Général
Un général est un chef militaire de haut rang commandant une grande unité militaire interarmes (gendarmerie nationale, garde impériale puis républicaine, infanterie, cavalerie, génie, marine, aviation) longtemps appelée armée.
Dans le domaine militaire contemporain, un général est un officier de la gendarmerie, de la garde républicaine, de l'armée de terre ou de l'air dont le grade s'inscrit au sommet de la hiérarchie, laquelle comprend généralement dans l'ordre ascendant : les militaires du rang, les sous-officiers, les officiers subalternes, les officiers supérieurs et les officiers généraux.
Dans la plupart des armées de terre, un général commande une unité plus importante qu'un régiment : une brigade, une division, un corps d'armée, une armée ou un groupe d'armées. Dans certains cas, l'usage veut que le grade ait le nom de l'unité : général de brigade, général de division, général de corps d'armée ou général d'armée.
Dans les forces armées françaises, incluant la gendarmerie nationale, les deux grades terminaux de la hiérarchie militaire sont ainsi le général de brigade et le général de division. Ces derniers peuvent toutefois également prendre rang et appellation de général de corps d'armée puis de général d'armée.
Un général de brigade français arbore deux étoiles. Trois étoiles sont la marque de grade des généraux de division. Il y a respectivement quatre et cinq étoiles sur les uniformes des généraux de cors d'armée et d'armée.
Il doit être noté que l'étoile unique, contrairement aux chevrons de laine (militaire du rang) ou de métal (sous-officier) mais également aux barrettes des officiers, n'existe pas dans les forces armées françaises.
Dans plusieurs pays, ces différents grades sont représentés par le nombre d'étoiles portées sur le képi, la casquette ou les manchettes, le casque en campagne le cas échéant. À grade égal, les généraux français portent une étoile de plus que leurs homologues étrangers.
Son équivalent dans la marine est un amiral.
Étymologie et histoire
Le mot est relativement récent en français — on disait avant Capitaine général — et date de la Révolution française et du Premier Empire au cours desquels sont nommés plusieurs milliers de généraux.
Citons : Bonaparte, Moreau, etc.
Le concept, lui, date des Grecs qui élisaient leurs stratèges.
Citons : Alcibiade, Épaminondas, Xénophon (à titre temporaire), etc.
Avec la multiplication des effectifs, le nombre des généraux s'est multiplié. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Armée Rouge comptait dix mille généraux.
Le grade a parfois été attribué à des civils comme Jacques Chaban-Delmas.
On trouve un général (de brigade) à la tête de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris.
Hiérarchie des généraux par pays
Note : dans certains pays, le grade de « brigadier » se situe au même niveau que le général de brigade, mais n'est pas considéré comme un grade de général.
Pays | ||||
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Albanie | Gjeneralbrigad | Gjeneralmajor | Gjenerallejtnant | Gjeneral |
Algérie | Général | Général-major | Général de corps d'armée | |
Allemagne | Brigadegeneral | Generalmajor | Generalleutnant | General |
Autriche | Brigadier | Generalmajor | Generalleutnant | General |
Belgique | Général de brigade Brigadegeneraal |
Général-major Generaal-majoor |
Lieutenant-général Luitenant-generaal |
Général Generaal |
Biélorussie | Генерал-маёр (Major-général) |
генерал-лейтэнант (Lieutenant-général) |
генерал-палкоўнік (Colonel-général) |
|
Brésil | General-de-brigada | General-de-divisão | General-de-exército | |
Bulgarie | бригаден генерал (Brigadier-général) |
генерал-майор (Major-général) |
генерал-лейтенант (Lieutenant-général) |
генерал (Général) |
Canada | Brigadier-général Brigadier general |
Major-général Major general |
Lieutenant-général Lieutenant general |
Général General |
Croatie | Brigadni general | General bojnik | General pukovnik (Colonel-général) |
General zbora |
Danemark | Brigadegeneral | Generalmajor | Generalløjtnant | General |
Espagne | General de Brigada General de Brigada |
General de división General de Divisió |
Teniente General Tinent General |
General de Ejercito General |
Estonie | Brigaadikindral | Kindralmajor | Kindralleitnant | Kindral |
États-Unis | Brigadier general | Major general | Lieutenant general | General |
Finlande | Prikaatikenraali | Kenraalimajuri | Kenraaliluutnantti | Kenraali |
France | Général de brigade | Général de division | Général de corps d'armée | Général d'armée |
Indonésie | Brigadir Jenderal | Mayor Jenderal | Letnan Jenderal | Jenderal |
Italie | Generale di brigata | Generale di divisione | Generale di corpo d'armata | Generale |
Japon | 陸将補(陸軍少将[1]) | 陸将(陸軍中将[1]) | 幕僚長たる陸将(陸軍大将[1]) | |
Lettonie : | Brigādes ģenerālis | Ģenerālmajors | Ģenerālleitnants | . |
Lituanie | Brigados generolas | Generolas majoras | Generolas leitenantas | |
Macédoine | Бригадниот генерал | генерал-мајор | Генерал-потполковник (Lieutenant-colonel-général) |
генерал |
Norvège | Brigader | Generalmajor | Generalløytnant | General |
Pays-Bas | Brigadegeneraal | Generaal-majoor | Luitenant-generaal | Generaal |
Pologne | Generał brygady | Generał dywizji | Generał broni | Generał |
Portugal | Brigadeiro-general | Major-general | Tenente-general | General |
Roumanie | General de brigadă | General-maior | General-locotenent | General |
République tchèque | Brigádní generál | Generálmajor | Generálporučík | Armádní generál |
Royaume-Uni | Brigadier | Major-General | Lieutenant-General | General |
Russie | Генерал-майор (Major-général) |
генерал-лейтенант (Lieutenant-général) |
генерал-полковник (Colonel-général) |
генерал армии (Général d'armée) |
Slovaquie | Brigádny Generál | Generálmajor | Generálporučík | Generál |
Slovénie | Brigadir | Generalmajor | Generalpodpolkovnik (Lieutenant-colonel-général) |
General |
Serbie | Бригадни генерал | Генерал-мајор | Генерал-потпуковник (Lieutenant-colonel-général) |
Генерал |
Suède | Brigadgeneral | Generalmajor | Generallöjtnan | General |
Ukraine | Генерал-майор (Major-général) |
Генерал-лейтенант (Lieutenant-général) |
Генерал-полковник (Colonel-général) |
Генерал армії України (Général de l'Armée de l'Ukraine) |
Algérie
En Algérie, les trois grades d'officiers généraux sont communs à toutes les armées — Armée de terre, Armée de l'air, Marine, Défense aérienne du territoire, Gendarmerie nationale et Garde républicaine — qui composent l'Armée nationale populaire (ANP) ; ces grades sont les suivants, dans l'ordre hiérarchique ascendant :
- général (= général de brigade) ;
- major-général ;
- général de corps d'armée.
Allemagne
Lorsqu'il est employé seul, suivi ou nom d’un complément de nom, General est un grade militaire de l’Armée allemande.
Utilisé depuis le XIXe siècle, le rang de classement de ce grade, parmi les officiers généraux, dépend de la période concernée.
Avant la création de la Bundeswehr en 1955, il correspondait au grade de général de corps d'armée[2] tel qu'il se présente dans la hiérarchie militaire française actuelle.
Depuis 1955, il correspond au grade de général d'armée de la hiérarchie militaire française.
Belgique
Généralité
En Belgique, les quatre grades d'officiers généraux sont les suivants, dans l'ordre ascendant :
- général de brigade : une molette d'éperon (abréviation : Gen Bde) ;
- général-major : deux molettes (abréviation : Gen Maj) ;
- lieutenant-général : trois molettes (abréviation : Lt Gen) ;
- général : quatre molettes (abréviation : Gen).
Les grades sont identiques dans l'Armée de l'air, même si les insignes diffèrent.
Rang supérieur : général
En Belgique, le général — Generaal en néerlandais — est le quatrième et plus haut grade des officiers généraux dans les composantes « terre » et « air ». Il est donc supérieur au grade de Lieutenant-général — Luitenant-generaal en néerlandais — dans ces composantes.
L'insigne du général est constitué d'une épaulette à quatre molettes dans la composante « terre », de deux larges galons accompagnés de quatre galons plus fins, dans les composantes « air » et « médicale ».
Dans la composante « marine », le grade correspondant est celui d'Amiral.
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Terre[3] | Air[4] | Médicale[5] | Marine |
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On s'adresse au Général en disant « Général ». On s'adresse à l'Amiral en disant « Amiral ».
Canada
Dans l'Armée canadienne[6] et l'Aviation royale canadienne des Forces armées canadiennes, il y a quatre grades d'officiers généraux. Ces grades sont dans l'ordre ascendant : le brigadier-général, le major-général, le lieutenant-général et le général.
Dans l'Armée canadienne[6], les militaires ayant ces grades portent sur l'épaulette, en plus de deux épées croisées, un nombre variable de feuille (de une à quatre comme les anglo-saxons) et de couronnes.
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Général de l'Armée canadienne
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Bande à la manche d'un général de l'Armée canadienne
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Hausse-col des généraux de l'Armée canadienne
Dans l'Aviation royale canadienne, les généraux portent une grande bande et un nombre variable de petite bandes sur les manches qui correspond à leur grade et un nombre variable de feuilles d'érable sur les épaulettes qui va de un à quatre en plus de deux épées croisées surmontées d'une couronne.
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Bande à la manche d'un général de brigade de l'Aviation royale canadienne
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Bande à la manche d'un Major-général de l'Aviation royale canadienne
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Bande à la manche d'un Lieutenant-général de l'Aviation royale canadienne
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Bande à la manche d'un général de l'Aviation royale canadienne
Il n'y a qu'un général dans les Forces armées canadiennes et il occupe la position de chef d'état-major de la Défense. Cependant, les anciens chefs d'État-Major qui accèdent à d'autres fonctions peuvent continuer à porter leur grade : cela a été notamment le cas avec le général Raymond Hénault qui est devenu le président du conseil militaire de l'OTAN ; cela a aussi été le cas et avec le général Maurice Baril qui est devenu le président de la commission d'enquête sur le décès de quatre soldats canadiens en Afghanistan.
États-Unis
-
Brigadier Général
(Général de brigade) -
Major Général
(Général de division) -
Lieutenant Général
(Général de corps d'armée) -
Général
(Général d'armée) -
Général de l'armée des États-Unis
(Maréchal)
France
Les généraux
Il existe en France quatre titres de généraux. À chaque titre correspond un certain nombre d'étoiles, une de plus que dans la majorité des autres armées mondiales. Les appellations et signes distinctifs sont[7] :
Officiellement il n'existe que deux grades dans le corps des généraux, celui de « général de brigade » et celui de « général de division ». Les généraux de division accèdent aux rangs supérieurs en étant « élevés aux rang et appellation » de « général de corps d'armée » puis de « général d'armée », ce depuis un décret du 6 juin 1939 formalisant et simplifiant une circulaire du 17 mars 1921[7],[8],[9].
Contrairement à certaines légendes, il n'y a jamais eu de généraux portant six étoiles[7].
Le maréchal (de France)
Le maréchal de France porte sept étoiles d'argent. Le maréchalat n'est pas un grade ou un rang mais une « dignité dans l'État[10] ». Autrefois conférée à un général ayant commandé en chef devant l'ennemi, cette dignité ne peut aujourd'hui être attribuée qu'à un officier général victorieux[8].
Historique
Le terme « général » date du XVe siècle. Il est d'abord employé par opposition au terme « officiers particuliers » qui désigne les propriétaires d'unités[11].
- Les premiers brigadiers de cavalerie ont été nommés le 8 juin 1657, onze ans avant ceux d'infanterie[11]. Ils ne sont pas officiers généraux, mais ont le pas sur les autres colonels des régiments qui forment brigade avec le leur[7]. Leur attribut particulier est une étoile, selon le règlement du 31 mai 1776[7]. Une ordonnance du 17 mai 1788 les fait disparaitre[7].
- Ils sont d’abord appelés « maréchal de camp » à leur création au XVIe siècle sous l'Ancien Régime, puis encore sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Un décret du 28 février 1848 en fixe l'appellation moderne[8].
- Ils sont créés en 1621 et sont d’abord appelés « lieutenant-général » ; ils sont supprimés à la Révolution, le 25 février 1793 ; le titre est rétabli par Bonaparte, de l'an IX à l'an XII, pour désigner les commandants de corps d'armée, puis disparait de nouveau pour reparaître sous la Restauration et la Monarchie de Juillet ; le décret du 28 février 1848 établit le grade de « général de division »[7]. Jusqu'en 1921, ce grade est le plus élevé et permet d'accéder aux commandements de corps d'armée ou d'armée[8].
- Général en chef
- Il s'agit du grade d'officier général le plus élevé sous la Révolution, d’après le décret du 25 février 1793 ; cette appellation est supprimée par le décret du 18 février 1848[7]. Depuis, c'est une charge en temps de guerre : on dit alors plutôt « commandant en chef[11] ».
- La première mention de ces titres, qui ne constituent qu'une fonction, apparait dans la circulaire du 17 mars 1921. Le rang est créé en 1939[7].
- Le Premier Empire a utilisé le titre de généralissime[12].
Lors de la Première Guerre mondiale, ce titre a été celui du général[13] Foch nommé, le , commandant en chef des armées alliées sur le front de l'Ouest.
Effectifs des généraux en activité
En 2007, on comptait 633 officiers généraux en activité dans les armées dont 202 pour l’Armée de terre, 120 pour la direction générale de l'Armement, 81 pour l’Armée de l’air, 80 pour le contrôle général des armées, 65 pour la Marine nationale, 54 pour la Gendarmerie nationale, 3 pour le Service des essences des armées.
Au 31 décembre 2011, on ne comptait plus que 498 officiers généraux en activité dont 173 pour l'Armée de terre, 74 pour l'Armée de l'air et 52 pour la Marine[14], soit plus de 20 % en moins comparativement à 2007.
Japon
Dans la force terrestre d'autodéfense japonaise.
-
陸将補(rikushōho)
Général de brigade -
陸将(rikushō)
Général de division -
幕僚長たる陸将(bakuryōchō-taru-rikushō)
Général d'armée
Dans la force aérienne d'autodéfense japonaise.
-
空将補(kūshōho)
Général de brigade aérienne -
空将(kūshō)
Général de division aérienne -
幕僚長たる空将(bakuryōchō-taru-kūshō)
Général d'armée aérienne
Royaume-Uni
Suisse
En Suisse, un général est nommé uniquement en cas de guerre. En temps normal, l'officier qui se trouve à la tête de l'armée suisse revêt le grade de commandant de corps et la fonction de chef de l'Armée. Le général de l'Armée suisse en temps de guerre doit être élu par l'Assemblée fédérale.
Notes et références
- armée impériale japonaise
- Exemples de titres de General dans l'Allemagne nazie d’avant 1945, au sein de la Wehrmacht : General der Infanterie, General der Fallschirmtruppe ou General der Panzertruppe ; ou encore au sein de la branche militaire de la SS, General der Waffen-SS.
- Composante terre, Officier.
- Composante air, Officier.
- Composante médicale, Officier.
- Autrement dit l'Armée de terre canadienne.
- Ministère de la Défense, service historique de la Défense, « Les grades dans l'Armée française – Signes distinctifs de grade et appellation des officiers généraux », sur le site servicehistorique.sga.defense.gouv.fr, consulté le 23 février 2008.
- Ministère de la Défense, « Les grades de l'Armée de terre – Présentation des grades et appellations dans l'Armée de terre – Les officiers généraux », sur le site defense.gouv.fr, consulté le 26 avril 2008.
- Ministère de la défense, « Armée de Terre – Général de division », Sur le site defense.gouv.f, consulté le 13 janvier 2009.
- Selon l'article 4 de la loi du 13 juillet 1972.
- Pierre Carles, « Essai sur l'histoire des grades dans l'infanterie », dans Infanterie, 1989, no 16, p. 11-16 ; no 17, p. 17-27.
- Se référer à la liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire.
- Puis maréchal.
- Philippe Chapleau, « Ô combien de généraux, combien de colonels, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines… », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
Bibliographie
- Jean-Louis Swiners et Jean-Michel Briet, « Étoiles et stratèges. Pour vous y retrouver dans les films de guerre », dans : Warketing ! Une autre vision de la stratégie, ESF éditeur, 1993, pages 216 et 217.