Histoire de Saint-Vincent-et-les-Grenadines

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Populations précoloniales : Arawaks puis Kalinagos (Caraïbes).

Nom précolombien de l'île : Hairun[1].

Kingstown, St. Vincent, années 1890

Alors que les Britanniques sont les premiers à revendiquer la possession de Saint-Vincent en 1627, les Français sont les premiers colonisateurs européens de l'île en s'établissant à Barrouallie sur le côté sous le vent de Saint-Vincent peu avant 1700.

Les Indiens Caraïbes ont vivement combattu la colonisation européenne de Saint-Vincent jusqu'au XVIIIe siècle. Des esclaves africains, qu'ils soient naufragés ou échappés de Sainte-Lucie ou de la Grenade ou à la recherche d'un refuge à Saint-Vincent, se sont mélangés avec les Indiens Caraïbes pour devenir les Black Caribs, les Caraïbes noirs.

À partir de 1719, des colons français importent les cultures du café, du tabac, l'indigo, le maïs et la canne dans des plantations employant des esclaves africains. Français, Néerlandais et Britanniques tentent tour à tour de prendre le contrôle de l'Ile. Les Français la dominent jusqu'à la victoire du général britannique Robert Monckton à Saint-Vincent en 1762. En 1763, le traité de Paris confirme l'appartenance de l'île au Royaume-Uni. Puis la France se réempare de Saint-Vincent en 1779. Elle est ensuite restituée à la Grande Bretagne, mais les Français soutiennent en sous-main la révolte des Caribs, toujours rétifs à l'autorité coloniale[2]. La révolte est finalement réprimée l'année suivante. Plus de 5 000 Caribs sont alors déportés vers les îles de la Baie, au large du Honduras[3] et de Belize. Finalement, Saint-Vincent est cédée définitivement aux Britanniques en vertu du traité de Versailles (1783). Le conflit entre les Britanniques et les Français continue néanmoins jusqu'en 1796, lorsque le général Abercrombie écrase une révolte fomentée par le révolutionnaire français Victor Hugues.

L'esclavage est aboli en 1834[4], la pénurie de main-d'œuvre dans les plantations attire des immigrants portugais dans les années 1840 et indienne dans les années 1860. Les conditions restent très dures pour les anciens esclaves et les travailleurs agricoles immigrés, conséquence des prix mondiaux du sucre qui laissent l'économie stagnante jusqu'au tournant du siècle[5].

De 1763 jusqu'à l'indépendance, Saint-Vincent passe par divers statuts coloniaux sous les britanniques. Une assemblée représentative est autorisée en 1776, l'île est colonie de la Couronne en 1877, un conseil législatif est créé en 1925, et le suffrage universel des adultes est accordé en 1951.

Au cours de cette période, les britanniques font plusieurs tentatives infructueuses d'affilier Saint-Vincent avec les autres îles du Vent pour gouverner la région grâce à une administration unifiée. La plus notable est la Fédération des Indes occidentales, qui s'effondre en 1962. Saint-Vincent obtient le statut d'État associé le avec un contrôle complet sur ses affaires intérieures. À la suite d'un référendum en 1979, Saint-Vincent-et-les-Grenadines est la dernière des îles du Vent à accéder à l'indépendance, accordée le dans le cadre du Commonwealth.

Des catastrophes naturelles frappent durement le pays durant le XXe siècle. En 1902, le volcan La Soufrière de Saint-Vincent explose, tuant 2 000 personnes. De nombreuses terres agricoles sont endommagées, et l'économie se détériore. En , La Soufrière de Saint-Vincent entre de nouveau en éruption. Bien qu'il n'y ait pas eu de morts, des milliers de personnes sont évacuées, et des exploitations agricoles sont endommagées. En 1980 et 1987, les ouragans dévastent les exploitations de bananes et les plantations de noix de coco ; 1998 et 1999 ont été deux saisons d'ouragans très actifs, avec l'ouragan Lenny en 1999, causant d'importants dégâts sur la côte ouest de l'île.

Le , un référendum est organisé qui propose de remplacer la Constitution en vigueur depuis 1979. Approuvé par seulement 43,13 % des suffrages, il est rejeté car il aurait fallu une majorité des deux tiers pour qu’il soit adopté. Le référendum proposait la création d'une République et plus de pouvoir à l’opposition. C’est le premier référendum de ce genre à être organisé par l'Organisation des États de la Caraïbe orientale.

Gravure de Kingstown, capitale de Saint-Vincent et-les Grenadines, en 1888.

Notes et références

  1. « Original names of Caribbean/West Indian regions », sur www.hartford-hwp.com (consulté le )
  2. David Lawrence Niddrie et Richard Tolson, « SAINT-VINCENT-ET-LES-GRENADINES », Encyclopædia Universalis,‎ (lire en ligne)
  3. Jean Sellier, Atlas des peuples d'Amérique La Découverte 2006 p. 139
  4. John Innes, « Rapport d'un témoin oculaire sur la marche du système d'émancipation des nègres dans les Antilles anglaises, ou Lettre à Lord Glenelg, secrétaire d'état des colonies », sur Bibliothèque numérique Manioc, (consulté le )
  5. (en) Cleve Scott, « Black Economic Enfranchissement in Colonial St.Vincent and the Grenadines : The Agricultural Credit Societies, 1910-1935 », sur Bibliothèque numérique Manioc, (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Gonsalves, Ralph E. 1994. History and the Future: A Caribbean Perspective. Quik-Print, Kingstown, St. Vincent.
  • (en) Williams, Eric. 1964. British Historians and the West Indies, P.N.M. Publishing, Port-of-Spain.

Articles connexes

Liens externes