Sainte (Ravel)

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Sainte
(M 9)
Genre mélodie
Musique Maurice Ravel
Texte Stéphane Mallarmé
Langue originale français
Effectif voix et piano
Durée approximative min
Dates de composition décembre 1896
Création
Salle Berlioz (Paris)
Interprètes Elisabeth Delhez, Maurice Ravel

Sainte est une mélodie pour voix et piano de Maurice Ravel composée en 1896, sur un texte de Stéphane Mallarmé.

Présentation[modifier | modifier le code]

La mélodie Sainte est l'une des premières mélodies pour voix et piano de Maurice Ravel. Elle a été composée en décembre 1896 sur un texte de Stéphane Mallarmé, poète préféré du compositeur[note 1]. Il est parfois indiqué par erreur que cette mélodie est la « première mélodie éditée de Ravel »[1] bien que les deux premières mélodies éditées de Ravel soient les Deux épigrammes de Clément Marot parues en 1900 aux éditions Demets.

La partition est publiée en 1907 par Durand et créée la même année à Paris, le 7 mai, Salle Berlioz, par la chanteuse Elisabeth Delhez[2]. Il est parfois indiqué par erreur que la création date du 8 juin 1907 à Paris par Hélène Luquiens et Maurice Ravel[3], alors que cette date correspond à une seconde audition qui a eu lieu au Havre[4].

Analyse[modifier | modifier le code]

La mélodie est dédiée à Mme Edmond Bonniot[note 2], en sol mineur, liturgiquement[6], et évoque une « atmosphère mystique »[1].

Vladimir Jankélévitch rapproche Sainte, « avec sa procession d'accords impassibles rêveusement juxtaposés », des Sonneries de la Rose+Croix de Satie et de La Demoiselle élue de Debussy[7], et savoure « la neuvième non résolue, ouverte sur l'infini et sur nulle part, qui termine la mélodie »[8].

Marie-Claire Beltrando-Patier note également le traitement de l'harmonie en accords, avec une « alternance de septièmes majeures et mineures », et remarque le traitement particulier de la voix, « sage et mesuré, cas unique dans la production de Ravel »[1].

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Marcel Marnat, la pièce porte le numéro M 9[9].

La durée moyenne d'exécution de la pièce est de deux minutes environ[10].

Discographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le poème Sainte Cécile jouant sur l'aile d'un chérubin.
  2. Geneviève Mallarmé, la fille de Mallarmé[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Beltrando-Patier 1994, p. 525.
  2. Manuel Cornejo, Chronologie Maurice Ravel, 2018
  3. Marnat 1986, p. 727.
  4. Charlotte Zbaraszczuk, « Sainte (Ravel (M.) [comp.], Mallarmé (St.) [poète]) », sur dezede.org (consulté le )
  5. « Mallarmé et les femmes », sur Musée départemental Stéphane Mallarmé (consulté le )
  6. « Sainte (Ravel, Maurice) », sur IMSLP (consulté le )
  7. Jankélévitch 2018, p. 21.
  8. Jankélévitch 2018, p. 32.
  9. « Maurice Ravel - Oeuvres », sur www.musiqueorguequebec.ca (consulté le )
  10. (en) Brian Wise, « Sainte, song for voice & piano (or… | Details », sur AllMusic (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Écrits de Maurice Ravel[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Articles et chapitres de livres[modifier | modifier le code]

  • Arthur Hoérée, « Les mélodies et l’œuvre lyrique », La Revue musicale, no 6,‎ , p. 47-64
    Article paru dans un numéro spécial Maurice Ravel à l'occasion du cinquantième anniversaire du compositeur le 7 mars 1925, passage sur Sainte, p. 48
  • René Chalupt, « Maurice Ravel et les prétextes littéraires de sa musique », La Revue musicale, no 6,‎ , p. 65-74 (lire en ligne, consulté le )
  • Marie-Claire Beltrando-Patier, « Maurice Ravel », dans Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la mélodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1), p. 522-534.
    Passage sur Sainte, p. 525

Liens externes[modifier | modifier le code]