Catharinus Dulcis

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Catharinus Dulcis
Biographie
Naissance
Décès
Activités

Catharinus Dulcis (Cruseilles, - ) est un écrivain français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en 1540, à Cruseilles en Savoie, il fit ses études au collège d’Annecy, et les acheva à Strasbourg avec une telle distinction, qu’il fut fait gouverneur du jeune comte Ernest d’Ortembourg, fit avec lui le voyage d’Allemagne, fut ensuite attaché à la cour des princes de Bade, de Wurtemberg et de l’électeur palatin, en la compagnie desquels il fit plusieurs autres voyages. Leurs courses les menèrent jusqu’à Constantinople. Revenant par mer et visitant les îles de l’Archipel, il fut pris près de l’île Samos, par une galère turque, et resta quelques semaines dans les fers. Racheté bientôt par les soins de Cantinier, envoyé français auprès de la Porte, il continua de se livrer à son ardeur pour les voyages lointains, demeura quelques mois dans l’île de Crète, visita l’Égypte, la Palestine, la Syrie, et demeura treize mois dans l’île de Chypre, où il fut en grande faveur auprès du connétable Ant. d’Avila, qui l’employa à traduire en italien les anciens privilèges accordés aux principales familles grecques, aux Paléologues, aux Giustiniani, et que personne n’entendait plus, étant écrits en vieux français. Voyant l’île sur le point d’être attaquée par les Turcs, Dulcis revint à Venise, et de là à Vienne. Mais son humeur inquiète le remit bientôt en route : il parcourut la Hongrie, fut complètement dépouillé par des brigands dans la Moravie, passa en Silésie et en Pologne, trouvant partout d’anciennes connaissances. Voulant passer en Suède, il fit naufrage, et se contenta de parcourir la Poméranie, le Mecklembourg, le Holstein et le Danemark, d’où il revint en France. À la recommandation de Pierre de La Ramée et de Pierre Pithou, il fut fait gouverneur de quelques jeunes seigneurs en Poitou, et les accompagna dans la suite aux universités de Marbourg, de Leipzig et de Wittemberg. À la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy, confia ses élèves à des personnes sûres, et brava tous les dangers pour aller à Paris ; en Angleterre et à la Rochelle, donner de leurs nouvelles à leurs parents. Quelque temps après, l’aîné de ces jeunes gens ayant accompagné le duc d’Anjou (Henri III), lorsqu’il alla prendre possession du Royaume de Pologne, Dulcis fit avec les autres divers voyages en Suisse et en Angleterre, en Flandre, en France et en Italie. Échappé avec peine aux brigands qui infestaient la côte de Gênes, il ramena enfin ses élèves à la Rochelle, où leurs parents, gênés apparemment eux-mêmes, ne récompensèrent ses soins que par des louanges et des promesses. Dulcis prit alors le parti des armes, suivit quelque temps la cour du roi de Navarre, fut encore chargé de l’éducation de quelques jeunes soigneurs protestants ; et obligé enfin de sortir de France comme huguenot, il revînt dans sa patrie, où il épousa Gasparde de Chissé. La guerre s’étant allumée en Savoie, Cruseille fut mise au pillage : échappé presque nu, Dulcis s’enfuit à Nuremberg, accompagna de là quelques jeunes gentilshommes en Hongrie, y donna des leçons de langues française et italienne, passa quelque temps à Prague, et vint enfin à Wittemberg, comme professeur des mêmes langues. Il n’y demeura pas longtemps, fit encore un voyage en Angleterre et en Écosse, en Flandre, en Moravie et en Allemagne, presque toujours à la suite de quelques princes. Ce ne fut qu’en 1603 qu’il parut se fixer à Cassel, comme professeur de langues étrangères, car il parlait presque toutes celles de l’Europe. Il employa son loisir à composer des comédies, des dialogues et différentes traductions. Il vivait encore en 1605, et alla cette année enseigner les langues à Marbourg, son inconstance ne lui permettant pas de séjourner trop longtemps dans un même lieu.

Œuvres[modifier | modifier le code]

De tous ses ouvrages, nous citerons seulement :

  • Institutiones linguæ italicæ, in-8°, Wittemberg, 1593, Tubingen, 1600 ; Cologne, 1670 ;
  • Schola italica, in-8°, Francfort, 1605, 1616 ; Cologne, 1631, 1643. On peut voir son portrait et la relation de ses aventures dans Paul Freher, Theatrum eruditorum, pages 1498 et suivantes.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]