Marie Trintignant

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Marie Trintignant
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Trintignant (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marie Trintignant-CorneauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Samuel Benchetrit (de à )
Bertrand Cantat (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Roman Kolinka
Paul Cluzet (d)
Léon Othnin-Girard (d)
Jules BenchetritVoir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
Œuvres principales

Marie Trintignant (/maʁi tʁɛ̃tiɲɑ̃/[a] Écouter), née le à Boulogne-Billancourt et morte le à Neuilly-sur-Seine, est une actrice française.

Sa carrière de comédienne a commencé très tôt et devient fructueuse durant les années 1990 notamment grâce à sa prestation dans le film Une affaire de femmes[1]. Elle reçoit cinq nominations aux César.

Elle meurt tuée par son compagnon Bertrand Cantat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Ses parents, Nadine Trintignant et Jean-Louis Trintignant, en 1968.

Marie Trintignant est la fille de l'acteur Jean-Louis Trintignant et de la réalisatrice Nadine Trintignant.

Installée tantôt à Uzès, tantôt à Paris[2], Marie Trintignant a quatre enfants : Roman, né en 1986 de Richard Kolinka, Paul né en 1993 de François Cluzet, Léon né en 1996 de Mathias Othnin-Girard, et Jules né en 1998 de Samuel Benchetrit.

L'actrice en 1979, avec son père Jean-Louis Trintignant, en Italie.

En 1998, sa mère, Nadine Trintignant, épouse son compagnon de longue date, le réalisateur Alain Corneau, qui adopte dans la foulée Marie et son frère Vincent, avec le consentement de leur père biologique, Jean-Louis Trintignant[3].

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle commence sa carrière d'actrice en 1966, à l'âge de quatre ans, dans Mon amour, mon amour de sa mère, aux côtés de son père, puis enchaîne d'autres films avec sa mère.

En 1978, à 16 ans, elle tourne dans Série noire[b] d'Alain Corneau, qui entre dans les annales du film noir grâce à l'ambiance sombre et désespérée qui en émane et surtout l'interprétation de Patrick Dewaere sans qui le film « n'aurait pas existé », selon le réalisateur[réf. nécessaire].

Dans les années 1980, sa notoriété bondit grâce à Étienne Périer, qui réalise La Garçonne, téléfilm en deux parties pour France 2 d'après le roman de Victor Margueritte en 1922, et à Claude Chabrol avec Une affaire de femmes — film dans lequel elle incarne une prostituée, amie du personnage principal interprété par Isabelle Huppert — puis Betty, en 1992, dans lequel elle tient le premier rôle, une alcoolique en rupture avec sa famille bourgeoise qui provoque le désordre dans le couple qui la recueille. Dans les deux œuvres son timbre de voix grave et son regard profond sont mis en avant.

Dans les années 1990, elle tient le premier rôle dans Nuit d'été en ville de Michel Deville. Elle joue dans des comédies comme Cible émouvante et … Comme elle respire, deux films de Pierre Salvadori où elle donne la réplique à Jean Rochefort et à Guillaume Depardieu.

En 2000, sous la direction de sa mère Nadine Trintignant, elle a le rôle d'une militante du droit à l'avortement dans le téléfilm Victoire ou la Douleur des femmes. La même année, elle est membre du jury du Festival du cinéma américain de Deauville.

Elle est nommée cinq fois aux César du cinéma (1989 pour Une affaire de femmes, 1994 pour Les Marmottes, 1997 pour Le Cri de la soie, 1998 pour Le Cousin et 1999 pour … Comme elle respire), sans obtenir le trophée.

Mort[modifier | modifier le code]

Tombe de Marie Trintignant au cimetière du Père-Lachaise (division 45).

Dans la nuit du 26 au dans la chambre d'hôtel du Domina Plaza de Vilnius en Lituanie où elle tourne le téléfilm Colette, une femme libre, une dispute au sujet d'un message envoyé par son mari Samuel Benchetrit, dont elle est séparée, éclate avec son compagnon le chanteur Bertrand Cantat. Ce dernier et Marie Trintignant ont une relation tumulteuse depuis 18 mois[4]. Bertrand Cantat la frappe à plusieurs reprises, « une vingtaine de traces de coups sont apparentes »[5]. La comédienne tombe au sol, inanimée[6]. Bertrand Cantat la porte dans son lit, sans appeler les secours. Plus tard dans la nuit, il appelle au téléphone Vincent Trintignant, le frère de Marie. Celui-ci rejoint le chanteur, mais ne mesure pas la gravité de la situation, et Bertrand Cantat le dissuade à plusieurs reprises d'appeler un médecin. Au matin à h 15, Vincent Trintignant voit que sa sœur ne réagit pas et appelle les secours. Marie Trintignant est admise à l'hôpital universitaire de Vilnius dans un coma profond[7].

À deux reprises, les chirurgiens opèrent la jeune femme pour décompresser le cerveau. Elle est rapatriée en France le en état de mort cérébrale, à la suite d'un œdème cérébral suivi d'un coma profond provoqué par les coups portés[8]. Une opération de la dernière chance est tentée par le neurochirurgien Stéphane Delajoux[9], mais elle meurt le lendemain, le , à Neuilly-sur-Seine. Bertrand Cantat est condamné par la justice lituanienne pour « meurtre commis en cas d'intention indirecte indéterminée »[10].

Marie Trintignant est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (45e division) le , en présence d'une assistance vêtue de blanc comme l’a demandé la famille. Son cercueil est recouvert de tournesols, sa fleur favorite[c]. Le matin, un hommage réunit des proches au théâtre Édouard VII pour des lectures de textes et chansons joués ou appréciés par Marie Trintignant.

Le , son père adoptif Alain Corneau est inhumé auprès d'elle. Leur sépulture porte en épitaphe une phrase de Percy Shelley : « Paix, paix, ils ne sont pas morts, ils ne sont pas endormis, ils se sont réveillés du rêve de la vie. »

Hommages[modifier | modifier le code]

Le square Marie-Trintignant, à Paris, inauguré en mai 2007.

Nadine Trintignant publie en 2003 le livre Marie, ma fille, résumé par ces mots : « Je t'aime, ma fille chérie. Je t'aime à jamais. Peut-être parviendrai-je un jour à ne plus être obsédée par les horribles images de la fin de ta vie. J'arriverai à penser à toi avec douceur, et à te sourire. Peut-être. Je ne suis sûre de rien. »[11]

Le , Bertrand Delanoë, maire de Paris, inaugure le square Marie-Trintignant (ou jardin Marie-Trintignant) situé entre l'hôtel de Sens et la Seine, rue de l'Ave-Maria, dans le 4e arrondissement[12]. Il existe également une rue Marie-Trintignant à Brest et une allée Marie-Trintignant à Rezé (Loire-Atlantique).

En 2016, Samuel Benchetrit, son ex-mari, lui rend hommage à travers son livre La Nuit avec ma femme[13].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Dessin de Marie Trintignant et Patrick Dewaere dans Série noire.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Enregistrements[modifier | modifier le code]

En 1990, elle incarne Bianca, une chanteuse pop au purgatoire dans le film d'Otakar Votocek Wings of Fame (« Les Ailes de la renommée ») ; l'enregistrement de la chanson qu'elle y interprète n'est pas disponible.

En , elle chante Je suis dev'nue la bonne en duo avec Thomas Fersen, lors de l'émission en public Absolument fabuleux sur France Inter. En 2003, toujours avec Thomas Fersen, elle enregistre Pièce montée des grands jours, chanson éponyme de l'album de ce dernier.

En 2003, dans le film Janis et John de Samuel Benchetrit, elle joue une femme qui se fait passer pour Janis Joplin ; elle y chante aussi.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Le scénario est tiré d'un livre de Jim Thompson, A Hell of a woman, et les dialogues sont de l'écrivain oulipien Georges Perec.
  3. La tombe de Marie Trintignant se trouve à côté de celle du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier à sa gauche et de celle du chanteur de variété Gilbert Bécaud à sa droite.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « marie_trintignant », sur gala.fr
  2. Bastide et Durand 1999.
  3. Romain Clergeat, « Alain Corneau: Nadine Trintignant, la femme de sa vie », Paris-Match, 3 septembre 2010.
  4. Eric Pelletier et Laurent Chabrun, « Cantat-Trintignant: les clefs du procès », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. ce-que-laffaire-cantat-nous-apprend-sur-les-feminicides-enquete-exclusive-m6-marie-trintignant
  6. Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard, « La justice lituanienne », Le Parisien, 20 février 2004.
  7. Stéphane Bouchet, Frédéric Vézard, Bertrand Cantat, Marie Trintignant : l'amour à mort, Archipel, , p. 127.
  8. « Causes de la mort de Marie Trintignant », La Voix du Nord, 18 octobre 2007 (lien brisé, uniquement accessible via archive.is).
  9. Agathe Fourgnaud, « Le drame de Marie Trintignant », Le Point, 18 janvier 2007.
  10. Jugement du TGI de Toulouse reprenant le déroulement des faits et la condamnation dans Le Figaro
  11. https://www.babelio.com/livres/Trintignant-Ma-fille-Marie/35594
  12. « Les nouveaux jardins et équipements », dossier de presse Jardins et Nature à Paris, 1er semestre 2007, sur le site web de la Mairie de Paris.
  13. Nathalie Dupuis, « Samuel Benchetrit se livre dans un roman sur Marie Trintignant - Elle », Elle,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]

  • Secrets d'actualité : L'Affaire Marie Trintignant (2003), M6.
  • « L'affaire Trintignant » (deuxième reportage) dans « Spéciale meurtres chez les célébrités » le dans Crimes sur NRJ 12.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]