musique sacrée et chorale, l'âge baroque 1600-1750, Fayard, Paris, Les indispensables de la musique 1992, p.410, (ISBN 2213026068):

    « L'œuvre de Haendel, tout en portant de fortes marques de sa personnalité, est un composé de tous les styles de son temps: écritures concertantes et arias da capo italiennes, ouverture et danses françaises, fugues allemandes, contrepoint anglican, tournures mélodiques purcelliennes, il fond tous ces éléments au creuset de son inspiration propre en vue de la meilleure efficacité dramatique »

    .
  6. Comte de Harewood, Haendel dans Tout l’opéra de Monteverdi à nos jours de Gustave Kobbé, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1993, p. 60 (ISBN 2221036663[à vérifier : ISBN invalide]):

    « Le regain d'intérêt pour les opéras de Haendel au début des années 20 (1920), impliqua de nombreuses révisions (…), les héros castrats devinrent alors des barytons et des basses. Dans les années 60 (1960) quand la renaissance de Haendel fut associée, abusivement à l'art de Joan Sutherland, des mezzos plus ou moins solides s'attaquèrent aux héros de l'Antiquité, avec un bonheur inégal; cela permit au moins de conserver l'orchestration originale de Haendel »

    .
  7. Dictionnaire de la musique sous la direction de Marc Vignal, éditions Larousse, Paris, 1987, p.352:

    « .Il préfigure Haydn et plus encore Mozart; il eut la même prescience du leitmovtiv. Enfin il donna à l'oratorio une dimension et une signification jusque-là insoupçonnée. Pensée novatrice, donc, et d'une extrême noblesse »

    .
  8. Son grand-père, Valentin, était né à Breslau en 1583 - Gallois, op.cit. page 3
  9. Adams Aileen, K., Hofestadt, B., "Georg Handel (1622-97): the barber-surgeon father of George Frideric Handel (1685-1759)", Journal of Medical Biography, 2005, Aug;13(3):142-9.
  10. Virginia Tech Multimedia Music Dictionary Composer Biographies
  11. W. Dean : Haendel, Georg Friedrich (Dictionnaire de la musique de Marc Honegger, p.457)
  12. W. Dean : Haendel, Georg Friedrich (Dictionnaire de la musique de Marc Honegger, p.457)
  13. Félix Clément, Haendel, Les Musiciens célèbres p.59
  14. Dictionnaire de la musique, sous la direction de Marc Vignal, éditions Larousse, Paris, 1987, p.351.
  15. Marc Vignal, éditions Larousse, 1987, ibid.
  16. Denis Arnold, Angleterre, de 1700 à la reine Victoria (Dictionnaire encyclopédique de la musique, p. 103/106)
  17. Marc Vignal, éditions Larousse, 1987, ibid.
  18. Jean Gallois : Haendel p.23
  19. Marc Vignal,1987, ibid.
  20. Jean Gallois, Haendel p.76
  21. Marc Vignal, 1987, ibid.p. 351
  22. Marc Vignal, 1987, p.351.
    Marc Vignal décrit l'accident de santé comme une attaque, un infarctus ou une congestion cérébrale
  23. Marc Vignal, 1987, p.351.
    à l'époque on a parlé de remède miracle à propos de la cure d'Aix-la-Chapelle
  24. Marc Vignal, 1987, P. 352
  25. Marc Vignal, 1987, p. 352
  26. Marc Vignal, 1987, p. 352
  27. Jean-François Labie, Georg Friedrich Haendel, Robert Laffont, coll. Diapason, Paris, 1981, p.66. (ISBN 222100566X).
  28. Jean-François Labie, Georg Friedrich Haendel, Robert Laffont, coll. Diapason, Paris, 1981, p.67 (ISBN 222100566X).
  29. Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Fayard, 1992, p.410.
  30. Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Fayard, 1992, p.422.
  31. Jean-François Labie, George Friedrich Haendel, Robert Laffont, coll. Diapason, Paris, 1981, p. 662.
  32. François-René Tranchefort et Adélaïde de Place, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris, 1989, p.372-373 (ISBN 2213024030)
  33. François-René Tranchefort et Adélaïde de Place, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris, 1989, p.372
  34. Jean-François Labie, George Fredéric Haendel, Robert Laffont, coll. Diapason, Paris, 1981, p. 665.
  35. Marc Vignal, 1987,p. 352
  36. Lucien Rebatet, op. cit. page 256
  37. Marc Vignal, 1987, p.42
  38. Marc Viganl, p. 352
  39. Marc Vignal, éditions Larousse, Paris, 1987, p.42-43
  40. Beethoven cité par Marc Vignal, 1987, p.352
  41. « Créateur de l'« École de musique classique et religieuse » Le modèle {{Guillemets}} ne doit pas être utilisé dans l'espace encyclopédique en 1818, Alexandre Chroron y fit entendre principalement les œuvres de Palestrina, Haendel et Beethoven », Larousse encyclopédique en 10 volumes, Paris, 1982, t.II, p.2202, (ISBN 20310230200[à vérifier : ISBN invalide])
  42. [1]
  43. exemple : le calendrier 2008 en France des représentations de Haendel#Festival d'Aix-en-Provence du 21 au 23 Juillet, Oratorio en 3 actes#Théâtre des Champs-Elysées, Paris, 4 avril, Tolomeo#Salle Pleyel, Paris, 14 juin, Giulio Cesare in Egitto#Opéra de Massy, 26-27 novembre Fête profane, Fête religieuse#Beaune, Festival international d'opéra baroque, 4 juillet, Motet Dixit Dominus
  44. voir aussi : pour Rinaldo : Kobbé, éditions Bouquins Laffont, 1990, p. 60, pour Tamerlano, ibid, p. 66, pour Ariodante, ibid, p 71-72, pour Xerxès (Serse), ibid, p. 76
  45. cité p 352 par Marc Vignal, Larousse de la musique, 1987
  46. cité p 352 par Marc Vignal, Larousse de la musique, 1987
  47. cité p 352 par Marc Vignal, Larousse de la musique, 1987
  48. Jean-François Labie, Laffont 1981, p. 351
  49. cité p 352 par Marc Vignal, Larousse de la musique, 1987

Bibliographie et sources

  • Edmond Lemaître, et Sylvie Bouissou, Guide de la musique sacrée et chorale, l'âge baroque 1600 - 1750, Fayard, Paris, coll. Les indispensables de la musique, 1992, 828 pages, (ISBN 2213026068).
  • François-René Tranchefort et Adélaïde de Place, Guide de la musique de chambre, Fayard, coll.les indispensables de la musique, Paris, 1989, 995 p. (ISBN 2213024030)
  • Jean-François Labie, Georg Friedrich Haendel, Robert Laffont, coll. Diapason, Paris, 1981, 862 p. (ISBN 222100566X).
  • Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, éditions Larousse, Paris, 1987, (ISBN 2035113061[à vérifier : ISBN invalide]).
  • Comte de Harewood, Haendel dans Tout l’opéra de Monteverdi à nos jours de Gustave Kobbé, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1993, (ISBN 2221036663[à vérifier : ISBN invalide]).
  • Jean Gallois, Haendel, Editions du Seuil (Collection Solfèges) Paris, 1980, (ISBN 2-02-00-5707-7).
  • Romain Rolland Haendel, Actes Sud - 1re édition juin 2005. (ISBN 2-7427-5454-7).
  • Lucien Rebatet, Une histoire de la musique chap. XIV Robert Laffont 1985.
  • Marcel Vilcoski, article Händel (Georg Friedrich) dans la Grande Encyclopédie Larousse en 20 volumes - 1974
  • Yvonne Tienot, Georg-Friedrich Haendel, éditions Henri Lemoine, Paris, 1948 et 1959.
  • Walter Eisen : Händel-Handbuch, Bärenreiter-Verlag, Kassel,
    • 1. - Lebens- und Schaffensdaten, 1983, (ISBN 3-7618-0610-8)
    • 2. - Thematisch-systematisches Verzeichnis. Oratorische Werke, vokale Kammermusik, Kirchenmusik, 1984, (ISBN 3-7618-0715-5)
    • 3. - Thematisch-systematisches Verzeichnis. Instrumentalmusik, Pasticci und Fragmente, 1986, (ISBN 3-7618-0716-3)
    • 4. - Dokumente zu Leben und Schaffen, 1985, (ISBN 3-7618-0717-1)
  • Hans J. Marx: Händels Oratorien, ODen und Serenaden, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1998, (ISBN 3-525-27815-2)
  • Paul H. Lang: George Frideric Handel, Dover Publications, Mineola, N.Y. 1996, (ISBN 0-486-29227-4)
  • Dean Winton, John Merrill Knapp: Handel's Operas, 1704-1726, Clarendon, Oxford 1987, (ISBN 0-19-315219-3)
  • Dean Winton: Handel's dramatic oratorios and masques, Clarendon, Oxford 1990 (ISBN 0-19-816184-0)
  • Michael Heinemann, Georg Friedrich Händel, Reinbek 2004, (ISBN 3-499-50648-3)
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  • Deutsch, Otto Erich, Handel: A Documentary Biography, 1955.
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  • Hogwood, Christopher. Handel. London: Thames and Hudson, 1984. (ISBN 0-500-01355-1)
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