Jardin botanique de Bruxelles

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Jardin botanique de Bruxelles
Image illustrative de l’article Jardin botanique de Bruxelles
La serre et la rotonde
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Subdivision administrative Drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale Région de Bruxelles-Capitale
Commune Blason de Saint-Josse-ten-Noode Saint-Josse-ten-Noode
Altitude entre 33 et 52[note 1] m
Histoire
Création 1826
Personnalité(s) l'architecte Charles-Henri Petersen
Gestion
Protection  Patrimoine classé
Accès et transport
Métro Botanique Modèle:Ligne STIB Modèle:Ligne STIB
Tramway Modèle:Ligne STIB : Botanique
Bus Modèle:Ligne STIB De Lijn 318, 351, 358, 410 : Botanique
Localisation
Coordonnées 50° 51′ 18″ nord, 4° 21′ 55″ est

Carte

Le Jardin botanique (en néerlandais : Kruidtuin), situé sur le territoire de la commune de Saint-Josse-ten-Noode, à l'angle de la rue Royale et du boulevard du Jardin Botanique, est un parc public implanté à l'emplacement de l'ancien Jardin botanique de l'État à Bruxelles créé en 1826.

Victor Hugo, lors de son premier séjour à Bruxelles en 1852, en écrit ceci : « Bruxelles possède deux merveilles uniques au monde : la Grand Place et le panorama du Jardin Botanique. »

Depuis 1984, le site classé des serres accueille le Centre culturel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, appelé « Le Botanique » ou « Le Bota », spécialisé dans les concerts, dont le festival Les Nuits Botanique au printemps, ainsi que dans les expositions d'arts plastiques et de photographie.

Historique

Peu après l'annexion de la Belgique par la France en 1795, un premier Jardin des Plantes est créé le long de la première enceinte de la ville, à l'emplacement des jardins de l'ancien Palais du Coudenberg. La collection des espèces indigènes et exotiques suscite rapidement l'intérêt de tous. Mais sacrifié à l'extension de l'habitat, ce jardin dut être relogé ailleurs.

Le Jardin botanique au XIXe siècle

C'est ainsi qu'en 1826, les territoires de l'actuelle Belgique faisant depuis une dizaine d'années partie du Royaume-Uni des Pays-Bas, cinq notables férus de botanique acquièrent un beau terrain boisé, aéré et bien alimenté en eau, pour y créer un ensemble abritant les collections bruxelloises de plantes déjà existantes. La Société royale d'Horticulture des Pays-Bas est née.

Oscillant entre ambition monumentale et contraintes financières, l'élaboration du bâtiment du Jardin botanique suit un processus particulièrement complexe où interviennent trois personnalités essentielles : l'architecte Tilman-François Suys, Pierre-François Gineste et Jean-Baptiste Meeûs (1779-1856), un des cinq fondateurs nommé directeur des travaux avant d'être le président de la Société. Bien que des plans et devis pour la construction du jardin aient été demandés à l'architecte Tilman-François Suys, c'est finalement le plan de Charles-Henri Petersem qui est soumis au conseil.

L'orangerie se compose d’une rotonde centrale à coupole et de deux allées latérales vitrées avec, aux extrémités, deux bâtiments à colonnes. Le schéma de la structure monumentale correspond à celui fréquemment utilisé au XIXe siècle. L'édifice et les jardins sont inaugurés officiellement avec feu d'artifice, fête champêtre et banquet à l'occasion de la première exposition des produits de l'horticulture organisé par la Société royale d'horticulture des Pays-Bas du 1er au .

Comme la société exploitante, devenue Société royale d'horticulture de Belgique à l'indépendance du pays en 1830, avait un cruel besoin de fonds, un commerce de plantes s'installa à l'Orangerie dès 1835, et en sous-sol se pratiquaient diverses cultures qui devaient conduire curieusement à la naissance du chicon. Hélas, le Botanique n'allait pas connaître que cet heureux événement gastronomique.

La période de 1837 à 1841 fut à cet égard particulièrement difficile. Les soucis financiers firent trembler la société à maintes reprises qui de plus par la force des choses et l'insistance de ses créanciers multipliait ses opérations commerciales au détriment de la recherche scientifique. Pour sortir de ces crises répétées les différentes solutions trouvées renforcèrent la tutelle du Gouvernement sur la société. Le dernier acte de cette évolution se joua en 1867 : la ville de Bruxelles souhaitait devenir l'actionnaire majoritaire de la Société ; ceci lui aurait permis de réaliser à plus ou moins brève échéance son projet de lotissement ou encore d'utiliser le terrain pour la construction d'un Palais des Beaux-Arts. La question restera d'actualité jusqu'en 1870, quand l'État rachètera le jardin.

La rotonde, avec des sculptures à l'avant-plan.

C'est à l'extrême fin du XIXe siècle que la décoration sculptée du Jardin botanique est commandée et réalisée. Il est décidé de doter le parc d’une série de sculptures dans le but à la fois de l’embellir et de stimuler lart public. Le projet est confié à deux sculpteurs reconnus de l’époque, Constantin Meunier et Charles Van der Stappen. Ceux-ci se chargent de la conception générale et des esquisses et en confient la réalisation à leurs collaborateurs. L’ensemble comprend 52 sculptures, exécutées entre 1894 et 1898, dont différentes fontaines, des groupes sculptés et des figures évoquant le temps, les saisons, les plantes et les animaux, ainsi que des luminaires électriques.

Lieu de promenades quotidiennes ou de fêtes exceptionnelles, le jardin est cher aux cœurs bruxellois ; les témoignages du succès de ce « jardin public » abondent. Comme établissement scientifique, « il est à la hauteur des plus importants jardins du monde entier »[Par qui ?]. Toutes ces réussites seront fêtées dignement lors du 40e anniversaire de la reprise du jardin par l'État en 1910. Sa survie, pourtant, est à nouveau menacée.

En 1935, les travaux de la jonction Nord-Midi ne l'épargnent pas. Il est en effet question de déplacer l'institution sur un site plus vaste. Le problème de la réaffectation ou du réaménagement des bâtiments et du jardin se pose. C'est sur leur avenir incertain que se greffe un autre projet : celui d'édifier à Bruxelles une grande bibliothèque publique.

Le site échappe de justesse à la destruction pure et simple, mais il n'en est pas sauvé pour autant.

Le Botanique.

En , la décision de déplacer le jardin botanique est prise. Le , l'État prend possession des 93 hectares du domaine de Bouchout[note 2], dans la commune de Meise, qui sera consacré désormais à la botanique et où est alors implanté le Jardin botanique national de Belgique, rebaptisé Jardin botanique de Meise après son transfert à la Communauté flamande le [1]. Dès le mois d', les plantes de la collection de plein air sont déménagées, ensuite ce sera le tour des arbres et arbustes, puis de la grande serre remontée à Bouchout.

Dans un site méconnaissable, le bâtiment est sauvé de l'abandon par la décision du Ministère de la Communauté française de le reconvertir en centre culturel, dont le nom Le Botanique rappelle son ancienne affectation.

Dernier élément qui agrémente la partie haute du parc, un jardin de l'iris a été inauguré en 1995.

Sculptures

Des 52 sculptures en bronze commandées à Constantin Meunier et Charles Van der Stappen, qui déléguèrent, ensuite, une partie du travail à d'autres artistes[2], et installées au XIXe siècle, il en reste actuellement 30 :

Arbres remarquables

Quelques-uns des plus gros arbres remarquables du Jardin botanique répertoriés par la Commission des monuments et des sites :

nom français nom latin cir. en cm
Platane d'Orient Platanus orientalis 450
Platane à feuilles d'érable Platanus × hispanica 447
Marronnier commun Aesculus hippocastanum 330
Noyer noir Juglans nigra 281
Févier sans épines Gleditsia triacanthos var. inermis 248
Arbre aux quarante écus Ginkgo biloba 241
Marronnier à fleurs rouges Aesculus carnea 241
Frêne à feuilles étroites Fraxinus angustifolia 227

Informations pratiques

Ce site est desservi par la station de métro : Botanique.

Notes et références

Notes

  1. 33 m est l'altitude de l'étang, aménagé à partir des anciennes douves de la seconde enceinte de Bruxelles, situé au croisement de l'avenue Victoria Régina et de la rue Gineste et 52 m est l'altitude de l'esplanade dallée longeant l'orangerie à hauteur de la rue Royale.
  2. Le domaine, acquis par le roi Léopold II pour y enfermer sa sœur la princesse Charlotte de Belgique, était inoccupé depuis le décès de cette dernière en 1927.

Références

  1. Le caractère "national" du Jardin botanique est en débat. Voir notamment Le Jardin botanique en (bonne) voie de flamandisation, par Olivier Paye (Politique, revue de débats, Bruxelles, no 70, mai-juin 2011) et Le Jardin botanique flamandisé, par Dirk Vanoverbeke (Le Soir, Bruxelles, 1er avril 2011, p. 16).
  2. Eric Itschert, « Les sculptures du Jardin botanique de Bruxelles », (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes