Fausse orque

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Pseudorca crassidens

Le genre Pseudorca ne comprend qu'une seule espèce actuelle : Pseudorca crassidens, appelée communément fausse orque, pseudorque, ou faux épaulard.

Caractéristiques générales et taxinomie[modifier | modifier le code]

Cette espèce du sous-ordre des odontocètes (cétacés à dents) est l'une des 31 espèces de delphinidés. C'est la 3e plus grande espèce de la famille des delphinidés.
Ce sont des animaux sociables, formant des groupes comprenant jusqu'à plusieurs centaines d'individus.
Comme l'orque, c'est une redoutable prédatrice. Ses proies préférées sont la bonite et le thon, mais elle n'hésite pas à s'attaquer à des dauphins, et parfois des requins ou de jeunes baleines.

Cette espèce est parfois capturée pour les delphinariums, car elle est réputée facile à dresser.

Description[modifier | modifier le code]

Fausse orque (à gauche) avec un grand dauphin (à droite) dans un delphinarium
Tête d'une pseudorque

La pseudorque est entièrement noire ou gris foncé avec une tache plus claire en forme de M qui varie du gris au blanc entre les pectorales et jusqu'aux parties génitales. Ce gros dauphin n'a pas du tout de rostre et possède un melon arrondi. Ses mâchoires et sa tête sont plutôt petites par rapport au reste du corps. Ce n'est pas un animal trapu et robuste comme l'orque mais plutôt un cétacé au corps allongé et fin. Le crâne de la pseudorque mesure jusqu'à 65 cm de long. Il est court, large et robuste, doté de redoutables mâchoires de 55 cm de long, garnies de 32 à 46 dents (16 à 24 dents par mâchoire) de 8 cm de longueur pour un diamètre de 2 cm. Environ 4 cm dépassent de la gencive au maximum.

Elle nage rapidement, surfe, marsouine (28 km/h)[1], saute bruyamment, vrille, retombe sur le flanc.

Mensurations[modifier | modifier le code]

  • Longueur des mâles : 5 à 6,2 m
  • Longueur des femelles : 4 à 5 m
  • Poids des mâles : jusqu'à 2,2 tonnes
  • Poids des femelles : 1,2 tonne maximum
  • Longueur à la naissance : 1,6 à 1,8 m (et 80 kg)

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

La pseudorque se nourrit principalement de calmars et de poissons (bonite et thon mesurant jusqu'à 60 cm de long), mais n'hésite pas à s'attaquer en groupe à des marsouins, des dauphins et même des requins. Elle n'attaque pas l'homme, mais il est préférable de ne pas trop s'aventurer sur son terrain de chasse.

En Californie, des pseudorques auraient même attaqué et tué un jeune baleineau à bosse[2],[3].

Reproduction[modifier | modifier le code]

La maturité sexuelle de la fausse orque apparaît lorsque ce mammifère atteint une longueur d'environ 3,50 m. Les accouplements ont lieu toute l'année. La gestation dure de 11 à 16 mois. Le petit est allaité 18 mois mais le sevrage est complet à 2 ans. Les mises à bas s’échelonnent tous les 3-4 ans[4].

Le croisement est possible entre la fausse orque et le grand dauphin. Ce cétacé hybride est appelé wholphin, balphin ou whalphin. il n’en existe actuellement[5] que deux spécimens vivants[6] en captivité, au Sea Life Park d’Hawaï[7].

Aire de répartition[modifier | modifier le code]

Elle n'est pas connue avec précision, mais l'espèce est réputée pouvoir être présente dans toutes les eaux tropicales et tempérées profondes. Leur population est estimée à environ 16 000 individus dans le littoral chinois et japonais. Elle est très rarement observée près des côtes, sauf lors d'échouages [réf. nécessaire].

Menaces[modifier | modifier le code]

Au Japon, des pêcheurs les traquent et provoquent des échouages massifs afin d'en obtenir sa chair recherchée. Elle est aussi capturée pour approvisionner les delphinariums. Certes, elle est moins exploitée que les orques ou les dauphins, mais demeure une espèce concernée par la captivité.

Du fait de sa position dans le réseau trophique, elle est bioaccumulatrice de nombreux polluants, dont le mercure déjà fortement concentré par les thons et les bonites (sous forme de méthylmercure notamment, composé encore plus toxique que le mercure métallique pur).

En captivité, un mâle de pseudorque s'est accouplé avec un Tursiops truncatus femelle pour donner un hybride nommé balphin.

En 2009, une pseudorque a été retrouvée échouée des suites de morsures d'un grand requin blanc et beaucoup de pseudorques comportent des cicatrices de morsures attribuées à des requins.

Au large de la Nouvelle-Zélande en 2010, un groupe de touristes a été témoin de l'attaque d'un groupe d'orques sur un groupe de pseudorques, les orques ayant fait un carnage en tuant quasiment toutes les pseudorques.

Ce comportement n'est pas commun et les scientifiques pensent que la baisse des ressources naturelles en est la cause.

Espèces proches[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Genre Pseudorca[modifier | modifier le code]

Espèce Pseudorca crassidens[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « marsouiner », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  2. J. R. Zaeschmar, « False killer whales (Pseudorca crassidens) in New Zealand waters », Massey University, (consulté le ).
  3. R. W. Baird, False killer whale (Pseudorca crassidens), dans: F. PERRIN, B. WÜRSIGand J. G. M. THEWISSEN eds. Encyclopedia of marine mammals (pages 405-406), Academic Press, San Diego, .
  4. Alain Diringer (préf. Marc Taquet), Mammifères marins et reptiles marins de l'océan Indien et du Pacifique, Éditions Orphie, , 272 p. (ISBN 979-10-298-0254-6), Fausse orque ou Pseudorque pages 58-59
  5. Décembre 2021.
  6. Une femelle et sa fille.
  7. Proposé par SCMB le, « Le wholphin se fait très rare », sur secouchermoinsbete.fr (consulté le )