Léon Ohnet

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Léon Ohnet
Image illustrative de l'article Léon Ohnet
Portrait par Couture, 1841 (détail).
Présentation
Naissance
Ancien 5e arrondissement de Paris
Décès (à 61 ans)
9e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Mouvement Historicisme
Activités Architecte libéral
Architecte diocésain
Formation École des Beaux-arts
Atelier Callet
Élèves Alfred Chapon
Émile Gaudrier
Œuvre
Réalisations Église paroissiale, Saint-Gratien
Hôtel Salomon de Rothschild, Paris
Distinctions Légion d'honneur
Entourage familial
Famille Georges Ohnet (fils)
Esprit Blanche (beau-père)
Émile Blanche (beau-frère)
Jacques-Émile Blanche (neveu)
Compléments
Adjoint au maire du IXe arrondissement de Paris (1865-1870)
Conseiller municipal de Paris (1871-1874)

Léon Ohnet, né à Paris le [1] et mort dans cette même ville le [2], est un architecte et homme politique français du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Jean Ohnet (1773-1853), un tabletier originaire de Sermersheim[3], Léon Ohnet naît en 1813 dans l'ancien 5e arrondissement de Paris[1]. Il entre en 1832 à l’École des Beaux-arts, où il est admis en première classe en 1836. Élève de Félix Callet, il prend part quatre fois au Prix de Rome avant d'établir son agence dans le quartier Saint-Georges au début des années 1840[N 1].

Peint à cette époque, son portrait par Thomas Couture est exposé au Salon de 1841[N 2].

Membre de la Société centrale des architectes dès 1846[4], Ohnet adhère aussi à la Société de l'histoire de France.

Le , Léon Ohnet épouse Claire-Lydie Blanche (1829-1904). Le premier enfant du couple, Georges, né neuf mois plus tard, deviendra un célèbre écrivain. Claire est la fille d'Esprit Blanche et la sœur d'Émile Blanche, éminents aliénistes. Elle est également la sœur du haut fonctionnaire Alfred Blanche (1823-1892), dont les interventions auprès de l'administration faciliteront la carrière professionnelle et politique du jeune architecte.

Nommé architecte diocésain en 1849, Ohnet a d'abord sous sa responsabilité les diocèses de Fréjus et d'Ajaccio, auxquels s'ajoutent, l'année suivante, ceux de Perpignan et de Carcassonne. C'est à ce titre qu'il mène, avant son collègue et ami[N 3] Viollet-le-Duc, les travaux de restauration et d'agrandissement de la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne, endommagée par un incendie en 1849[5]. En 1855, il démissionne de son poste en Corse, trop éloigné, et brigue en vain une mutation auprès du diocèse de Metz, plus proche de sa résidence parisienne. Il doit finalement attendre 1862 pour être nommé architecte diocésain de Meaux, poste qu'il cumulera avec plusieurs autres responsabilités et qui lui vaudra la Légion d'honneur en 1866.

Hôtel Ohnet, 14 avenue Trudaine.

Parallèlement à ces fonctions publiques, Ohnet travaille pour une clientèle privée, et notamment pour la famille Rothschild. Ainsi, le baron James de Rothschild l'emploie dès avant 1845 dans son domaine de Ferrières[N 4] et lui commande en 1857 un avant-projet pour la gare parisienne de sa Compagnie des chemins de fer du Nord[6], pour laquelle travaille le frère de Léon, l'ingénieur Augustin Ohnet (1802-1882)[7]. Après la mort de James en 1868, ses héritiers continuent à faire appel à Léon Ohnet, qui restaure ou construit pour eux plusieurs hôtels particuliers parisiens.

Il enseigne également son art à de futurs architectes. Ainsi, dans la première moitié des années 1860, il a pour élèves Alfred Chapon[8], Jules-Eugène Thioudellet et Joseph-Émile Gaudrier[9].

Nommé adjoint au maire du 9e arrondissement de Paris par un décret du , Ohnet est bonapartiste[10]. Démis de son poste à la chute du Second Empire, il rejoint la Garde nationale pour participer à la défense de Paris assiégée (1870). Après la répression de la Commune, il se présente aux élections municipales de juillet 1871 dans son quartier de Rochechouart où, fort de l'appui de l'Union parisienne de la presse (qui soutient des candidats modérés de la droite, du centre droit et du centre gauche)[11], il bat au second tour le républicain Arthur Ranc. Cette élection étant incompatible, en application de la loi électorale, avec celle de son beau-frère Émile Blanche, un tirage au sort est organisé entre les deux élus. Désigné par le sort, Ohnet entre au conseil municipal, où il siège à droite[12] et intervient régulièrement sur des questions bénéficiant de ses compétences professionnelles. Sur proposition de Joseph Vautrain, président du conseil municipal, Ohnet est élu « syndic » (questeur) de cette assemblée et détient ce mandat jusqu'en 1873[13].

Résidant depuis la fin du Second Empire dans l'hôtel particulier qu'il s'est bâti au no 14 de l'avenue Trudaine, à l'angle de la rue Bochart-de-Saron[14], il y meurt des suites d'une maladie du foie le . Le surlendemain, après des funérailles célébrées en l'église Notre-Dame-de-Lorette[15], il est inhumé dans la 4e division[16] du cimetière de Montmartre[17].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Sauf mention contraire : à Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'agence de Léon Ohnet a pour adresses successives le no 60 de la rue de la Victoire (Annuaire général du commerce et de l'industrie, Paris, Firmin Didot, 1841, p. 350), le no 19 de la rue Blanche (Almanach-bottin du commerce de Paris, Paris, 1842, p. CCCI), puis le no 3 de la rue Neuve-Saint-Georges (Annuaire des lettres, des arts et des théâtres, Paris, Lacrampe, 1846-1847, p. 322). Après avoir brièvement résidé aux Batignolles, au no 12 de la rue Boursault (Bulletin de la Société centrale des architectes, 30 décembre 1849, p. 15), Ohnet revient dans l'actuel 9e arrondissement en s'établissant au no 7 de la rue Notre-Dame-de-Lorette au début du Second Empire (Journal des débats, 26 septembre 1852, p. 3) avant de se fixer définitivement avenue Trudaine dans les années 1860, au no 4 (Paul Lacroix, Annuaire des artistes et des amateurs, Paris, Renouard, 1860, p. 55) puis au no 14 (numérotage après 1872).
  2. Ce portrait a été exposé sous le no 431 (Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture ... exposés au Musée royal le 15 mars 1841, Paris, Vinchon, 1841, p. 59). Donné en 1920 à la ville de Paris par Lucien Morane (frère de Robert et Léon Morane), gendre de Georges Ohnet, il a d'abord été exposé au Musée Carnavalet (Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 18 mars 1920, p. 1337) avant de rejoindre les collections du Petit Palais.
  3. Dans les années 1860, l'architecte belge Jean-Baptiste Bethune et l'un de ses compatriotes et amis, le peintre Jules Helbig, rencontrent Viollet-le-Duc grâce à l'entremise de Léon Ohnet, « un architecte de ses amis » (Jules Helbig, « Le Baron Bethune », Revue de l'art chrétien, juillet 1894, p. 284).
  4. a et b En 1845, Ohnet est mentionné comme régisseur du domaine de Ferrières (Journal des débats, 22 septembre 1845). En 1854, « le baron de Rothschild estime que tous les essais de restauration [du château] entrepris durant un intervalle de plus de vingt ans, quoique dirigés par des hommes de goût, ou des architectes expérimentés, depuis M. Duponchel jusqu'à M. Ohnet, n'ont pas été couronnés de succès » (Georges Guénot, « Le Monde artistique », Revue des Beaux-arts, 14 juin 1854, p. 188).
  5. Le Bouquet du peintre-décorateur Charles Hugot décorant la cheminée du salon est daté de 1867 (Base Mistral, AP88X00131, NUMP 88X00131).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b État civil reconstitué de Paris, ancien 5e arrondissement, 26 mai 1813.
  2. État civil de Paris, 9e arrondissement, acte de décès 876 du 1er juillet 1874. Les témoins sont Delphin Alard et Paul Boulet, neveu du défunt.
  3. Données généalogiques rassemblées par Alain Garric sur GeneaNet.
  4. Bulletin de la Société centrale des architectes, 30 décembre 1849, p. 6.
  5. a et b Jean-Pierre Cros-Mayrevieille, Les Monuments de Carcassonne, Paris, Didron, 1850, p. 197.
  6. a b c et d Poisson (cf. bibliographie).
  7. État civil de Paris, 16e arrondissement, acte de décès 642 du 3 juillet 1882.
  8. Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours : architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et lithographes, tome I, Paris, Renouard, 1882-1885, p. 227.
  9. Pénanrun, Delaire et Roux (cf. bibliographie), p. 271 et 412.
  10. La Presse, 13 novembre 1874, p. 2.
  11. Journal des débats, 21, 23 et 28 juillet 1871, p. 1.
  12. Mac Vernoll, « Première séance du conseil municipal de Paris », Le Monde illustré, 12 août 1871, p. 102.
  13. Marius Vachon, Le Nouvel Hôtel de Ville de Paris 1872-1900, Paris, 1900, p. 217.
  14. a et b Félicien Champsaur, « Georges Ohnet », Le Massacre, Paris, Dentu, 1885, p. 283.
  15. Le Gaulois, 2 juillet 1874, p. 3.
  16. Edward Falip, Guide aux sépultures des personnages célèbres inhumés dans les trois grands cimetières de Paris, Paris, Lagrange, 1878, p. 159.
  17. Le Figaro, 4 juillet 1874, p. 3.
  18. Pénanrun, Delaire et Roux (cf. bibliographie).
  19. a b et c Travaux de Léon Ohnet mentionnés dans la base Mérimée.
  20. Le Constructeur, organe des industries du bâtiment, 1er mars 1865, p. 6.
  21. « Constructions récemment commencées à Paris », La Construction, revue hebdomadaire des travaux publics et particuliers, no 17, 23 avril 1870, p. 231.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Adolphe Paria, Le Conseil municipal de Paris, portraits et biographies des quatre-vingts conseillers et du préfet de la Seine, Paris, 1871, p. 81.
  • Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, Librairie générale de l'architecture, 1887, p. 703.
  • Ernest Gay, Nos édiles, Paris, 1895, p. 13 et 197.
  • Louis Thérèse David de Pénanrun, Edmond Augustin Delaire et Louis François Roux, Les Architectes élèves de l'école des beaux-arts : 1793-1907, 2e éd., Paris, Librairie de la construction moderne, 1907, p. 361.
  • Laure Murat, La Maison du Docteur Blanche, JC Lattès, 2001, p. 41 et 86.
  • Georges-Paul Collet, Jacques-Émile Blanche, le peintre écrivain, Bartillat, 2006, p. 19.
  • Michel Poisson, 1000 immeubles et monuments de Paris, dictionnaire visuel des architectes de la capitale, Paris, Parigramme, 2009, p. 287.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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