Avenue Ruysdaël

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8e arrt
Avenue Ruysdaël
Voir la photo.
Porche d'entrée de l'avenue Ruysdaël.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 8e
Quartier Quartier de l'Europe
Début Place de Rio-de-Janeiro
Fin Parc Monceau
Historique
Création 1867
Dénomination 1868
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue Ruysdaël
Géolocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Avenue Ruysdaël
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L’avenue Ruysdaël est une voie du 8e arrondissement de Paris. Elle commence place de Rio-de-Janeiro, à l'intersection de la rue de Monceau, de la rue de Lisbonne et de l'avenue de Messine et se termine au parc Monceau.

Histoire

L'avenue Ruysdaël a commencé d'être ouverte en 1867 et a reçu sa dénomination en 1868 en l'honneur du célèbre peintre hollandais Jacob van Ruisdael.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

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  • no 3 : Hôtel Dreyfus : hôtel acquis en 1874 par l'homme d'affaires Auguste Dreyfus (1827-1897), et qui a été après lui la résidence de sa veuve, Luisa González Orbegoso (1847-1924), marquise de Villahermosa[1]. Ancien petit commerçant en « objets, produits et denrées de luxe » au Pérou devenu un industriel richissime, Dreyfus y accumula d’extraordinaires collections d’œuvres d’art dont il fit dresser l’inventaire détaillé une dizaine d’années plus tard, qui mentionne des tableaux de maîtres anciens (Velasquez, Zurbaran, Murillo, Goya, Rubens, Ruysdael, Le Lorrain) et modernes (Courbet, Corot ou Meissonier), des tapisseries flamandes du XVIe siècle, des broderies au petit point du XVIe siècle espagnol, des tapisseries des Gobelins et de Beauvais, une collection de tabatières, bonbonnières, châtelaines et montres du XVIIIe siècle, des pièces d’orfèvrerie, des vases japonais ou chinois en bronze, des ivoires, jades, laques de Chine, des antiquités péruviennes, des porcelaines et faïences, des armes anciennes, etc. Au deuxième étage, se trouvait à côté de la bibliothèque le « petit cabinet des étoffes » où étaient conservées 335 pièces de tissus précieux estimés 8 000 francs : robes de Chine ou du règne de Louis XV, coussins en broderie persane de soie, coussins de gondole vénitien du XVIIIe siècle, morceaux de soie en lés d’époque Louis XV ou Louis XVI, broderie d’or, étoles et chasubles, chapes en damas ou en satin, passementerie et dentelles… Les onze coffres en bois qui contenaient un service en vermeil de la maison Odiot de 500 pièces dont 98 plats, les onze placards de l’office où se trouvaient les services de porcelaine et de cristal, ainsi que les vingt placards de la lingerie témoignaient également de l’opulence de la maison...qui marqua de même la « maison de campagne » de Pontchartrain, domaine acquis par Dreyfus en 1888 et que ses héritiers conservèrent jusqu'en 1932.

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  • no 4 : Hôtel Menier : Hôtel particulier construit en 1875 pour M. Lecomte par l'architecte Jules Pellechet. En 1878, Gaston Menier achète l’hôtel à l'industriel originaire de Mulhouse Georges Michel dit Jules Koechlin (1816-1882) (V. Famille Koechlin) et fait exécuter des travaux de décoration intérieure, en particulier les belles mosaïques de l’escalier, qui portent la date de 1879, et qui sont classées. Il en prend possession en 1880, l’année de son mariage. En 1885, il fait construire par l'architecte Henri Parent les communs qui se trouvent dans la cour située derrière le bâtiment principal (les anciennes écuries ont conservé les anneaux où l’on attachait les chevaux ; l’emplacement où se trouve la collection Bouvet devait servir de remise pour les voitures). Au-dessus de ces communs se trouve l’étage construit en encorbellement et reposant sur un système d’arcs entrecroisés. Il est éclairé par de curieuses fenêtres mauresques dans le style de celles de l’hôtel d'Henri Menier rue Alfred-de-Vigny. Cet étage était occupé par une « salle mauresque » destinée aux réceptions et aux représentations théâtrales. Gaston Menier rapporte : « comme je manquais de place, j’avais fait construire des écuries souterraines desservies par une rampe en pente douce. Les voitures occupaient le rez-de-chaussée et au-dessus j’avais aménagé un grand salon de style mauresque qui a servi souvent de lieu de réunions pour les fêtes musicales, des bals et pour y jouer la comédie. C’est là en effet où nous avons joué des opérettes, notamment Orphée aux Enfers, La Fille de Mme Angot, Fleur-de-Thé, etc., dans le cadre restreint qui s’adaptait beaucoup mieux à ces œuvres charmantes que ces grands théâtres eux-mêmes dans lesquels ces pièces avaient été reprises. Ma femme, avec sa voix charmante, était "la prima donna" de la troupe qui également en faisaient partie nos amis : Georges Godillot et sa femme qu’on appelait "la Princesse" depuis que Dumas fils avait fait jouer sa jolie pièce La Princesse Georges, Elisa Raffard qu’on appelait "la Baronne" en souvenir d’un rôle d’une opérette de Delibes L’Omelette à la folle Embûche (sic), Marie Favier, Marie Lecomte, Marguerite Godillot étaient aussi de la troupe avec leurs maris et d’autres amis tels que René Cogniet et René Pépin-le-Haleur, pendant que Maurice Lecomte exécutait brillamment du violon. Notre théâtre comportait même un municipal, Albert Menier, et un pompier, qui est devenu célèbre, le peintre Forain. À la fin du premier acte de Orphée aux Enfers, mon fils Georges qui avait à l’époque 8 ans, était monté au premier étage avec son poney "Vulcain" ferré spécialement avec du caoutchouc ; il représentait ainsi la charge contre l’attroupement formé par le chansonnier Ange Pitou. [...] En 1892, j’ai eu le grand malheur de perdre ma femme, à la suite de la naissance de mon fils Jacques. [...] Je suis resté atterré et d’une telle façon que je n’ai même pas pu suivre son enterrement, conduit par mes frères Henri et Albert. Cette disparition a été pour moi une douleur très grande ; le petit Jacques ne se ressentait de rien et dès que cela fut possible je l’emmenai à Rentilly où je m’installais pendant toute l’année. Ce terrible malheur fut pour moi une épreuve excessivement dure et je n’ai pas perdu le souvenir de son amertume. Mon fils Georges qui avait 12 ans continuait à se développer à Rentilly où s’écoulèrent les premières années de mon fils Jacques. Ma belle-sœur Elisa était venue, avec son mari, son fils Maurice, sa fille Elène, s’installer à Rentilly et pendant 10 ans y ont habité, ainsi que le deuxième étage de l’hôtel de la rue de Monceau que j’avais acheté parce que j’avais un souvenir trop cruel de celui de l’avenue Ruydaël. »[2] Gaston Menier avait également fait installer dans la salle à manger de son hôtel, en 1887, un célèbre petit train électrique de table qui apportait les plats devant chaque convive[3]. Hôtel de M. P. Lozouet en 1910[1]. Depuis 1953, l'hôtel abrite le Conseil national de l'ordre des pharmaciens.

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Notes et références

  1. a b et c Rochegude, Op. cit., p. 54.
  2. cité in : Henri Bonnemain Les Menier au Parc Monceau (consulté le 11 mars 2009).
  3. décrit dans le magazine La Nature, 29 octobre 1887, p. 344-346.

Sources

  • Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910.