Philip Morris International

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Philip Morris International
logo de Philip Morris International
illustration de Philip Morris International
Siège opérationnel de Philip Morris International à Lausanne.

Création 1881 (Philip Morris & Company et Grunebaum, Ltd)
Dates clés 28 mars 2008
spin-off d'Altria
Fondateurs Philip MorrisVoir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Philip Morris

Margaret et Leopold Morris

Forme juridique Société anonyme
Action PM
Siège social Drapeau des États-Unis New York (siège social)
Drapeau de la Suisse Lausanne (siège opérationnel)
Direction André Calantzopoulos PDG
Actionnaires Louis Camilleri
André Calantzopoulos[1]
Activité Produits du tabac
Produits Bond Street, Chesterfield, L&M, Marlboro, Parliament, Virginia Slims (150 marques au total)
Société mère Philip Morris
Filiales Philip Morris International (Switzerland) (d)
Papastratos (en)
Philip Morris ČR (d)
Swedish Match
Vectura Group (en)
Rothmans, Benson & Hedges
Sampoerna
PMFTC, Inc. (en)
Philip Morris International (Germany) (d)
Philip Morris International в России (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif ~77 300
Site web http://www.pmi.com/

Capitalisation USD 108 170 millions (fév. 2011)
Fonds propres −8,2 G$ ()[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Dette USD 16 502 millions (2010)[2]
Chiffre d'affaires en augmentation USD 63 milliards de dollar (net 2010)[2]
+8,7 % vs 2009 (+5,9 % hors taux de change)
Bilan comptable 41,7 G$ ()[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net en augmentation USD 7'259 millions (2010)[2]
+14,5 % vs. 2009
Société précédente RothmansVoir et modifier les données sur Wikidata

Philip Morris International (PMI) est une entreprise internationale spécialisée dans les produits du tabac et dont le quartier général est situé à New York et le siège opérationnel est à Lausanne en Suisse.

Activité

Philip Morris International (PMI) produit, distribue et vend des produits dérivés du tabac (cigarette, tabac à rouler, kreteks, snus) et emploie environ 75 300 personnes dans le monde. Ses produits sont manufacturés dans plus de 50 usines à travers le monde entier : les principales usines sont situées aux Pays-Bas (Bergen op Zoom), Russie (Saint-Pétersbourg), en Allemagne (Berlin), Turquie (Izmir), Pologne (Cracovie), Ukraine (Kharkiv) et au Portugal (Albarraque). Neuchâtel en Suisse abrite l'usine de Philip Morris Products SA (anciennement Fabriques de tabac réunies), ainsi que le centre de Recherche et développement du groupe.

En 2010, PMI a vendu 899 milliards de cigarettes sur plus de 160 marchés, en augmentation de 4,1 % par rapport à 2009 (Union européenne 223 mia; Europe de l'Est, Moyen-Orient et Afrique 289 mia; Asie 282 mia; Amérique latine et Canada 105 mia), soit 16 % du marché international hors États-Unis[2]. Au niveau mondial, elle est le deuxième producteur de cigarettes, le premier étant le monopole chinois du tabac China National Tobacco Corporation (CNTC).

L'entreprise estime que le bénéfice par action pour l'année 2011 sera compris entre USD 4.35 et USD 4.45 par rapport à USD 3.92 en 2010[4].

Participations

En 2005, PMI a acquis 96,65 % des actions en circulation de Compania Colombiana de Tabaco (« Coltabaco ») pour 300 millions de dollars, ainsi que PT HM Sampoerna Tbk pour 5,2 milliards de dollars américains. Sampoerna est le troisième fabricant de cigarettes en Indonésie avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre d'un milliard de dollars américains. Sampoerma détient 20 % du marché, qui se signale par la prédominance des « kreteks », des cigarettes au clou de girofle.

Au premier trimestre 2007, PMI a augmenté sa participation dans Lakson Tobacco Company au Pakistan à 98 % pour un coût de USD 388 mio. En novembre 2007, PMI augmenta sa participation dans sa filiale mexicaine à 80 % pour un prix de USD 1.1 milliard. En 2008, PMI a augmenté sa participation dans Rothmans Inc Canada de 40 % à 100 % pour un prix de CAD 2 milliards.

En décembre 2013, Philip Morris International acquiert avec Japan Tobacco, l'entreprise russe Megapolis pour 750 millions de dollars[5].

Marques

Les 25 premières marques de Philip Morris International sont Marlboro, L&M, Bond Street, Philip Morris, Chesterfield, Fortune, Parliament, Lark, Morven Gold, 234 cigarettes, U Mild, Next, Optima, Red & White, Muratti, Diana, Merit, Champion, Virginia Slims, Apollo-Soyuz, Hope, Delicados, Longbeach, Minak Djinggo, Marathon[6].

Conseil d'administration

En octobre 2011, les membres du conseil d'administration de PMI sont Harold Brown, Mathis Cabiallavetta, Louis C. Camilleri, J. Dudley Fishburn, Jennifer Li, Graham Mackay, Sergio Marchionne, Lucio A. Noto, Robert B. Polet, Carlos Slim Helú, Stephen M. Wolf[7].

Siège de l'entreprise

Le siège opérationnel de Philip Morris International (PMI) est situé à Lausanne, en Suisse, depuis 2002. Il occupe environ 2 000 personnes. Depuis la scission opéré par Altria en mars 2008, le siège social est situé à New York, où la compagnie est cotée indépendamment (sigle: PM). En vertu des accords de séparation, elle n'opère cependant pas aux États-Unis (qui restent le pré carré d'Altria, avec qui elle partage les marques mais qui lui est désormais complètement distincte).

Lobbying

En septembre 2013, la société est épinglée par la presse française pour son fichage des eurodéputés, notamment français, en vue de les approcher. Le Parisien constate que « ces méthodes semblent très efficaces » et cite le report d'examen d'une directive dont le vote pourrait ainsi être remis après les élections de 2014[8],[9]. En octobre 2014, un reportage révèle l'existence d'études financées par Philip Morris International montrant les bénéfices financiers du tabagisme pour l'État[10].

INBIFO (Institut für Biologische Forschung - Cologne) et ses liens avec Philip Morris

D'après des documents mis en ligne sur le site Legacy Tobacco Documents (University of California - San Francisco), on apprend que Philip Morris a fait l'acquisition le 30 juin 1971 dans le plus grand secret du centre de recherche Institut für Biologische Forschung (INBIFO)[11] basé à Cologne. Dans une note interne, le responsable de la recherche et du développement chez Philip Morris, Helmut Walkeman déclare qu'INBIFO offre à Philip Morris un lieu où « nous pourrons faire des choses que nous avons une certaine réticence à faire aux États-Unis »[12] ; le prix demandé par TRW pour l'acquisition d'INBIFO s'élevait à 190 000 dollars. Les documents montrent aussi que Philip Morris, bien que propriétaire à 100 % d’INBIFO, a pris un soin particulier à couper les lignes de communication directes et écrites entre INBIFO et le département recherche et développement de Philip Morris USA à Richmond, qui était pourtant intéressé au premier chef par les résultats des recherches d'INBIFO. Philip Morris a mis en place un dispositif très élaboré, utilisant comme plateforme de transit Fabriques de Tabac Réunies (FTR) à Neuchâtel, à qui INBIFO appartenait du point de vue légal. Les documents importants venant d’INBIFO et qui arrivaient finalement chez Philip Morris à Richmond étaient détruits ou retournés à INBIFO après lecture.

La supervision financière et la coordination scientifique de ce dispositif a été confiée à une seule personne, qui n’était pas officiellement employée par Philip Morris. Ce « coordinateur » supervisait les projets de recherche d’INBIFO, recevait tous les rapports scientifiques et approuvait toutes les factures avant leur paiement par FTR. Cet intermédiaire entre Philip Morris R&D et INBIFO, qui jouait un rôle central dans ce judicieux dispositif, était Ragnar Rylander, professeur de médecine environnementale suédois réputé qui, parallèlement à cette activité secrète, enseignait aux universités de Göteborg et de Genève. Il fut ainsi pendant 30 ans l’une des personnes ayant la meilleure connaissance au monde de la toxicité réelle de la fumée de tabac. Pourtant, au lieu de partager cette connaissance avec la communauté scientifique et médicale, il a consacré une partie substantielle de sa carrière académique officielle à des études niant ou minimisant la nocivité de la fumée du tabac. 

La mission principale d'INBIFO était « l'évaluation biologique quantitative de produits en utilisant des méthodes de compréhension physiologique et toxicologique »[13]. Un laboratoire de tests d'inhalation a été mis en place en 1973. INBIFO menait des tests pour évaluer l'irritation, la mutagenèse, la cytotoxicité et l'oncogenèse causées par les cigarettes Philip Morris[14]. Des tests aussi bien in vivo (animaux de laboratoires) qu'in vitro étaient réalisés par INBIFO.

En 1988, 126 personnes travaillaient chez INBIFO et INBIFO s'étendait sur près de 5000 m2.

Dans un document publié par le journal Tobacco Control de Suzaynn Schick, il apparait que le centre de recherche INBIFO a réalisé au moins 115 études sur la toxicité du tabagisme passif entre 1981 et 1989. Ces études révélaient que « le tabagisme passif est 4 fois plus toxique par inhalation et 2 à 6 plus cancérigène pour la peau que la fumée que le fumeur inhale lui-même ». Philip Morris n'a jamais rendu les résultats de ces études publics. Au contraire, il a continué publiquement de nier, minimiser et créer la confusion scientifique sur l’existence d’une causalité entre fumée et maladies, et sur la nocivité du tabagisme passif.

En 1986, l'expérimentation animale fût sévèrement limitée en Allemagne. Philip Morris a donc créé en 1988 une filiale d'INBIFO nommée Contract Research Center[15] (CRC) à Zaventem en Belgique pour relocaliser ses installations d'expérimentation d'animale. CRC employait 30 personnes sur une surface de 950 m2 et son directeur était le Docteur Piter Terpstra[16],[17] de 1995 à 2004. En septembre 2001, CRC a déménagé à Louvain dans le Research Park Haasrode et la surface du centre de recherche de Philip Morris s'est alors étendue à 2500 m2. Interleuven a financé à hauteur de 2,5 millions de dollars la construction de ce nouveau laboratoire. Philip Morris louait ce centre de recherche pour la somme de 240 000 dollars par mois. En septembre 2008, sous la pression des groupes anti-vivisection et suite à une loi fédérale promulguée interdisant l'utilisation d'animaux de laboratoire dans le cadre de recherche sur le tabac, Philip Morris a dû fermer son centre de recherche en Belgique[18].

En 1995, Philip Morris a investi près de 433 millions de dollars dans ce centre de recherche.

En 1997, CRC a mené une étude (projet B5433)[19]. Elle constituait à faire inhaler à des souris (de souches A/J Jackson Laboratoy et Swiss, commandées chez Charles River Laboratories Germany (en)) des dilutions de cigarettes et ce de manière journalière pendant 28 jours. Une saignée sous anesthésie était par la suite effectuée afin de doser la carboxyhémoglobine. Les souris étaient aussi disséquées pour procéder à des analyses histologiques de différents organes.

En novembre 2000, INBIFO/CRC facturait 242 000 dollars pour réaliser des tests d'inhalation de 90 jours[20].

Notes et références

  1. « PMI sur Yahoo! Finance », (consulté le )
  2. a b c et d Philip Morris International, « 2010 Results » (consulté le )
  3. a et b « https://philipmorrisinternational.gcs-web.com/static-files/0598d6c8-162a-4bac-9f58-7352123ae5ac »
  4. Philip Morris International, « 2010 full-year results » (consulté le )
  5. U.S. firm Abbott to buy Russian drugmaker for up to $495 million, Megan Davies, Reuters, 24 juin 2014
  6. Philip Morris International, « Nos marques »
  7. Philip Morris International, « Board of Directors »
  8. http://www.lefigaro.fr/societes/2013/09/21/20005-20130921ARTFIG00321-philip-morris-epingle-pour-ses-pratiques-de-lobbying.php
  9. Lobby du tabac : Philip Morris fiche les eurodéputés Le Parisien, 21 septembre 2013
  10. Cash Investigation : la grande manipulation de l'industrie du tabac, France 2, 7 octobre 2014
  11. « INBIFO », (consulté le )
  12. (en) « Note internet concernant l'acquisition d'Infibo par Philip Morris », sur http://legacy.library.ucsf.edu/tid/rzq24e00/pdf, (consulté le )
  13. (en) « History and capabilities of INBIFO and CRC », sur http://legacy.library.ucsf.edu/tid/nvr39c00/pdf, (consulté le )
  14. (en) « Tests réalisés par INBIFO », sur http://legacy.library.ucsf.edu/tid/lzu29e00/pdf, (consulté le )
  15. (en) « Note interne PM sur la création de CRC Zaventem », sur http://legacy.library.ucsf.edu/tid/tsu85c00/pdf?search=%22crc%20costs%22, (consulté le )
  16. (en) « Curriculum vitae du Dr Terpstra », sur http://nl.linkedin.com/in/piterterpstra, (consulté le )
  17. (en) « Organisation de CRC », sur http://legacy.library.ucsf.edu/tid/rrx39c00/pdf (consulté le )
  18. (nl) « Fermeture du centre de recherche de PM », sur http://www.stopdierproeven.org/adc/onze-successen/93-successen/126-adc-sluit-philip-morris-laboratorium (consulté le )
  19. (en) « CRC Projet B5433 », sur http://legacy.library.ucsf.edu/tid/bsx39c00/pdf, (consulté le )
  20. (en) « Cout des tests d'inhalation chez INBIFO/CRC », (consulté le )