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Renaissance (parti)

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En marche !
Image illustrative de l’article Renaissance (parti)
Logotype officiel.
Présentation
Fondateur Emmanuel Macron
Fondation
Idéologie Social-libéralisme
Adhérents 75 000 revendiqués[1] (4 septembre 2016)[2]
Site web Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata

En marche ! est un mouvement politique français lancé le par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique et ancien membre du Parti socialiste.

Historique

Photographie d'Emmanuel Macron en septembre 2014.
Emmanuel Macron en septembre 2014.

En marche ! est fondé le 6 avril 2016 à Amiens, ville de naissance du ministre[3]. Le nom du mouvement reprend les initiales de son fondateur[4].

Avec cette initiative, Emmanuel Macron assume pour la première fois son ambition de se présenter à une élection présidentielle[5]. De nombreux observateurs politiques et médias avancent qu'il envisage de le faire dès 2017, notamment en raison de collectes de fonds qu'il organise[6]. Le lancement fait l'objet d'une forte couverture médiatique[7] ; il s'accompagne d'un pic de requêtes concernant Emmanuel Macron sur Google et Wikipédia[8] et de tensions avec François Hollande sur la question de la loyauté du ministre à son égard[9]. Lors de son entretien du 14 juillet 2016, François Hollande déclare qu'Emmanuel Macron est tenu à la « solidarité » gouvernementale et à la nécessité de « servir jusqu'au bout » sans « démarche personnelle et encore moins présidentielle »[10]. Dans les semaines qui suivent la fondation d'En marche !, ce dernier bénéficie d'une hausse notable dans les sondages d'opinion, dont certains le situent comme le mieux placé à gauche en vue de l'élection présidentielle de 2017[11],[12].

La création d'En marche ! est saluée par différentes personnalités politiques, comme Najat Vallaud-Belkacem[13], François Hollande[14] ou encore Jean-Pierre Raffarin, qui juge que le mouvement « apporte du sang neuf »[15]. Pierre Gattaz, président du MEDEF, juge l'initiative « rafraîchissante », estimant qu'elle « permet de sortir de la politique politicienne »[16].

D'autres sont plus critiques, à l'image de Jean-Luc Mélenchon, qui a plaisanté sur le fait que « les gens qui ont mis en panne tout le système et l'économie du pays [fassent] un truc qui s'appelle "En marche" » [17] ou encore Christian Estrosi qui considère que le ministre n'a « aucune crédibilité »[15].

Le mouvement lance en mai 2016 une « grande marche », qui vise à recueillir 100 000 témoignages par du porte-à-porte afin d'élaborer un « plan d'action ». Emmanuel Macron présente l'opération comme « le premier temps essentiel de la construction de notre mouvement »[18]. Il fait appel pour cette opération au cabinet de conseil Liegey Muller Pons, spécialisé dans les campagnes électorales et membre de l’équipe de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012[19].

Emmanuel Macron tient son premier meeting le 12 juillet 2016 à la Maison de la Mutualité, auquel participent environ 3 500 personnes, une quarantaine de parlementaires, dont Nicole Bricq ; des personnalités telles que Renaud Dutreil ; Erik Orsenna ; ou encore la veuve de Michel Rocard[20]. Il affirme vouloir porter son mouvement « jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire »[21]. Le choix de la date — deux jours avant la dernière intervention télévisée du quinquennat de François Hollande — apparaît comme une provocation[20]. Manuel Valls, qu'il critique sans le nommer lors de son discours[20], exprime publiquement son agacement[22].

Positionnement

Alors qu'Emmanuel Macron a été membre du Parti socialiste (PS) de 2006 à 2009[23],[24], En marche ! souhaite sortir des clivages politiques traditionnels et se veut transpartisan[3]. Opposant au traditionnel clivage gauche-droite celui « entre les progressistes et les conservateurs », Emmanuel Macron précise qu'En marche ! est à la fois de droite et de gauche[9]. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, estime qu'En marche ! « n'a non seulement pas vocation à être dans la Belle Alliance Populaire [qui réunit les alliés du PS] mais il refuse de se situer à gauche voire cherche à dissoudre celle-ci dans la droite »[25]. Certains observateurs comparent En marche ! et le profil d'Emmanuel Macron au parti politique espagnol centriste Ciudadanos et à son dirigeant Albert Rivera[26],[27].

Organisation

Après la mise en ligne du site internet du mouvement, Mediapart relève que sa directrice de publication est Véronique Bolhuis, compagne du directeur de l’Institut Montaigne Laurent Bigorgne, et que l’association « En marche » a pour domiciliation l’adresse du domicile privé de Véronique Bolhuis et Laurent Bigorgne[28]. Après la publication de l'article, le site retire l'adresse exacte de la domiciliation et indique que le directeur de publication est l’association « En marche »[28].

Le mouvement compte comme adhérents toutes les personnes ayant communiqué leur courriel[4]. Le 10 avril 2016, quelques jours après le lancement du mouvement, Emmanuel Macron revendique 13 000 adhérents[29]. Il s'agirait en réalité de 13 000 clics sur son site et non d'adhérents, selon Le Canard Enchaîné[30]. Libération indique le 20 avril 2016 que leurs effectifs « seraient aujourd'hui très supérieurs » à ce chiffre[4]. Quelques parlementaires socialistes ont rejoint le mouvement : les députés Olivier Véran et Richard Ferrand ou le sénateur de Côte-d’Or François Patriat[4]. Emmanuel Macron indique qu'il est possible d’adhérer tout en restant membre d’un « autre parti républicain »[23].

En marche ! s'inspire du modèle participatif de Désirs d'avenir, le mouvement de Ségolène Royal, et entend s'appuyer sur ses fichiers d'adhérents d'après le député Pascal Terrasse, proche d'Emmanuel Macron et ancien animateur de Désirs d'avenir[31],[32]. D'après Libération, le mouvement s'appuie sur un « système d’enrôlement pyramidal directement inspiré des campagnes d’Obama en 2008 et 2012 »[4].

Christian Dargnat, ex-directeur général de BNP Paribas Asset Management, préside l'association de financement d'En marche ![33]. Celle-ci mène dès sa création une levée de fonds, y compris lors d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Londres, ce qui pousse le député Les Républicains Georges Fenech à interpeller le gouvernement à ce sujet à l'Assemblée nationale et le Premier ministre, Manuel Valls, à apporter un démenti, alors même qu'En marche ! assume l'initiative[33],[34]. Emmanuel Macron déclare en mai que 2 000 donateurs ont déjà versé des contributions financières (limitées à 7 500 euros par la loi) à En marche ![18].

En Marche ! est animé au quotidien par trois personnes : Julien Denormandie, directeur de cabinet adjoint au ministère de l'Économie, Ismaël Emelien[35], ancien conseiller communication d'Emmanuel Macron au ministère, et Benjamin Griveaux[36]. Deux agences de communication travaillent également pour le mouvement : Little Wing et Jésus & Gabriel[37].

Soutiens

Depuis la création d'En marche !, Emmanuel Macron a reçu plusieurs soutiens de la part de personnalités politiques :

Plusieurs dirigeants de think tank font partie des soutiens du mouvement le soutiennent également : Claude Bébéar et Laurent Bigorgne[46] de l'Institut Montaigne, Thierry Pech de Terra Nova et Gilles Finchelstein de la Fondation Jean Jaurès[45].

Les hommes d'affaires Henry Hermand, Claude Bébéar, Marc Simoncini et Jean Peyrelevade affichent également publiquement leur soutien au mouvement[45].

Notes et références

  1. Il ne s'agit que des personnes qui se sont inscrites aux newsletters du mouvement, pas de véritables adhérents ayant payé une cotisation.
  2. « Le mouvement "En marche!" d'Emmanuel Macron déclare durant les 5 premières minutes que son mouvement compte près de 75 000 adhérents », sur franceinter.fr/, (consulté le )
  3. a et b « Emmanuel Macron lance un « mouvement politique nouveau » baptisé « En marche ! » », sur Le Monde.fr (consulté le )
  4. a b c d et e Nathalie Raulin, « «En marche» : le bébé du ministre fait ses premiers pas », liberation.fr, (consulté le )
  5. Thomas Wieder, « Le pari libéral d’Emmanuel Macron », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  6. http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2016/05/18/25006-20160518ARTFIG00273-les-levees-de-fond-au-profit-d-emmanuel-macron-se-poursuivent.php
  7. Etienne Baldit, Pierre Lepelletier, « La folle séquence médiatique d'Emmanuel Macron », sur Le Lab, (consulté le ).
  8. « Requêtes sur internet : avec En Marche, Macron a pris le dessus sur Valls », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  9. a et b Amandine Réaux, « Finalement, le parti d'Emmanuel Macron est "et de droite, et de gauche" (mais surtout progressiste) », sur Le Lab, (consulté le ).
  10. Jean-Marie Pottier, « Emmanuel Macron, la démission continue », sur Slate, (consulté le ).
  11. Cécile Cornudet, « A quoi joue Emmanuel Macron ? », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  12. « Macron : l'envol dans les sondages », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  13. « Macron lance son mouvement :"J'adhère assez" (Vallaud-Belkacem) », sur www.europe1.fr (consulté le )
  14. « Macron lance son mouvement politique, "Ça s'appelle faire de la politique" note Hollande », sur Orange Actualités (consulté le )
  15. a et b « La «marche» de Macron régale Raffarin, et fait rire Mélenchon », sur leparisien.fr (consulté le )
  16. « Macron et son mouvement "En Marche" : "c'est rafraîchissant", estime Pierre Gattaz », sur Europe 1.fr, (consulté le ).
  17. Olivier Pérou, « Macron : le Medef séduit, Mélenchon rigole, Philippot dénonce », sur Le Point (consulté le )
  18. a et b « Emmanuel Macron lance sa "Grande Marche" vers un "plan d'action" », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  19. Simon Barbarit, « Emmanuel Macron met « en marche » un grand porte-à-porte pour le mois de mai », sur Public Sénat.fr, (consulté le ).
  20. a b et c David Revault d'Allonnes, « Emmanuel Macron passe à la vitesse supérieure », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  21. « VIDEO. Meeting à la mutualité: Ce qu’il faut retenir du show Macron », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  22. « Manuel Valls tacle Macron et son meeting politique », sur lesinrocks.com, (consulté le ).
  23. a et b « Emmanuel Macron lance un « mouvement politique nouveau » baptisé « En marche ! » », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  24. « Emmanuel Macron lance son mouvement politique «En marche !» », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  25. Le Point, magazine, « Cambadélis menace de sanction les soutiens de Macron », (consulté le )
  26. Arnaud Dassier, « Élections espagnoles : un Ciudadanos à la française est-il possible ? », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  27. Stéphane Alliès, « Macron démissionne, avec 2017 dans le viseur », sur Mediapart, (consulté le ).
  28. a et b Laurent Mauduit, « Le patronat héberge discrètement Emmanuel Macron », sur Mediapart, (consulté le ), p. 7-8.
    Article publié dans l'édition datée du 8 avril 2016.
  29. Victor Garcia, « Emmanuel Macron annonce une "grande marche en France" et 13 000 adhérents », sur L'Express.fr, (consulté le ).
  30. « "En marche" : quand Macron gonfle le nombre de ses adhérents », Metronews,‎ (lire en ligne)
  31. Éric Hacquemand, Pauline Théveniaud, « Le modèle de Macron ? Désirs d'avenir », sur www.leparisien.fr, (consulté le ).
  32. Alexandre Boudet, « Les "Désirs d'avenir" de Royal au service du "En marche" de Macron... et de Hollande », sur http://www.huffingtonpost.fr/, (consulté le ).
  33. a et b Charlotte Chaffanjon, « Macron en marche ? "Nous assumons de lever des fonds" », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  34. « Manuel Valls recadre sèchement Emmanuel Macron en direct sur les bancs de l'Assemblée nationale », sur rtl.fr (consulté le ).
  35. « Ismaël Emelien : Emmanuel Macron choisit un communicant de l'écurie Fouks », (consulté le )
  36. « INFOGRAPHIE. Des politiques pas très cathodiques », sur leparisien.fr (consulté le )
  37. « Ceux qui s'agitent derrière la start-up Macron », sur Challenges (consulté le )
  38. « Macron obtient un premier soutien de poids pour 2017 », sur Le Huffington Post (consulté le )
  39. « En Marche ! : Richard Ferrand accompagne Emmanuel Macron », sur Ouest-France.fr (consulté le )
  40. « «En marche» : le bébé du ministre fait ses premiers pas », sur Libération.fr (consulté le )
  41. lefigaro.fr, «Certains poussent Emmanuel Macron à être candidat», sur Le Figaro (consulté le )
  42. http://www.francetvinfo.fr/politique/pour-le-senateur-ps-francois-patriat-macron-redonne-du-souffle-a-la-politique_1720873.html
  43. http://lelab.europe1.fr/soutien-de-francois-hollande-lex-ministre-nicole-bricq-na-pas-ete-invitee-au-meeting-he-oh-la-gauche-2729164
  44. http://www.leparisien.fr/conflans-sainte-honorine-78700/conflans-philippe-esnol-en-marche-derriere-emmanuel-macron-28-07-2016-6001393.php
  45. a b et c Laura Prat de Seabra et Service infographie du Figaro, « Parlementaires, intellectuels, chefs d'entreprise : la «sélection» Macron », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  46. « "En marche!" Macron dans son fauteuil club » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes