Henri Le Savoureux

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Henri Le Savoureux

Biographie
Naissance
6e arrondissement de Paris
Décès (à 80 ans)
Châtenay-Malabry
Nationalité Drapeau de la France française
Thématique
Formation Internat des hôpitaux de Paris
Profession Médecin des hôpitaux, écrivain, salonnier
Œuvres principales Chateaubriand

Henri Le Savoureux, né à Paris le et mort à Châtenay-Malabry le , est un médecin psychiatre, écrivain et salonnier français.

Il est le fondateur de l'Association les amis de Chateaubriand.

Biographie[modifier | modifier le code]

Henri Le Savoureux est le fils de Joël Le Savoureux (1850-1896) et de Clara Caroline Jeanne Bellaire (1852) son épouse, mariés à Paris le [1].

De retour en France, son père, consul de France à Tananarive (Madagascar) auprès de la reine Ranavalona III, le place à l'école alsacienne où il se liera d'amitié avec Henry de Monfreid (1879-1974)[2],[3].

Son père Joël Le Savoureux en poste à Singapour y meurt à peine arrivé du paludisme en [4].

Fin lettré, il fréquente le salon de Natalie Clifford Barney, tout comme Mina Loy, de qui il serait devenu l'amant en et qui lui aurait fait un enfant selon le romancier Mathieu Terence[5].

Le , il épouse à Paris la femme de lettres Françoise Marie Aimée Bedeau (1884-1920). Puis le à Boulogne-Billancourt il épouse en secondes noces Sophie Lydie Plekhanov (1881-1978), fille de Gueorgui Plekhanov (1856-1918), fondateur de la social-démocratie russe et de Rosalie Bograde[6]. Sa sœur Eugénie épouse Georges Batault (1887-1963) et sont les parents du diplomate Claude Batault (1918-2008)[7].

En 1914, il achète avec le docteur César Hugonin la propriété de François-René de Chateaubriand de la Vallée-aux-Loups, à Châtenay-Malabry pour y créer un établissement de santé psychiatrique. Avec sa seconde épouse ils vont y animer un salon littéraire fréquenté par des peintres, écrivains et artistes comme l'abbé Arthur Mugnier, prêtre catholique mondain confesseur du Tout-Paris, ainsi qu'Anna de Noailles et sa cousine la princesse et femme de lettres Marthe Bibesco, Berenice Abbott, Henri de Régnier, Julien Benda, Édouard Herriot, Antoine de Saint-Exupéry, Paul Valéry, Jean Fautrier, Vladimir Jankélévitch, Paul Léautaud, Paul Morand, Jean Paulhan, René Pleven, Francis Ponge, Jacques Audibert, Claude Sernet, Marc Bernard, Gaëtan Gatian de Clérambault, Paul Valéry, Jules Supervielle et Marc Chagall[8].

À l'élection de Jean Longuet à la mairie de Châtenay-Malabry (1925-1938), il est membre de la SFIO, et devient son premier adjoint. Il est chargé de mettre en place le patronage Voltaire pour concurrencer celui de l'église, et de développer l'action dans le sport et dans le domaine culturel. Il est secondé dans cette tâche par de jeunes militants qui seront les futurs maires de la commune : Gaston Richet, maire de 1938 à 1947 et André Mignon, de 1965 à 1976, avec la participation de Jean Paulhan, conseiller municipal indépendant de 1935 à 1941[9].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il cache dans sa maison de santé le peintre Jean Fautrier qui y peint sa série des Otages dans la tour Velléda, Jean Paulhan, le docteur Henri Baruk, médecin chef de Charenton, le docteur Robert Debré de l'automne 1943 à l'été 1944. Robert Debré y rédige ses articles pour un journal médical clandestin et y crée le Comité médical de la Résistance dont il est le vice-président sous le pseudonyme de Flaubert. Il y rédige également un rapport sur la réorganisation de la médecine, traçant ainsi les grandes lignes de la réforme de 1958[10]. Simone Martin Chauftier y rencontre Boris Vildé un peu avant son arrestation[11].

Eugénie et Lydie seront invitées à se rendre à Moscou en 1957 et pourront se recueillir sur la tombe de leur père à Saint-Pétersbourg. Eugénie meurt chez sa sœur à Châteany-Malabry le [12].

Sa veuve continuera à diriger la maison de santé après sa mort jusqu'à la sienne en 1978.

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Un cas de délire spirite et théosophique chez une cartomancienne », L'Encéphale, journal mensuel de neurologie et psychiatrie, Paris, 7e année, 2e semestre, 1913, p.63-71.
  • Spleen chez Châteaubriand, Éditions Steinheil, 1914 (prix Semelaigne de la Société médico-psychologique de 1914).
  • « Auto-dénonciation récidivante chez une dipsomane », La Chronique médicale, 1914, en collaboration avec le Dr Ernest Dupé.
  • « Rapport des commotions de guerre et de la constitution émotive », Les Annales médico-psychologiques, 1921.
  • « Châteaubriand à la Vallée aux Loups », Bulletin des Amis de Sceaux, n°4, 1925, p.14-33. Conférence du [13].
  • Châteaubriand, P.U.F. collection « Maîtres des Littératures », 1930.
  • Bergsonisme et Neurologie, 1934.
  • « Un philosophe en face de la psychanalyse », La Nouvelle Revue française, .

Pensionnaires notables de son établissement[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Geneanet, famille Jean-Daniel Blanc. Archives de Paris, 7M178 acte 536.
  2. Georges Hacquard, L'histoire d'une institution française : l'École alsacienne, préface de Vercors, Éditions J.J. Pauvert, 528 p.
  3. Monfreid, dans une description de son camarade et de son milieu familial en 1888, se souvient : « Je m'étais liè d'amitié avec un garçon Henri Le Savoureux qui habitait au 64 rue Saint-Placide et moi au 31 de la même rue. Il arrivait de Madagascar en cours d'année. Il venait et partait de l'école accompagnée par une bonne en costume breton. Bien sagement il lui donnait la main pour traverser. Il avait une serviette de cuir noir, au lieu du sac que nous avions tous, ce vulgaire sac d'école qui se porte sur le dos, mais qu'on fait voltiger et balancer au bout de ses courroies. Il portait des guêtres vernis à petits boutons pour protéger ses mollets du froid et un pardessus à col de fourrure qui lui donnait l'air d'un petit vieux. […] le père Le Savoureux était un fort bel homme spirituel et distingué […] le diplomate est tout naturellement un pince-sans-rire […] sa femme par contre, resplendissait de santé, elle était encore belle bien qu'aussi grosse que madame Joli, elle était affable et douce. Le goûter m'émerveilla par la multitude des fruits confits, des petits fours et un magnifique gâteau aux amandes […] Il y avait dans la chambre d'Henri Le Savoureux autant de jouets que dans un bazar […] tout occupé que j'étais à l'installation d'une voie ferrée autour de la chambre, Le Savoureux, voyant mon œil d'envie, il me dit comme la chose la plus simple au monde : “Si tu veux l'emporter chez toi, je te le donne” […] Je restai suffoqué d'une offre aussi prodigieuse qui dépassait tous mes rêves […] » — Henry de Monfreid, L'Abandon, Éditions Grasset, 1962 ; réédition 2014, 216 p.
  4. Le cimetière de Fort Canning ayant été détruit, la stèle de sa tombe est aujourd'hui dans le jardin de l'église Armenian Church of Saint Gregory Garden of Memories (cf. Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Singapour de Éditions Petit-Futé, 274 p.
  5. Mathieu Terence, Mina Loy, éperdument, Grasset, 2017, p.65-66.
  6. Elle demeure au 166, rue de l'Université à Paris et est docteur en médecine. Son amie la scientifique russe Lina Solomonovna Stern (1878-1968) est témoin à leur mariage (cf. Geneanet[source insuffisante].
  7. « Claude Batault », Who's Who in France (en ligne).
  8. Renaud Camus, Demeures de l'esprit, vol.X, 528 p.
  9. Gilles Candar, « Les Longuet et l'Exposition internationale de 1937, mouvement ouvrier, arts et jardins », Cahiers d'Histoire, 2017.
  10. Henri Nahum, « Robert Debré sous l'Occupation », La Revue du Patricien, 2007, vol. 57, n° 11, p. 1270-1273.
  11. François Georges Maugarlone, Présentation de la France à ses enfants, Grasset, 2009, 304 p.
  12. Émilie Robin-Hivert, L'URASS et l'Europe de 1941 à 1957, Presses Paris Sorbonne, 2008, p. 253.
  13. Bulletin des Amis de Sceaux, table 1925 à 1938 - 1984-2014, par Maud Esperou, première série.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]