Mer de Béring

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Mer de Béring
Carte de la mer de Béring.
Carte de la mer de Béring.
Géographie humaine
Pays côtiers Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la Russie Russie
Géographie physique
Type Mer bordière
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 58° 30′ nord, 174° 00′ ouest
Superficie 2 292 000 km2
Longueur 2 400 kmVoir et modifier les données sur Wikidata
Volume 3,8 M km3Voir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Mer de Béring

La mer de Béring, ou mer de Behring, est la mer de l'océan Pacifique située entre le Tchoukotka et le Kamtchatka (Russie) à l'ouest, et l'Alaska (États-Unis) à l'est, au nord des îles Aléoutiennes et au sud du cercle polaire arctique.
Elle couvre plus de 2 292 000 km2. C'est une zone écologiquement riche grâce à ces eaux froides riches en oxygène et nutriments, mais qui est depuis quelques décennies (avec le golfe de l'Alaska) la plus affectée au monde par le réchauffement des mers, avec notamment des records battus en 2016-2017. Ce réchauffement a clairement une cause humaine selon une étude récente[1],[2].

Géographie

L'Organisation hydrographique internationale définit les limites de la mer de Béring de la façon suivante[3] :

  • au sud : une ligne partant de Kabuch Point, sur la péninsule de l'Alaska, se poursuivant d'île en île à travers les îles Aléoutiennes jusqu'aux extrémités sud des îles Komandorski et se terminant au cap Kamtchatka, de telle manière que tous les détroits compris entre l'Alaska et la péninsule du Kamtchatka soient inclus dans la mer de Béring.

Les interactions entre les courants, les glaces, les reliefs des fonds marins et la météo font de cette mer un très riche écosystème. Elle comprend le profond bassin de Béring au sud-ouest qui remonte assez brusquement à l'approche des côtes et un grand plateau continental au nord-est.

Îles

Histoire

Durant l'ère glaciaire le niveau de la mer fut assez bas pour que l'Homme puisse franchir le détroit de Béring et ainsi rejoindre l'Asie ou l'Amérique du Nord à pied.

La mer porte le nom du danois Vitus Béring qui fut le premier européen connu à l'explorer.

Les îles Diomède en mer de Béring (2006).

Depuis la vente de l'Alaska aux États-Unis en 1867, la mer de Béring se partage entre les juridictions américaine et russe avec une zone centrale en eaux internationales, le « Donut Hole ». De nombreux ports et exploitations de pêches existent le long des côtes de l'Alaska et du Kamtchatka, la mer de Béring étant l'une des plus poissonneuses au monde.

Biodiversité et climat

Biodiversité

La mer de Béring est un hot-spot de biodiversité et de biomasse halieutique, accueillant de nombreuses espèces animales et végétales en dépit du caractère froid de ses eaux.
Beaucoup de baleines, phoques, ours, orques y sont présents et s'y reproduisent, grâce au krill notamment. Près de 20 millions d'oiseaux (dont la mouette tridactyle) ont pour habitat cette région du monde.
La diversité des poissons y est élevée, avec à peu près 419 espèces répertoriées. Les écologues s'inquiètent toutefois des assauts des pêcheurs sur la région, attirés par ces eaux parmi les plus poissonneuses de la planète et plus facile à exploiter en raison du recul des glaces (un accord entre les deux puissances côtières, les États-Unis et la Russie, est nécessaire car elles y réalisent au début du XXIe siècle plus de 50 % de leurs captures de pêche, avec déjà une situation probable de surpêche.

Climat

Le dérèglement climatique affecte cependant les équilibres écologiques et climatiques du biome arctique avec en particulier une augmentation de la température de l'eau très nette depuis 2014[4] de la mer de Bering qui est celle qui se réchauffe le plus vite dans le monde (avec le Golfe de l'Alaska qu'elle jouxte).
Pour la première fois une étude scientifique [1] publiée début 2018 a conclu que la responsabilié des activités humaines a créé un nouveau régime du climat dans le monde, qui exacerbe sa variabilité naturelle, et la Mer de Bering et l'un des deux endroits au monde où ce réchauffement anthropique s'est manifesté en 2016 (et en 2017 confirmera l'OMM peu après[5]).

Le régime normal des glaces de mer n'a pas montré de signe de restauration en 2016, ni en 2017[5].

C’est selon cette étude après de premiers signes dans les années 1960 et clairement à partir de 1980 que le transport, le chauffage et d’autres sources de gaz à effet de serre, ainsi que la destruction d’une partie des puits de carbone mondiaux semblent avoir - selon tous les modèles disponibles - commencé à « pousser » le climat hors du domaine de sa variabilité naturelle. Pour la première fois, des scientifiques se montrent certains que le forçage anthropique du climat a dépassé nettement le forçage naturel, et que le réchauffement attribué à El Niño dans l’est du Pacifique tropical en 2015-2016 et les températures anormalement chaudes de la Mer de Béring n’auraient pas pu porter les températures mondiales à de tels niveaux (records) s’il n’avait été d'abord amplifié par plus d'un siècle d'émissions de gaz à effet de serre[1].

En 2019, la quantité de glace sur la mer de Bering est trois fois plus faible que la normale[6].

Notes et références

  1. a b et c Knutson T.R. et al. (2018) Bull. Am. Meteorol. Soc. 99, S11–S15; 2018 CMIP5 Model-Based Assessment of anthropogenic influence on record global warmth during 2016|PDF|5 pages
  2. Brubaker M & al. (2018) . The hight latitude marine heat wave of 2016 and its impacts on Alaska ; The 2016 Alaska marine heat wave was unprecedented in terms of sea surface temperatures and ocean heat content, and CMIP5 data suggest human-induced climate change has greatly increased the risk of such anomalie ; BAMs/American Meteorological Society |Janvier 2018| DOI:10.1175/BAMS-D-17-0105.1
  3. « Limites des Océans et des Mers, 3e édition », Organisation hydrographique internationale, (consulté le )
  4. Di Lorenzo E Mantua N (2016) Multi-year persis - tence of the 2014/15 North Pacific marine heatwave. Nat. Climate Change , 6 , 1042–1047, doi:10.1038 /nclimate3082
  5. a et b OMM (Organisation météorologique mondiale) 2017 remains on track to be among 3 hottest years on record  ; 19 December 2017
  6. « Températures, fonte des glaces, catastrophes : les rapports scientifiques donnent le vertige », sur Reporterre, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Bibliographie

/nclimate3082