Sam (Kongoussi)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sam est un village situé dans le département de Kongoussi de la province du Bam dans la région du Centre-Nord au Burkina Faso.

Sam
Administration
Pays Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Région Centre-Nord
Province Bam
Département
ou commune
Kongoussi
Démographie
Population 845 hab. (2006[1])
Géographie
Coordonnées 13° 24′ 47″ nord, 1° 40′ 28″ ouest
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
Voir sur la carte topographique du Burkina Faso
Sam
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso
Voir sur la carte administrative du Burkina Faso
Sam

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Sam fait partie des 57 villages administratifs de la commune de Kongoussi. Le village est située dans la partie nord-ouest à une trentaine de kilomètres de ladite ville.

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

Relief[modifier | modifier le code]

Le village fait partie de la pénéplaine centrale dont les altitudes les plus élevées se situent autour de 500 m d’altitude dans les parties sud-ouest (proche de Loaga-Foulbé, Sakou et Sakou-Foulbé) et ouest (à côté de Yougounini). Les moyennes se situent autour de 380 m. Le terroir a une inclinaison générale Sud-Nord. Le relief soumis à l’érosion a été aplani au cours du temps[2].

Lourgou présente un relief relativement accidenté, vestige de mouvements tectoniques et qui a enregistré de nombreuses collines dont l’altitude moyenne se situe entre 200 et 300 m, des ravins et de quelques bas-fonds[2].

Sols[modifier | modifier le code]

On observe des plateaux latéritiques qui se caractérisent par des escarpements et des dépressions périphériques formant des pédiments vallonnés gravillonnaires et des plaines sédimentaires traversées par des bas-fonds assez érodés.

On distingue trois types de sols :

  • Les lithosols des plateaux cuirassés sont des sols qui connaissent le phénomène très accentué du cuirassement où l’on note la quasi-absence d’une couche de terre et de végétation ; ils constituent des zones d’accumulation des colluvions provenant de l’érosion des collines. Ces sols sont utilisés à des fins sylvo-pastoraux.
  • Les sols ferrugineux tropicaux se rencontrent sur les pentes des plateaux ; ils sont de couleur variable rougeâtre, brunâtre ou grisâtre et sont peu profonds (inférieur à 40 cm). Ils proviennent de l’altération des cuirasses, leur vocation est essentiellement agro-sylvo-pastorale.
  • Les sols sablo-limoneux se rencontrent dans les vallées ou fonds des vallées. Ils sont plus ou moins imperméables, de couleur variable, sombre ou noirâtre et sont profonds (supérieur à 40 cm : leur aptitude agro-sylvo-pastorale trouve l’assentiment du monde paysan[2].

Somme toute, ces différents sols sont soumis aux facteurs naturels et anthropologiques qui accélèrent leur dégradation et leur appauvrissement. Les éléments géo-morpho-pédologiques supportent une végétation et une hydrographie[2].

Climat[modifier | modifier le code]

Le village appartient au climatique soudano-sahélienne caractérisé par une pluviométrie variant entre 500 et 800 mm d’eau de pluie par an et deux saisons marquées alternativement par des vents d’harmattan et de mousson[3],[4].

La saison sèche comporte deux périodes :

  • Une période sèche et froide qui débute à partir de mi-novembre avec les vents d’harmattan soufflant du nord-est vers le sud-ouest. Le mois le plus froid est celui de décembre ;
  • Une période sèche et chaude qui s’installe à partir de mars et qui se renforce en avril[3],[4].

La pluviométrie est irrégulière dans le temps et dans l’espace avec une tendance à la baisse. Ce caprice pluviométrique est préjudiciable aux récoltes, au couvert végétal et à la disponibilité des eaux[3],[4].

Relevés pluviométriques des années - de la commune de Sabsé
 

Année

 

Station

Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Cumul saison
H J H J H J H J H J H J H J H J
 

Kongoussi

- - 19,8 3 57,8 6 181,3 12 201 11 138,5 6 102,7 4 701.1 42
4 2 4 2 60.6 5 204 16 285.2 12 67 5 0 0 624.8 46
30.6 2 10 1 170,5 9 140.4 12 229,9 15 84,1 6 26.2 3 706,2 49

Le tableau permet de constater que la pluviométrie au niveau de la province du Bam se caractérise par sa faiblesse et son irrégularité, bien que la moyenne pluviométrique soit de 600 mm dans cette zone au cours de ces trois dernières années.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le réseau hydrographique est constitué de bas-fonds, marigots et de boulis. Ces points d’eau saisonniers ont plusieurs affluents et servent d’abreuvement pour les animaux et de simples activités de contre-saison pendant une période très courte de l’année. L’ensemble de ces petits cours d’eau donnent naissance à de bas-fonds aménageables à des fins agricoles et maraîchères. Toutefois, les études hydrogéologiques actuelles ne permettent pas d’évaluer avec exactitude les eaux souterraines à ce niveau[2].

Végétation et faune[modifier | modifier le code]

Végétation[modifier | modifier le code]

appartient au domaine nord-soudanien avec une végétation à prédominance savane parc espèces rencontrées dans les champs et de savane arbustive. La végétation originelle est de type savane arborée qui s’est fortement dégradée ces dernières années du fait de la sécheresse et de la forte pression anthropique. Les formations végétales naturelles encore présentes sont les reliques de fortes galeries le long des cours d’eau, les savanes et les steppes[2]

La composition floristique varie et l’on peut retenir des îlots de végétation constitués de grands arbres et d’arbustes denses le long des bas-fonds, clairsemée dans les champs et jachères[2]. À ce niveau, on y rencontre essentiellement les espèces suivantes :

Répertoire des espèces d’arbres[2]
Nom scientifique Nom francais Nom en moré
Mitragyna inermis Hiliga
Anogeissus leiocarpus Bouleau d'Afrique Siiga
Khaya senegalensis Caïlcédrat Kouka
Vitellaria paradoxa Karité Taâga
Adansonia digitata Baobab africain Toeega
Azadirachta indica Margousier Neem
Lannea microcarpa Raisinier Sabga
Tamarindus indica Tamarinier Pusga
Sclerocarya birrea Marula Noabga
Balanites aegyptiaca Dattier du désert Kieglga

La végétation est constituée principalement d’arbustes dans les savanes et est composée majoritairement par les espèces suivantes :

Espèces d’arbustes[2]
Nom scientifique Nom francais Nom en mooré
Combretum micranthum Kinkeliba Koglmuga
Piliostigma reticulatum Bagandé
Guiera senegalensis Wilenwiiga

Faune[modifier | modifier le code]

Elle est peu riche dans ce milieu à cause de la dégradation du couvert végétal. Elle se résume de nos jours aux espèces consignées dans le tableau ci-contre.

Espèces animales rencontrées[2]
Espèces Nom scientifique Nom en mooré
Lièvre Lepus capensis Soamba
Francolin Francolinus bicalcalcaratus Koadinga
Tourterelle - Walé
Ecureuil Xerus erytropus Kiiga
Vipère Echis carinatus Rourouga
Rat sauvage - Rayouga
Varan Varanus exathematicus Wiougou
Caïman - Gnebga
Tortue - Kuri
Sardine - Tantaré
Silure - Saala
Carpe Tilapia niloticus Pian
Grenouille - Loanga

Histoire[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Sam en langue moré veut dire « beaucoup, mettre en tas ». C’est-à-dire que Sam est un village hospitalier, on reçoit tout le monde. Le premier habitant fut un dogon qui vivait dans les collines. Après quelques années un jeune guerrier de la famille Nasa du village de Sankinsé plus précisément de Yibi, une localité située à 145 km au centre-est de Ouagadougou, par suite de mésentente avec ses frères vient demander l’asile au Naba de Rissia un des cantons de Kongoussi. Celui-ci lui propose la zone de Sam. Après prospection du milieu qui lui semble propice, il y déposa sa gibecière[2].

Le premier chef de ce village fut Naba Wendkontome. Les familles les plus nombreuses sont les Nasa, Ouédraogo, Sawadogo et les Yanta. Le village vient de perdre son dernier chef. Le petit frère du défunt assure les affaires courantes en attendant l’intronisation d’un nouveau chef[2].

Le « chef de terre » qui assure la gestion de l’espace territoriale et les lieux de cultes est âgé d’environ 115 ans. Les religions par ordre d’importance sont : l’islam, le catholicisme, le protestantisme et l’animisme[2].

Population et société[modifier | modifier le code]

Données démographiques[modifier | modifier le code]

Selon les données du recensement général de la population de 2006, la population du village se décompose comme suit[5] :

Données démographiques
Ensemble Groupe d'âges (ans)
Total hommes femmes 0 1 - 2 3 4 5 6 - 11 12 - 14 15 16 17 - 19 20 - 24 25 - 64 65

et +

845 391 454 31 70 41 44 35 172 48 15 13 47 59 244 24

Le tableau permet de constater que la tranche d’âge comprise entre 6 et 14 ans c’est-à-dire scolarisable est la plus importante et croît d’année en année. On remarque également que les femmes sont toujours plus nombreuses.

Les derniers chiffres officiels ont enregistré une population de 845 habitants pour Sam en 2012[6].

Organisation coutumière et sociale[modifier | modifier le code]

Il existe deux types d’organisations sociales (traditionnelles et modernes).

Organisation sociale traditionnelle et moderne[modifier | modifier le code]

Organisation sociale traditionnelle [modifier | modifier le code]

Les entités territoriales que sont les villages sont soumises à un ensemble de règles dont l’objectif visé est de contribuer à une gestion sociale sécurisante. Aussi dans la société traditionnelle mossi, le pouvoir est-il détenu par un chef de village et l’on peut distinguer deux niveaux de gestion de la vie socio-politique :

  • Le Naba ou chef du village : La hiérarchisation du pouvoir reconnaît le niveau supérieur au Naba, garant de l’unité et de cohésion sociale de tous les groupes sociaux relevant de son entité territoriale. Il veille au respect des valeurs des pratiques et de l’ordre établi par l’idéologie moaga appelé Rog-mik. Notons que dans ce village comme dans les autres milieux moaga, cette conception est de plus en plus concurrencée par les religions introduites (islam, catholicisme et protestantisme). À côté de ce niveau qui coiffe la société, il y a le chef de terre.
  • Le chef de terre ou Tengsoaba : Il est responsable des problèmes immatériels et mystiques liés à la terre, de la gestion du foncier ou encore de l'utilisation des ressources naturelles[7]. Il organise les cultes et les cérémonies sacrificielles dans le but de la paix et du développement de la société dont il a la charge. Le chef de village est aidé dans ses tâches/fonctions par le chef de terre et un conseil de sages choisis dans la famille royale ou alors parmi des personnes non membres de la famille royale mais bénéficiant de la confiance du chef et de la population. La structure ainsi formée est chargée de gérer la vie sociopolitique traditionnelle du village à travers les actions suivantes :
    • Organisation des cérémonies, rites coutumiers traditionnels, et les sacrifices impliquant tout le village ;
    • Gestion des conflits quand cela est possible. Dans les cas échéants les conflits sont transmis à des instances supérieures c'est-à-dire l’administration ;
    • Gestion du foncier et des conflits[2].

Rôle et place de la femme dans la société traditionnelle

La femme n’a pas un rôle spécifiquement déterminé. Elle est considérée comme une ménagère devant s’occuper du foyer, des travaux ménagers, des travaux champêtre, etc. Elle joue le rôle de procréatrice pour la perpétuation de la famille et est considérée comme étrangère. Elle est souvent consultée, mais ne peut influencer valablement les prises de décision. Par conséquent, elle ne détient pas de responsabilité spécifique dans la société. L’homme apparaît dans le foyer comme chef et seul décideur. Toutefois, la femme reste une actrice principale dans la vie socio-économique du village. Elle est partout sollicitée pour sa contribution physique et financière aux activités de développement du village[2].

Contribution de la femme dans cette société dite moderne : Avec la modernisation, la femme commence à s’épanouir et participe activement aux actions de développement. De nos jours, dans les villages, la femme joue un rôle de premier plan. Elle est très active dans le domaine des activités génératrices de revenus et n’hésite pas à donner son point de vue lors des échanges par des contributions pertinentes. Les femmes de nos jours sont très battantes et entreprenantes. De plus en plus, on rencontre des femmes dans la sphère politique. Elles sont élues conseillères municipales dans certains villages[2].

Organisation sociale moderne[modifier | modifier le code]

Le Président du conseil villageois de développement (CVD) représente le pouvoir moderne et est considéré comme une autorité politique. Il est le représentant de l’administration publique dans chaque village. Aussi cette structure est-elle mise en place par le pouvoir public et est chargée d’impliquer et de responsabiliser les populations dans la réalisation des actions de développement[2].

Constitué de l’ensemble des représentants des organisations paysannes et des associations de développement du village, le conseil villageois de développement veille à l’exécution, au suivi des activités de développement initiées et est chargé également de la recherche de financement. De ce fait, la population lui fait confiance pour son rôle d’interlocuteur auprès des autorités modernes. Dans ces villages, le conseil villageois de développement et le chef traditionnel travaillent en collaboration pour la résolution de certains conflits et l’établissement de la cohésion sociale entre les habitants et les villages limitrophes[2].

Dans ce village, il existe également des conseillers municipaux qui travaillent avec le préfet et le maire dans la gestion des affaires de leurs villages. Ils assistent également le conseil villageois de développement et sont aussi des interlocuteurs entre le village et le conseil municipal[2].

Organisations paysannes et associations de développement[modifier | modifier le code]

Le diagnostic organisationnel et institutionnel révèle que les organisations paysannes de base peu nombreuses sont mal structurées et moins organisées. Néanmoins, elles disposent de système de communication quoique non formalisé qui permet de distiller l’information et d’assurer également la rétro-information en leur sein. Elles entretiennent des relations de collaboration entre elles et envers les partenaires de développement. Au-delà de ces potentialités subsistent des difficultés qui fragilisent les Organisations Paysannes (OP) et menacent leur viabilité. Il a été ainsi relevé quelques dysfonctionnements, notamment leur faible capacité d’autofinancement et l’analphabétisme des membres. En effet, les organisations arrivent à peine à mobiliser les ressources nécessaires à leur bon fonctionnement et à la mise en œuvre harmonieuse des activités qui pourraient leur permettre d’atteindre leurs buts. Elles restent donc intimement liées aux rares partenaires financiers dont elles bénéficient du soutien[2].

Ces difficultés financières affectent l’ensemble de la vie des organisations qui ont ainsi très peu accès aux formations spécifiques, aux équipements et manquent de compétences endogènes. Les aspects genres ne sont pas suffisamment pris en compte et réduisent la participation des femmes et des jeunes qui sont des couches vulnérables à la vie des organisations[2].

La situation des organisations paysannes et associations de développement est consignée dans le tableau ci-dessous.

Situation des organisations paysannes et associations de développement[2]
Types d’organisations paysannes Associations de développement
GVM GVF GVE
Nbre Nbre Nbre Nombre
1 1 0 0

Services sociaux[modifier | modifier le code]

Education[modifier | modifier le code]

Établissements scolaires[modifier | modifier le code]

L’amélioration de l’offre éducative à travers la construction des infrastructures éducatives entraînera une hausse du taux de scolarisation et d’alphabétisation dans le village. En effet, on dénombre une école primaire qui a mis en place son APE et AME. Le rythme de recrutement dans l'école est assez faible, compte tenu du manque de salles de classe et d’enseignants[2],[8].

La situation des infrastructures scolaires dans le village se présente comme suit :

Situation des infrastructures scolaires[2]
École primaire
Nombre

de classes

 

Nombre d’enseignants

Effectif de 2012 Total

école

CP CE CM
1 2 1 2 1 2
03 03 40 00 25 00 24 00 89

D’une population jeune, ce village constitue ainsi une potentialité en ressources humaines. La situation scolaire au niveau du village est relativement faible. Elle se caractérise par un faible taux de progression des effectifs, d’ouverture de classes, un faible taux de scolarisation des filles et manque de collège d’enseignement général (CEG) dans la zone.

Au niveau de l’enseignement secondaire, le CEG le plus proche est à 12 km. L’évolution de la population de ces villages commande la construction d’un CEG dans un des quatre villages afin de réduire les distances et faciliter la scolarisation des enfants du milieu[2].

Centre d'alphabétisation[modifier | modifier le code]

Centre d'alphabétisation de Sam.

Il se trouve un centre d’alphabétisation au sein du village, qui constitue un lieu d’éducation et d’apprentissage par excellence.

Santé[modifier | modifier le code]

En matière de santé, la situation n’est pas du toute reluisante pour les populations du village. Seul Lourgou, un village voisin et difficilement accessible en saison pluvieuse dispose d’un CSPS sans ambulance pour les évacuations. Ce centre de santé est animé par 3 agents affectés par l’État. Aussi, on dénombre un Poste de Santé Primaire (PSP) non fonctionnel à Sam[2],[9].

Les principales pathologies rencontrées par ordre d’importance sont : le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les affections de la peau, les plaies, les affections digestives, les diarrhées, les affections astéo-articulaire les affections de l’œil, les parasitoses intestinales et les IST[2].

Le chef-lieu de la commune situé à une trentaine de kilomètres, dispose d’un Centre Médical avec Antenne Chirurgicale (CMA) et abrite également un centre médical diocésain au secteur 6[9]. Cependant, leur accessibilité reste difficile pour les populations de son aire sanitaire à cause des longues distances à parcourir, surtout pendant la saison hivernale. La médecine, les soins curatifs, les activités de la santé maternelle et infantile et la chirurgie sont les principales activités menées dans ces formations sanitaires[2].

Dans le village, la médecine traditionnelle occupe une place importante dans le système de santé. En effet, plusieurs tradipraticiens apportent des soins à base de produits naturels (écorces, plantes, feuilles et racines) aux populations. Mais la cherté des produits pharmaceutiques et l’éloignement des formations sanitaires sont les principales causes de fréquentation de ces guérisseurs traditionnels[2].

Eau et assainissement[modifier | modifier le code]

Latrine privée de Sam.
Forage publique de Sam, quartier Yarcé.

Les infrastructures hydrauliques au niveau du village sont constituées de forages et de boulis. Dans la répartition des infrastructures hydrauliques, on constate de nombreuses disparités compte tenu du nombre de la population. En effet, la répartition géographique des équipements collectifs n’a pas toujours été le fait d’une concertation harmonieuse et réaliste[2].

Dans le domaine de l’assainissement des efforts ont été faits par les partenaires au développement ces dernières années et portés sur la réalisation de latrines et la sensibilisation des populations sur l’hygiène et assainissement[2].

État de réalisation des ouvrages hydrauliques en 2013[2]
Types de réalisations
Forages Puits busés Boulis Latrines

fonctionnelles

Nb État Nb État Nb État
F NF F NF
07 07 00 00 - - 01 mauvais 00

Économie[modifier | modifier le code]

Agriculture[modifier | modifier le code]

Dans cette partie de la commune de Kongoussi, l’agriculture reste la principale activité. Elle est pratiquée sur des sols relativement pauvres. Le moyen de production reste pour l’essentiel la daba, mais quelques producteurs utilisent des animaux de trait comme l’âne et le bœuf. Les exploitations sont de petites tailles et les spéculations produites sont constituées essentiellement de céréales et de légumineuses. C’est une agriculture traditionnelle destinée à la consommation familiale et le plus souvent n’arrive pas par conséquent à couvrir les besoins de la famille. Aussi, les cultures de contre-saison ne sont-elles pas très développées par manque de maîtrise d’eau[2].

Liste des principales espèces cultivées[2]
Espèce Nom français Nom en moré
Sorghum sp. Sorgho blanc Baninga
Oryza sativa Riz pluvial Mui
Zea maïs Maïs Kamaana
Sorghum bicolour Sorgho Rouge Kazenga
Sesamum indicum Sésame Siini
Arachis hypogaea Arachide Nangouri
Vigna unguiculata Haricot (niébé) Benga
Voandzeia subterranea Vandazou Souma

Bien que les thèmes techniques dispensés par les structures d’appui soient adoptés par certains producteurs, la production reste tout de même faible à cause des caprices pluviométriques et de la baisse de la fertilité des sols.

Le système de production est caractérisé par le droit foncier traditionnel et la notion de subsistance. Mais, de nos jours, ce système a évolué où les producteurs adoptent la stratégie de produire davantage pour la famille et pour la commercialisation. Le bilan céréalier du département est déficitaire ces dernières années. Aussi, les populations ont-elles bénéficié de secours d’urgence sous forme de subvention de l’État et des partenaires. La nécessité de mettre en place des stocks de sécurité alimentaire et l’aménagement des bas fonds s’impose[2].

Dans le village, le système de production se caractérise par :

  • Un système de production dominé par la culture céréalière : mil, sorgho, maïs. Les autres spéculations de saison qu’on rencontre, légumineuses (niébé) et oléagineux (arachide) essentiellement, ne représentent qu’une faible proportion. Quant à la production maraîchère (légumes), elle est pratiquée dans les bas-fonds à Sam et Bogonam dans de petites superficies pour des variétés à cycle court compte tenu de la disponibilité en eau.
  • Un capital productif (terre) en dégradation continue du fait des mauvaises pratiques culturales, de la déforestation, de la pression foncière et des caprices climatiques. Plusieurs initiatives sont développées par les populations pour freiner la dégradation des sols.
  • Un niveau d’équipements très faible comprenant essentiellement des charrues à traction animale (bovine ou asine), des charrettes (pour le transport de la fumure organique et des récoltes) et quelques outils aratoires rudimentaires (daba et pioche) pour les travaux d’entretien et le zaï.
  • le mode d’exploitation est de type familial. L’unité de production est familiale et gérée par le chef de ménage. Les jeunes et les femmes peuvent s’octroyer un lopin de terre pour une exploitation individuelle.
  • Une production essentiellement vivrière : La principale production (céréales) est prioritairement destinée à l’autoconsommation, sauf le sorgho rouge et le sorgho blanc qui sont souvent utilisés pour la production du dolo (bière traditionnelle locale)[2].

Les principales difficultés liées à la production végétale dans ces villages sont :

  • La baisse de la fertilité des sols ;
  • La non-maîtrise de nouveau système de production agricole ;
  • L’insuffisance des équipements agricoles ;
  • L’apparition de mauvaises herbes dans les cultures ;
  • L’insuffisance des terres cultivables ;
  • Le manque de renforcement des capacités des acteurs (producteurs et agents d’encadrement)[2].

Élevage[modifier | modifier le code]

Il est la seconde activité des populations après l’agriculture. C’est une activité extensive, pratiquée de façon traditionnelle. L’alimentation du bétail est assurée par le pâturage naturel et les résidus des récoltes. Les cultures fourragères et l’utilisation des SPAI sont faiblement utilisées par les éleveurs. En marge de l’élevage extensif, certains producteurs font de l’embouche et bénéficient de formations de la part des partenaires[2].

Les maladies affectant le plus le cheptel sont la pasteurellose, les charbons bactéridiens et symptomatiques, les maladies de la peau et la peste pour toutes les espèces. Les animaux sont gardés en hivernage par les enfants qui les conduisent dans les zones incultes et les jachères ; en saison sèche, les animaux sont laissés à eux-mêmes sans suivi sanitaire rigoureux. Quant à leur abreuvement, il a lieu dans les cours d’eau, boulis et forages. Le cheptel est relativement important et constitue une source de revenus importante pour les producteurs et les éleveurs[2].

Le pâturage est constitué de jachères, les brousses inexploitées et les zones inadaptées à l’agriculture. Les observations réalisées sur les pâturages des villages indiquent une faible disponibilité en fourrage aussi bien aérien qu’herbacé. Du fait des aléas climatiques et de la forte pression des actions anthropiques sur le milieu la végétation du terroir, la terre cultivable est très dégradée le fourrage reste difficilement accessible au bétail, même en saison de pluies à cause de la disposition spatiale des champs. En effet, le pâturage dans son ensemble est dispersé entre les champs sur l’emprise villageoise formant ainsi des îlots difficilement accessibles. Cela s’explique par le fait que les villages ne disposent pas de zone pastorale et la récupération des jachères consécutive à l’insuffisance de terres cultivables dans le terroir devient de plus en plus forte. Le tapis herbacé est pauvre et composé essentiellement de Loudetia togoensis, Andropogon[2].

Les principales contraintes liées à l’élevage dans la zone sont :

  • Le manque de pâturage (insuffisance de fourrage),
  • L’insuffisance de points d’eau d’abreuvement ;
  • La mortalité animale élevée ;
  • Les incompréhensions entre agriculteurs et éleveurs en fonction des zones à vocation ;
  • Le manque d’organisation des éleveurs ;
  • L’insuffisance des équipements d’élevage (parc à vaccination et magasin de stockage d’aliments à bétail…)[2].

Le commerce[modifier | modifier le code]

L’activité commerciale n’est pas développée par manque de structures marchandes. Dans le village on rencontre des points de ventes où se retrouvent les femmes pour le petit commerce. Les marchés les plus importants sont situés respectivement à 5 et 10 km, à savoir Temnaoré, Sakou et Loagha. Dans les étales on rencontre des produits manufacturés pour le bonheur des populations. Toutefois l’activité commerciale est pratiquée aussi bien par les femmes que les hommes, et ces derniers fréquentent l’ensemble des marchés environnants afin d’écouler leurs marchandises[2].

Orpaillage[modifier | modifier le code]

L’activité minière est peu développée. Cependant, on dénombre deux sites d’orpaillage respectivement à Lourgou et Sam. Ce type d’exploitation qui reste très artisanale n’est pas permanent. Du reste, en saison sèche, ces sites constituent des attractions pour plus d’une personne et les jeunes en font leur principale source de revenu par manque d’autres activités permanentes. Deux autres sites plus importants sont signalés respectivement à Zingguima et Imiéré, villages limitrophes. Femmes et jeunes y séjournent pendant la saison sèche[2].

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ministère de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité., Memorandum sur la détermination du nombre de sièges des conseillers municipaux par villages et par secteurs dans le cardre des élections locales du 02 décembre 2012., Ouagadougou, Ministère de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité., , 459 p. (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj ak al am an ao ap et aq Étude monographique des villages de Sam - Bogonam - Lourgou et Rambo de la Commune de Kongoussi, Province du Bam, Burkina Faso, édition 2013, document disponible auprès du siège de l'ONG Le Soleil dans la Main (http://soleil.lu)
  3. a b et c Boubacar Ibrahim, Caractérisation des saisons de pluies au Burkina Faso dans un contexte de changement climatique et évaluation des impacts hydrologiques sur le bassin du Nakanbé, Paris, Université Pierre et Marie Curie, , 237 p. (lire en ligne [PDF]).
  4. a b et c R. Bellefontaine, A. Gaston & Y. Petrucci, Aménagement des forêts naturelles des zones tropicales sèches, Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, , 316 p. (ISBN 92-5-203970-8, lire en ligne)
  5. Institut national de la statistique et de la démographie - Ministère de l'Economie et du Développement, Recensement général de la population et de l'habitation 2006 du Burkina Faso, Ouagadougou, Institut national de la statistique et de la démographie - Minsitère de l'Economie et du Développement,
  6. Ministère de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité, Memorandum sur la détermination du nombre de sièges des conseillers municipaux par villages et par secteurs dans le cardre des élections locales du 02 décembre 2012, Ouagadougou, Ministère de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité, , 459 p. (lire en ligne)
  7. « Base de données Genre et le Droit à la Terre », sur FAO (consulté le ).
  8. Ministère de l'enseignement de base et de l'alphabétisation, Répertoire des Ecoles publiques et Privées du Burkina Faso en 2004-2005, Ouagadougou, Ministère de l'enseignement de base et de l'alphabétisation, , 243 p. (lire en ligne)
  9. a et b Ministère de la santé, Burkina Faso, Carte sanitaire 2010, Ouagadougou, Ministère de la santé, Burkina Faso, , 133 p. (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]