Michel Miramont

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Michel Miramont

Michel Miramont est un comédien, metteur en scène et directeur de théâtre français, également auteur-compositeur-interprète, né le 22 août 1948 à Paris 18e et mort le 13 mars 2022 à Romainville.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dès son enfance, Michel Miramont baigne dans le milieu théâtral car son père est machiniste au Théâtre de l’Odéon à Paris. Dans sa jeunesse, il enchaîne différents métiers : comptable, entraîneur d’athlétisme, chanteur de cabaret, puis professeur de lettres et d’anglais. En 1977, à la demande de comédiens, il accepte de s’improviser metteur en scène pour la pièce Zoo Story d’Edward Albee. Ce spectacle donne lieu à 35 représentations et est joué au Festival d’Avignon à guichets fermés.

L’année suivante, cet "autodidacte et marginal", comme il aime à se définir[1], crée la compagnie Miramont avec Marie-France Ballet de Coquereaumont, que rejoint ensuite Daniel Villanova, comédien et humoriste[2]. En 1998, il reprend le Théâtre Pandora puis codirige à partir de 2003, aux côtés de Rémy Henry[3], le Théâtre Darius Milhaud à Paris. "Bob [Estrougo] et son beau-frère, Michel Miramont, avaient déjà en tête d’ouvrir un théâtre à Paris en compagnie du comédien Jean Lespert. Ils cherchaient un quatrième comparse pour cette aventure", raconte Rémy Henry dans un livre paru en 2020[4]. Le metteur en scène Vincent Auvet les rejoint par la suite.

Des années 1970 aux années 2010, Michel Miramont met en scène de nombreuses pièces, notamment des œuvres contemporaines comme Huis Clos de Jean-Paul Sartre, Haute Surveillance de Jean Genet, ou encore Les Justes et La Chute (roman) d’Albert Camus. Au sujet de cette dernière pièce, Jacques Le Marinel, professeur d’université émérite spécialiste de Camus[5], note "la mise en scène minimaliste et le jeu intériorisé", estimant que "les éléments du décor devaient plus suggérer qu’imposer[6]." La Société des études camusiennes, elle, souligne "la très forte impression que laisse le spectacle", par la voix de sa présidente, Jacqueline Lévi-Valensi[7]. Cet "artisan du théâtre"[8] aime aussi croiser les genres : à travers son spectacle La Guéguerre, un montage d’œuvres de différents auteurs (Boris Vian, Fernando Arrabal, Alfred Jarry, Eugène Ionesco, Louis-Ferdinand Céline, René de Obaldia) sur le thème de la guerre, Michel Miramont vise à "parler de choses graves sur le ton de l’humour et de la dérision"[9]. Il adapte par ailleurs deux pièces du Marquis de Sade, Le Philosophe soi-disant et La tour mystérieuse.

Également comédien au sein de la compagnie Néovent (dirigée par Pascal Montel) à partir de 1998, Michel Miramont explore un large registre de jeu, des pièces de Molière au vaudeville de Georges Feydeau ou Eugène Labiche, en passant par Le Neveu de Rameau de Denis Diderot. En 2011, il campe le personnage de Créon dans Antigone (Sophocle), un rôle visiblement bien adapté à son apparence selon L’Intermède : "Visage apache aux traits aquilins soulignés par des sourcils abondants, Michel Miramont est, quant à lui, taillé à la colère de Créon, le roi terrible[10]."

Sillonnant la France, Michel Miramont est un partisan du théâtre de proximité : "Que ce soit à Paris ou ici, à Beaune, on a le public qu'on mérite. Si nous sommes généreux, ils sont généreux. Si on leur offre quelque chose d'intelligent, ils sont intelligents. Et puis, pour vivre, un spectacle doit voyager[11]." Il est également l’auteur de plusieurs pièces : Divague à l’âme (1989) coécrite avec Marie-France Ballet de Coquereaumont et 1+1=1 ou Pour en finir avec la dualité (1992).

Artiste polyvalent, Michel Miramont est aussi auteur-compositeur-interprète, chantant en solo ou dans des spectacles musicaux. La chanson est le domaine dans lequel il se livre le plus, à travers des paroles empreintes de philosophie et d’autodérision, servies par "un phrasé solidement accentué, imprégné de jazz, communiquant un humanisme optimiste" selon Denis-Constant Martin[12].

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Avec la Compagnie Miramont[modifier | modifier le code]

Avec le Théâtre Pandora[modifier | modifier le code]

Avec la compagnie Le Violon sur le Toit et le Théâtre Darius Milhaud[modifier | modifier le code]

Comédien[modifier | modifier le code]

Avec la compagnie Néovent et le Théâtre Darius Milhaud[modifier | modifier le code]

Auteur-Compositeur-Interprète[modifier | modifier le code]

Avec la compagnie Le Violon sur le Toit et le Théâtre Darius Milhaud[modifier | modifier le code]

  • 2007 : Dis-moi que tu m'aimes, récital entre blues et tango avec Nathalie Arnoux, Théâtre Darius Milhaud 
  • 2009 : Tsiganement vôtre, spectacle musical avec Nathalie Arnoux, festival La Beauce du Théâtre à Beaune La Rolande
  • 2019 : Le blues du saltimbanque, spectacle musical mis en scène par Oscar Sisto, Théâtre Darius Milhaud 

Références[modifier | modifier le code]

  1. "Michel Miramont : le théâtre est partout", Bonne Soirée, 12 juillet 1984.
  2. "Daniel Villanova : 'Garder une parole libre'", Le Midi Libre, 18 février 2016.
  3. "De Paris à Boiscommun, le fabuleux destin de Rémy Henry, l'homme qui a vécu à l'ombre des stars", La République du Centre, 12 novembre 2020.
  4. De Claude François au Théâtre Darius Milhaud - Une vie dans l'ombre, Rémi Henry, éditions Collections de Mémoire, 2020 (ISBN 979-10-95201-45-8), p. 350.
  5. Jacques Le Marinel, Camus et les mythes grecs, Presses universitaires de France, 2013 (lire en ligne archive), p. 797 à 805.
  6. Jacques Le Marinel, "La Chute au théâtre", dans Dictionnaire Albert Camus, Jean-Yves Guérin (dir.), éditions Robert Laffont, 2009 (IBSN : 978-2-221-10734-8).
  7. Bulletin d’information de la Société des études camusiennes no 54, avril 2000, p. 36.
  8. Le Figaro Magazine, no 424, avril 1988, p. 40.
  9. "La Guéguerre (drôle de drame)", Le Parisien, no 12910, 18 mars 1986.
  10. "Antigone : les coulisses d'une pièce", L’Intermède, 2011.
  11. "Le théâtre vu par Michel Miramont", La République du Centre, 28 mars 2012.
  12. "Hommage à Michel Miramont", émission France-Musique est à vous sur France Musique, 1er août 2022.

Liens externes[modifier | modifier le code]