Pensionnat autochtone d'Amos (Saint-Marc-de-Figuery)

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Pensionnat autochtone d'Amos (Saint-Marc-de-Figuery)

Description de l'image Amos_Indian_residential_school_Canada.png.
Histoire et statut
Fondation
Dissolution 30 juin 1973
Type Pensionnats pour Autochtones au Canada
Administration
Localisation
Pays Canada
Coordonnées 48° 26′ 30″ nord, 78° 02′ 37″ ouest

Carte

Le pensionnat autochtone d'Amos (Saint-Marc-de-Figuery) faisait partie du système de pensionnats pour Autochtones au Canada, il a ouvert ses portes en 1955 sous administration catholique au sud d'Amos, au Québec. Il était aussi connu sous le nom d'Abitibi, résidence St-Marc, et sous le nom d'école ou résidence St-Marc-de-Figuery. Il pouvait accueillir à l’origine jusqu’à 200 enfants principalement des Algonquins de l'Abitibi, des Atikamekw et des Ojibwés[1]. L'école et le pensionnat ont fermés en 1973[2]. Le bâtiment a été démoli. Une partie du site a été acquise par la communauté algonquine de Pikogan. Une section du site est devenue un lieu de commémoration et de recueillement pour les survivants et leurs descendants. Une partie du bâtiment a été déménagée à Amos[3].

Histoire

Pensionnat autochtone d'Amos

Les premières démarches en vue de l’ouverture du pensionnat d’Amos sont entamées vers la fin des années 1940, comme ce fut le cas pour celui de Sept-Îles. Les premières démarches officielles sont enclenchées par Joseph-Louis-Aldée Desmarais (premier évêque d'Amos depuis le 20 septembre 1939[4],[5]), mais sous l’entier contrôle des pères Oblats de Marie-Immaculée. Au milieu des années 1940, les Oblats prennent résolument l’offensive pour combler ce qu’ils appellent le « retard du Québec » en matière d’éducation des enfants autochtones comparativement au Canada anglais[6].

Le gouvernement fédéral achète en 1951, la ferme Blais de Saint-Marc-de-Figuery, sur les bords de la rivière Harricana, dans l'intention d'y installer une ferme-école pour jeunes Autochtones[7]. Construit en 1953 et inauguré en 1954, le pensionnat est pris en charge par les pères Oblats et ouvre le 1er octobre 1955[8]. Les classes des filles sont prises en charge par les Sœurs de Saint-François d'Assise alors que celles des garçons reçoivent l'enseignement par les Oblats[9].

D’architecture moderne le bâtiment était constitué de quatre dortoirs pour garçons et quatre pour filles, six classes, deux salles de récréation, une cuisine, un réfectoire et une chapelle complètent le tout. L’hiver, une grande patinoire servait au hockey, au ballon balai et au patinage libre; une glissade avec traînes sauvages complétait le tout. Une plage sur le lac Lamotte, tout près, servait à des pique-niques agrémentés de baignades en été[10].

Construit pour recevoir 200 élèves, en 1961 le pensionnat a été décrit comme étant extrêmement surpeuplé[2]. Plusieurs articles de journaux affirment qu'entre 400 et 800 Autochtones s’y trouvaient chaque année[1],[11].

Le pensionnat accueillait, dès l'âge de cinq ans, de jeunes enfants arrachés à leurs familles dans les communautés d'Obedjiwan, de Lac-Simon, du Grand-Lac-Victoria, d'Amos et de Low Bush[7]. Mais aussi d'Abitibi Dominion, Abitibi Ontario, lac Barrière (Lac-Rapide ou Rapid Lake), Longue-Pointe, Maniwaki, Manawan, Mashteuiatsh (Pointe-Bleue Montagnais), Kitigan Zibi (River Desert), Waskaganish (Rupert House), Témiscamingue/Timiskaming, Waswanipi, Wemotaci (Sanmaur), Wolf Lake[12].

En 1969, le gouvernement fédéral a pris en charge l'administration de la résidence et a transféré les salles de classe à la commission scolaire locale. Elle a été transformé en école mixte en 1969. Les trois dernières années de son existence, il y avait une maternelle où se côtoyaient Autochtones et non-Autochtones[13].

Jusqu’en 1968, le nombre d'élèves est à peu près stable, de même que le personnel. Par la suite, le nombre des élèves diminue régulièrement. En 1972, on entrevoit la fermeture au plus tard pour 1974. Les Oblats passèrent l’administration à des laïques à l’été 1972. Trois frères ont continué leur travail jusqu’à la fermeture[14].

L'école et le pensionnat ont fermé le 30 juin 1973[12].

Témoignages

Plusieurs témoignages font état de mauvais traitements et d'agressions sexuelles[10],[15],[16].

Une pierre commémorative a été installée en 2013 sur l'emplacement de l'ancien pensionnat. Le dévoilement du monument était la conclusion d'un rassemblement de quatre jours qui a réuni des centaines d'Autochtones venus à Pikogan pour commémorer les anciens résidents du pensionnat. Le but du rassemblement était d'aider les anciens résidents du pensionnat et leurs proches à faire la paix avec le passé[17].

Pavillon Notre-Dame-de-la-Route

Entre 1975 et 1991, après la fermeture du pensionnat autochtone de Saint-Marc-de-Figuery, les enfants Anicinapek de la communauté de Kitcisakik, ont été logés dans une autre institution religieuse en périphérie de Val-d’Or dans la résidence Pavillon Notre-Dame-de-la-Route à Louvicourt. Le Pavillon Notre-Dame, n’a pas été reconnu comme pensionnat. Les enfants qui ont été victimes d’abus n’ont donc pas été indemnisés pour les actes qu’ils ont subis[18],[19],[20].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Filmographie

  • Le pensionnat indien d'Amos à St-Marc-de-Figuery. Archives nationales du Québec (31 min.)[21]

Références

  1. a et b « Pensionnats autochtones : « L’église elle est très très gênée de ça » », sur ici.radio-canada.ca (consulté le ).
  2. a et b (en-US) « Amos (Saint-Marc-de-Figuery) », sur NCTR, (consulté le )
  3. « Les pensionnats de l'horreur | Le Journal de Québec », sur www.journaldequebec.com (consulté le )
  4. « Mgr Aldée Desmarais », sur Centre d'histoire de Saint-Hyacinthe (consulté le )
  5. « Station 8 - Évêché du diocèse d'Amos », sur Société d'histoire d'Amos (consulté le )
  6. « Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec », sur www.pum.umontreal.ca (consulté le )
  7. a et b « Présence autochtone », sur Ville de Val-d’Or (consulté le )
  8. Radio-Canada, « Le pensionnat autochtone de Saint-Marc-de-Figuery : l'histoire d'un lieu d'acculturation », sur Radio-Canada, (consulté le )
  9. « Ouverture de l'École indienne d'Amos », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )
  10. a et b Margot Loiselle, Le pensionnat pour enfants autochtones de Saint-Marc-de-Figuery, uqat.ca, , 56 p., p. 20
  11. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Cérémonie de purification du site de l'ancien pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  12. a et b « Amos Residential School - NCTR Public », sur archives.nctr.ca (consulté le )
  13. Michel Ducas, Initiative de journalisme local, La Presse Canadienne, « Pensionnat autochtone: collaboration entre communautés pour un lieu de commémoration », sur L’actualité, (consulté le )
  14. « Saint-Marc-de-Figuery: pensionnait amérindien, (Province de l’Est du Canada) | OMI World » (consulté le )
  15. Rudy Chabannes, « Une Franco-Ontarienne raconte son calvaire dans un pensionnat : « Je demandais juste à mourir » », sur onfr.tfo.org (consulté le )
  16. « Pensionnat de Saint-Marc-de-Figuery | « Il faut fouiller ici » », sur La Presse, (consulté le )
  17. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Un monument à la mémoire des survivants des pensionnats autochtones », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  18. Émélie Rivard-Boudreau, « Pavillon Notre-Dame: un pensionnat «déguisé» en Abitibi? », sur Le Journal de Québec (consulté le )
  19. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Des Anicinapek de Kitcisakik demandent que leurs sévices soient reconnus », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  20. David Prince, « Marqué jusqu’à sa mort », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
  21. Oblats de Marie-Immaculée, « Le pensionnat indien d'Amos à St-Marc-de-Figuery », Archives nationales du Québec, (consulté le )