Córdoba (Argentine)

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Córdoba
Blason de Córdoba
Héraldique
Córdoba (Argentine)
Administration
Pays Drapeau de l'Argentine Argentine
Province Drapeau de la Province de Córdoba Córdoba
Département Capital
Maire Ramón Mestre
Gouverneur Juan Manuel de la Sota
Code postal X5000
Indicatif téléphonique 351, 3543
Démographie
Gentilé Cordobés/esa
Population 1 403 000 hab. (2010)
Densité 2 436 hab./km2
Géographie
Coordonnées 31° 24′ 30″ sud, 64° 11′ 02″ ouest
Altitude 390 m
Superficie 57 600 ha = 576 km2
Divers
Fondation
Fondateur Jerónimo Luis de Cabrera
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Argentine
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Córdoba
Géolocalisation sur la carte : Córdoba
Voir sur la carte topographique de Córdoba
Córdoba
Liens
Site web www.cordoba.gov.ar

Córdoba (fondée sous le nom de Córdoba de la Nueva Andalucía), est une ville du centre-nord de l’Argentine. C'est la capitale de la province de Córdoba. La cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Córdoba est aussi le siège d'un archidiocèse catholique et donc le centre de la province ecclésiastique correspondante.

Population

Au recensement de 2001, sa population était de 1 272 334 habitants, tandis que celle de l'agglomération du grand Córdoba en comptait 1 368 301. Elle a atteint le million et demi en 2005.

Évolution de la population de Córdoba
Date Population Agglomération
1573 vecinos fundadores (habitants fondateurs) : 111
1600 (environ) 500
1810 9 080
1870 36 223
1900 72 500
1960 589 153
1980 970 570 1 004 929
1991 1 157 507 1 208 554
2001 1 272 334 1 368 301

Importance culturelle

Déjà du temps de la colonisation espagnole, Córdoba était appelée en espagnol « La Docta » (La Docte) pour son Université (UNC) instituée en 1612. Elle continue à mériter cette appellation : elle était en 2005 la ville latino-américaine possédant le plus grand pourcentage d'étudiants universitaires par rapport à sa population totale : 12 % des habitants sont étudiants universitaires, une des proportions les plus élevées du monde.

La ville constitue un important centre culturel, et elle a été protagoniste de faits historiques importants dans la vie argentine, comme la Réforme Universitaire de 1918, et ce qu'on a appelé le « Cordobazo », en 1969 : un soulèvement étudiant puis populaire qui mena à la chute du dictateur Juan Carlos Onganía, puis à l'écroulement du régime militaire peu après.

Le périmètre de la vieille ville est construit sur la rive sud du río Primero (ou Suquía), au centre d'une vallée entourée de ravins. Là se trouve le premier édifice de l'université, le Colegio Nacional Monserrat, ainsi que la Cathédrale de Córdoba, le Cabildo, de nombreuses églises et couvents (en majorité de style baroque avec cependant des éléments Renaissance ou romantiques) comme l'église dite « De la Compañía » (de Jesús), ou encore la maison du vice-roi d'Espagne Rafael de Sobremonte et les catacombes de Córdoba.

Climat

Climogramme de Córdoba

Le climat de Córdoba, comme celui de la plus grande partie de la province, est subtropical humide avec quatre saisons bien marquées.

Les facteurs qui font que la température soit en moyenne plus fraîche que dans d'autres régions de la planète à des latitudes semblables sont : l'altitude responsable de plus ou moins deux degrés et, surtout, le fait que la province se trouve sur la diagonale éolienne des vents appelés pamperos, vents froids qui soufflent du sud-ouest et qui proviennent de l'Antarctique. D'autre part, étant donnée la continentalité, les variations ou amplitudes thermiques sont plus fortes que sur le littoral, à Buenos Aires par exemple, en même temps que le niveau des précipitations annuelles moyennes y est plus faible : 750 mm par an.

La température annuelle moyenne (pondérée pour tout le XXe siècle) est de 18 °C. En janvier, mois le plus chaud de l'été austral, les températures oscillent entre 17 °C et 31 °C, avec de fortes différences thermiques entre le jour et la nuit. En juillet, mois le plus froid de l'hiver austral, les températures moyennes oscillent entre 4 °C et 19 °C, avec des gelées fréquentes et, occasionnellement mais rarement, des chutes de neige, même en plein centre ville.

Iglesia de los Capuchinos à Córdoba
Le Cabildo de Córdoba à la Plaza San Martín - on distingue à l'arrière-plan les tours de la cathédrale toute proche

Étant donnée l'extension de l'agglomération urbaine, il existe en outre une différence de 5 °C ou plus entre les quartiers du centre et la périphérie appelée « las afueras ». L'aire centrale, édifiée bien plus densément, est ainsi le noyau d'une très importante île de chaleur. On y retrouve aussi des phénomènes de smog, avec des conséquences fort désagréables pour la santé des personnes sensibles.

Histoire

La ville fut fondée le 6 juillet 1573 par Jerónimo Luis de Cabrera, sous le nom de Córdoba de la Nueva Andalucía. Elle fut d'abord édifiée sur le site appelé Quisquisacate, ce qui semble correspondre au quartier actuel de Yapeyú. Peu de temps après, elle fut transférée sur son site actuel où elle acquit une population stable et où son économie commença rapidement à devenir florissante, grâce au commerce avec les cités du nord. C'est un des facteurs pour lesquels on constitua dans la ville, pendant une bonne partie de l'ère coloniale la « Aduana Seca de Córdoba » (douane sèche de Córdoba), transférée à Jujuy à la fin du XVIIIe siècle.

En 1580 on commença la construction de la belle cathédrale de Córdoba, terminée bien plus tard, en 1758.

En 1610 on fonda le collège Colegio Máximo dont dériva en 1613 l'université de Córdoba (nommée aujourd'hui Universidad Nacional de Córdoba), la plus ancienne du pays, qui a valu à la ville son surnom de « la Docta ».

En 1782 elle devint la capitale de l'intendance de Córdoba del Tucumán, qui en plus du territoire de la province de Córdoba, incluait ceux des provinces de San Luis, Mendoza, San Juan, la Rioja et une grande partie de Santiago del Estero.

Ses frontières avec l'intendance de Buenos Aires correspondaient en grande partie aux limites actuelles avec la province de Santa Fe : des lignes qui couraient depuis deux lieues à l'est du fortin Morteros, et immédiatement à l'est de la localité de Cruz Alta, jusqu'au fortin de Melincué. De là vers le sud, la délimitation était imprécise, car le territoire était sous contrôle des indiens pampas.

En 1806, la ville fut la capitale provisoire de la vice-royauté du Río de la Plata, étant donné que vice-roi Rafael de Sobremonte qui fuyait les invasions anglaises s'y réfugia. Après la prise de la capitale par l'ennemi, un important corps militaire partit de la ville de Córdoba et participa aux actions de la reconquête de la ville de Buenos Aires.

En 1810, la ville fut le centre des « realistas » ou « royalistes », dirigés par l'ancien vice-roi d'origine poitevine Jacques de Liniers, dans l'intention de faire avorter la Révolution de mai. Mais ils furent mis en déroute par les troupes envoyées depuis Buenos Aires et Santa Fe vers le haut Pérou (région occidentale de l'actuelle Bolivie), avec l'aide de la plus grande partie de la population cordobèse. Fait prisonnier le malheureux Jacques de Liniers, héros de la résistance de Buenos Aires contre les troupes anglaises, fut exécuté.

En 1823, Juan Bautista Bustos, gouverneur de tendance fédéraliste de la province de Córdoba, suscita la réunion d'un Congrès Constituant, afin de rédiger une Constitution pour la Nation, mais la faction dirigée par Bernardino Rivadavia à Buenos Aires ne participa pas à ce congrès, et de ce fait on ne put établir une constitution pour toute l'Argentine. Pendant la guerre contre le Brésil, un autre natif de Córdoba se distingua : le général José María Paz, qui se rendit célèbre comme stratège.

En 1829, Paz qui suite à de vieilles disputes se considérait offensé par Bustos, défit son rival à la bataille de San Roque, puis les troupes réunies de Bustos et du caudillo Juan Facundo Quiroga à la bataille de La Tablada (un caudillo est un chef militaire et politique local aux pouvoirs quasi absolus - on peut le comparer à un seigneur de la guerre). Ces victoires, ainsi que celle d'Oncativo donnèrent à Paz le contrôle de la ville de Córdoba, de la province et d'une grande partie d'autres provinces. Paz essaya d'organiser un gouvernement « unitaire » qui, paradoxalement, comportait des éléments de fédéralisme. Mais le contrôle de la ville et de la province par les « unitaires » dirigés par Paz, se termina lorsque ce dernier fut surpris et capturé par ses adversaires fédéralistes. Il fut emprisonné dans les environs de la ville cordobèse de San Francisco, presqu'à la frontière de la province de Santa Fe.

Économie

Traditionnellement la prospérité de Córdoba a été liée à ses richesses naturelles, minières, agricoles et d'élevage. La ville ajouta progressivement de nouvelles bases de prospérité à son économie, et progressa dans la voie de l'industrialisation, surtout au XXe siècle.

À partir de la décennie des années 1950, fut créé et se développa le pôle industriel de la ville (automobiles, tracteurs, locomotives, moteurs pour bateaux, avions, meubles, industrie alimentaire). Toute l'économie entra cependant en crise dans les années 1990, comme le reste de l'industrie du pays.

Une fois passée la grave crise de 2002 dont l'Argentine a tant souffert, Córdoba a ressurgi récemment comme pôle industriel important dans le pays. Grâce à la haute rentabilité des activités agraires et d'élevage, Córdoba a connu une forte croissance économique à partir de 2004. Le redémarrage de la construction d'immeubles de tout type, l'expansion du secteur commercial (impulsé par une plus forte consommation), l'amélioration de la capacité productive et l'installation de nouvelles entreprises et PYMES (petites et moyennes entreprises) ont donné à nouveau à la ville de Córdoba la force économique qui était la sienne avant la crise.

En 2006, le secteur technologique se trouve en pleine expansion, alimentée par les nouvelles entreprises à capital national et l'implantation de filiales étrangères. Parmi ces dernières, on remarque un groupe très important qui offre au marché d'excellents produits à des prix compétitifs, grâce aux bas salaires de son personnel. On prévoit que pour 2008, la ville de Córdoba aura établi le pôle technologique le plus grand du pays.

Transports

Córdoba possède un aéroport (Pajas blancas, code AITA : COR).

Un train à grande vitesse devait relier Córdoba à Buenos Aires sur 800 km. Un accord avait été signé en avec l'entreprise française Alstom et l’entreprise espagnole Isolux et les entreprises argentines Iecsa et Emepa. Mais le projet a été arrêté par la crise financière[1].

Patrimoine historique

Córdoba (Argentine) *
Critères [1]
Numéro
d’identification
995
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO
Un petit lac dans le Parque Sarmiento

À Córdoba se trouvent conservés de nombreux monuments historiques liés au passé colonial, et en particulier des églises catholiques.

Le plus connu de ces monuments est la Manzana Jesuítica (« cité jésuitique » : l'université, l'église, la résidence de la Compagnie de Jésus et le collège, avec les cinq « estancias » de Caroya, Jesús María, Alta Gracia, Santa Catalina et La Candelaria), qui fut déclarée Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco en 2000[2].

Cet ensemble consiste en un groupe d'établissements avec des édifices construits par les jésuites durant le XVIIe siècle : le Colegio Nacional de Montserrat, l'église de la Compagnie de Jésus (Córdoba), et l'ancienne Université (actuellement, musée historique de l'Université Nationale de Córdoba).

En 2006, la ville de Córdoba a été déclarée « Capitale américaine de la culture », par l'organisation de même nom, pour la richesse culturelle, intellectuelle et sociale dont elle est empreinte.

Art et culture

Province ecclésiastique de Córdoba

L'archevêque catholique de Córdoba est à la tête d'une province ecclésiastique comprenant l'archidiocèse et cinq diocèses suffrageants :

  • Archidiocèse de Córdoba ;
  • Diocèse de Cruz del Eje ;
  • Diocèse de Deán Funes ;
  • Diocèse de Villa de la Concepción del Río Cuarto ;
  • Diocèse de San Francisco ;
  • Diocèse de Villa María.

Personnalités nées dans la ville

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes