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Walther von Brauchitsch

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Walther von Brauchitsch
Walther von Brauchitsch
En uniforme de Generaloberst ().

Nom de naissance Walther Heinrich Alfred Hermann von Brauchitsch
Naissance
Berlin, Empire allemand
Décès (à 67 ans)
Hambourg, Allemagne occupée
Origine Allemand
Allégeance Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau de la république de Weimar République de Weimar
Drapeau de l'Allemagne nazie Troisième Reich
Grade Generalfeldmarschall
Années de service 1900 –
Commandement Armée de terre
Conflits Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Famille Oncle de Manfred von Brauchitsch
Signature de Walther von Brauchitsch

Walther von Brauchitsch, né le à Berlin et mort le à Hambourg, est un militaire allemand, Generalfeldmarschall du Troisième Reich.

Il est commandant en chef de l'armée de terre allemande (Heer) de 1938 à 1941, notamment au cours des deux premières années de la Seconde Guerre mondiale. Il est révoqué en , à la suite de l’échec des troupes allemandes devant Moscou.

Un an et demi plus tôt, le , après le succès de la bataille de France, il avait fait partie du groupe des douze officiers généraux promus par Hitler au grade, jusqu'alors réservé à de rares militaires, de Generalfeldmarschall.

Origines et études

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Brauchitsch est né à Berlin le en tant que sixième enfant de Bernhard von Brauchitsch (de), général de cavalerie, et de sa femme Charlotte Bertha von Gordon (de)[1]. Il est l'oncle au troisième degré du pilote de course Manfred von Brauchitsch et, en tant que beau-frère de Hans von Haeften, il est également l'oncle des résistants Hans Bernd von Haeften et Werner von Haeften. La famille Brauchitsch avait une longue tradition du service militaire, et comme ses ancêtres, Brauchitsch a été élevé dans la tradition du corps des officiers prussiens[2]. Sa famille s'est déplacée dans les cercles sociaux principaux de la haute société de Berlin, et son nom de famille ainsi que le rang militaire de son père l'ont mis sur un pied d'égalité avec n'importe quel officier ou fonctionnaire[3]. Dans son adolescence, Brauchitsch s'était intéressé à la politique, et était fasciné par l'art[3]. Pour l'aider à poursuivre ces intérêts, son père l'inscrit au lycée français de Berlin, plutôt que dans une académie militaire[3].

Débuts militaires

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En mars 1900, il est incorporé comme lieutenant dans le 3e régiment de grenadiers de la Garde de Charlottenbourg et passe l'année suivante au 3e régiment d'artillerie de campagne de la Garde. Du 10 février 1903 au 31 mai 1903, il suit le 2e cours de l'école de tir d'artillerie de campagne et d'artillerie à pied. Du 1er au 13 mai 1905, il est affecté à la fabrique de fusils de Spandau.

Première Guerre mondiale

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Au début de la Première Guerre mondiale, en , Brauchitsch a atteint le grade de capitaine et a été nommé officier d'état-major du 16e corps d'armée stationné près de Metz[2]. Pendant la Première Guerre mondiale, il a servi avec la 34e division d'infanterie et le corps de réserve de la Garde[4]. En 1916, il participe à la bataille de Verdun[5]. Dans les deux années restantes du conflit, Brauchitsch a participé à la troisième bataille de l'Aisne, la bataille d'Armentières et l'offensive du Printemps. Brauchitsch reçut la 1re classe de la Croix de fer et l'Ordre de la maison de Hohenzollern, et termina la guerre avec le grade de major[6].

République de Weimar

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Allemagne nazie

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Lorsque Hitler prend le pouvoir (« Machtergreifung ») et accroît celui de l'armée, Brauchitsch est nommé chef du district militaire de la province de Prusse-Orientale. En 1937, il devient commandant du 4e groupe d'armées[réf. nécessaire]. Même s'il est opposé au national-socialisme, il devient en grande partie dépendant de Hitler après lui avoir emprunté 80 000 Reichmarks afin de pouvoir divorcer et se remarier[réf. souhaitée]. En 1938, il succède au général Werner von Fritsch en tant que commandant en chef de l'Armée de terre (la Heer), après que celui-ci a dû démissionner à la suite de fausses accusations d'homosexualité, dans le cadre de l’Affaire Blomberg-Fritsch.

Brauchitsch est contrarié par la montée en puissance des SS, il craint que cette organisation ne tente de remplacer l'Armée allemande régulière, la Wehrmacht. Il a des différends avec Erich Koch, le Gauleiter de la Prusse-Orientale et Hitler doit s'interposer.

Tout comme le général Beck, il s'oppose à l'annexion de l'Autriche en et à celle de la Tchécoslovaquie en , mais il ne s'oppose pas aux plans militaires de Hitler et ne fait rien lorsque Beck lui demande de convaincre l'état-major entier de démissionner si Hitler poursuit son plan d'invasion de la Tchécoslovaquie.

En , un groupe d'officiers ourdit un complot contre Hitler et essaie à plusieurs reprises de convaincre Brauchitsch, en sa qualité de commandant en chef de l'Armée de terre, de diriger le coup d'État prévu, mais celui-ci ne leur promet qu'une chose : « Je ne participerai pas, mais je n'empêcherai personne de passer à l'action. » Alors que le projet de coup d'État n'a pas de suite, Brauchitsch ignore les demandes d'aide de Beck et des autres conspirateurs qui voudraient utiliser l'armée pour renverser Hitler avant que l'Allemagne soit plongée dans la guerre.

Seconde Guerre mondiale

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Dans la « clairière de Rethondes » de la forêt de Compiègne, de gauche à droite, Ribbentrop, Keitel (de profil), Göring, Hess (au fond de face), Hitler (de profil), Raeder (caché par Hitler) et Brauchitsch (de profil), devant le wagon de l'Armistice, la veille de la signature de l'armistice du .

Le , incité par son second, le chef d'état-major adjoint de l'Armée de terre Franz Halder, par les conspirateurs, et par la plupart des hauts gradés de la Heer qui craignent d'attaquer aussi tôt la France, alors considérée comme la plus grande puissance militaire occidentale, Brauchitsch demande une audience à Hitler pour le convaincre que l'Allemagne ne pourra jamais gagner une guerre prolongée en Europe et le supplie d'abandonner ses plans de conquête. Hitler, furieux, lui adresse des insultes. Halder, présent, est horrifié lorsqu'il aperçoit son supérieur quitter la rencontre « mort de peur ». Hitler rencontre ensuite l'état-major pour déclarer qu'il va écraser l'Ouest en moins d'une année. Il fait également le vœu de « détruire l'esprit de Zossen », une menace qui affole Halder au point d'obliger les conspirateurs à annuler leur deuxième coup d'État planifié.

Le , Brauchitsch adresse une lettre à tous ses généraux dans laquelle il approuve au nom du Lebensraum toutes les mesures draconiennes prises contre la population polonaise et exige que cessent les critiques contre la politique raciale nazie[7].

En 1940, Brauchitsch devient un élément clé dans la guerre-éclair de Hitler contre l'Ouest, en participant aux modifications des plans militaires pour envahir la France.

Brauchitsch fait partie de la promotion des douze Generalfeldmarschall du .

Le , Brauchitsch entérine l'accord conclu le entre Reinhard Heydrich et Eduard Wagner qui autorise la constitution et l'autonomie opérationnelle des Einsatzgruppen sur le théâtre d'opérations de l'Armée de terre[8].

En , Brauchitsch est victime d’une grave crise cardiaque puis, en , soit six mois après le début de la guerre contre l'Union soviétique, il ne parvient pas à s'emparer de Moscou : cela lui vaut l'hostilité de Hitler qui cherche des boucs émissaires[a]. Hitler le relève alors de ses fonctions et se met à occuper en personne le poste de commandant en chef de l’Armée de terre, à compter du [b]. Brauchitsch est transféré à la Führerreserve (la réserve des officiers) où il reste sans affectation jusqu'à la fin de la guerre. Il n'a jamais revu Hitler après son limogeage[9],[10].

Brauchitsch passe les trois dernières années de la guerre dans sa propriété du Schleswig-Holstein[11],[9]. L'une de ses rares interventions publiques est une déclaration condamnant l’attentat du contre Hitler, à propos duquel il dénonce plusieurs de ses anciens collègues officiers. Après le conflit, il s'est excusé de cela auprès de Halder, affirmant qu'il avait été contraint d’agir ainsi pour sauver la vie d’un membre de sa famille[12],[9].

Procès et mort

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Après la guerre, en , Brauchitsch est arrêté dans sa propriété , il est emprisonné au camp 198 en Galles du Sud. Il est notamment accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité[13]. Il meurt en 1948 de pneumonie bronchique dans un hôpital militaire contrôlé par les Britanniques à Hambourg avant d'avoir pu être jugé[13],[12]. Il est enterré au cimetière de Salzgitter, en Basse-Saxe[11].

Vie personnelle et famille

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En 1910, Brauchitsch se marie pour la première fois avec Elizabeth von Karstedt (de), une riche héritière qui possède 120 000 hectares (1 200 kilomètres carrés) de terres dans le Brandebourg. Le couple a deux fils et une fille, dont Bernd von Brauchitsch (en), qui est devenu officier de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale et a servi en tant qu'aide de camp de Göring[14]. Brauchitsch divorce d’Elizabeth en 1938, après 28 ans de mariage, pour refaire sa vie avec une femme avec laquelle il avait eu une liaison dans les années 1920[11].

En effet, en 1925, Brauchitsch avait rencontré Charlotte Rueffer, la fille d’un juge de Silésie. Il avait alors demandé le divorce mais sa femme avait refusé. Charlotte Rueffer s'était mariée peu après avec un directeur de banque appelé Schmidt ; mais ce dernier s'est noyé dans sa baignoire lors d’un voyage à Berlin.

Quand Brauchitsch revient de Prusse-Orientale en 1937, le couple illégitime reprend son idylle. Brauchitsch obtient le divorce et il se remarie aussitôt[15] avec Charlotte.

La famille Brauchitsch comporte quelques noms connus : Adolf von Brauchitsch (en), le frère de Walther, est un général de la république de Weimar ; son neveu Manfred est un célèbre pilote automobile de Grand Prix des années 1930, au volant d’une Flèche d'Argent de Mercedes ; Hans et Werner von Haeften, ayant participé à l'attentat du , sont aussi les neveux de Walther von Brauchitsch[16].

Selon l'historien William E. Hart (en), Brauchitsch a été le seul officier général allemand en mesure de dire à Hitler, en présence d’autres personnes, que les jours pendant lesquels un caporal pouvait se prendre pour Napoléon étaient révolus[17] ; en effet, Hitler se comparait souvent à Napoléon, ce qui irritait nombre de ses généraux[18]. William E. Hart (en) décrit Brauchitsch comme un homme « agile, nerveux, droit, vif et direct en parole et en action. La sévérité de son nez napoléonien et de ses lèvres pincées était compensée par un regard brun très expressif[19] ».

L'historien Helmut Krausnick le décrit comme « un professionnel hors pair qui était imprégné des traditions de sa profession, mais qui manquait de force de caractère pour être en mesure de traiter avec Hitler[12] ». Franz Halder estimait son ancien chef et collègue comme étant « un personnage exceptionnellement vif et cultivé. Il combinait une silhouette de soldat avec une apparence soignée[20] ». A contrario, l’historien Ian Kershaw dépeint Brauchitsch comme un « individu sans caractère, effrayé par Hitler. Il n'était pas homme à diriger une opposition ou une révolte[21] ».

Promotions au cours de sa carrière militaire

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Leutnant
Oberleutnant
Hauptmann
Major
Oberstleutnant
Oberst
Generalmajor
Generalleutnant
General der Artillerie
Generaloberst
Generalfeldmarschall

Décorations

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Dans la fiction

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Notes et références

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  1. Environ quarante officiers de haut rang sont relevés de leur fonction à la suite de leur échec devant Moscou.
  2. Hitler occupe le poste de commandant en chef de la Heer (l’Armée de terre), en plus de celui de commandant en chef de l’Armée (la Wehrmacht) jusqu'à son suicide, soit quelques jours de la fin du conflit.

Références

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  1. Löffler 2001, p. 32.
  2. a et b Hart 1944, p. 103.
  3. a b et c Hart 1944, p. 102.
  4. Helmut Krausnick 2014.
  5. Hart 1944, p. 105.
  6. Thomas et Wegmann 1993, p. 50.
  7. Browning, p. 167.
  8. Husson 2012, p. 290.
  9. a b et c Nicholls 2000, p. 35–36.
  10. Hart 1944, p. 128–129.
  11. a b et c Island Farm 2007.
  12. a b et c Krausnick 1955.
  13. a et b Jewish Virtual Library 2014.
  14. Kirchubel 2013, p. 98.
  15. Hart 1944, p. 115–116.
  16. German Historical Museum 2014.
  17. Hart 1944, p. 111.
  18. Hanley 2007, p. 137–139.
  19. Hart 1944, p. 100.
  20. Deutsch 1968, p. 34.
  21. Eurozine 2014.
  22. Scherzer 2007, p. 240.

Bibliographie

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Liens externes

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