Utilisateur:Leonard Fibonacci/Jude (Évangiles)

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Jude ou Judas (Ἰούδα), appelé aussi Judas Thaddée, est un des quatre « frères » de Jésus dont les noms sont donnés dans le Nouveau Testament et qui sont mentionnés dans de nombreuses autres sources chrétiennes. Il est en général considéré comme l'auteur de l'épître de Jude. Toutefois, le contour du personnage est difficile à tracer, car les différentes traditions ne sont pas d'accord sur l'identité des Jude et Judas des sources chrétiennes. Le problème est encore amplifié par la divergence au sujet des « frères » de Jésus, dont Jude fait partie. Notamment, la tradition catholique estime que ces « frères » sont des cousins germains de Jésus, là où la plupart des Églises orientales voient en fait des demi-frères et où les protestants comme les historiens voient en général des frères de Jésus fils que Marie a eu avec Joseph.

Toutes les traditions s'accordent toutefois sur le fait que Jude est le « frère » de Jésus qui est mentionné — avec trois autres « frères » — dans les évangiles selon Matthieu (Mt 13,55) et selon Marc (Mc 6,3), alors que Jésus est revenu « dans sa patrie ».

Pour le christianisme oriental, après avoir effectué une prédication dans la région Palestine, il s'est rendu « dans le pays Arabe » (probablement la Nabathée), en Syrie, en Mésopotamie et en Arménie. Les traditions orientales l'identifient avec Judas Barsabas qui est chargé, par Jacques le Juste, de porter le décret apostolique à Antioche, comme cela est relaté dans les Actes des Apôtres. Il est très souvent associé à son frère Simon le Zélote. Une partie des églises orientales estiment qu'il s'agit du Judas Thaddée appelé Addai dans de nombreuse sources en syriaque et la la Première apocalypse de Jacques, ce qui est contesté par les églises latines d'Occident, pour qui ce Thaddée est un membre des septante disciples, mais n'est ni l'apôtre Judas Thaddée, ni celui qui est désigné comme « frère » de Jésus et particulier dans les évangiles.

Les traditions divergent sur le lieu de son martyr.

Ses noms et surnoms[modifier | modifier le code]

Les différentes traditions[modifier | modifier le code]

Dans la tradition orthodoxe[modifier | modifier le code]

Pour les orthodoxes, Jude est un des douze apôtres de Jésus, descendant du roi David et de Salomon par « Joseph le fiancé de Marie », dont il est un des fils qu'il a eu avant son mariage avec Marie, avec une autre épouse[1],[2]. Jude est aussi surnommé « Lebbaeus qui est aussi Thaddeus (Thaddée) » (Mt. 10, 3)[1]. Il est aussi appelé Thaddée dans l'évangile attribué à Marc (Mc. 3, 18)[1]. Dans les Actes des Apôtres, il est appelé Barsabas (Ac. 15, 22)[1]. Il est parfois appelé Jude (ou Judas) frère de Jacques, pour marquer son humilité[3]. Il aurait aussi été appelé Lévi[3], ce qui le renvoi avec ses frères à l'appartenance à une famille sacerdotale[4].

Il a effectué sa prédication en Judée, Galilée, Samarie et Idumée, puis par la suite dans le pays Arabe (probablement la Nabathée), en Syrie et en Mésopotamie[1] et l'Arménie[3]. Finalement, il se rendit dans la cité d'Édesse[1]. Là, il finit le travail que n'avait pas achevé son prédécesseur, saint Thaddeus, membre du groupe des soixante-dix[1]. Il existe une tradition, selon laquelle Jude se rendit « en Perse », où il écrivit son épître catholique en Grec[1].

Dans la tradition nestorienne[modifier | modifier le code]

La tradition nestorienne reprend le même type d'information que les orthodoxes. Judas Thaddée y est souvent appelé Addaï, celui-ci aurait d'abord été envoyé par l'apôtre Thomas peu de temps après la « résurrection » de Jésus. C'est de ces apôtres, avec Bar-Tulmai (Barthélemy) et Mar Man l'un des septante disciples que l'Église apostolique assyrienne de l'Orient a reçu l'enseignement de Jésus[5],[6]. Cette église aurait initialement été établie à Édesse au Ier siècle et c'est à partir d'Édesse que la « Bonne nouvelle » (évangile) se serait répandue[5].

La tradition arménienne[modifier | modifier le code]

Monastère de Saint-Thaddée

Thaddée est mentionné dans l'évangile attribué à Marc (Marc 3:18) dans la liste des douze apôtres. Dans le passage parallèle de Matthieu, il est appelé Thaddée ou « Laebbius qui est appelé Thaddée (Matthieu 10:03) » dans certaines versions antiques. Laebbius est une latinisation du mot hébreu « cœur ». Dans certains manuscrits de l'évangile attribué à Luc et des Actes des Apôtres, il est nommé « Judas de Jaccques (Luc 06:16, Actes 01:13) ». Dans l'évangile attribué à jean, il est appelé « Judas pas l'Iscariot (Jean 14:22) ».

La tradition affirme que Thaddée fut envoyé évangéliser l'Arménie par Abgar, vu comme l'oncle du roi d'Arménie Sanatrouk. Les détails varient largement, mais dans toutes les versions, Thaddée convertit Sandoukht, la fille du roi. Dans certaines versions, Sanatrouk se convertit également avant d'apostasier ; selon d'autres, il ne se convertit jamais et fut au contraire hostile au christianisme. Dans tous les cas, il soumit Thaddée et Sandoukht au martyre. L'apôtre Thaddée aurait été exécuté dans la ville de Maku vers 45[7]. D'autres versions font également arriver l'apôtre Barthélemy en Arménie à l'époque de l'exécution de Thaddée, où il connut également le martyre dans les années 60[8]. Quoi qu'il en soit de l'authenticité de ces traditions, le christianisme a probablement été introduit assez tôt en Arménie, étant donné que des persécutions contre les chrétiens sont rapportées pour les années 110, 230 et 287 par Eusèbe de Césarée et Tertullien[9].

Quoique Grégoire l'Illuminateur est crédité du titre « d'Apôtre des Arméniens » pour avoir baptisé Tiridate IV d'Arménie en 301, et convertit les Arméniens, les apôtres Jude et Barthélemy sont traditionnellement considéré comme ayant été les premiers à apporter le christianisme en Arménie, et sont donc vénéré comme les saints patrons de l'Église apostolique arménienne. Le Monastère Saint-Thaddée (dans le nord de l'Iran) est construit à l'endroit supposé du martyr de Jude. Le Monastère Saint-Barthélemy d'Aghbak (dans le sud-est de la Turquie) est construit à l'endroit supposé du martyr de Barthélemy.

La tradition catholique[modifier | modifier le code]

Dans la tradition catholique, les « frères » de Jésus ne sont pas de réels frères, mais des cousins germains de Jésus[10]. Ils ne sont ni des fils de Joseph ni des fils de Marie, mais les fils qu'une demi-sœur de Marie, Marie Jacobé, auraient eu avec un frère — ou un demi frère — de Joseph appelé Clopas[10]. Jude est donc le frère de l'apôtre Simon le Zélote, mais il n'est pas le frère de « Jacques le frère du Seigneur », mais celui de Jacques le Mineur qui est effectivement un fils de Clopas et de Marie Jacobé[10]. Par ailleurs, le fait que Jude soit l'apôtre Jude cité dans les listes de douze apôtres sous le nom de Judas de Jacques ou de Thaddée est contesté.

Pour une partie des exégètes catholiques, Judas de Jacques mentionné dans les évangiles synoptiques ne devrait pas être lu comme Judas [frère] de Jacques, en référence à l'épître de Jude où celui-ci se désigne comme frère de Jacques, mais devrait se lire comme Judas [fils] de Jacques. Pour eux, il n'est pas non plus Thaddée/Addai que Thomas envoie à Édesse, ce Judas Thaddée là serait un membre du groupe des septante disciples et pas un des douze apôtres et donc pas l'apôtre Judas Thaddée et pas non plus le « frère » de Jésus. Une autre partie de la tradition catholique considère que le frère de Jésus appelé Jude est bien l'apôtre Judas Thaddée, en référence notamment à la tradition telle qu'elle est relatée dans la Légende dorée. Il n'est toutefois jamais appelé Addaï.

Problème d'identification[modifier | modifier le code]

Judas le frère de Jacques dans l'épître de Jude est le troisième « frère » de Jésus[11].

C'est celui qui dans les listes d'apôtre des évangiles synoptiques est appelé Thaddaeus (Mc 3, 18), Lebbaeus surnommé Thaddaeus (Mt 10, 3) et Judas [fils] de Jacques (Lc 6, 16 et Ac. 1, 14)[11]. Il note que cet apôtre, placé en onzième position dans ces listes d'apôtre, est toujours suivi d'un autre Judas: Judas Iscariot[11].

Les sources[modifier | modifier le code]

Dans certaines de ses épîtres, Paul de Tarse parlent de « frères du Seigneur » qui ne sont pas Jacques le Juste, mais on ne sait si Jude fait partie de ceux qui sont désignés par cette expression. Dans les évangiles synoptiques, Jude est mentionné en troisième position dans les listes de frères de Jésus. C'est aussi probablement lui qui est appelé de la curieuse formulation: Judas pas l'Iscariot dans l'évangile attribué à Jean. Le fait de savoir s'il est l'apôtre appelé Judas de Jacques ou Thaddée ou Thaddée qui est aussi Laebbius dans les listes de douze apôtres des évangiles fait débat parmi les historiens et diverge selon les traditions des églises latines d'Occident et celles des Églises d'Orient.

Les deux Apocalypses de Jacques du codex V retrouvé à Nag Hammadi établissent un rapport entre un « Theuda » et Jacques le frère de Jésus[12]. Dans la deuxième Apocalypse de Jacques, Theuda — probablement une forme latine de Thaddée — est appelé « du Juste et un de ses parents », c'est-à-dire un des parent de Jacques le Juste[12].

La Première Apocalypse de Jacques est un texte antérieur à la rédaction du premier livre de Contre la Gnose au nom menteur d'Irénée de Lyon (fin du IIe siècle), puisque celui-ci en cite de très larges extraits[13]. Dans ces deux Apocalypses de Jacques, il y a trois personnages principaux, les deux premiers sont Jésus et son frère Jacques, le troisième est appelé Theuda (probablement Thaddée) dans la deuxième Apocalypse et est appelé Addai dans la première[14]. « Il s'agit donc probablement du Addai que les sources tardives d'Édesse et d'Arbèle disent avoir été envoyé par Thomas pour convertir les Syriens[15]. » Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, on peut donc supposer une connexion entre cette apocalypse et la Syrie[15] et notamment Édesse et l'Osrhoène[14]. Dans ce texte, comme dans ceux de l'Évangile selon Thomas et de Évangile selon les Hébreux, Jacques est désigné comme son successeur par Jésus lui-même[16],[14]. C'est aussi Jacques qui est impliqué dans l'enseignement d'Addai/Thaddée, alors que les sources plus tardives mentionnent que c'est Thomas qui l'a envoyé à Édesse[14].

Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[11]. Celui-ci, « va prêcher la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie » lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse[17]. »

Les Constitutions apostoliques nous sont parvenues en syriaque[11]. Leur datation est discutée, certains chercheurs estiment qu'il s'agit d'un document du IIe siècle tandis que d'autres estiment qu'il est plus tardif[11]. Comme les textes pseudo-clémentins, eux aussi attestés en syriaque, les Constitutions apostoliques se réfèrent à Jacques « frère de Jésus selon la chair »[11]. De plus, comme dans les Reconnaissances, il est précisé que Jacques a été nommé « évêque » par le Seigneur lui-même[11].

Les fragments de liste des « douze » et « septante disciples », attribués à Hippolyte de Rome, connaissaient déjà les traditions reliant « Judas appelé Lebbaeus surnommé Thaddaeus » avec l'évangélisation « des Édesseniens et de toute la Mésopotamie » et apportant une lettre à « Augarus » (Abgar)[18]. Eusèbe de Césarée expose cette tradition, qu'il déclare avoir trouvé dans les Archives royales d'Édesse[19]. Citation d'Eusèbe: Après l'ascension etc.[19] Chez Hippolyte, ce Thaddaeus est clairement le même Judas Thaddeus (ou Lebbaeus) qui est aussi surnommé le Zélote[19]. Pour Eisenman, le troisième frère de Jésus est le même que l'apôtre appelé Judas de Jacques ou Thaddaeus ou Lebbaeus surnommé Thaddaeus dans les listes d'apôtres des évangiles ou dans le fragment de Pappias[19] (cité par Eusèbe de Césarée ?).

Pour Jérôme de Stridon Thaddée envoyé au roi Abgar est l'apôtre Thaddée cité dans les listes des douze dans les évangiles[20]. Ce que conteste Bède_le_Vénérable en s'appuyant sur Eusèbe de Césarée qui mentionne seulement son appartenance au « groupe des 70 ». Il en conclut que Thaddée-Addaïe n'est pas l'apôtre Thaddée mentionné dans les évangiles[20].

Judas le Zélote[modifier | modifier le code]

Deux variantes de manuscrits des Constitutions apostoliques indiquent que « Thaddeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le Zélote, prêcha la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse et fut enterré à Beyrouth en Phénicie[21]. » Pour Papias d'Hiérapolis est l'un des quatre frères de Jésus[22].

Jérôme de Stridon écrit dans son Commentaire de l’Épître aux Galates que « l’apôtre Judas, qui n’est pas le traître[23] » a pris le nom de Zélote « en vertu de son zèle insigne[23]. » Dans son texte contre Helvidius, il affirme à nouveau : « Jude Zélote qui est dit Thaddée dans un autre évangile[24]. ». Le Decretum Gelasianum au VIe siècle déclare canonique une épître Iudæ Zelotis apostoli, « de l’apôtre Jude Zelotes ».

Addai[modifier | modifier le code]

Les deux Apocalypses de Jacques du codex V retrouvé à Nag Hammadi établissent un rapport entre un « Theuda » et Jacques le frère de Jésus[12]. Dans la deuxième Apocalypse de Jacques, Theuda — probablement une forme latine de Thaddée — est appelé « du Juste et un de ses parents », c'est-à-dire un des parent de Jacques le Juste[12].

La Première Apocalypse de Jacques est un texte antérieur à la rédaction du premier livre de Contre la Gnose au nom menteur d'Irénée de Lyon (fin du IIe siècle), puisque celui-ci en cite de très larges extraits[25]. Dans ces deux Apocalypses de Jacques, il y a trois personnages principaux, les deux premiers sont Jésus et son frère Jacques, le troisième est appelé Theuda (probablement Thaddée) dans la deuxième Apocalypse et est appelé Addai dans la première[14]. « Il s'agit donc probablement du Addai que les sources tardives d'Édesse et d'Arbèle disent avoir été envoyé par Thomas pour convertir les Syriens[15]. » Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, on peut donc supposer une connexion entre cette apocalypse et la Syrie[15] et notamment Édesse et l'Osrhoène[14]. Dans ce texte, comme dans ceux de l'Évangile selon Thomas et de Évangile selon les Hébreux, Jacques est désigné comme son successeur par Jésus lui-même[16],[14]. C'est aussi Jacques qui est impliqué dans l'enseignement d'Addai/Thaddée, alors que les sources plus tardives mentionnent que c'est Thomas qui l'a envoyé à Édesse[14].

Une chronique appelée la Caverne au Trésor qui date probablement de la fin IIe début du IIIe siècle[26] associe Mar Mari à Addai pour l'évangélisation de l'Adiabène et de Garamée (Beth Garmai) comme on le trouve dans d'autres textes[27].

Frère de Jésus[modifier | modifier le code]

Il y a un débat, essentiellement dans l'exégèse confessionnelle, concernant la nature du lien familial entre les « frères de Jésus » et ce dernier, la tradition catholique en faisant un cousin et la tradition orthodoxe un proche parent, tandis qu'une partie de l'exégèse retient l'acception première du lien fraternel.

La lecture traditionnelle catholique, fondée sur la croyance plus tardive en la virginité perpétuelle de Marie, à la suite de Jérôme de Stridon qui, le premier, argumente contre une « fratrie » au profit de « cousins », est de nos jour remise en cause par l'exégèse contemporaine qui elle, à l'instar de l'exégète catholique John P. Meier, conteste cette acception qui n'apparaît jamais dans la version grecque de l'Ancien Testament[28] dans lequel le terme adelphos marque exclusivement le lien fraternel de sang ou de droit[29].

Jude est parfois identifié à l'apôtre Jude Thaddée, et à l'auteur de Épître de Jude, une des épîtres catholiques du Nouveau Testament, dont l'auteur se dit « Jude, serviteur de Jésus Christ, frère de Jacques » (Ju v 1) (peut-être Jacques le Juste, autre frère de Jésus).

Le lieu de sa mort[modifier | modifier le code]

Les Constitutions apostoliques nous sont parvenues en syriaque[11]. Leur datation est discutée, certains chercheurs estiment qu'il s'agit d'un document du IIe siècle tandis que d'autres estiment qu'il est plus tardif[11]. Comme les textes pseudo-clémentins, eux aussi attestés en syriaque, les Constitutions apostoliques se réfèrent à Jacques « frère de Jésus selon la chair »[11]. De plus, comme dans les Reconnaissances, il est précisé que Jacques a été nommé « évêque » par le Seigneur lui-même[11].

Dans l'une des variantes de ces manuscrits, suit directement sur celle à propos de « Lebbaeus surnommé Thaddaeus » étant également appelé « Judas le Zélote », il est déclaré que Simon le Zélote a été « couronné avec son martyr en Judée sous le règne de Domitien[11]. »

Les descendants de Jude[modifier | modifier le code]

Ses descendants sont cités dans deux passages de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée :

  • HE 3, 19 et 20
« Le même Domitien ordonna de détruire tous les Juifs qui étaient de la race de David : une ancienne tradition raconte que des hérétiques dénoncèrent les descendants de Jude, qui était, selon la chair, frère du Sauveur, comme appartenant à la race de David et parents du Christ lui-même. C'est ce que montre Hégésippe quand il s'exprime en ces termes :
« II y avait encore de la race du Sauveur les petits- fils de Jude qui lui-même était appelé son frère selon la chair : on les dénonça comme descendants de David. l'evocatus les amena à Domitien ; celui-ci craignait la venue du Christ, comme Hérode. L'empereur leur demanda s'ils étaient de la race de David ; ils l'avouèrent ; il s'enquit alors de leurs biens et de leur fortune : ils dirent qu'ils ne possédaient ensemble l'un et l'autre que neuf mille deniers, dont chacun avait la moitié; ils ajoutèrent qu'ils n'avaient pas cette somme en numéraire, mais qu'elle était l'évaluation d'une terre de trente-neuf plèthres, pour laquelle ils payaient l'impôt et qu'ils cultivaient pour vivre.
Puis ils montrèrent leurs mains et, comme preuve qu'ils travaillaient eux-mêmes, ils alléguèrent la rudesse de leurs membres, et les durillons incrustés dans leurs propres mains, indice certain d'un labeur continu. Interrogés sur le Christ et son royaume, sur la nature de sa royauté, sur le lieu et l'époque de son apparition, ils firent cette réponse, que le règne du Christ n'était ni du monde ni de la terre, mais céleste et angélique, qu'il se réaliserait à la fin des temps, quand le Christ venant dans sa gloire jugerait les vivants et les morts et rendrait à chacun selon ses œuvres. Domitien ne vit rien là qui fût contre eux ; il les dédaigna comme des gens simples, les renvoya libres et un édit fit cesser la persécution contre l'Eglise. Une fois délivrés, ils dirigèrent les églises, à la fois comme martyrs et parents du Seigneur, et vécurent après la paix jusqu'au temps de Trajan. »
  • HE 3, 32
« Le même auteur (Hégésippe) nous apprend encore que d'autres descendants de Jude, l'un de ceux qu'on disait frères du Seigneur, vécurent jusqu'au temps du même règne de Trajan, après avoir, sous Domitien, rendu témoignage à la foi chrétienne ainsi que nous l'avons déjà noté. Voici ce que nous raconte cet écrivain :
« Ils vont donc servant de guides à chaque église en qualité de martyrs et de parents du Seigneur. Grâce à la paix profonde dont l'église entière jouissait alors, ils vivent jusqu'à Trajan. » »

Dans la Légende dorée[modifier | modifier le code]

La Légende dorée de Jacques de Voragine donne un état des traditions dans les Églises occidentale au XIIIe siècle. Jude et Simon le Cananéen (Simon le Zélote) sont traités dans la même notice. Ils sont tous deux frères de Jacques le Mineur, fils de Marie Cléophé (Marie fille de Cléophas) et épouse d'Alphée. Jacques de Voragine reprend donc ici le schéma qui découle de la proposition de Jérôme de Stridon, qui a fait des « frères » de Jésus des cousins germains de ce dernier. Ce schéma a été hégémonique dans l'Église latine d'Occident à partir du Ve siècle et n'a commencé à être remis en cause qu'il y a deux siècles, lorsque l'analyse critique du Nouveau testament a débuté.

L'apôtre Thomas envoie « l'apôtre Thaddée qui est aussi appelé Jude » à Abagar (Abgar V), roi d'Édesse, après la crucifixion de Jésus et son ascension. Après qu'Abgar ait reçu le portrait de Jésus, Jude est arrivé à Édesse et « Abagar vit sur son visage un éclat d'une splendeur divine. Il fut tout étonné et effrayé et il adora le Seigneur ». Jude lui répondit « Si tu crois au Fils de Dieu, tu auras tout ce que ton cœur désire. » Ce à quoi Abagar répond: « Je crois vraiment et je tuerais volontiers les juifs, qui ont tués Jésus-Christ, si j'en avais la possibilité et si l'autorité des Romains ne m'en empêchait pas. » Jude guérit alors le roi de sa « lèpre » en lui frottant le visage avec la lettre écrite par Jésus.

Jude a prêché en Mésopotamie et dans le Pont. Simon a d'abord prêché en Égypte. Ensuite, ils vinrent ensemble en « Perse ». Ils prédisent à Baradach, roi de Mésopotamie, qui était en route avec son armée contre les Indiens, que dès le lendemain les émissaires des Indiens arriveront pour faire la paix, alors que les devins du roi prédisaient de grandes guerres et beaucoup de dangers qui menace le peuple. Ils confondent ensuite les magiciens du roi, d'abord en les paralysant, puis après leur avoir rendu leur faculté de mouvement, en les rendant aveugles. Vient alors le tour des orateurs du roi que les deux apôtres vainquent aussi. Ils font encore d'autres miracles et reste un an et trois mois dans ce royaume de « Babylone ». Durant leur séjour, il baptisèrent le roi, les princes et plus de 70 000 personnes sans compter les petits enfants. Les deux apôtres sont ensuite martyrisés dans la villes de Sannir, à l'initiative des magiciens qui continuaient à s'opposer à eux. Le roi fit transporter dans sa ville le corps des deux apôtres et fit construire dans sa ville une église d'une magnificence admirable.

Après avoir raconté cette histoire jusqu'à l'exécution de Jude et Simon à Sinna en « Babylonie », Jacques de Voragine poursuit: « On lit en divers endroits que le bienheureux Simon fut crucifié. » Il précise que selon lui c'est ce que rapporte Isidore, Eusèbe, Bède, sur les Actes des Apôtres et maître Jean Beleth. Il développe ensuite les éléments biographiques qui se rapportent au deuxième évêque de Jérusalem, Siméon de Clopas, suivant ainsi la confusion entre les deux personnages intervenue après la proposition de saint-Jérôme et qui selon Bède le Vénérable aurait été faites la première fois par Isidore de Séville.

Eisenman[modifier | modifier le code]

Pour Robert Eisenman, Judas le frère de Jacques dans l'épître de Jude est le troisième « frère » de Jésus[11]. C'est celui qui dans les listes d'apôtre des évangiles synoptiques est appelé Thaddaeus (Mc 3, 18), Lebbaeus surnommé Thaddaeus (Mt 10, 3) et Judas [fils] de Jacques (Lc 6, 16 et Ac. 1, 14)[11]. Il note que cet apôtre, placé en onzième position dans ces listes d'apôtre, est toujours suivi d'un autre Judas: Judas Iscariot[11].

Le « frère » de Jésus appelé Judas est lié avec Simon le Zélote dans ces listes d'apôtres et dans une notice de l'Epistula Apostolorum, il est appelé Judas Zélote ou Judas le Zélote[11]. [Pour lui le Céphas qui apparaît dans les listes d'apôtres des Epistula Apostolorum ne peut être que Siméon de Clopas ou Simon le Zélote[11] (à examiner)] C'est aussi ainsi qu'est désigné l'auteur de l'épître de Jude dans le Décret de Gélase. Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[11].

La Première Apocalypse de Jacques est un texte antérieur à la rédaction du premier livre de Contre la Gnose au nom menteur d'Irénée de Lyon (fin du IIe siècle), puisque celui-ci en cite de très larges extraits[30]. Dans ces deux Apocalypses de Jacques, il y a trois personnages principaux, les deux premiers sont Jésus et son frère Jacques, le troisième est appelé Theuda (probablement Thaddée) dans la deuxième Apocalypse et est appelé Addai dans la première[14]. « Il s'agit donc probablement du Addai que les sources tardives d'Édesse et d'Arbèle disent avoir été envoyé par Thomas pour convertir les Syriens[15]. » Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, on peut donc supposer une connexion entre cette apocalypse et la Syrie[15] et notamment Édesse et l'Osrhoène[14]. Dans ce texte, comme dans ceux de l'Évangile selon Thomas et de Évangile selon les Hébreux, Jacques est désigné comme son successeur par Jésus lui-même[16],[14]. C'est aussi Jacques qui est impliqué dans l'enseignement d'Addai/Thaddée, alors que les sources plus tardives mentionnent que c'est Thomas qui l'a envoyé à Édesse[14].

Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[11]. Celui-ci, « va prêcher la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie » lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse[17]. »

Les Constitutions apostoliques nous sont parvenues en syriaque[11]. Leur datation est discutée, certains chercheurs estiment qu'il s'agit d'un document du IIe siècle tandis que d'autres estiment qu'il est plus tardif[11]. Comme les textes pseudo-clémentins, eux aussi attestés en syriaque, les Constitutions apostoliques se réfèrent à Jacques « frère de Jésus selon la chair »[11]. De plus, comme dans les Reconnaissances, il est précisé que Jacques a été nommé « évêque » par le Seigneur lui-même[11].

Les fragments de liste des « douze » et « septante disciples », attribués à Hippolyte de Rome, connaissaient déjà les traditions reliant « Judas appelé Lebbaeus surnommé Thaddaeus » avec l'évangélisation « des Édesseniens et de toute la Mésopotamie » et apportant une lettre à « Augarus » (Abgar)[18]. Eusèbe de Césarée expose cette tradition, qu'il déclare avoir trouvé dans les Archives royales d'Édesse[19]. Citation d'Eusèbe: Après l'ascension etc.[19] Chez Hippolyte, ce Thaddaeus est clairement le même Judas Thaddeus (ou Lebbaeus) qui est aussi surnommé le Zélote[19]. Pour Eisenman, le troisième frère de Jésus est le même que l'apôtre appelé Judas de Jacques ou Thaddaeus ou Lebbaeus surnommé Thaddaeus dans les listes d'apôtres des évangiles ou dans le fragment de Pappias[19] (cité par Eusèbe de Césarée ?).

Deux variantes de manuscrits des Constitutions apostoliques indiquent que « Thaddeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le Zélote, prêcha la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse et fut enterré à Beyrouth en Phénicie[21]. » Pour Papias d'Hiérapolis est l'un des quatre frères de Jésus[22].

Simon le Zélote[modifier | modifier le code]

Le « frère » de Jésus appelé Judas est lié avec Simon le Zélote dans ces listes d'apôtres et dans une notice de l'Epistula Apostolorum, il est appelé Judas Zélote ou Judas le Zélote[11]. [Pour lui le Céphas qui apparaît dans les listes d'apôtres des Epistula Apostolorum ne peut être que Siméon de Clopas ou Simon le Zélote[11] (à examiner)] C'est aussi ainsi qu'est désigné l'auteur de l'épître de Jude dans le Décret de Gélase. Dans les Constitutions apostoliques, quand il s'agit de discuter de Lebbaeus surnommé Thaddaeus — la même formulation que dans l'évangile attribué à Matthieu, l'ordre des deux noms étant seulement inversé — deux manuscrits notent qu'il était aussi « appelé Judas le Zélote »[11].

Deux variantes de manuscrits des Constitutions apostoliques indiquent que « Thaddeus, aussi appelé Lebbaeus et surnommé Judas le Zélote, prêcha la Vérité aux Édesséniens et au peule de Mésopotamie lorsque Agbarus (Abgar) régnait à Édesse et fut enterré à Beyrouth en Phénicie[21]. » Pour Papias d'Hiérapolis est l'un des quatre frères de Jésus[22].

Dans l'une des variantes de ces manuscrits qui suit immédiatement ceux à propos de « Lebbaeus surnommé Thaddaeus » qui est également appelé « Judas le Zélote », il est déclaré que Simon le Zélote a été « couronné avec son martyr en Judée sous le règne de Domitien[11]. »

a liste des onze apôtres des Constitutions apostoliques

Judas le Zélote[modifier | modifier le code]

Le « frère » de Jésus appelé Judas est lié avec Simon le Zélote dans ces listes d'apôtres et dans une notice de l'Epistula Apostolorum[11]. Il en est de même dans les textes plus tardifs de la tradition chrétienne où les « frères » Jude et Simon sont très souvent associés. Dans l'Epistula Apostolorum, il est appelé Judas Zélote ou Judas le Zélote[11]. C'est aussi ainsi qu'est désigné, dans le Décret de Gélase, l'auteur de l'épître de Jude connu comme étant le frère de Jésus du même nom.

Irénée[modifier | modifier le code]

« "For Herod the king of the Jews and Pontius Pilate, the governor of Claudius Caesar, came together and condemned Him to be crucified. (Irénée, Démontration (c. 180), 74)" »

« Car Hérode, roi des Juifs et Ponce Pilate, le gouverneur (ou le Procurateur) de l'empereur Claude (Claudius Caesar), se sont réunis et l'ont condamné à être crucifié. Car Hérode craignait, puisqu'il devait être un roi de la terre, d'être expulsé par lui du royaume. Mais Pilate a été contraint par Hérode et les Juifs qui étaient avec lui, contre sa volonté de le leur livrer pour être exécuté: (car ils l'ont menacé) s'il ne devrait pas plutôt agir ainsi plutôt que de contrarier César, en libérant un homme qui a été appelé un roi. (Il faudrait voir le texte grec) »

« Lorsque le Seigneur était enfant et apprenait ses lettres, le maître lui dit, comme c'était la coutume : Dis alpha ; il répondit alpha. Mais lorsqu'ensuite le maître lui eut enjoint de dire bêta, le Seigneur lui répondit : Dis-moi d'abord toi-même ce qu'est alpha, et je te dirai alors ce qu'est bêta. Ils expliquent cette réponse du Seigneur en ce sens que lui seul aurait connu l'Inconnaissable, qu'il manifesta sous la figure de la lettre alpha.
Ils détournent aussi dans le même sens certaines paroles figurant dans l'Evangile. Ainsi, la réponse que le Seigneur, âgé de douze ans, fit à sa mère : « Ne savez-vous pas que je dois être aux choses de mon Père ? » (év. enfance de Matthieu ?) (Irénée, Adv. Her., livre I, II, 2, § Exégèses marcosiennes relatives au Père inconnu . »

Les Apocalypses de Jacques[modifier | modifier le code]

Les deux Apocalypses de Jacques du codex V retrouvé à Nag Hammadi établissent un rapport entre un « Theuda » et Jacques le frère de Jésus[12]. Dans la deuxième Apocalypse de Jacques, Theuda est appelé « du Juste et un de ses parents », c'est-à-dire un des parent de Jacques le Juste[12].

(Une version de la 'Première Apocalypse de Jacques est aussi présente dans le codex Tchacos ce qui permet de compléter certaines lacunes de la version ci-dessus)

« Il s'agit donc probablement du Addai que les sources tardives d'Édesse et d'Arbèle disent avoir été envoyé par Thomas pour convertir les Syriens. [...] Eusèbe précise qu'il dépend de sources syriaques pour sa connaissance de la mission d'Addaï à Édesse (HE I, 13). Puisque Addaï, dans la période ancienne, est un protagoniste non-apostolique [sic], et comme tel de peu d'importance pour l'Église grecque et pour l'Occident, il n'est pas téméraire de supposer une connexion entre notre apocalypse et la Syrie[31]. »

  • Irénée connaissait ce texte dans une version grecque puisqu'il le cite en grande partie dans son premier livre de Contre la Gnose au nom menteur




  • Michel Pezin, Encyclopædia Universalis, Apocalypse de Jacques,
  • Pierre Nautin, au sujet du livre de Armand Veilleux: La première Apocalypse de Jacques (NH V, 3). La seconde Apocalypse de Jacques (NH V, 4)
  • Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 32s
    • « Rien n'indique que les traditions conservées sur les origines du christianisme albanien dans la compilation arménienne intitulée Histoire des albaniens (HA) remonte à des sources écrites traduites de la langue locale. Bien au contraire, il s'agit de chroniques composées directement en arménien aux VIe – VIIe siècle, dans l'intention d'étendre aux anciennes provinces arméniennes d'Utik' et Arc'ax, sur la rive droite de la Kura, jointes à l'Albanétie entre 387 et 428, des traditions orales antérieures concernant le berceau primitif de ce royaume, sur la rive gauche du fleuve. Cette extension n'a pas seulement des visées géographiques, elle permet de transformer la christianisation de l'Albaténie en un simple épisode de la conversion de l'Arménie, de façon à justifier le contrôle exercé par la hiérarchie arménienne sur l'Église albatanienne[32]. »
    • « Par conséquent, il convient de distinguer, pour chacune des traditions étudiées, entre l'état primitif de la légende et ses modifications ultérieures. La tâche nous est facilitée par le caractère compilatoire de HA. Le recueil est élaboré en deux étapes. Tout d'abord un auteur anonyme du Ier siècle compose les deux premiers livres en mettant bout à bout quatre chroniques anciennes des VIe – VIIe siècle: la Vie de Vac'agan le pieux (HA I 15-26), achevé peu après la mort du roi en 510 ; l'Histoire du catholicos Viroy (HA II 15-16) qui date des environs de 640 ; ... (plus deux autres écrits). À ce noyau documentaire, l'auteur a ajouté ses propres réflexions et divers résumés d'historiens arméniens dont Moïse de Khorène[33]. »
    • « [...] La tradition orale attribuait l'évangélisation du pays à un certain Elisay, consacré xcomme évêque par Jacques le frère du Seigneur. Dans la version primitive du récit, Elisay se rend directement de Jérusalem en Albaténie où il fonde l'église de Gis, « mère des Èglises d'Orient » et subit le martyre. Dans une version ultérieure, il est d'abord disciple de saint Thaddée en Arménie, puis il gagne Jérusalem après la mort du saint. Consacré par Jacques, il se rend en Albaténie, où il fait un circuit compliqué au sud et au nord de la Kura, avant de rejoindre Gis et le lieu de son martyre (HA I, 6 ; III, 26). Du même coup, il devient l'apôtre de l'Albaténie toute entière, dans ses frontières d'après 428-451 et un simple épigone de Thaddée, premier illuminateur des arméniens. »
    • « L'Apocalypse de Jacques contenu dans le codex Tchacos et partiellement parallèle au codex V de Nag Hammadi, nous apprend que, bien avant la rédaction de la Doctrine d'Addai et la normalisation antiochienne de leur Église, les chrétiens d'Édesse se croyaient issus d'un groupe judéo-chrétien ayant quitté Jérusalem entre le martyr de Jacques (62) et la destruction du Temple (70), sous la direction d'Addaï, confident du frère du Seigneur (Tchacos 23, 10-16 ; cf. NH V 36, 14 - 37, 20)[34]. »

L'Osrohène et l'Adiabène sont toutes les deux en rapports avec la figure prophétique archétypale appelée Addai[17].

Thaddée-Addai et Abgar p. 342s

Hippolyte sur le second groupe d'Esséniens qu'il appelle soit Zélotes soit Sicaires. p. 362

Hillel, mort depuis plus de 30 ans qui intervient pour prolonger de 7 ans la période de Naziréat d'Hélène (Talmud) p. 363

Selon les récits rabbiniques « « Monobazus » ou « Bazeus » sont — comme « Caesar », « Hérode » et même « Abgarus » — probablement des titres » réapparaissant de génération en génération[17].

Dans les sources romaines Acbar, Abgar ou Augarus sont présentés comme « roi des Arabes »[17].

Sabéens et Elkasaẗes p. 369.

Révoltes de exilés déclenchée après que Trajan a commencé à défaire un roi dans cette région pour éradiquer toute perturbation messianique. En 116-116 il a effectivement mis fin au royaume d'Adiabène etc. Modèle:P.369-370

Sur le contrôle de la région de Beyrouth par Hérode de Chalcis (v. 45) et le lien éventuel avec l'action de Theudas qui pour Eisenman est le frère de Jésus. p. 377

Sur Thomas p. 377 et sur le fait que comme Addai ses os furent transférés à Édesse. p. 377

Jacques, Simon le Zélote et Jude[modifier | modifier le code]

Pour certains historiens, ce sont les trois « frères » de Jésus appelé Jacques, Jude et Simon qui étaient membres du groupe des douze apôtres et sont mentionnés souvent dans cet ordre[N 1] dans les listes d'apôtres à partir de la neuvième place[35]. De nombreuses sources chrétiennes indiquent en effet que Simon le Zélote était un « frère » de Jésus, que celui-ci soit considéré comme un demi-frère ou un cousin[35]. D'autre part, l'apôtre Judas de Jacques (qu'il faut alors comprendre comme Judas [frère] de Jacques), appelé Judas Thaddée dans de nombreuses sources, est aussi donné comme un frère de Simon le Zélote[35]. C'est d'ailleurs ce que professent les Églises chrétiennes orientales, pour qui simplement ces « frères » sont des demi-frères de Jésus, mais sont bien les apôtres, Simon le Zélote et Judas Thaddée. Pour Robert Eisenman, c'est en raison du caractère embarrassant de ces personnages que leur appartenance au groupe des douze apôtres a été peu à peu oublié[35]. Aux raisons classiquement invoqués, il en ajoute une : ils étaient des Zélotes. En effet, le frère de Jésus, auteur de l'épître de Jude est lui aussi surnommé Jude (ou Judas) le Zélote, dans plusieurs sources chrétiennes[35].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Apostle Jude the Brother of the Lord, (Église orthodoxe aux USA.
  2. Voir à ce sujet Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 28 et 33-34.
  3. a b et c Apôtre Jude, Orthodoxwiki.
  4. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd. du Cerf, 2001, Paris, p. 195-196.
  5. a et b History of the Nestorian Church, sur http://www.nestorian.org.
  6. Nestorian Patriarchs, sur http://www.nestorian.org.
  7. Albert Khazinedjian, 40 ans au service de l'Eglise arménienne apostolique: Compendium"", éd. L'Harmattan, Paris, 2009, p. 139.
  8. Voir entre autres (en) Yowhannes Drasxanakertci, History of Armenia, trad. Krikor H. Maksoudian, Scholars Press, Atlanta, 1987, p. 78 ; (en) Aziz S. Atiya, History of Eastern Christianity, University of Notre Dame Press, 1967, p. 315 ; (en) Khoren Narbey, A Catechism of Christian Instruction According to the Doctrine of the Armenian Church, trad. Ter Psack Hyrapiet Jacob, Diocese of the Armenian Church of North America, 1892, p. 86–87.
  9. (en) Aziz S. Atiya, op. cit. 316.
  10. a b et c cf. Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 31-44.
  11. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac et ad Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 339.
  12. a b c d e et f Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 378.
  13. Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  14. a b c d e f g h i j k et l Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 385.
  15. a b c d e et f Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  16. a b et c Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, frère de Jésus,  éd. Albin Michel, 2003, p. 286.
  17. a b c d et e Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 369.
  18. a et b Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 368-369.
  19. a b c d e f g et h Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 376.
  20. a et b Calvin B. Kendall, Faith Wallis, in Bède_le_Vénérable, Bede: On the Nature of Things and on Times, 2010, Liverpool University Press, Liverpool, p. 14.
  21. a b et c Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 376-377.
  22. a b et c Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 377.
  23. a et b Jérôme de Stridon, Epist. ad. Gal. 2, 4.
  24. Jérôme de Stridon, Adv. Helvidium 13.
  25. Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  26. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Trésors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 547.
  27. Andreas Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne des Trésors: Étude sur l'Histoire du Texte et des sources, Éd. Peeters, 2000, Louvain (Belgique), p. 578.
  28. John P. Meier, Un certain juif : Jésus., éd. Cerf, 2004, vol. I, p. 196 (éd. orig. 1991)
  29. Daniel Marguerat, Jésus, ses frères, ses sœurs, in Le Monde de la Bible, Hors-série printemps 2009, p. 53
  30. Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  31. Armand Veilleux, La première apocalypse de Jacques (NH V,3), la seconde apocalypse de Jacques (NH V,4), p. 93
  32. Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 32.
  33. Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 32.
  34. Jean-Pierre Mahé, Livret-annuaire de l'Ecole pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, Philologie et historiographie du Caucase chrétien, p. 33.
  35. a b c d et e Robert Eisenman, James the Brother of Jesus: The Key to Unlocking the Secrets of Early Christianity and the Dead Sea Scrolls, éd. GDP, Nashville, 2012, p. 376-388.

Lien externe[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]


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