Rue (Fribourg)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Rue
Rue (Fribourg)
Vue d'ensemble de la commune de Rue
Blason de Rue
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Fribourg Fribourg
District Glâne
Syndic Joseph Aeby
No OFS 2097
Démographie
Gentilé Rotavillien
Population
permanente
1 588 hab. (31 décembre 2022)
Densité 142 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 37′ 10″ nord, 6° 49′ 20″ est
Altitude 655 m
Min. 557 m
Max. 830 m
Superficie 11,21 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Voir sur la carte topographique de Suisse
Rue
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Voir sur la carte administrative de Suisse
Rue
Géolocalisation sur la carte : canton de Fribourg
Voir sur la carte administrative du canton de Fribourg
Rue
Liens
Site web www.rue.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Rue (/ʀyː/) est une localité et une commune suisse du canton de Fribourg, située dans le district de la Glâne.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune se trouve sur une colline rocheuse dominant la Broye, sur la rive droite de celle-ci, à 1,5 km à l'est de la gare d'Écublens et à 2 km à l'ouest de celle de Vauderens[3].

Son territoire s'étend sur 11,21 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 10,7 % de sa superficie, les surfaces agricoles 69,8 %, les surfaces boisées 18,8 % et les surfaces improductives 1,0 %[4].

Rue est limitrophe d'Auboranges, Chapelle, Écublens, Le Flon, Montet et Ursy dans le canton de Fribourg et d'Oron dans le canton de Vaud.

Elle se trouve sur un itinéraire[réf. souhaitée] de Saint-Jacques-de-Compostelle nommé Via Jacobi.

Localités[modifier | modifier le code]

Rue comprend les localités suivantes avec leur code postal et les dates des différentes fusions :

Localité NPA Année de fusion
Blessens 1675 1993
Gillarens 1673 2001
Promasens 1673 2001
Rue 1673 1993 et 2001

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la commune, qui se prononce /ʀyː/, dérive vraisemblablement du latin rŏta, qui signifie « roue »[5].

Sa première occurrence écrite date de 1147, sous la forme de Rota[5].

La commune se nomme Roûa[6] (/ˈrya/[5]) ou Ruva (/ˈryva/[5] Écoutez) en patois gruvérin.

Son ancien nom allemand est Rüw[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

Une nécropole des VIe et VIIe siècles se trouve sur le territoire de la commune[7].

Photo aérienne prise à (1949)

Les sires de Rue, vassaux des comtes de Genève, y avaient un château, avec un bourg attenant. Le château est détruit en 1237 lors de la guerre qui oppose le comte de Genève à Pierre II de Savoie. Celui-ci entreprend la reconstruction du château en 1251 (avec une terrasse servant de bourg-refuge) et installe à Rue un châtelain en 1258. La ville neuve, construite entre 1264 et 1271, reçoit les franchises de Moudon entre 1285 et 1293. Un marché hebdomadaire et des foires annuelles sont attestées dès cette époque. En 1433 au plus tard, Rue avait un hôpital. Malgré sa situation militaire de premier ordre entre les vallées de la Broye et de la Glâne et sa place sur les routes Vevey-Avenches, Fribourg-Lausanne et Vaulruz-Rue (transport du fromage de Gruyère vers le marché de Moudon), la concurrence des villes voisines (Moudon, Lucens et Romont) limite son développement[7].

Après avoir probablement été pillée par les troupes confédérées lors des guerres de Bourgogne, Rue se rend à Fribourg lors de la conquête du Pays de Vaud en 1536. La ville est siège baillival jusqu'en 1798, puis devient préfecture. La suppression de celle-ci en 1848 marque la fin des fonctions centrales de Rue[7].

Le , un grand incendie[réf. nécessaire] ravage Rue, détruisant plusieurs maisons d’habitation au bourg, des granges et des greniers.

Le 12 novembre 2023, les habitants des communes d'Auboranges, Chapelle et Écublens acceptent en votation populaire d'intégrer leur village à la commune de Rue. Les Rotavilliens l'acceptent également, à 79 %. La fusion sera effective au 1er janvier 2025. Rue deviendra ainsi la 3ᵉ plus grande commune du district[8].

Population et société[modifier | modifier le code]

Gentilé et surnoms[modifier | modifier le code]

Les habitants de la commune se nomment les Rotavilliens[9],[10].

Ils sont surnommés les Fous et lè Portsè, soit les petits porcs en patois gruvérin[6].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Rue compte 1 588 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 142 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 25,5 % (canton : 15,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population de Rue entre 1850 et 2020[11],[1]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 35,1 %, similaire à la valeur cantonale (35,2 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 18,5 %, alors qu'il est de 22 % au niveau cantonal[12].

La même année, la commune compte 777 hommes pour 760 femmes, soit un taux de 48,9 % d'hommes, supérieur à celui du canton (48,7 %)[12].

Pyramide des âges de Rue en 2020 (%)[12]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,0 
90 ans ou +
0,8 
3,2 
75 à 89 ans
5,3 
14,8 
60 à 74 ans
12,9 
21,0 
45 à 59 ans
26,1 
24,2 
30 à 44 ans
21,7 
16,6 
15 à 29 ans
15,1 
20,2 
- de 14 ans
18,2 
Pyramide des âges dans le canton de Fribourg en 2020 (%)[12]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,4 
90 ans ou +
1,0 
5,9 
75 à 89 ans
7,4 
14,5 
60 à 74 ans
14,8 
22,2 
45 à 59 ans
21,9 
21,0 
30 à 44 ans
20,6 
19,1 
15 à 29 ans
18,3 
17,0 
- de 14 ans
16,0 

Économie[modifier | modifier le code]

Rue pratique l'élevage et le commerce de bétail, avec des marchés mensuels jusqu'au début du xxe siècle[7].

En 2005, le secteur primaire offrait encore 45 % des emplois[7].

Traditions[modifier | modifier le code]

La coutume des tapolets se pratique le Vendredi saint et le Samedi Saint, avant Pâques. Comme les cloches sont traditionnellement à Rome à ce moment, les jeunes du village les remplacent en frappant des plaques de bois (tapolets) aux heures des angélus pour les remplacer.

Monuments[modifier | modifier le code]

Inauguration de l'éclairage du château de Rue, le 24 août 2004.

Le château de Rue est mentionné pour la première fois en 1152, sous le nom de "Castrum Rote". Il s'agit d'une enceinte fortifiée contenant trois habitations. Les fortifications sont détruites entre 1235 et 1237, à l'exception de la tour carrée. Pierre II de Savoie reconstruit le château entre 1260 et 1268. L'édifice est à nouveau détruit deux siècles plus tard, en 1476, lors des guerres de Bourgogne. Il est reconstruit de 1619 à 1763; Fribourg y installe ses baillis, puis ses préfets, jusqu'en 1848. Il le vend aux enchères; il est racheté par Jules-Louis de Maillardoz, qui le revend. C'est Ernest Ferber, industriel lyonnais, qui finira par en devenir propriétaire.

  • La Chapellenie de Rue (maison Maillardoz)

La Chapellenie est l'une des constructions les plus anciennes du bourg de Rue; ses fondations attestent de son origine médiévale. Elle subit des transformations entre 1551 et 1557. Jusqu'à nos jours, cependant, elle conserve la plus grande part de sa structure, qui remonte au gothique tardif. En 1886, Marie-Laure Maublanc de Chiseuil, épouse de Jules de Maillardoz, achète le bâtiment. Elle y installe des pères de la congrégation de Saint François de Sales, qui y restent jusqu'en 1960.

En septembre 2002, les citoyens désavouent leur commune dans sa volonté de racheter la Chapellenie, classée monument historique; l'idée était d'y créer des locaux en adéquation avec le développement de Rue, ou de les rentabiliser en y aménageant des logements. En 2004, l'artiste fribourgeois Marcel Dorthe, de Gillarens, et son épouse Marianne s'en portent acquéreurs. Après deux ans de restauration, ils y aménagent leur logement, ainsi qu'un centre culturel (expositions, concerts), ouvert le 8 avril 2006.

  • Chemin de croix de René Conus, dit "Le Sage de Rue"
  • Cure
  • Église Saint-Nicolas
  • Fontaine de 1849
  • Maison de Prez
  • Maison du Sage de Rue, domicile de l'artiste et sculpteur René Conus (1909-1979)
  • Maison Rouvenaz

Célébrités[modifier | modifier le code]

Ferdinand Ferber fait des essais d'aviation à Rue (vols planés). Cela lui vaut le pseudonyme de "Ferdinand de Rue".

Particularités[modifier | modifier le code]

Rue s'est longtemps dite "plus petite ville d'Europe". Cela repose sur des faits historiques : la ville est dotée d'un château, où vivait un seigneur, et où douze foires étaient organisées chaque année. Autrefois, elle disposait de cinq pintes (contre deux restaurants actuellement), un casino, un hôpital et de nombreux commerces. De plus, Rue a été chef-lieu de la Glâne avant Romont.

Actuellement, d'autres cités revendiquent le titre, notamment Durbuy (Belgique), Rabstejn (République tchèque) ou Miranda do Douro (Portugal)[réf. nécessaire].

Les armoiries de Rue portent le dessin d'une roue jaune dotée de sept rayons, sur fond rouge et bleu. Le dessin des sept rayons n'a rien de facile avec une règle et un compas, ce qui vaut à cette option des compromis à base de huit rayons. Plus original, l'abbé Joseph Bovet fait bel et bien allusion aux sept rayons de la roue de Rue quand il dit, dans sa chanson "L'Histoire du canton de Fribourg", que les habitants de Rue sont bons dessinateurs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Charles Knapp (dir.), Dictionnaire géographique de la Suisse, vol. 4 : Quader - Sovrana, Neuchâtel, Victor Attinger, 1902-1910, p. 220 [détail des éditions] [lire en ligne (page consultée le 29 mai 2023)]
  4. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  5. a b c et d fc/ks, « Rue (Fribourg) » Accès libre, sur toponymes.ch (consulté le ).
  6. a b et c Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 115
  7. a b c d et e Florian Defferrard, « Rue (Fribourg) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  8. « Rue, Auboranges, Chapelle et Ecublens fusionneront » Accès libre, sur Frapp (consulté le )
  9. « Les mœurs étranges des Rotavilliens », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. MPA, « Histoire en marche », La Gruyère,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  11. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  12. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  • Rue, balades pour une mémoire, brochure.
  • La Gruyère,
  • La Gruyère,

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :