Palais du Luxembourg
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Résidence de Marie de Médicis |
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Siège du Sénat français |
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Le palais du Luxembourg, situé dans le 6e arrondissement de Paris dans le nord du jardin du Luxembourg, est le siège du Sénat français, qui fut installé en 1799 dans le palais construit au début du XVIIe siècle, à la suite de la régence de la reine Marie de Medicis. Il appartient au domaine de cette assemblée qui comprend également, à proximité du palais, l'hôtel du Petit Luxembourg, résidence du président du Sénat, le musée du Luxembourg, et l'ensemble du jardin.
Histoire
Le palais du Luxembourg doit son nom à l'hôtel bâti au milieu du XVIe siècle et qui appartenait à François de Piney, duc de Luxembourg.
La régente Marie de Médicis, veuve de Henri IV, achète l'hôtel et le domaine dits « de Luxembourg » en 1612 et commande en 1615 la construction d'un palais à l'architecte Salomon de Brosse. Le marché de construction est retiré à Salomon de Brosse en 1624 et rétrocédé au maître maçon Marin de la Vallée le 26 juin 1624. Elle s'y installe en 1625, avant la fin des travaux. La partie droite du palais était réservée à la reine mère et celle de gauche à son fils, le roi Louis XIII. Une série de toiles avait été commandée à Rubens pour chacun de ces appartements mais seules treize d'entre elles destinées au logement de Marie de Médicis furent réalisées. Elles sont aujourd'hui exposées au Louvre.
Le chantier n'est pas achevé en 1631 lorsque Marie de Médicis doit le quitter, exilée sur ordre de son fils à la suite de la « journée des Dupes ».
Marie de Médicis, à sa mort en 1642, lègue le domaine à son enfant préféré, son second fils Gaston duc d'Orléans, frère puîné du roi Louis XIII. Il passe par succession à sa veuve, Marguerite de Lorraine, puis à sa fille aînée la duchesse de Montpensier qui le vend à sa sœur cadette, la duchesse de Guise (1660). Celle-ci en fait don au roi, son cousin en 1694.
En 1715, le Luxembourg revient au régent Philippe d'Orléans, qui l'abandonne à sa fille aînée Marie Louise Élisabeth d'Orléans (duchesse de Berry), puis à sa cadette Louise Élisabeth d'Orléans (1709-1742), reine douairière d'Espagne.
Le 14 octobre 1750, la Galerie royale de peinture du Palais du Luxembourg est ouverte à l'initiative de Charles François Paul Le Normant de Tournehem, directeur des Bâtiments du Roi, à l’emplacement même de la galerie de Marie de Médicis, dans l'aile Est du palais du Luxembourg. Exposant une sélection des Tableaux du Roi à proximité du cycle de Rubens, il s'agit du premier musée d'art ouvert au public en France, qui préfigura la création du musée du Louvre en 1793. L'actuel musée du Luxembourg a hérité de cette tradition muséale.
Par un édit du mois de décembre 1778, le roi Louis XVI accorde le domaine et le château à son frère Louis-Stanislas-Xavier, comte de Provence et futur Louis XVIII, à titre d'augmentation d'apanage. Après sa fuite en 1791, le palais du Luxembourg est déclaré « propriété nationale ».
Le « Luxembourg » devient une prison pendant la Terreur avant d'être affecté, en 1795, au Directoire. À la fin de 1799, le Directoire fait place au Sénat conservateur, assemblée créée par la Constitution de l'an VIII. En 1814 il est attribué à la Chambre des pairs. Par la suite, il garde sa vocation parlementaire, excepté durant quelques courtes périodes.
L'hôtel initial, désormais appelé Petit Luxembourg, est devenu depuis 1825 la résidence officielle du président du Sénat. Le bâtiment de droite, appelé aussi hôtel de la présidence, abrite son bureau et ceux de ses collaborateurs, ses salons et sa salle à manger privés. Le bâtiment de gauche, appelés salons de Boffrand, abrite des salles de restaurant et des salons pour les grandes réceptions organisées par le Président ou par le Sénat dont l'accueil des personnalités étrangères.
Architecture
Le palais du Luxembourg tient plus de la résidence secondaire que du palais officiel urbain. Son plan est assez caractéristique des châteaux français, comme celui de Verneuil-en-Halatte auquel Salomon de Brosse a participé. Il se compose d'une cour carrée, la cour d'honneur, d'un corps d’entrée surmonté d'un dôme, le dôme Tournon, et de pavillons redoublés dans le corps de logis.
Des nouveautés, comme le corps de logis qui prend une grande ampleur par rapport aux deux ailes, ou encore la partie centrale monumentale, marquent le château. Le palais du Luxembourg est le résultat de la libre inspiration du palais Pitti (Florence, Italie) demandée par Marie de Médicis qui, s'ennuyant au Louvre, souhaitait notamment retrouver l'esprit Florentin et la douceur que ceci lui évoquait notamment à travers l'emploi du bossage de pierre dans l'architecture du bâtiment plutôt que d'un mélange de brique et de pierre, comme on en trouvait par exemple dans le pavillon de chasse de Versailles.
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Palais du Luxembourg : vue de la cour intérieure de nuit.
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Vue du jardin
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Chaise du Jardin du Luxembourg avec le logo du Sénat
Salle du Livre d'Or
La salle du Livre d'Or est une salle voûtée du rez-de-chaussée aménagée en 1816 par l'architecte Baraguay, qui servait à recevoir le Livre d'Or de la Pairie, c'est-à-dire le nom des visiteurs illustres de la Chambre des Pairs. Baraguay réutilise des boiseries et décors provenant d'autres salles, et principalement des appartements de Marie de Médicis au palais du Luxembourg et d'Anne d'Autriche au Louvre. Les tableaux et les boiseries seront retaillés, redorés, restaurés et pour certains largement repeints.
L'ensemble, tel qu'il apparaît de nos jours a été entièrement restauré de 1997 à 1999 par le Centre de recherche et de restauration des musées de France.
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Tableau sur faïence
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Tapisserie murale
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Aperçu des peintures et boiseries de la salle du Livre d'Or
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Montant de cheminée avec statue d'un diablotin
Escalier d'honneur
L'escalier d'honneur ou grand escalier fut réalisé entre 1803 et 1807 par l'architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin qui travaillait au palais du Luxembourg depuis 1787 et y avait assuré la restauration des jardins. L'escalier remplaçait la galerie de Rubens.
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Jean Béraud, Symphonie en rouge et or, L'hémicycle, décor d'orgie.
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Escalier d'honneur
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Hémicycle du Sénat
Salle du Sénat
Lorsqu'il fut décidé que le palais accueillerait le Sénat, Chalgrin réaménagea entièrement l'intérieur afin de réaliser la nouvelle salle sénatoriale. Achevée en 1807, celle-ci, devenue chambre des pairs sous la Restauration, fut redessinée en 1836 pour répondre à des besoins d'agrandissement. L'architecte choisi, Alphonse de Gisors, un élève de Chalgrin, avança la façade du bâtiment de 31 mètres sur le jardin et aménagea dans l'espace ainsi dégagé un nouvel hémicycle entre 1836 et 1842. La salle fut reconstruite après un incendie en 1859, toujours par de Gisors.
Derrière le plateau du président, face aux siégeants, se dressent sept statues monumentales[1], de gauche à droite quand on regarde le président :
- Turgot, par Jean-François Legendre-Héral ;
- D'Aguesseau, par Hippolyte Maindron ;
- Michel de l'Hôpital, par Achille Valois ;
- Colbert, par Debay ;
- Malesherbes (1721-1794) ;
- Molé ;
- Jean-Étienne-Marie Portalis (1746-1807), par Ramus.
Notes et références
- L'hémicycle : la salle des Séances - Site officiel du Sénat
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Sara Galetti, Le Palais du Luxembourg de Marie de Médicis (1611-1631), Paris, Picard, 2012 (ISBN 978-2-7084-0935-4), 296 pages, 172 illustrations
- Sara Galletti, Rubens et la galerie de Henri IV au palais du Luxembourg (1628-1630), Société française d'archéologie, Bulletin monumental, 2008, no 166-1, pp. 43-51 [lire en ligne]
Liens externes
- Site officiel du Sénat français
- Visite virtuelle du palais du Luxembourg - Site officiel du Sénat
- Photos du palais et des jardins - Site officiel du Sénat
- Le Palais du Luxembourg - Le Paris pittoresque
Ce site est desservi par les stations de métro Saint-Sulpice et Odéon. Mais la gare du Luxembourg (RER B) est plus proche.