Claude Testot-Ferry

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Claude Testot-Ferry
Naissance
Arnay-le-Duc
Décès (à 83 ans)
Châtillon-sur-Seine
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Colonel de la Garde impériale
Maréchal de camp à la Restauration
Années de service 1789 – 1826
Commandement Dragons de la Garde impériale, 1er régiment des éclaireurs de la Garde impériale
Conflits Guerres de la Révolution
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Bataille de Hanau
Bataille de Craonne
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Décoré du Lys

Claude Testot-Ferry, né le à Arnay-le-Duc et mort le à Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or), est un colonel et baron de l'Empire, puis maréchal de camp français.

Biographie partielle[modifier | modifier le code]

Selon les Annales d'Arnay-Le-Duc (de Paul-César Lavirotte, 1837), le général baron Claude Testot-Ferry serait issu de la famille Testot, d'origine bourguignonne (département de la Côte-d'Or), qui d'ancienne date, a fourni de sages et fermes magistrats et ecclésiastiques, ainsi que plusieurs officiers de l'Armée Royale. Au nom de Testot fut joint celui de Ferry en 1698, par la dernière représentante d'une famille noble[réf. à confirmer] originaire de Normandie, Mademoiselle Catherine Ferry, bisaïeule du général. L'origine de cette famille remonte à 1220 selon la Généalogie de la noble famille Ferry, enregistrée au Parlement de Paris en 1692, dont le chef était alors noble Gilles Ferry, secrétaire d'État de Jean, Roi de France[réf. à confirmer]. Les armoiries de cette famille sont décrites dans l'Armorial général de France.

En 1791, à Arnay-le-Duc, passèrent en se rendant vers l'Italie, Mesdames Victoire et Adélaïde de France, filles de Louis XV et de ce fait tantes de Louis XVI. Les habitants de la ville se rendent à leur rencontre afin de protester contre leur émigration, et de manière parfaitement hostile les mènent à la cure où pendant près de onze jours, elles sont régulièrement insultées et confinées dans un espace très réduit. Claude Testot-Ferry, alors sous-officier au 10e régiment de chasseurs à cheval, revêtu de son uniforme, monta sur un muret et les salua ostensiblement de la manière la plus respectueuse et la plus courtoise. Cet acte de courage fut admiré de la foule ; les "prisonnières" furent séduites par ce jeune homme et lui offrirent audience pour lui proposer de les accompagner durant leur voyage.

À la mort de son grand-oncle et parrain, Jean-Claude Testot-Ferry, chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis et Capitaine de Grenadiers Royaux, Claude Testot avait ajouté le nom de Ferry au sien. Cette addition fut confirmée par ordonnance royale du 17 janvier 1815.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

D'après Jean Tulard, Testot-Ferry fut « un des meilleurs colonels de Napoléon[1] ».

Guerres de la Révolution française[modifier | modifier le code]

En 1789, engagé volontaire au 10e régiment de chasseur à cheval avec lequel il se distingue à la bataille de Valmy en 1792, puis est muté à l'Armée d'Italie en 1795 avec laquelle il participe à la campagne d'Italie. En 1797, devient officier, sous-lieutenant, sous les ordres du général Masséna et fait partie jusqu'en 1800 de l'Armée du Rhin. En 1803, jeune lieutenant, il part en Russie avec le colonel Auguste François-Marie de Colbert-Chabanais pour une mission diplomatique.

Sur les recommandations de ce dernier avec lequel il se lie d'amitié, il devient capitaine, aide de camp du général Marmont, dont il suit la carrière jusqu'en Espagne, puis à nouveau lors de la Restauration. Les deux hommes deviennent des amis véritables et sont enterrés dans le même cimetière Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine.

Guerres de l’Empire[modifier | modifier le code]

En 1805, il s'illustre lors de la bataille de Reifling (Autriche) où il fait prisonnier un bataillon entier d'Autrichiens (450 soldats et 19 officiers). Il est nommé premier aide de camp de Marmont, lors de la Campagne de Dalmatie, et participe à la victoire française lors de la bataille de Castel-Nuovo en 1807, qui assure les possessions françaises avant la création des provinces Illyriennes. Le 3 mars 1808, ayant fortement impressionné l'Empereur lors de leur première rencontre, Claude Testot-Ferry est nommé par Napoléon Ier personnellement chef d'escadron, et part avec le 13e cuirassiers pour la campagne d'Espagne où il retrouve le général Auguste François-Marie de Colbert-Chabanais peu avant sa mort et s'illustre lors du célèbre siège de Saragosse.

En 1811, il est appelé par Napoléon Ier au régiment des dragons de la Garde impériale, les dragons de l'Impératrice, avec le grade de major. En 1813, il commande le 3e escadron de la Vieille Garde à la bataille de Leipzig, puis le 2e escadron lors de la bataille de Hanau où il reçoit 22 coups de sabre et de lance avant d'être miraculeusement secouru puis soigné à l'arrière. Il ressort de cette campagne colonel, puis colonel-major, et prend le commandement du 1er régiment des éclaireurs de la Garde impériale, avec lequel il fait toute la campagne de France en 1814. Titré Baron sur le champ de bataille de Craonne par l’Empereur, il est fait prisonnier à peine deux semaines plus tard par les cosaques lors de la bataille d'Arcis-sur-Aube. Il parvient à s'évader et rejoint son régiment à Sens. Pendant les Cent-Jours, le colonel Testot-Ferry est nommé à nouveau premier aide de camp du maréchal Marmont et en mars 1815 escorte jusqu'à la frontière le roi Louis XVIII exilé à Gand.

Restauration[modifier | modifier le code]

Suivant les traces de Marmont, en 1817 il participe à l'organisation de la Garde royale et est nommé par le roi, colonel au Corps royal d'État-major. En 1826, sous Charles X, il part à la retraite avec le grade de maréchal de camp (équivalent d'alors de général de division). Rejetant les intrigues politiques, le général baron Testot-Ferry s'est distingué sur les champs de bataille : gravement blessé à de nombreuses reprises, il est plusieurs fois remarqué par l'Empereur. Mais par-dessus tout, il est fidèle à tous ses serments, sous tous les régimes d'une des périodes les plus troubles de notre histoire. Un preux dont la devise était : « il vaut mieux mériter sans obtenir, qu'obtenir sans mériter ».

Faits d'armes[modifier | modifier le code]

La bataille de Craonne reste comme un des plus grands faits d'armes de Testot-Ferry. En effet, le régiment qu'il commandait était chargé d'enlever les plateaux que couronnaient les batteries russes. Mais la cavalerie tout entière se retrouva mise en déroute par l'infanterie russe. Sauvant la situation, le colonel Testot-Ferry réorganisa ses troupes et chargea à nouveau sous les yeux du maréchal Ney, et ce fut sous les yeux de l'Empereur qu'il enleva les batteries russes. Napoléon Ier lui conféra le soir même le titre de baron sur le champ de bataille.

Titres et décorations[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

  • Le 16 septembre 2007, une plaque commémorative a été apposée sur sa maison natale à Arnay-le-Duc lors d'une cérémonie coprésidée par le maire de la ville et Alain Pigeard, grand écrivain de l'Empire et président du Souvenir napoléonien de Bourgogne.

Souvenirs[modifier | modifier le code]

Le général baron Testot-Ferry est un des deux seuls officiers impériaux à avoir été pris en photo. En effet, vers la fin de sa vie à Châtillon-sur-Seine, le procédé inventé par Daguerre en 1835 est au point. Il existe donc un daguerréotype de Claude Testot-Ferry à l'âge de 70 ans environ.

Le dolman porté par Claude Testot-Ferry, alors colonel-major du 1er régiment des éclaireurs de la Garde impériale est conservé au musée de l'Armée au château de l'Empéri à Salon-de-Provence, dans la célèbre collection Raoul & Jean Brunon.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Le roi Louis XVIII accorda au général les armoiries anciennes des Ferry en y ajoutant en chef une tête casquée accostée des deux étoiles primitives, et une épée dans la dextre du lion en pointe, pour indiquer que celui qu'on honorait ainsi avait tenu haut et ferme le glaive des batailles. La description héraldique est donc la suivante :
D'azur à la fasce d'or accompagnée en chef d'une tête de profil casquée d'or accostée de deux étoiles d'argent et en pointe d'un lion passant d'or, armé et lampassé de gueules tenant dans sa patte dextre une épée d'argent. La devise de la famille est : In honore et virtute ferri.

Louis XVIII confirme également le titre de baron héréditaire, porté par l'ensemble des descendants mâles de la branche aînée. Titre héréditaire qui sera à nouveau confirmé par lettres patentes par Napoléon III. La famille est inscrite à l'Association d'entraide de la noblesse française (ANF) depuis 1951, et y est toujours représentée aujourd'hui.

(Armes du colonel baron Testot-Ferry devenues armes familiales)

Sa descendance[modifier | modifier le code]

Les descendants du baron Testot-Ferry appartiennent à la noblesse d'Empire.

Le général baron Claude Testot-Ferry eut 8 enfants : 4 de son premier mariage et 4 de son second mariage à la suite du décès de sa première femme.

Parmi ces très nombreux enfants, deux hommes donnent descendance : Gustave Testot-Ferry (dont le prénom est l'anagramme d'Auguste en hommage à Auguste François-Marie de Colbert-Chabanais, l'ami du général) qui engendra la branche aînée, et Henry Testot-Ferry, qui engendra la branche cadette. Il existe de nos jours 20 hommes descendants directs du général. L'actuel baron Testot-Ferry est Philippe, 6ème Baron.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Tulard, « Testot-Ferry (Claude, baron), 1773-1856, colonel », dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Fayard, (1re éd. 1987), 1866 p. (ISBN 2-213-02286-0), p. 1633.

Biographies[modifier | modifier le code]

  • Alexandre Mignard, Biographie du général baron Testot-Ferry, 1859.
  • Olivier Glatard, Le général baron Testot-Ferry, figure marquante de la cavalerie napoléonienne, 2004.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annales de la ville d'Arnay-Le-Duc en Bourgogne, Paul-César Lavirotte, 1837.
  • Histoire de la Garde Impériale, Émile Marco de Saint-Hilaire, 1847.
  • Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse de 1792 à 1841, Auguste Frédéric Louis Viesse de Marmont, 1857.
  • La défection de Marmont en 1814, Rapetti, 1858.
  • Napoléon Ier et la Garde Impériale, Eugène Fieffé & dessins de Auguste Raffet, 1859.
  • Galerie Bourguignonne, Ch. Muteau, 1860.
  • Traditions et souvenirs ou Mémoires touchant le temps et la vie du général Auguste Colbert, N.-J. de Colbert-Chabanais, 1866.
  • Art de la guerre déduit de l'étude technique des campagnes (campagne de 1805), H. Bernard, 1873.
  • Les grands cavaliers du Premier Empire, Général Charles-Antoine Thoumas, 1890.
  • Historique du 4e régiment de dragons, H. Charles-Lavauzelle, 1894.
  • La vieille Garde Impériale, Collectif et dessins de JOB, 1901.
  • Cavaliers de Napoléon, Frédéric Masson, 1903.
  • Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration 1814-1830, Vicomte A. Révérend, 1906.
  • Le prisonnier de guerre dans la guerre continentale, Armand du Payrat, 1910.
  • Napoléon Ier et la Garde Impériale, Commandant Henri Lachouque, 1956.
  • Le Maréchal Marmont, duc de Raguse, 1774-1852, Pierre Saint-Marc, 1957.
  • Garde Impériale, les Eclaireurs, Raoul & Jean Brunon, 1961.
  • La grande armée de 1812, Carle Vernet, 1966.
  • Le Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Robert Christophe, 1968.
  • Dictionnaire Napoléon, Jean Tulard, 1987.
  • Napoléon Ier et la Campagne de France, Jean Tranié et Juan-Carlos Carmigniani, 1989.
  • Dictionnaire des Colonels de Napoléon, Bernard Quintin, 1996.
  • Marmont, Maréchal d'Empire 1774-1852, Lucien Floriet, 1996.
  • Napoleon's elite cavalry, Edward Ryan & dessins de Lucien Rousselot, 1999.
  • Napoléon et la Noblesse d'Empire, Jean Tulard, 2003.
  • Napoléon en 1814, Patrice Romary, 2003.
  • Le général baron Testot-Ferry, 1773-1856 : figures marquantes de la cavalerie napoléonienne, Olivier Glatard, 2004.
  • Le Guide Napoléon, Alain Chappet, Roger Martin, Alain Pigeard, 2005.
  • Les aides de camp de Napoléon et des maréchaux, Vincent Rolin, 2005.
  • La Garde impériale, Alain Pigeard, 2006.
  • Napoleon's Scouts of the Imperial Guard, Ronald Pawly & dessins de Patrice Courcelle, 2006.
  • Des bourguignons autour de Napoléon, Jean-Pierre Tarin, 2009.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]