Liste des accidents ferroviaires en France en 1911

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La liste des accidents ferroviaires en France en 1911, est une liste non exhaustive, chronologique.

Janvier[modifier | modifier le code]

  • - Vers 14 heures 15, sur la ligne de Vire à Romagny[1], près de Saint-Germain-de-Tallevende, un train de voyageurs se dirigeant vers Saint-Hilaire-du-Harcouët tamponne un train de ballast. Bilan : trois morts et neuf blessés, dont cinq décèderont les jours suivants, tous employés du réseau de l'Ouest-État[2].
  • - À Ailly-sur-Noye, entre Creil et Amiens, à 5 heures, une collision entre deux trains de marchandises fait un mort: le garde-frein du train tamponné[3].

Février[modifier | modifier le code]

  • - À l'entrée de la gare de Courville (Eure-et-Loir), sur la ligne Paris-Le Mans, vers 18 heures 30, le rapide Paris-Rennes prend en écharpe un train de marchandises coupant les voies principales et se renverse. Les deux trains sont heurtés à faible vitesse par l'omnibus Guingamp-Paris quittant au même moment la gare. Un incendie se déclare dans les voitures disloquées du rapide, dont certaines sont encore éclairés au gaz. On dénombrera au moins douze morts et une vingtaine de blessés, dont plusieurs succomberont les jours suivants[4]. Venant après une série d'accidents graves sur le réseau de l'Ouest-État, cette nouvelle catastrophe suscitera des débats animés au Parlement[5] et provoquera une réorganisation du réseau[6].
  • - Sur le réseau privé de la Compagnie des mines de Béthune, à 14 heures, la collision dans le brouillard d'un convoi de charbon et d'un train de mineurs fait deux morts et vingt blessés[7].

Mars[modifier | modifier le code]

  • - À Vincennes (Val-de-Marne), sur la ligne dite de la Bastille, vers 7 heures, des ouvriers procédant à des travaux de réfection dans un tunnel passant sous la ville se garent sur la voie opposée lors du passage d'un train se dirigeant vers Fontenay-sous-Bois, mais, gênés par le bruit et la fumée du convoi, sont surpris par l'arrivée d'un autre arrivant en sens contraire de Nogent-sur-Marne, qui les percute, faisant trois morts et sept blessés[8].
  • - À l'entrée en gare du Gâvre, sur la ligne de Sablé à Saint-Nazaire, un train de marchandises pour Sablé déraille vers 15 heures 15 sur un aiguillage. Le conducteur[9] du train et la femme du chef de gare sont tués[10].

Mai[modifier | modifier le code]

  • - Sur la ligne de Valence-d'Albigeois à Albi des Chemins de fer départementaux du Tarn, vers 8 heures, un train spécial de 200 à 300 jeunes filles se rendant de Valence-d'Albigeois au pèlerinage local de Notre-Dame de la Drèche[11] est arrêté à la halte des Combalets pour se ravitailler en eau lorsqu'il est percuté par le train régulier qui le suit. Dans le choc, une voiture du train tamponné escalade et écrase celle qui la précède. L'accident fera trois morts et dix blessés, pour l'essentiel de très jeunes enfants[12].

Juin[modifier | modifier le code]

Juillet[modifier | modifier le code]

  • - L'Express du Havre à Paris déraille près de la gare de Mantes, entre les ponts de Magranville et de Dammartin. Le convoi, remorqué par la locomotive 230-583, était composé de dix-huit véhicules, voitures et fourgons. La locomotive fait brusquement un bond de la voie de Poissy sur celle d'Argenteuil. Les raisons restent inconnues au jour de l'accident. Le déraillement du rapide 120 ne fait que sept blessés, alors que le spectacle des voitures détruites aurait pu laisser penser à de nombreux morts[15].
  • - Peu après Ruffec, vers 18 heures 30, à l'entrée en gare de Saint-Saviol, la locomotive et les trois premières voitures du Sud-Express remontant en retard vers Paris, déraillent après avoir heurté une machine haut-le-pied manœuvrant sur la voie principale, dont le mécanicien est tué après avoir vainement tenté un ultime acte d'héroïsme pour éviter la collision[16]. Quatre voyageurs du rapide sont blessés[17].

Octobre[modifier | modifier le code]

  • - Près de la gare d'Ougney-Douvot, sur la ligne Dijon-Belfort, vers 2 heures, un train de marchandises venant de Baume-les-Dames s'arrête à temps devant des rochers tombés sur la voie, mais est percuté par le convoi suivant. Les deux chefs de trains sont tués, et d'autres cheminots sont blessés[18].

Novembre[modifier | modifier le code]

  • - Sur la ligne de Sablé à Montoir-de-Bretagne, le chef de gare de Campbon laisse par erreur entrer sur la section à voie unique subsistant entre cette gare et celle de Bouvron un train de marchandises allant vers Chateaubriand, alors qu'un autre en direction de Saint-Nazaire y est déjà engagé. La collision frontale qui s'ensuit fera quatre morts (un mécanicien, un chauffeur, un chef de train et un serre-frein) et deux blessés graves (un mécanicien et un chauffeur)[19].
  • - Sur la ligne de Loudun à Angers-Maître-École, près de Montreuil-Bellay, Maine-et-Loire, à 7 heures, l'effondrement de la pile centrale d'un pont métallique précipite l'omnibus Angers-Poitiers, tiré par deux machines, dans les eaux du Thouet en crue. Après neuf heures d'efforts, onze voyageurs réfugiés sur le toit d'une voiture seront sauvés, mais on dénombrera seize morts et une trentaine de blessés[20].

Décembre[modifier | modifier le code]

  • - Sur la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Darsac, vers 9 heures, rencontre frontale dans un tunnel situé après la gare d'Olliergues, entre un train omnibus se rendant à Ambert et une locomotive haut-le-pied venant de la gare de Vertolaye, dont le chauffeur et le mécanicien sont tués. L'accident fera également sept blessés, dont un décèdera peu après[21]. On reprochera au chef de gare d'Olliergues d'avoir ouvert la voie au train de voyageurs en retard alors qu'une machine y était déjà engagée[22].
  • - À Paris, à l'entrée de la Gare du Nord, un express venant de Hirson et Soissons est pris en écharpe par une machine haut-le-pied rentrant au dépôt de La Chapelle, qui éventre ses deux dernières voitures, faisant quatre morts et dix blessés[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Prolongement de la ligne de Caen à Vire.
  2. Le Petit Journal du 16 janvier 1911, p. 1., Le Figaro du 20 janvier 1911, p. 3. et Le Temps du 21 janvier 1911, p. 2.
  3. Le Figaro du 30 janvier 1911, p. 4.
  4. Le Petit Journal du 14 février 1911, p. 1. et Le Figaro du 20 février 1911, p. 5.
  5. Le Petit Parisien du 17 février 1911, p. 1.
  6. Par des arrêtés des 17 et 18 février 1911 substituant 3 directions aux 12 existant jusque là et un décret du 18 février remplaçant le directeur des chemins de fer de l'État (lire en ligne).
  7. Le Petit Parisien du 15 février 1911, p. 1.
  8. Le Petit Parisien du 9 mars 1911, p. 1.
  9. À ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du 15 novembre 1846 modifiée par décret du 1er mars 1901 portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel « chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie…»
  10. Le Matin du 15 mars 1911, p. 3.
  11. Voir Albi, Notre-Dame de la Drèche
  12. Le Matin du 31 mai 1911, p. 1.
  13. Le Matin du 6 juin 1911, p. 2.
  14. Le Figaro du 27 juin 1905, p. 5.
  15. Rédaction du journal, « LE PETIT MANTAIS » Accès libre, sur archives.yvelines.fr, (consulté le ).
  16. Le Figaro du 6 avril 1902, p. 2.
  17. Le Temps du 11 juillet 1911, p. 4.
  18. Le Figaro du 10 octobre 1911, p. 5.
  19. Le Petit Parisien du 5 octobre 1911, p. 1.
  20. Le Petit Parisien des 24 novembre 1911, p. 1 et 25 novembre 1911, p. 1.; voir également : Une catastrophe ferroviaire. Montreuil-Bellay, le 23 novembre 1911, par J. Sigot, Geste éditions, 2003
  21. Le Petit Journal du 5 décembre 1911, p. 1.
  22. Le Figaro du 5 décembre 1911, p. 5, et Le Petit Parisien du 5 décembre 1911, p. 1.
  23. Le Petit Parisien du 11 décembre 1911, p. 1.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]