Club olympique Roubaix-Tourcoing

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Club olympique Roubaix-Tourcoing

Généralités

Maillots

Domicile

Extérieur

Le Club olympique de Roubaix-Tourcoing est un club de football professionnel français, fondé en 1945. Il est issu de la fusion de trois grands clubs des villes de Roubaix et Tourcoing, le Racing Club de Roubaix, l'Excelsior Athlétic Club de Roubaix et l'Union Sportive de Tourcoing, et d'un petit poucet, l'US Roubaix. Le siège du club est le Café de la Mairie à Roubaix, tandis que son enceinte principale est le stade Amédée-Prouvost, situé à Wattrelos.

Troisième pour son premier exercice dans l'élite, le CORT remporte le championnat de France de football professionnel dès la saison suivante, en 1946-1947. Le club peine cependant à entretenir ses succès avant de ne pouvoir éviter la relégation en deuxième division au bout de la saison 1954-1955. En proie à des dettes de plus en plus importantes, le club abandonne le statut professionnel en 1963. Après plusieurs saisons dans les divisions régionales, le CORT cesse finalement ses activités en 1970 après la reprise progressive de l'indépendance des quatre clubs.

Histoire

Origines du CORT

Dès le début du XXe siècle, la région Nord-Pas-de-Calais est une des principales terres de football en France[1]. À cette époque, les villes de Roubaix et Tourcoing voient deux de leurs clubs au sommet du football national. Fondé en 1895, le Racing Club de Roubaix remporte à cinq reprises le championnat de France organisé par l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (en 1902, 1903, 1904, 1906 et 1908) et l'Union sportive de Tourcoing (UST), qui voit le jour en 1902, est sacrée à son tour championne de France USFSA en 1910.

Action de jeu pendant la rencontre.
Ici opposés lors de la finale de la Coupe de France 1932-1933, l'Excelsior et le Racing de Roubaix fusionnent leurs équipes premières pour donner naissance au CORT.

Avec l’avènement du professionnalisme en 1932, le RC Roubaix, l'US Tourcoing mais également l'Excelsior Athlétic Club de Roubaix (fondé en 1928 sur les bases du FC Roubaix et de l'Excelsior de Tourcoing[2]) décident de franchir le pas plus ou moins rapidement. La professionnalisation s'avère bénéfique pour les professionnels de l'Excelsior puisqu'ils remportent en 1933 la Coupe de France face au Racing, pas encore club professionnel au moment de jouer la rencontre. Cette finale a la particularité d'être la seule à avoir opposé deux clubs de la même ville de province[3]. L'Excelsior se met à l'abri rapidement (trois buts dans les trente premières minutes), bat le Racing trois buts à un et remporte la compétition. C'est le deuxième échec consécutif en finale de la coupe pour le Racing, après celle de 1932 perdue contre l'AS Cannes[4]. L'Excelsior continue sa spirale positive la saison suivante en terminant à la cinquième place du championnat 1933-1934. De son côté, l'UST intègre la Division 2 en 1933 mais ne parvient pas à accéder à l'élite.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en juin 1945, une première tentative de fusion entre le RC Roubaix et l'Excelsior est rejetée[o 1]. Mais rapidement Albert Prouvost, président de l'Excelsior et patron du peignage Amédée Prouvost, propriétaire du stade du même nom, recontacte les dirigeants du Racing Club (Robert Motte et l'ancien international Georges Verriest) et ceux de l'US Tourcoing (Charles Van de Veegaete et Ernest Lefèvre), afin que les clubs mettent en commun leurs forces[5]. La négociation débouche sur la fusion des équipes professionnelles uniquement, afin de conserver la personnalité de chacun des trois grands clubs dont les sections amateurs subsistent[o 1]. Le nouveau club utilise les bases du modeste US Roubaix[d 1]. Le premier choix pour l’appellation de la nouvelle entité se porte sur le Football olympique Roubaix-Tourcoing mais l'acronyme FORT étant jugé trop prétentieux, les dirigeants optent finalement pour le Club olympique Roubaix-Tourcoing[o 2].

Le premier président du nouveau Club olympique de Roubaix-Tourcoing (CORT) est Albert Prouvost, Jacques Roussel lui succédant bientôt. Georges Verriest, vice-président, fait venir Pierre Brun, ancien de l'Équipe fédérale Lille-Flandres de la saison 1943-1944, comme directeur sportif[5]. Le choix des couleurs se porte sur le noir et le rouge. Par ailleurs, de 1945 à 1947 les trois stades des clubs fondateurs sont utilisés, avant une installation définitive au stade Amédée-Prouvost, ancien stade de l'Excelsior, à partir de 1947[d 1].

Période faste (1945-1953)

Dès sa fondation, le CORT peut compter sur plusieurs des meilleurs éléments des clubs roubaisiens comme l'attaquant Henri Hiltl, l'inter Michel Frutoso et le demi-centre Stanislas Laczny, rejoints en 1945 par le gardien de but international Julien Darui, ancien de l'Olympique lillois, et l'attaquant Roger Grava[d 1],[o 3]. L'équipe obtient vite de très bons résultats et achève sa première saison sur une troisième place en championnat au printemps 1946, à quatre points du Lille OSC, le rival régional né lui aussi d'une fusion des principaux clubs lillois après-guerre.

Le onze-type du CORT champion de France

DaruiDeruelle, « Staho » Laczny, UrbaniakLewandowski, LeducFrutoso, SumeraHiltl, Leenaert, Stricanne

Renforcés par les recrutements du demi-gauche Lucien Leduc et de l'international autrichien Camillo Jerusalem[o 4], les Noir et Rouge roubaisiens attaquent la saison 1946-1947 avec ambition. Ils résistent d'abord au départ en trombe du Racing Club de Strasbourg puis occupent à leur tour la place de leader de la 9e à la 26e journée. Rejoints par le Stade de Reims, les Nordistes reprennent finalement le dessus et remportent le championnat en battant les Rémois et le Lille OSC sur leurs terrains respectifs[o 5],[6]. Le gardien de but Julien Darui, dont les dégagements constituent une arme offensive souvent décisive, s'impose en plus comme un chef de défense très efficace[d 1]. Henri Hiltl est lui le leader d'attaque et inscrit quatorze de ses vingt-trois buts sur coup-franc[6]. Le championnat terminé, les Cortistes se rendent au Luxembourg pour affronter le Vasas de Budapest[o 6] puis au Maghreb pour une tournée de six matchs. Ces six rencontres sont toutes victorieuses pour Roubaix-Tourcoing et la presse locale est convaincue[o 7],[o 8] par la « belle leçon[o 9] » donnée par le CORT.

Ce titre de champion donne de l'ambition aux dirigeants. En 1948, les sections amateurs des deux clubs roubaisiens sont finalement absorbées[d 1]. Cependant, les résultats vont devenir plus chaotiques par la suite, malgré la redoutable défense formée par Darui, Robert Meuris et Jacques Delepaut et l'efficacité en attaque de Jean-Jacques Kretzschmar, auteur de 65 buts en première division sous le maillot du CORT. Les entraîneurs se relaient au chevet de l'équipe, sans lui permettre de retrouver la réussite de 1947. Huitièmes en 1948, les Cortistes terminent à la treizième place du championnat 1948-1949 puis à la dixième place lors des deux saisons suivantes. Les supporters roubaisiens se font plus rares, les affluences dépassant rarement les 8 000 spectateurs passé le cap des années 1950[d 1].

Après une saison 1951-1952 terminée sur une honorable 8e place, le CORT part en tournée en Espagne. Les Roubaisiens s'y offrent une victoire de prestige sur l'Atlético de Madrid (3-1) devant 55 000 spectateurs[5]. Ils disputent également la finale du Trophée Teresa Herrera face au Valence Club de Fútbol. Bien que dominateurs dans le jeu, ils s'inclinent finalement 2-1[7].

Le départ de l'emblématique gardien de but Darui, qui signe pour une dernière saison au Stade olympique montpelliérain en 1953, plonge le club dans les bas-fonds du championnat, d'autant que l’onéreux transfert du défenseur international danois Svend Nielsen, venu de l'AS Rome, s'avère un échec[d 1].

Chute fatale (1953-1970)

Quinzième du classement en 1953 et 1954, Roubaix est finalement relégué en Division 2 à l'issue de la saison 1954-1955 en terminant à la dernière place, malgré le remplacement début janvier de l'entraîneur Marcel Desrousseaux par l'ancien international français du CORT Jean Baratte. Face aux difficultés financières du club, l'abandon du statut professionnel est évoqué, avant que le transfert de Jacques Delepaut au Lille OSC pour près de cinq millions de francs ne remette les comptes du club à flot[d 1].

En 1957, l'US Tourcoing quitte le CORT, qui conserve toutefois la ville de Tourcoing à son nom. Tombée en Division 2 et incapable de se mêler à la lutte pour la montée, malgré le maintien sur le banc de Stanislas Laczny pendant quatre saisons, l'équipe de Roubaix connaît une éclaircie en atteignant les quarts de finale de la Coupe de France 1958, où elle est défaite 7-4 par le futur vainqueur de la compétition, le Stade de Reims[d 1]. Trois ans plus tard, le club réalise un parcours notable en Coupe Charles Drago en atteignant les demi-finales de l'édition 1961 après avoir battu trois clubs de l'échelon supérieur. Il est éliminé une nouvelle fois par le futur vainqueur, l'AS Monaco[8].

Au fil des ans, les problèmes de trésorerie s'accentuent parallèlement à la crise de l'industrie textile qui touchent les villes de Roubaix et Tourcoing[9]. Le CORT occupe désormais les dernières places du classement (16e en 1959, 18e l'année suivante puis dernier en 1962) sans pour autant être menacé par une relégation sportive[Note 1]. Terminant à la 14e place de la deuxième division 1962-1963, le club abandonne finalement sa place en Division 2 et son statut professionnel à la fin de cette saison. Il repart à sa demande en 1963 en Promotion d'Honneur de la Ligue du Nord-Pas-de-Calais, le cinquième échelon du football français. Cette rétrogradation amène le RC Roubaix à reprendre son indépendance[d 1].

Sorti vainqueur de la PH dès sa première saison, le CO Roubaix-Tourcoing rejoint la Division d'Honneur du Nord, le plus haut niveau de la Ligue du Nord-Pas-de-Calais. Il faut attendre plusieurs saisons pour voir le CORT se mêler à la lutte pour la promotion en troisième division nationale, le Championnat de France amateur. En 1968, le club termine à égalité de points avec le Stade héninois mais c'est ce dernier qui est promu grâce à de meilleurs résultats dans les confrontations directes. Le succès vient finalement en 1970 quand le CORT remporte le titre de champion de la Ligue du Nord, s'offrant ainsi le droit d'intégrer la toute nouvelle Division 3 pour la saison 1970-1971. Mais ironiquement, ce titre marque la fin du club, qui cesse finalement d'exister le Modèle:Date sport[d 1].

L'après CORT (depuis 1970)

Les équipes repartent sous une ancienne identité bien connue : l'Excelsior Athlétic Club de Roubaix. L'Excelsior participe à la saison 1970-1971 de Division 3 en lieu et place du CORT[10]. Le club se maintient en D3 cinq saisons avant de connaître en 1975 une relégation en DH[2].

Ironie du sort, après avoir repris chacun leur indépendance, l'Excelsior et le Racing fusionnent une nouvelle fois en 1990 et donnent naissance au Stade Club olympique de Roubaix. Le SCO Roubaix évolue trois saisons de suite en National 1 avant de connaître une liquidation judiciaire début 1996[11]. Un autre club voit le jour après cette liquidation, le SCO Roubaix 59. Ce dernier évolue depuis dans les divisions régionales.

L'entente entre les villes voisines de Roubaix et Tourcoing a été remise au goût du jour par la naissance de l'Union Sportive Portugaise Roubaix Tourcoing en 2012. Cette dernière évolue pour la saison 2013-2014 en Division d'Honneur Régionale (septième niveau en France) de la Ligue du Nord-Pas-de-Calais de football[12]. Son siège se situe à Roubaix.

Palmarès et records

Palmarès

Le palmarès du CORT ne compte qu'un seul titre professionnel, le championnat de France remporté à l'issue de la saison 1946-1947. Il contient également la Promotion d'Honneur de la Ligue du Nord-Pas-de-Calais ainsi que la Division d'Honneur de la Ligue du Nord-Pas-de-Calais respectivement remportées en 1964 et en 1970 sous le statut amateur. Ce dernier titre concorde avec la disparition du club.

Palmarès du Club olympique Roubaix-Tourcoing[13]
Compétitions nationales et professionnelles Compétitions amateur

Bilan sportif et records

Le tableau ci-dessous présente le bilan du CO Roubaix-Tourcoing en championnats (première division, deuxième division, divisions de la Ligue du Nord) et en Coupe de France.

Le CORT a participé à dix éditions de la Division 1 et y a joué 344 rencontres[14], ce qui fait de lui le 40e club au classement général de la première division établi par la Ligue de football professionnel (LFP) en 2012[15]. Le bilan est équilibré avec 130 victoires, 131 défaites et 83 matchs nuls[16]. Le club a également disputé huit éditions de la Division 2, une édition de Promotion d'Honneur de la Ligue du Nord et cinq saisons en DH Nord.

En coupes nationales, le CORT a participé à dix-huit éditions de la Coupe de France et compte dix participations à la Coupe Charles Drago[14].

La plus large victoire est réalisée lors de la dernière journée du championnat 1947-1948 ; le CORT à domicile bat le SO Montpellier sept buts à zéro[18]. Les Cortistes inscrivent également sept buts contre l'AS Saint-Étienne (7-3[19]) et contre le Perpignan FC (7-1[20]). La plus lourde défaite est un revers deux buts à dix contre l'Olympique de Marseille au stade Amédée-Prouvost lors de l'édition 1948-1949 du championnat de France[21]. Cet échec constitue par ailleurs le match le plus prolifique en buts de l'histoire du club.

Organisation

Présidents

À ses débuts, le CORT compte deux présidents : Albert Prouvost, ancien président de l'Excelsior nommé président d'honneur, et Jacques Roussel, président exécutif[5]. Ils sont à la barre du club quand celui-ci remporte le championnat en 1947. Plus tard arrivent Léon Tilloy, puis Albert Scholaert, fils de Albert C. Scholaert, un industriel de Tourcoing. Par ailleurs, trois vice-présidents se succèdent : Georges Verriest[o 10], ancien vice-président du Racing, Charles Van de Veegate, président fondateur de l'US Tourcoing et Roger Francq[22].

Au début des années 1950, le président est Jean Muttin, qui négocie par exemple le transfert de Jean Lechantre en 1952[23]. En 1953, il laisse sa place à J. Meresse, ancien trésorier du club, issu du Racing Club de Roubaix[d 1].

Entraîneurs

Le premier entraîneur du Club olympique Roubaix-Tourcoing est en 1945 Jean Batmale, six fois sélectionné en équipe de France dans les années 1920 et notamment entraîneur du Stade rennais en Division 1 et Division 2 à partir de 1936[22]. L'année suivante, Charles Demeillez lui succède et permet au club nordiste de remporter le championnat 1947. Celui-ci ne reste lui aussi qu'un an au sein du club. Les deux saisons suivantes voient Georges Winckelmans puis l'Anglais Ernest Payne occuper le banc du CORT.

Vient ensuite le gardien Julien Darui, joueur du club depuis 1945 et champion avec le CORT en 1947. Il devient entraîneur-joueur en 1949 après le départ de Payne, et occupe le poste jusqu'en 1953. Jusqu'alors uniquement footballeur, Jean Baratte devient à son tour entraîneur-joueur après le départ de Marcel Desrousseaux début 1955. Ancien international, double champion de France et multiple vainqueur de la coupe de France, Baratte ne peut empêcher la relégation du club en deuxième division. Après avoir fait confiance au Polonais Stanislas Laczny durant près de quatre ans pour envisager la remontée en Division 1, le CORT voit ses entraîneurs se succéder à un rythme soutenu, correspondant au déclin sportif et financier du club.

Les entraîneurs du CO Roubaix-Tourcoing[22],[24]
no  Nom Période
1 Jean Batmale 1945-1946
2 Charles Demeillez 1946-1947
3 Georges Winckelmans 1947-1948
4 Ernest Payne 1948-1949
5 Julien Darui (entraîneur-joueur) 1949-janvier 1953
6 Marcel Desrousseaux janvier 1953-janvier 1955
7 Jean Baratte (entraîneur-joueur) janvier 1955-juin 1955
8 Stanislas Laczny 1955-1959
9 Robert Lemaître (entraîneur-joueur) avril 1959-juin 1959
10 Jean Lechantre 1959-1960
11 Maurice Blondel 1960-1962
12 Jacques Favre 1962-1963
13 Marcel Desrousseaux 1963-1964
14 Pierre Cnud
Roger Boury
1968-1969

Joueurs emblématiques

Internationaux français du CO Roubaix-Tourcoing[25]
Joueur Sélections Période Sél. (total)
Julien Darui 18 1945-1951 25
Roger Vandooren 1 1951 4
Roger Boury 1 1952 1
Lazare Gianessi 7 1952-1953 14
Total 26 1945-1953 44

Lors de la saison 1946-1947, le groupe professionnel vainqueur du championnat de France de première division est le suivant : le gardien de but international Julien Darui (37 matchs), les défenseurs Georges Deruelle (38 matchs), Stanislas Sumera (26 matchs), César Urbaniak (36 matchs), les milieux de terrain Michel Frutoso (34 matchs et 6 buts), Lucien Leduc (35 matchs et 2 buts), Stanislas « Staho » Laczny (32 matchs), les ailiers Camillo Jerusalem, un international autrichien, (24 matchs et 2 buts), Michel Lewandowski (29 matchs et 1 but), les attaquants Roger Grava (34 matchs et 10 buts), Henri Hiltl, un autrichien (36 matchs et 25 buts), Jacques Leenaert (24 matchs et 10 buts), Marceau Stricanne (17 matchs et 8 buts), Jean-Jacques Kretzschmar (11 matchs et 5 buts). René Henry et Roger Maes complètent le groupe[26].

Devenu titulaire les années suivantes, Jean-Jacques Kretzschmar inscrit au total 65 buts en première division sous le maillot du CORT, ce qui en fait le meilleur buteur du club à ce niveau. Arrivé après la saison victorieuse, Jacques Delepaut devient un élément incontournable en défense. Avec ses 249 rencontres jouées avec le CORT, il est le joueur le plus capé du club[13].

Le club a également permis à des joueurs de talent de débuter leur carrière, comme René Dereuddre, inter du CORT entre 1950 et 1953 devenu par la suite international, l'attaquant Guy Hernas, de 1954 et 1959 ou encore le meneur de jeu Michel Watteau, de 1961 à 1963, sélectionné en Équipe de France en 1966. À l'opposé, il a accueilli des joueurs internationaux en fin de carrière, comme Jean Baratte et Jean Lechantre, venus respectivement en 1954 et 1952 du Lille OSC[27],[28], ou l'attaquant André Simonyi, auteur d'un bref passage pendant la saison 1952-1953.

Infrastructures

Vue générale du stade Amédée-Prouvost à Roubaix
Le stade Amédée-Prouvost en 1927.

Construit en 1923 sur un terrain de Wattrelos et inauguré en septembre 1927[2], le stade Amédée-Prouvost a pour clubs résidents le FC Roubaix (1923-1929) puis l'Excelsior de Roubaix (1929-1945). Il est alors l'une des plus belles enceintes de la région : il compte deux tribunes, contenant respectivement 9 000 places couvertes et 7 000 places debout non couvertes. Le stade se trouve au centre d'un grand ensemble urbain, avec la cantine, les installations des établissements Prouvost et une cité qui accueille les ouvriers et leur famille[29].

En 1945, l'Excelsior fusionne avec le Racing Club de Roubaix et l'Union Sportive de Tourcoing pour former le Club olympique Roubaix-Tourcoing, dont le président est Albert Prouvost. Le nouveau club utilise d'abord à tour de rôle les trois stades des clubs fusionnés[o 11] (stade Amédée-Prouvost de l'Excelsior, le parc Jean-Dubrulle du RCR et le stade Albert-Fromentin de l'UST, renommé stade Charles-Van de Veegaete à la fin des années 1950), avant d'opter finalement pour Amédée-Prouvost[d 1].

Avec la dégringolade du club, les spectateurs se font bientôt plus rares. En 1966 la tribune « Premières debout couvertes » est fermée[30]. Le club cesse finalement ses activités le 15 juin 1970 et l'Excelsior Athletic Club de Roubaix reprend le flambeau dans la foulée. Le stade est finalement rasé dans les années 1960[29],[31].

Le seul siège connu du Club olympique Roubaix-Tourcoing est le Café de la Mairie[o 1],[32],[33], situé à Roubaix[5].

Soutien et image

Identité du club

Le blason reprend les armes des villes de Roubaix (sur la gauche du blason) et Tourcoing (sur la droite), surmonté du sigle « C.O.R.T » pour Club olympique Roubaix-Tourcoing. Cependant, le CORT continue parfois d'utiliser les blasons des deux villes et non le sien sur les documents qu'il produit[32],[33]. Ses couleurs initiales sont le rouge et le noir, puis le blanc et le noir[d 1], repris de l'US Tourcoing[5].

Affluence et supporters

Le record d'affluence à Amédée-Prouvost se monte à 17 993 spectateurs réunis le Modèle:Date sport[d 1] pour la réception du Lille OSC, principal rival régional et leader du championnat à cette date. La rencontre se termine par une victoire des visiteurs deux buts à un[34]. C'est par ailleurs la venue du LOSC qui attire chaque année le plus de spectateurs à Roubaix-Tourcoing : hormis la saison 1953-1954, le club lillois figure à la première place du classement des affluences du stade Amédée-Prouvost en première division[35].

Lors des deux premières saisons, le CORT est loin des premières places du classement des recettes par club. Roubaix-Tourcoing amasse à domicile lors de la saison du titre (1946-1947) dix millions d'anciens francs, soit deux fois moins que l'Olympique de Marseille et le Stade français[o 12]. Mais lors de cette même saison, c'est le club qui attiré le plus grand nombre de spectateurs à l'extérieur[o 13].

Les supporters du CORT sont essentiellement de la classe populaire[36], plus particulièrement les employés de filatures de Roubaix et Tourcoing[37].

Évolution de la moyenne de spectateurs à domicile du CORT[35]
Stade Amédée-Prouvost

Rivalités

Les rencontres entre le CORT et le Lille Olympique Sporting Club (désormais connu sous le nom de LOSC Lille) étaient attendues par les supporters des deux camps. Ces rencontres succèdent aux oppositions d'avant-guerre entre l'Olympique lillois, le RC Roubaix, l'Excelsior de Roubaix et l'US Tourcoing qui avaient pour fond la suprématie industrielle qui se joue entre les villes de Lille, Roubaix et Tourcoing[36].

Le bilan des confrontations est à l'avantage du LOSC : plus titré que son voisin[Note 2], le club lillois a remporté cinq derbies de plus en première division que son rival roubaisien[38],[39]. Roubaix-Tourcoing a aussi subi la concurrence des autres équipes de la région Nord-Pas-de-Calais, notamment le Racing Club de Lens en Division 1 (8 victoires pour les Lensois contre 4 pour le CORT et 3 matchs nuls[40],[41]) mais aussi l'US Boulogne et l'US Dunkerque lors du passage du CORT en Division 2.

Annexes

Notes

  1. Jusqu'en 1970, le championnat de Division 2 est dit « fermé » ; aucune relégation sportive n'a lieu entre la Division 2 constituée d'équipes professionnelles et le Championnat de France amateur, plus haut niveau amateur.
  2. Si Roubaix-Tourcoing n'a été sacré champion de France qu'à une seule reprise, le club lillois remporte pendant l'existence du CORT deux championnats ainsi que cinq coupes de France.

Références

Ouvrages

Dictionnaire historique des clubs de football français

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Coll. 1999, Roubaix

Livre d'or du Club olympique Roubaix-Tourcoing

  1. a b et c CORT 1947, p. 23
  2. CORT 1947, p. 25
  3. CORT 1947, p. 26
  4. CORT 1947, p. 29
  5. CORT 1947, p. 34
  6. CORT 1947, p. 51
  7. CORT 1947, p. 55
  8. CORT 1947, p. 57
  9. CORT 1947, p. 53
  10. CORT 1947, p. 15
  11. CORT 1947, p. 41
  12. CORT 1947, p. 59
  13. CORT 1947, p. 61

Autres références

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  41. « Confrontations CO Roubaix-Tourcoing - RC Lens », sur lfp.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Collectif (sous la direction de Thierry Berthou), Dictionnaire historique des clubs de football français, t. 2, Pages de foot, (ISBN 2913146023), « Roubaix » Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Club olympique Roubaix-Tourcoing, Le livre d'or du Club olympique Roubaix-Tourcoing : Champion de France 1946-1947, (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

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