Jacqueline Lévi-Valensi

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Jacqueline Lévi-Valensi
Nom de naissance Jacqueline Rosenblum
Naissance
Paris
Décès (à 72 ans)
Amiens
Nationalité France Française
Profession
Professeure des universités
Activité principale
spécialiste d'Albert Camus
Autres activités

Jacqueline Lévi-Valensi, née Rosenblum naquit à Paris en 1932 et mourut le à Amiens. Elle fut une universitaire française, une des grandes spécialiste d'Albert Camus.

Biographie[modifier | modifier le code]

Une jeunesse marquée par la Shoah[modifier | modifier le code]

Sa famille, juive ashkénaze, était originaire d'Ukraine et de Lituanie, alors dans l'Empire russe. Elle reçut une éducation religieuse et garda la foi sa vie durant. Ses parents et son frère furent arrêtés en tentant de franchir la ligne de démarcation en 1942. Ils furent exterminés à Auschwitz-Birkenau. Jacqueline Rosenblum put s'échapper et trouver refuge chez un de ses oncles maternels dans un village du Berry.

Après la guerre, elle passa son bac en 1950 et commença des études de lettres classiques à la Sorbonne.

Études et engagement[modifier | modifier le code]

Elle adhéra en 1951 à l'Union des étudiants juifs de France et à l'UNEF. Elle poursuivit brillamment ses études en obtenant un Diplôme d'études supérieures sur Gérard de Nerval puis le CAPES et devint professeure à Laon. Ensuite, elle obtint l'agrégation et fut nommé à Alger au Lycée Fromentin en 1959. Elle ne tarda pas à enseigner à l'université d'Alger. C'est là qu'elle rencontra M. Lévi-Valensi, professeur agrégé de médecine qui devint son mari.

En 1965, ils regagnèrent la France et furent nommés tous deux à Amiens.

Une universitaire amiénoise[modifier | modifier le code]

Rentrée en métropole en 1965, elle est nommée au Collège Littéraire Universitaire d'Amiens et devint l'un des principaux artisans de sa transformation en Faculté des Lettres de l'Université de Picardie (pas encore Jules Verne). Jusqu'à sa retraite en 1997, elle fut la principale animatrice de cette Faculté, dont elle fut le doyen à partir de 1989. Elle y fonda et y anima le Centre d'Études du Roman et du Romanesque.

Elle soutint brillamment, en 1981, une thèse d'État, Genèse de l'œuvre romanesque d'Albert Camus sous la direction de Marie-Jeanne Dury et de Michel Raimondi, qui fut publiée en 2006 chez Gallimard sous le titre Albert Camus ou la naissance d'un romancier (édition préparée, sous son contrôle, par Agnès Spiquel). Dès lors, elle devint professeur des universités et reconnue comme l'une des grandes spécialistes d'Albert Camus et, plus largement, du roman du XXe siècle ; tout particulièrement par ses travaux sur Louis Aragon. Elle s'intéressa également à la littérature « lazaréenne » (issue de l'expérience des camps de concentration).

Elle fut également coauteur de Réflexions sur le terrorisme : Albert Camus et auteur de Camus à Combat, éditoriaux et articles d'Albert Camus 1944-1947.

Présidente de la Société des études camusiennes[modifier | modifier le code]

Avec Raymond Gay-Crosier, elle fonda en 1982 et présida jusqu'à sa mort, la Société des études camusiennes, qui vise à promouvoir la pensée et l'œuvre d'Albert Camus. Elle publia de nombreux ouvrages, personnels ou collectifs, ainsi que des textes importants de Camus, entre autres ses éditoriaux dans le journal Combat et un recueil de ses textes sur le terrorisme. Elle fut l'instigatrice de la nouvelle édition des Œuvres complètes de Camus dans la collection Bibliothèque de la Pléiade, à laquelle elle travailla activement jusqu'à sa mort : elle put en diriger les deux premiers volumes, parus en 2006.

Derniers combats[modifier | modifier le code]

Juive libérale, elle devint vice-présidente de la Communauté israélite de la Somme en 1998.

Membre de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France de Serge Klarsfeld, elle en fut la représentante à Amiens. Fidèle au devoir de mémoire, elle témoigna inlassablement sur la Shoah, surtout auprès des jeunes.

Elle décède le vaincue par la maladie et est inhumée au cimetière Saint-Acheul nouveau d'Amiens.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Jacqueline Lévi-Valensi, La Peste d'Albert Camus (Essai et dossier), Foliothèque - N° 8, Gallimard, 1991.
  • Jacqueline Lévi-Valensi, La Chute d'Albert Camus (Essai et dossier), Foliothèque - N° 58, Gallimard, 1996.
  • Jacqueline Lévi-Valensi, Albert Camus ou la Naissance d’un romancier, Paris, , Éditions Gallimard, Les cahiers de la NRF, 562 pages.
  • Jacqueline Lévi-Valensi, Camus à Combat. Éditoriaux et articles d'Albert Camus 1944-1947

Liens externes[modifier | modifier le code]