Marie Trintignant
Naissance |
Paris, France |
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Nationalité |
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Décès |
(à 41 ans) Neuilly-sur-Seine, France |
Profession | Actrice |
Marie Trintignant, née le à Boulogne-Billancourt et morte à Neuilly-sur-Seine le [1], est une actrice française, fille de Nadine et Jean-Louis Trintignant. Elle est décédée des suites d'un œdème cérébral suite aux coups portés par son compagnon d'alors, Bertrand Cantat, le .
Biographie
Carrière d'actrice
Elle commence sa carrière d'actrice de cinéma en 1966 à l'âge de quatre ans avec Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant au côté de son père Jean-Louis Trintignant, avant d'enchaîner dans d'autres films de sa mère.
En 1978, alors qu'elle a 16 ans, sa carrière d'actrice va commencer avec le tournage du film Série noire qui sort le 25 avril 1979[2] (1979) d'Alain Corneau, qui entre dans les annales du film noir grâce à l'ambiance sombre et désespérée qui en émane en particulier avec l'interprétation de Patrick Dewaere sans qui le film n'aurait pas existé, selon le réalisateur.
C'est dans les années 1980 qu'elle prend toute sa dimension grâce à Claude Chabrol. Son timbre de voix grave et son regard profond sont mis en valeur dans Une affaire de femmes — film dans lequel elle incarne une prostituée, amie du personnage principal incarné par Isabelle Huppert — et dans Betty, dans lequel elle tient le premier rôle, un personnage d'alcoolique en rupture avec sa famille bourgeoise et qui provoque le désordre dans le couple qui la recueille.
Dans les années 1990, elle a le premier rôle dans Nuit d'été en ville de Michel Deville. Elle se met à la comédie avec des films comme Cible émouvante ou encore … Comme elle respire, deux films de Pierre Salvadori où elle donne la réplique à Guillaume Depardieu.
En 2000, sous la direction de sa mère Nadine Trintignant, elle joue le rôle d'une militante du droit à l'avortement dans le téléfilm Victoire, ou la douleur des femmes.
La diversité de ses rôles en fait une actrice énigmatique difficile à classer dans un registre précis.
Elle a été nommée cinq fois aux Césars :
- En 1989 pour Une affaire de femmes (meilleur second rôle féminin) ;
- En 1994 pour Les Marmottes (meilleur second rôle féminin) ;
- En 1997 pour Le Cri de la soie (meilleure actrice) ;
- En 1998 pour Le Cousin (meilleur second rôle féminin) ;
- En 1999 pour Comme elle respire (meilleure actrice).
En 2000, elle est membre du jury au Festival du cinéma américain de Deauville.
Mort
Alors qu'elle tournait le téléfilm Colette, une femme libre à Vilnius en Lituanie, une dispute au sujet d'un message adressé par son mari dont elle est séparée (Samuel Benchetrit) éclate avec son compagnon Bertrand Cantat (Bertrand Cantat et Marie Trintignant ont eu une relation durant 18 mois) dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003 ; lors de cette dispute, Bertrand Cantat la frappe à plusieurs reprises (19 coups, dont 4 au visage selon les légistes). La comédienne tombe au sol, inanimée et mortellement atteinte[3]. Bertrand Cantat la porte alors jusque dans son lit. Dans la nuit, il appelle au téléphone Vincent, le frère de Marie Trintignant. Celui-ci rejoint le chanteur à l'aube, mais ne mesure pas la gravité de la situation. Ce n'est qu'à 8 heures du matin qu'il se décide enfin à appeler les secours.
Le 29 juillet 2003, une équipe médicale française pratique une opération à l’hôpital de Vilnius. Pour les médecins qui s’occupent d’elle, le pronostic vital est extrêmement réservé. Elle est rapatriée en France le 31 juillet 2003 en état de mort cérébrale, à la suite d'un œdème cérébral suivi d'un coma profond provoqué par les coups portés[4]. Une opération de la dernière chance est tentée par le neurochirurgien Stéphane Delajoux[5], mais elle décède le lendemain, le vendredi 1er août 2003, à Neuilly-sur-Seine.
Marie Trintignant a été inhumée au cimetière du Père Lachaise (45e division) le 6 août 2003, en présence d'une assistance vêtue de blanc comme l’avait demandé la famille, ont rapporté les journaux. Son cercueil a alors été recouvert de tournesols, sa fleur favorite[6]. Le matin, un hommage avait réuni des proches au Théâtre Édouard VII pour des lectures de textes et chansons joués ou appréciés par Marie Trintignant.
Le 4 septembre 2010, le réalisateur Alain Corneau, compagnon de longue date de Nadine Trintignant, la mère de Marie, est inhumé dans le même caveau. Leur sépulture porte en épitaphe une citation signée de Percy Shelley : «Paix, paix, ils ne sont pas morts, ils ne sont pas endormis, ils se sont réveillés du rêve de la vie.»
Descendance
Marie Trintignant a donné naissance à quatre garçons, de quatre pères différents :
- Roman, né en 1986, avec le batteur du groupe Téléphone Richard Kolinka ;
- Paul, né en 1993, avec l'acteur François Cluzet ;
- Léon, né en 1996, avec Mathias Othnin-Girard ;
- Jules, né en 1998, avec le réalisateur metteur en scène Samuel Benchetrit.
Hommage
Le 13 mai 2007, Bertrand Delanoë, maire de Paris, inaugure le square Marie-Trintignant situé entre l'hôtel de Sens et la Seine, rue de l'Ave-Maria, dans le 4e arrondissement[7].
Filmographie
Cinéma
- 1967 : Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant
- 1971 : Ça n'arrive qu'aux autres de Nadine Trintignant
- 1973 : Défense de savoir de Nadine Trintignant : Marie
- 1976 : Le Voyage de noces de Nadine Trintignant
- 1979 : Série noire d'Alain Corneau
- 1979 : Premier Voyage de Nadine Trintignant
- 1980 : La Terrasse (La Terrazza) d'Ettore Scola
- 1981 : Un matin rouge de Jean-Jacques Aublanc
- 1981 : Eaux profondes de Michel Deville
- 1983 : Les Îles d'Iradj Azimi
- 1985 : L'Été prochain de Nadine Trintignant
- 1987 : Noyade interdite de Pierre Granier-Deferre
- 1988 : La Maison de Jeanne de Magali Clément
- 1988 : Une affaire de femmes de Claude Chabrol : Lucie/Lulu
- 1990 : Les Ailes de la renommée (Wings of Fame) d'Otovar Votocek
- 1990 : Nuit d'été en ville de Michel Deville
- 1990 : Alberto Express d'Arthur Joffé
- 1991 : Les Amants du Pont-Neuf de Leos Carax - voix uniquement -
- 1991 : Contre l'oubli de Chantal Akerman - documentaire pour Amnesty International
- 1992 : Betty de Claude Chabrol
- 1993 : L'Instinct de l'ange de Richard Dembo
- 1993 : Cible émouvante de Pierre Salvadori
- 1993 : Les Marmottes d'Élie Chouraqui
- 1995 : Les Apprentis de Pierre Salvadori
- 1995 : Fugueuses de Nadine Trintignant
- 1996 : Des nouvelles du bon Dieu de Didier Le Pêcheur
- 1996 : Le Cri de la soie d'Yvon Marciano
- 1996 : Ponette (1996) de Jacques Doillon
- 1996 : Portraits chinois de Martine Dugowson
- 1997 : Les Démons de Jésus de Bernie Bonvoisin
- 1998 : ...Comme elle respire de Pierre Salvadori
- 1998 : Le Cousin d'Alain Corneau
- 2000 : Promenons-nous dans les bois de Lionel Delplanque
- 2000 : Le Prince du Pacifique d'Alain Corneau
- 2000 : Harrison's Flowers d'Élie Chouraqui
- 2000 : Les blancs d'Eric Woreth
- 2001 : Sur la pointe du cœur d'Anne Lévy-Morelle - documentaire, voix uniquement -
- 2002 : Une longue, longue, longue nuit d'amour - (Una lunga, lunga, lunga notte d'amore) de Luciano Emmer
- 2002 : Petites Misères de Philippe Boon et Laurent Brandenbourger
- 2002 : Total Khéops d'Alain Bévérini
- 2002 : Corto Maltese : La Cour secrète des Arcanes de Pascal Morelli (voix uniquement)
- 2002 : Lo, un jour où il y aura la nuit d'Olivier Brut - voix uniquement -
- 2002 : Ce qu'ils imaginent d'Anne Théron
- 2003 : Le Beau Sexe
- 2003 : Les Marins perdus de Claire Devers
- 2003 : Janis et John de Samuel Benchetrit
Courts-métrages
- 1985 : Femme fidèle de Dominique Maillet
- 1986 : Paulette et son prince de Thierry Barrier
- 1996 : Gorille, mon ami d'Emmanuel Malherbe
- 1999 : Elle grandit si vite d'Anne Théron
Télévision
- 1977 : Madame le juge (série - épisode L'Innocent)
- 1984 : La Groupie
- 1988 : Médecins des hommes
- 1988 : La Garçonne
- 1988 : Sueurs froides (série - épisode À la mémoire d'un ange) de Claire Devers
- 1989 : Les Jupons de la Révolution : Marat : Charlotte Corday
- 1993 : Rêveuse jeunesse
- 1994 : Arrêt d'urgence
- 1994 : Le Misanthrope
- 1996 : L'Insoumise de Nadine Trintignant
- 1996 : Le Secret d'Iris
- 1997 : La Famille Sapajou
- 2000 : Victoire, ou la douleur des femmes de Nadine Trintignant
- 2003 : Colette, une femme libre de Nadine Trintignant
Théâtre
- 1981 : Son premier grand rôle dans Les Nuits blanches de Dostoïevski - mise en scène Alain Gambin avec Jean-Luc Battini en tournée à travers la France
- 1990 : Y'a pas que les chiens qui s'aiment de et avec Marie Trintignant et François Cluzet, Théâtre national de Chaillot
- 1992 : Belgicae d'Anita Van Belle, mise en scène Pierre Pradinas, lecture Festival d'Avignon
- 1994 : Pour Roland Dubillard, lecture Festival d'Avignon
- 1994 : Le Retour d'Harold Pinter, mise en scène Bernard Murat, Théâtre de l'Atelier
- 1995 : Néron de Gabor Rassov, mise en scène Pierre Pradinas, Théâtre de la Bastille
- 1997 : Néron de Gabor Rassov, mise en scène Pierre Pradinas, Le Trianon
- 1999 : Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire, mise en scène Samuel Benchetrit, avec Jean-Louis Trintignant, Théâtre de l'Atelier
- 2002 : Comédie sur un quai de gare de Samuel Benchetrit, avec Jean-Louis Trintignant, Théâtre Hébertot
Enregistrements
En 1990, elle joue le rôle de Bianca, une chanteuse pop au purgatoire dans le film d'Otakar Votocek Wings of fame (« Les Ailes de la renommée »), mais l'enregistrement de la chanson qu'elle y interprète n'est pas disponible.
En novembre 2001, elle interprète la chanson Je suis dev'nue la bonne en duo avec Thomas Fersen, lors de l'émission en public Absolument fabuleux sur France Inter. En 2003, toujours avec Thomas Fersen, elle enregistre Pièce montée des grands jours, chanson éponyme de l'album de ce dernier.
En 2003, dans le film Janis et John de Samuel Benchetrit, elle interprète le rôle d'une femme qui se fait passer pour Janis Joplin ; elle y chante aussi.
Documentaire télévisé
- Secrets d'actualité, en 2003-2004, L'affaire Marie Trintignant, sur M6.
Distinctions
Récompenses
- 1992 : Meilleure actrice au Festival du film de Taormine pour Betty
- 2000 : Meilleure actrice au Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz pour Victoire ou la Douleur des femmes
- 2004 : Meilleure actrice au Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz pour Colette, une femme libre
Nominations
- César 1989 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Une affaire de femmes
- César 1994 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Marmottes
- César 1997 : César de la meilleure actrice pour Le Cri de la soie
- César 1998 : César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Le Cousin
- César 1999 : César de la meilleure actrice pour Comme elle respire
Notes et références
- Filiation sur Wikifrat (fraternelle.org) Fraternelle : l’encyclopédie biographique de l’Homo erectus
- Le scénario est tiré d'un livre de Jim Thompson - A Hell of a woman - et les dialogues sont de l'écrivain oulipien Georges Perec.
- Voir Le Parisien
- « Causes de la mort de Marie Trintignant » dans La Voix du Nord.
- Agathe Fourgnaud, « Le drame de Marie Trintignant », 18 janvier 2007, Le Point.
- La tombe de Marie Trintignant se trouve à côté de celle du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier à sa gauche et de celle du chanteur de variété Gilbert Bécaud à sa droite. Quelques mois plus tard, la comédienne Sophie Daumier a été inhumée dans un emplacement voisin de sa sépulture.
- « Les nouveaux jardins et équipements » in Dossier de presse Jardins & Nature à Paris (1er semestre 2007), site web de la mairie de Paris (janvier 2007).
Voir aussi
Articles connexes
- La famille Trintignant
- Liste d'affaires criminelles ayant eu lieu à l'étranger concernant des Français
Liens externes
- « Marie Trintignant » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- « Marie Trintignant » (fiche bio), sur Allociné