Alexandre de Lameth

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Alexandre-Théodore-Victor
comte de Lameth
Alexandre de Lameth

Naissance
Paris
Décès (à 69 ans)
Paris
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade lieutenant général
Années de service 17771816
Distinctions baron de l'Empire
Officier de la Légion d'honneur
Autres fonctions Député de la noblesse
préfet
maître des requêtes au Conseil d'État
Famille Charles-Malo de Lameth
Théodore de Lameth (frères)

Alexandre-Théodore-Victor, comte de Lameth est un militaire et homme politique français, né le à Paris où il est mort le . Il est le frère de Charles-Malo et Théodore de Lameth.

Avant la Révolution

Jeune noble, il entre en 1777 dans le corps des gardes du corps du roi. Sous-lieutenant au Royal-Champagne le 30 juillet 1778, capitaine au Royal-Cavalerie le 6 novembre 1779, aide maréchal général des logis en 1782, il participe à la Guerre d'indépendance des États-Unis où il sert comme colonel dans l'armée de Jean-Baptiste-Donatien de Vimeur de Rochambeau. De sa participation à cette guerre, Alexandre Théodore Victor de Lameth rapporte des idées de liberté qui lui apparaissent naturellement incompatibles avec les institutions séculaires de la monarchie française.

De retour en France en mars 1785, il est fait colonel de cavalerie au 2e Royal-Lorraine, poste qu'il occupait aux premiers événements de 1789.

Sous la Révolution

Lameth à l'époque de la Révolution française.

Député de la noblesse de Péronne (Somme) aux États généraux de 1789, il se rallie au tiers état et, avec ses deux frères, se met à saper avec ardeur les bases de l'Ancien Régime.

Il est l'un des promoteurs de l'abolition des privilèges dans la nuit du , privilèges, dont il était détenteur et qu'il s'empressa à se démettre. Il se signala également par son ardeur à réclamer l'abolition de ceux du clergé et la réquisition des biens ecclésiastiques pour le paiement des créanciers de l'État. Plus tard, il s'oppose au veto absolu du roi, il propose la nationalisation des biens du clergé et la suppression des parlements.

Le 15 mai 1790, il demande que le droit de déclarer la guerre soit accordé à l'Assemblée législative et non à Louis XVI, exige la liberté totale de la presse, dénonce les agissement de Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau et ses liens avec la Cour. Il présenta et fit adopter un plan de réorganisation militaire écartant tout autre titre à l'avancement que le mérite et l'ancienneté. À l'assemblée nationale, il fut nommé rapporteur de la commission pour les lois concernant le statut des Îles d'Amérique. D'abord membre de la Société des Amis des Noirs favorable à l'émancipation des noirs et aux droits des hommes de couleur libres. il rompt et se rapproche en 1790 du Club Massiac, qui était le syndicat des planteurs, des armateurs et des négociants esclavagistes avec les Îles. En mai 1791 à l'assemblée constituante après l'annonce de l'assassinat d'Ogé à Saint-Domingue, il prend fait et cause au côté de Barnave pour les assemblées coloniales blanches contre les droits des mulâtres, ternissant ainsi son crédit auprès de nombreux patriotes. De fait, l'assemblée constituante qui prétendait solennellement avoir émancipé le servage qui n'existait plus depuis longtemps, conserva l'esclavage partout où il existait et révoqua le 24 septembre 1791 les droits accordés le 15 mai à une partie des hommes de couleur.

Le 20 novembre 1790, il fut élu président par ses collègues. Il fut un des membres les plus influents du club des Jacobins, avec Barnave et Duport, mais ne put résister à la montée en puissance de Robespierre.

Lameth présidant une séance du club des Jacobins en janvier ou février 1791.

Mais, quand il voit le vieil édifice prêt à s'effondrer après Varennes, il prend peur et veut retourner en arrière. Il est trop tard. Lors de la déclaration de guerre à l'Autriche le 20 avril 1792, il est nommé maréchal de camp le 7 mai 1792 à l'armée du Nord commandée par Luckner. Le 10 août 1792, il passe à l'ennemi avec Joseph-Gilbert Motier, marquis de La Fayette. Il est fait prisonnier avec lui et enfermé dans les mêmes prisons.

Au même moment, il est décrété d'accusation (13 août 1792) suite à la découverte, dans l'armoire de fer, d'un mémoire écrit de sa main en faveur des émigrés et des prêtres réfractaires. Jules Michelet, in Histoire de la Révolution Française va jusqu'à écrire qu'il reprit la correspondance secrète de Mirabeau -que Lameth avait pourtant contribué à destituer- avec le roi.

Il est délivré au bout de trois ans, à la suite de démarches de sa mère, sœur du maréchal de Broglie et se retire en Angleterre.

Il se lia à Londres avec les principaux membres du parti whig, Fox, Gray, etc. ; mais déclaré indésirable par William Pitt, il quitte Londres pour rejoindre à Hambourg son frère Charles. Il rentre en France en 1796, mais émigre de nouveau après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797). Il attendra l'avénement du Consulat pour retrouver sa patrie.

Sous le Consulat et le Premier Empire

Après son retour définitif en 1800, il devient préfet, successivement des Basses-Alpes (23 germinal an X) et du Rhin-et-Moselle : 12 pluviose an XIII), de la Roer (3 mai 1806) et du (12 février 1809).

Outre le titre de baron de l'Empire qu'il reçoit le 14 février 1810, il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur (an XII), puis, le 16 juillet 1811, Officier de la Légion d'honneur et maître des requêtes au Conseil d'État.

Dans les Basses-Alpes, il installe l’évêque dans ses fonctions et remet en état et augmente le réseau routier. Il crée à Digne une promenade ombragée entre le pré de Foire et les rives de la Bléone, plante des platanes sur le boulevard Gassendi. Il est très populaire dans ce département[1].

Partisan de la déchéance de Napoléon Ier, il est promu, à la première Restauration, lieutenant général le 31 décembre 1814 et nommé préfet de la Somme.

Toutefois, au retour de l'île d'Elbe, il prit parti pour son ancien bienfaiteur, et accepta de lui un siège à la Chambre des pairs des Cent-Jours : il y prit la parole pour repousser les mesures de rigueur adoptées par la Chambre des représentants contre les royalistes

Sous la Restauration

Sous la Restauration, Louis XVIII de France lui fait triste mine.

Le 2 juillet 1816, il demanda sa retraite comme préfet, ce qui lui fut refusé. Le 16 octobre suivant, le ministre de la Guerre lui octroya une pension militaire de 4 000 francs pour ses quarante ans de service.

Déchu de sa pairie, il fut élu, avec 1 081 voix, député de la Seine-Inférieure le 24 avril 1820 (1 853 votants et 4 080 inscrits) contre 678 voix à Ribard, en remplacement de M. Lambrechts qui avait opté pour le Bas-Rhin. Il siégea jusqu'en 1824, sur les bancs de la gauche, et prit une part active aux discussions importantes, combattant sans relâche le ministère Villèle dont la politique lui semblait tendre à la violation de la Charte de 1814 et au renversement de la monarchie constitutionnelle.

Non réélu en 1824, il rentra à la Chambre le 17 novembre 1827 comme député du 1er arrondissement de Seine-et-Oise (Pontoise), élu par 177 voix sur 261 votants et 290 inscrits, contre 62 à M. Goury-d'Arsy. Il reprit sa place à gauche et défendit avec talent les idées libérales.

Il fit partie des créateurs du comité philhellène de Paris.

Après sa mort, survenue en mars 1829, son frère, Charles Malo de Lameth, lui succéda comme député.

Il est enterré dans la 28e division du cimetière du Père-Lachaise[2].

Sources

Article connexe

Familles subsistantes de la noblesse française

Notes et références

  1. « L’Installation de l’administration préfectorale », in Chroniques de Haute-Provence Les préfets dans l’histoire de Haute-Provence depuis 1800, Autour d’une exposition réalisée par les Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, ((no)340, 2000), p. 12, disponible en ligne alpes-de-haute-provence.pref.gouv.fr
  2. Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne)

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