Ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Darsac

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Ligne de
Saint-Germain-des-Fossés à Darsac
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
Un TER tracté par une BB 67400 en réversibilité près de Saint-Germain-des-Fossés en 2014.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Saint-Germain-des-Fossés, Vichy, Ambert, La Chaise-Dieu, Darsac
Historique
Mise en service 1862 – 1902
Concessionnaires Syndicat du Bourbonnais (1855 – 1857)
PLM (1857 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 785 000
Longueur 160 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
entre Saint-Germain-des-Fossés et Vichy
Pente maximale 30 
Nombre de voies 2 (de Saint-Germain à Vichy)
1 (de Vichy à Darsac)
Signalisation BAL de Saint-Germain à Vichy
Trafic
Propriétaire SNCF (de Saint-Germain à Pont-de-Dore)
Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez (entre Pont-de-Dore et Darsac)
Exploitant(s) SNCF, AGRIVAP
Trafic Intercités, TER, Fret
Schéma de la ligne

La ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Darsac est une ligne ferroviaire qui permet de relier Saint-Germain-des-Fossés au massif du Forez, aux monts du Livradois et au Velay via Vichy. Partiellement abandonnée aujourd'hui, sa partie nord reste très active puisque parcourue par les trains qui assurent la relation Paris — Clermont-Ferrand.

Elle constitue la ligne no 785 000[1] du réseau ferré national.

Historique[modifier | modifier le code]

Les et , les compagnies des chemins de fer de Paris à Orléans, de Paris à Lyon, et du Grand-Central signent avec le ministre des Travaux publics une convention portant création d'une société en commandite, connue sous le nom de « Syndicat du Bourbonnais. » La convention attribue aussi à la société la concession d'un chemin de fer « de Paris à Lyon par Corbeil et Moret, Nevers, Roanne et Saint-Étienne, d'un côté, Tarare de l'autre », ainsi qu'un « embranchement de Saint-Germain-des-Fossés à Vichy. » Cette convention est approuvée par décret impérial le [2]. Mais la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France est victime d'une déconfiture financière et est démantelé en 1857. Cela provoque la disparition de la société commune qui est démembrée au profit de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans et de la constitution de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Cette dernière compagnie récupère notamment la concession de la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Vichy lors de sa création par la convention signée le entre le ministre des Travaux publics et les Compagnie du chemin de fer de Paris à Lyon et Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée. Cette convention est approuvée par décret le [3].

Les sections de lignes « de Vichy à Thiers » et de « Thiers à Ambert » sont concédées à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une convention signée entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par un décret le [4]. Elles sont déclarées d'utilité publique et concédées à titre définitif par une loi le [5].

La loi du portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en no 146 une ligne « d'Ambert à la ligne du Puy à Saint-Georges-d'Aurac[6] ».

La section d'Ambert à Darsac est déclarée d'utilité publique par une loi le [7]. Elle est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une loi le [8].

Ouverture[modifier | modifier le code]

La ligne est mise en service par sections : de Saint-Germain-des-Fossés à Vichy le , de Vichy à Courty le , de Courty à Pont-de-Dore le (mise en service de la ligne de Clermont-Ferrand à Thiers en tronc commun sur cette section), de Pont-de-Dore à Giroux le , de Giroux à Ambert le , d’Ambert à Arlanc le et l’ouverture complète de la ligne a lieu avec la mise en service du tronçon d’Arlanc à Darsac le .

Fermeture au service des voyageurs[modifier | modifier le code]

Les sections de Vichy à Courty et d’Arlanc à Darsac sont fermées le , la section de Pont-de-Dore à Arlanc le .

Fermetures au service des marchandises[modifier | modifier le code]

Les sections de Puy-Guillaume à Courty et d'Arlanc à Saint-Sauveur-la-Sagne sont fermées le , de Saint-Sauveur-la-Sagne à Sembadel le , de Courpière à Arlanc le et de Sembadel à Darsac le .

Déclassement[modifier | modifier le code]

Le déclassement a lieu le pour les sections de Puy-Guillaume à Courty (PK 386,400 à 397,800) et d’Arlanc à Sembadel (PK 467,580 à 493,960)[9]. La section de Pont-de-Dore à Arlanc a été déclassée le  ; celle entre Le-Lac-de-Malaguet et Darsac l’a été le .

Modernisations de la ligne[modifier | modifier le code]

Voies de la gare de Vichy en cours de rénovation
Rénovation des voies de la gare de Vichy en 2012.

Un renouvellement des rails, dont certains dataient de 1907, a été opéré entre février et pour améliorer la desserte de la verrerie de Puy-Guillaume, au sud de Saint-Yorre. Ces travaux ont coûté 4,5 millions d'euros dans le cadre du Plan rail Auvergne. La portion de voie la plus endommagée était située dans le département du Puy-de-Dôme. 700 tonnes de marchandises transitent entre Vichy et Puy-Guillaume[10].

Un autre renouvellement voie-ballast a été opéré en en gare de Vichy, sur les quatre voies où s'arrêtent les trains de voyageurs (A, B, C et D).

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Tracé et profil[modifier | modifier le code]

La ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Darsac se sépare de la ligne de Moret - Veneux-les-Sablons à Lyon-Perrache à la sortie sud de la gare de Saint-Germain-des-Fossés et rejoint le raccordement (créé en 2006) emprunté notamment par les trains de la relation Lyon – Clermont-Ferrand. La ligne de Nîmes, permettant de rejoindre Clermont-Ferrand par Gannat, commence un peu plus loin ; elle n'est pas électrifiée, son trafic est moindre et aucun train de voyageurs n'y circule en service normal.

Le tracé est assez sinueux et comprend de nombreuses courbes dont le rayon reste supérieur à 476 m jusqu’à Vichy et s’abaisse jusqu’à 250 m au-delà.

Le profil est médiocre. Les déclivités ne dépassent pas 10  jusqu’à Vichy, mais au-delà, elles atteignent 25  sur de grandes longueurs et même accidentellement 30 .

Ce tracé peu favorable a pour conséquences des vitesses limitées qui ne dépassent jamais 85 km/h au-delà de Vichy avec quelques zones à 55 km/h.

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Faisceau de voies à la sortie nord de la gare de Vichy
Sortie nord de la gare de Vichy en 2014.

Cette ligne est à double voie de Saint-Germain-des-Fossés à Vichy et à voie unique de Vichy à Darsac.

L'adoption de courbes de faible rayon et de déclivités importantes a limité l'ampleur des ouvrages d'art dont le nombre reste important (voir schéma). Les tunnels sont relativement courts. Le plus long, celui des Graves, peu avant Giroux, ne fait que 315 m de longueur. Les viaducs sont généralement en pierre de taille avec des arches de 6 à 14 m d’ouverture.

La section entre Saint-Germain-des-Fossés et Vichy a été électrifiée en courant 25 kV 50 Hz au titre du projet de Moret à Clermont-Ferrand avec mise en service le .

Passages à niveau[modifier | modifier le code]

Entre Saint-Germain-des-Fossés et Vichy, il ne subsiste plus que trois passages à niveau (PN) en service : les PN nos 1 et 2BIS, à Saint-Germain-des-Fossés, coupant chacun un chemin communal, et le PN 7 coupant la route départementale 27 à Creuzier-le-Vieux.

Jusque dans les années 1920, il existait un PN no 8 au nord de la gare de Vichy. Il a été supprimé et le passage de Vichy à Cusset a été remplacé par un pont-rail en 1928, pour être haussé en 1988 dans le cadre de l'électrification de la ligne[11].

En gare de Vichy, deux passerelles ont été construites : l'une en béton de l'avenue des Célestins au boulevard de l'Hôpital, l'autre en acier, dite « de l'Hôpital », de l'extrémité sud de la gare routière au boulevard de l'Hôpital, au droit du centre hospitalier, celui-ci remplaçant l'ancien passage à niveau no 9[12]. Cette dernière, à la suite d'une importante corrosion, est fermée depuis fin 2019[13].

Vitesses limites[modifier | modifier le code]

Vitesses limites de la ligne en 2012 pour les trains V 160 ou V 200 et en sens impair (certaines catégories de trains, comme les automotrices de banlieue ou les trains de marchandises, possèdent des limites plus faibles) :

De (PK) À (PK) Limite (km/h)
Saint-Germain-des-Fossés Bifurcation de Vichy 160
Bifurcation de Vichy Vichy BV 110

Superstructure[modifier | modifier le code]

Gare de Saint-Yorre en 2010

Les gares sont de type PLM et comportaient à l’origine, sur la partie à voie unique, presque toutes des évitements dont la longueur variait de 325 à 740 m.

Exploitation[modifier | modifier le code]

Entre Saint-Germain-des-Fossés et Vichy, circulent sur cette section de ligne :

Entre Vichy et Puy-Guillaume, seuls des trains de marchandises circulent (en 2002, 113 200 tonnes de produits expédiés à Puy-Guillaume et 37 900 à Saint-Yorre[14]).

Depuis 1987, la section entre Pont-de-Dore et Arlanc est exploitée à la fois pour le transport des marchandises et les trains touristiques par l'AGRIVAP. Après déclassement officiel de la ligne entre Arlanc et Sembadel, ce tronçon est racheté par un syndicat intercommunal, le Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez, qui après remise en état de la voie et des ouvrages d'art en confie l'exploitation (uniquement touristique à ce jour) à l'AGRIVAP[15].

Dans le Livradois, la ligne est utilisée notamment pour le transport de papier de la papeterie de Giroux vers l'usine Celta à Courpière (38 000 tonnes par an[16] ; exploitation par Combrail[17] depuis 2016[18]). En , la vétusté de cette section amène le syndicat ferroviaire du Livradois-Forez à arrêter cette activité ferroviaire (« à titre conservatoire » selon son président)[16], cette section nécessitant la restauration de 1 250 traverses ; la reprise du trafic fret coûterait 1,4 million d'euros de travaux. Par ailleurs, l'exploitation touristique entre Craponne-sur-Arzon (située sur la ligne de Bonson à Sembadel) et La Chaise-Dieu, effectuée par le CFHF, doit également être suspendue[19],[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bulletin Officiel de RFF no 28 de novembre 2008 p. 32.
  2. « N° 3272 - Décret impérial qui approuve la convention passée, les 2 février et 6 avril 1855, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et les trois compagnies du chemin de fer de Paris à Orléans, de Paris à Lyon et du Grand-Central de France : 7 avril 1855 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 7, no 354,‎ , p. 49 - 76 (lire en ligne).
  3. « N° 4797 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 11 avril 1857, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et les compagnies des chemins de fer de Paris à Lyon, et de Lyon à la Méditerranée : 19 juin 1857 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 10, no 522,‎ , p. 275 - 327.
  4. « No 16808 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 18 juillet 1868, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 28 avril 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 33, no 1699,‎ , p. 364 - 373.
  5. « No 3112 - Loi relative à la déclaration d'utilité publique et à la concession définitive de plusieurs chemins de fer concédés à titre éventuel, et à l'adjudication de plusieurs chemins classés et non concédés : 23 mars 1874 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 8, no 205,‎ , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  6. « No 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  7. « No 11052 — Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'Ambert à Darsac : 6 août 1881 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 23, no 656,‎ , p. 597 - 598 (lire en ligne).
  8. « No 17490 — Loi qui concède diverses lignes de Chemins de fer à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 2 août 1886 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 33, no 1036,‎ , p. 633 - 634 (lire en ligne).
  9. « Décret du 18 septembre 1992 portant retranchement et déclassement de sections de lignes dépendant du réseau ferré national géré par la Société nationale des chemins de fer français » Accès limité, Journal officiel de la République française no 224, (consulté le ), p. 13378-13380.
  10. Laurent Bernard, « La ligne Puy-Guillaume/Vichy rénovée », La Montagne,‎ , p. 21 (édition de Vichy)
  11. Alain Carteret, Histoire de Vichy.
  12. Passerelle de l'Hôpital sur Massif Central Ferroviaire.
  13. « La passerelle métallique de la Gare de Vichy fermée pour raisons de sécurité », La Montagne, .
  14. L'activité Fret des principales gares auvergnates en 2002 [PDF].
  15. Site de AGRIVAP.
  16. a et b Jean-François Bélanger, « Le Syndicat Ferroviaire du Livradois-Forez (SFLF) réduit la voilure » Accès libre, sur mobilitesmagazine.com, (consulté le ).
  17. « Le Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez met fin à la convention avec Combrail » Accès payant, sur brefeco.com, (consulté le ).
  18. « Les exploitants », sur reseau-ferre-livradois-forez-velay.fr, Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez (consulté le ).
  19. Thomas Loret, « Arrêt du fret ferroviaire et d'une partie du trafic touristique dans le Livradois-Forez », sur francebleu.fr, France Bleu Pays d'Auvergne, (consulté le ).
  20. « Le Syndicat mixte ferroviaire du Livradois-Forez et Velay cesse le fret et une partie du trafic touristique » Accès payant, sur lamontagne.fr, La Montagne, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « De Saint-Germain-des-Fossés à Darsac », La Vie du Rail, no 402,‎
  • Pierre Gouttefangeas et Pierre Simonet, Histoire du Rail en Livradois-Forez, La Régordane, , 128 p. (ISBN 978-2-906984-18-9)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]