Britt Ekland

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Britt Ekland
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Britt Ekland photographiée par Allan Warren en 1972.
Nom de naissance Britt Marie Eklund
Naissance (81 ans)
Stockholm, Suède
Nationalité Drapeau de la Suède Suédoise
Profession Actrice

Britt Marie Eklund, dite Britt Ekland Écouter, née le à Stockholm, est une actrice, mannequin et chanteuse suédoise ayant été surtout active en Italie et en Grande-Bretagne.

Très tôt dans sa carrière, elle côtoie des vedettes telles que Totò dans Il comandante (1963), Alberto Sordi dans L'Amour à la suédoise (1963) ou John Cassavetes dans Les Intouchables (1969) puis joue dans des films à succès tels que Les Conspirateurs (1969) qui raconte le triste sort d'Angelo Targhini et Leonida Montanari ainsi que dans des films controversés tels que Les Cannibales de Liliana Cavani où elle incarne Antigone dans un Milan contemporain.

Dans les années 1970, outre son rôle dans La Loi du milieu (1971), qui a fait d'elle un sex-symbol, ou celui dans L'Homme au pistolet d'or (1974) qui fait d'elle une James Bond girl[1], elle s'illustre dans plusieurs gialli et autres films d'épouvante tels que Les Émotions d'un jeune voyeur (1972), La Nuit qui ne finit pas (1972), Asylum (1972), The Wicker Man (1973) ou encore Le Club des monstres (1980). Depuis le début des années 1990, son travail d'actrice consiste principalement en des spectacles de théâtre, des caméos et des apparitions dans des émissions de télé-réalité.

Sa vie sociale très médiatisée, son mariage en 1964 avec l'acteur Peter Sellers et sa relation avec le chanteur Rod Stewart ont attiré une attention considérable de la part de la presse, faisant d'elle l'une des célébrités les plus photographiées au monde au cours des années 1970.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ekland est née Britt-Marie Eklund à Stockholm, en Suède[2] de Maj Britt, secrétaire, et de Sven Eklund, directeur d'un magasin de vêtements haut de gamme à Stockholm et capitaine de l'équipe nationale suédoise de curling, quatre fois championne nationale et une fois présidente de la Fédération mondiale de curling[1],[3]. La mère d'Ekland est décédée de la maladie d'Alzheimer dans les années 1980, ce qui l'a profondément affectée[4].

Ekland a grandi avec trois frères plus jeunes et a déclaré avoir été en surpoids pendant une grande partie de son enfance : « J'étais énorme. Mon Dieu, j'avais l'air pataude. J'ai toujours essayé d'être drôle pour compenser le fait d'être grosse et laide »[3]. Adolescente, Ekland a quitté l'école pour voyager avec une troupe de théâtre et a été repérée dans un café en Italie par un imprésario qui l'a envoyée à Londres pour auditionner pour des films[3].

Débuts en Suède et premiers rôles en Italie[modifier | modifier le code]

En 1984.

Ekland a tenu de petits rôles dans les films suédois L'Amour sous le soleil de minuit (sv) (1962) et Oui, il a été mon amant (sv) (1963), puis elle décroche son premier rôle dans un film italien avec Il comandante aux côtés du comédien et humoriste vedette Totò. Elle interprète une Suédoise dans L'Amour à la suédoise aux côtés d'Alberto Sordi et une nudiste dans Pas de lauriers pour les tueurs, un film d'espionnage américain dans lequel joue également Micheline Presle.

Elle joue avec son mari Peter Sellers dans Le renard s'évade à trois heures, une comédie policière du réalisateur italien Vittorio De Sica se déroulant dans la mer Méditerranée. Elle joue ensuite le rôle principal d'une fille amish devenue danseuse burlesque à New York dans la comédie musicale de William Friedkin, Strip-tease chez Minsky (1968), qui lui vaut les éloges de la critique[5]. Elle participe ensuite au film de mafieux italo-américain Les Intouchables (1969) aux côtés de John Cassavetes, Peter Falk et Gabriele Ferzetti, sélectionnée au Festival de Cannes 1969[6]. La même année, elle est au générique des Conspirateurs (1969), avec Alberto Sordi, Nino Manfredi, Enrico Maria Salerno, Ugo Tognazzi et Claudia Cardinale. Le film, inspiré par l'exécution capitale de deux Carbonaristes dans la Rome papale des premières années de la Restauration au début du XIXe siècle est avec 9 901 145 entrées le 1er du box-office Italie 1969-1970 et figure en bonne place dans le palmarès des films les plus populaires de tous les temps en Italie[7].

Elle débute les années 1970 en incarnant Antigone dans Les Cannibales de Liliana Cavani aux côtés de Pierre Clémenti et Tomás Milián. Cette reconstitution modernisée de la tragédie grecque Antigone de Sophocle, située dans le Milan contemporain et s'inspirant des thèmes sociopolitiques et de l'imagerie de l'époque, y compris des manifestations de 1968, du mouvement contre-culturel et des Années de plomb[8],[9],[10]. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 1970[11].

Sa dernière coproduction italienne tournée en Andalousie est le giallo Les Émotions d'un jeune voyeur (1972) d'Andrea Bianchi, « Un thriller psychologique modérément passionnant » selon Filmdienst[12].

Pic de carrière en Grande-Bretagne[modifier | modifier le code]

En 1987.

En 1971, elle a été choisie pour jouer le rôle principal et celui d'une femme gangster dans le film policier emblématique La Loi du milieu, aux côtés de Michael Caine, qui l'a fermement consacrée dans le rôle de la belle blonde. Dans les années 1970, Ekland a également joué dans l'adaptation d'Agatha Christie La Nuit qui ne finit pas (1972), dans le rôle de l'amie et de la compagne d'une héritière américaine. Après Les Émotions d'un jeune voyeur, elle continue dans l'épouvante avec le rôle d'une figure hallucinée dans le film à sketches Asylum (1972), aux côtés de Charlotte Rampling. L'un de ses rôles les plus emblématiques est celui d'une villageoise païenne et séductrice dans le film de folk horror The Wicker Man (1973) aux côtés de Christopher Lee, mais sa voix a été doublée dans le film pour masquer son anglais aux accents suédois[13].

Elle tourne dans les Montagnes Rocheuses le thriller Haute Tension (en) (1974) et revient à Londres pour tourner aux côtés de Jean-Pierre Cassel dans le drame britannique R comme Roger (1973), dialogué par Michel Audiard. À la télévision, elle a joué dans le téléfilm L'Homme qui valait trois milliards (1973) aux côtés de Lee Majors. Ensuite, un rôle important est celui de Mary Goodnight, la principale James Bond girl, dans le film L'Homme au pistolet d'or (1974), qui reçoit des critiques mitigées mais renforce le statut d'Ekland en tant que sex-symbol[4],[14]. Elle joue un rôle comique dans Le Froussard héroïque (1975), l'adaptation du Prisonnier de Bismarck, deuxième volume de la série de romans Les Archives Flashman de George MacDonald Fraser, qui a été décrit comme « peut-être son meilleur rôle à l'écran »[15]. La même année, elle incarne la comtesse Trivulzi dans la comédie érotique austro-franco-italienne de Franz Antel Treize Femmes pour Casanova (1976), avec Tony Curtis, Jean Lefebvre, Marisa Mell, Andréa Ferréol et Gérard Jugnot entre autres.

En 1976, Ekland a assuré la partie parlée en français à la fin du tube Tonight's the Night (Gonna Be Alright) de Rod Stewart, alors son petit ami. Ekland a également interprété des personnages biographiques, comme celui de l'actrice allemande Anny Ondra (épouse du boxeur Max Schmeling) dans le téléfilm Ring of Passion (1978). Ekland a également joué dans les films d'épouvante Le Club des monstres (1980) et Les Yeux du cauchemar (en) (1982).

Films indépendants, télévision et théâtre[modifier | modifier le code]

Britt Ekland et le producteur Leroy Griffith pour le film Strip-tease chez Minsky (1968).

En 1978, elle a animé une série télévisée syndiquée pour American International Television intitulée Jukebox. Réalisée par Bruce Gowers, produite et écrite par Paul Flattery pour Jon Roseman Productions, la série présentait des vidéos musicales alors naissantes, dont la plupart avaient été produites à l'origine par les sociétés de Roseman aux États-Unis et en Angleterre.

Ekland a tenu des rôles secondaires dans des longs métrages indépendants. Elle est apparue dans la comédie Vacances de folie (1985), puis dans le film d'horreur La Lune en scorpion (en) (1988) et dans le rôle de la prostituée Mariella Novotny dans le long métrage Scandal (1989) sur l'affaire Profumo.

Elle a été invitée dans diverses séries télévisées, notamment dans la populaire série Superboy, où elle a joué le rôle d'une extraterrestre déguisée en Lara, la mère biologique de Superboy, pendant la deuxième saison de la série en 1990. Ekland a publié un livre sur la beauté et la gymnastique, Sensual Beauty: How to Achieve It (1984), suivi d'une vidéo de fitness en 1992. Dans la série télévisée de la BBC I Love the '70s (1999), elle a présenté l'épisode de 1971 en hommage à son rôle dans le film La Loi du milieu.

Åsa Westerlund, Britt Ekland, Maria Montazami et Gunilla Persson pour l'émission Svenska Hollywoodfruar en 2014.

La suite de la carrière d'Ekland s'est principalement déroulée sur les planches et à la télévision, son dernier rôle au cinéma étant dans The Children (en) (1990). Elle est apparue sur scène en tant que membre de la distribution de Cendrillon au Regent Theatre de Stoke-on-Trent en décembre 1999 et janvier 2000. Elle est également apparue dans Grumpy Old Women Live (en) et a participé à l'émission de téléréalité suédoise Stjärnorna på slottet (sv) aux côtés de Peter Stormare, Arja Saijonmaa, Jan Malmsjö et Magnus Härenstam. En décembre 2007 et janvier 2008, elle joue à nouveau dans Cendrillon au Wyvern Theatre, à Swindon[16]. En janvier 2008, elle est invitée à l'émission de télévision britannique Loose Women (en). De décembre 2008 à janvier 2009, Ekland a joué dans Cendrillon au Shaw Theatre de Londres. Dans une rare occasion de chanter, elle a interprété la chanson My Prince[17], enregistrée à l'origine par Lara Pulver sur l'album Act One - Songs from the Musicals of Alexander S. Bermange. En 2009-10, elle a joué le rôle de la fée marraine dans Cendrillon au Princess Theatre de Torquay. En décembre 2010, elle a joué le rôle de « Fairy Pea Pod » dans Jack et le Haricot magique au Kings Theatre, Southsea. Elle a joué dans d'autres pantomimes au Theatre Royal, Windsor, en 2011 et 2012[1].

En 2010, Ekland a participé à l'émission de télé-réalité I'm a Celebrity… Get Me Out of Here!, la version britannique de Je suis une célébrité, sortez-moi de là !. Elle y a été la quatrième célébrité à être éliminée de l'émission. Ekland a été l'une des femmes au foyer de Svenska Hollywoodfruar sur TV3 de 2012 à 2014, la déclinaison suédoise de The Real Housewives. En 2018, elle a participé à l'émission Let's Dance 2018 (sv) diffusée sur TV4, la version suédoise de Danse avec les stars. Elle est la première à être éliminée le 30 mars, se classant 11e.

En 2020, Ekland est apparue dans la saison 4 de The Real Marigold Hotel de la BBC[18]. Toujours en 2020, elle a fait une tournée dans le pays dans une production de The Cat and the Canary, jouant le rôle de Mme Pleasant. Bien que la production se soit arrêtée en raison de la pandémie de Covid-19, elle a repris la tournée à la fin de 2021[19].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Britt Ekland et Peter Sellers en 1964.

Ekland est devenue célèbre du jour au lendemain à la suite de sa romance éclair et de son mariage en 1964 avec l'acteur et comédien anglais Peter Sellers, qui l'a demandée en mariage après avoir vu sa photo dans le journal et l'avoir rencontrée à Londres[20],[21]. Elle l'a soutenu après qu'il a souffert d'une série d'infarctus peu de temps après leur mariage. Ekland était la belle-mère des enfants de Sellers, Sarah et Michael (qui est mort d'un infarctus à peu près au même âge que son père). En janvier 1965, ils ont eu une fille, Victoria. Le couple tourne trois films ensemble, A Carol for Another Christmas (1964), Le renard s'évade à trois heures (1966) et Torero malgré lui (1967), avant de divorcer en 1968[22].

Le 17 décembre 1968, le juge Alan Orr accorde à Ekland un jugement provisoire de divorce devant la Haute Cour pour cause de cruauté de la part de Sellers, qui n'a pas contesté la procédure[22].

En juin 1973, Ekland a eu un fils, Nicolai Adler, avec le producteur de disques Lou Adler[23].

Elle a également eu une romance très médiatisée avec le chanteur de rock Rod Stewart. Ils ont été présentés l'un à l'autre en 1975 par Joan Collins et ont vécu ensemble pendant plus de deux ans, Ekland abandonnant sa carrière pour se consacrer à leur relation[24].

De 1979 à 1981, elle fréquente le chanteur Phil Lewis des groupes Girl et L.A. Guns, avec qui elle se fiance[25].

En 1984, à l'âge de 42 ans, elle épouse le batteur des Stray Cats, Slim Jim Phantom, qui a 23 ans. Ils ont eu un fils, Thomas Jefferson, en 1988[26] et ont divorcé en 1992.

Postérité[modifier | modifier le code]

En 2019.

En 1980, Ekland publie son autobiographie True Britt, qui est un succès d'édition[27].

En tant que partenaire de Rod Stewart, Ekland a inspiré son tube Tonight's the Night (Gonna Be Alright), qui a été la chanson numéro 1 en 1977[28]. La chanson comporte une partie parlée en français par Ekland[28].

En 2004, Charlize Theron a interprété Ekland dans Moi, Peter Sellers. Ekland a accompagné Theron au Festival de Cannes, où elle est devenue très émue en voyant le film[29].

Dans le film My Dinner with Hervé (2018), Helena Mattsson a joué le rôle d'Ekland.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Actrice de cinéma[modifier | modifier le code]

Actrice de télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Rich Pelley, « Britt Ekland: ‘I was the prénom naked female a lot of young lads ever saw », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Ann Fotheringham, « When city welcomed 'most photographed woman of the 70s' Britt Ekland », Glasgow Evening Times,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c Lester, Peter, « All Is Vanity », People, vol. 13,‎ (lire en ligne [archive du ])
  4. a et b Iley, Chrissy, « Britt Ekland on nudity, Alzheimer's, and being 'abducted' by Peter Sellers – interview », The Telegraph, (consulté le )
  5. « Review: 'The Night They Raided Minsky's' », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Gli intoccabili », sur festival-cannes.com
  7. (it) Maurizio Baroni, Platea in piedi (1969-1978) : Manifesti e dati statistici del cinema italiano, Bolelli Editore, (ISBN 978-8887019032, lire en ligne)
  8. Luigi Ballerini, La lotta con Proteo, Cadmo, 2000
  9. Paola Tallarigo, Luca Gasparini et Primo Goldoni, Lo Sguardo libero: il cinema di Liliana Cavani, La Casa Usher, 1990
  10. (en-US) J. Hoberman, « Reissuing an Italian Renaissance », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. « I Cannibali - Quinzaine des cinéastes », sur Quinzaine des cinéastes (consulté le ).
  12. (de) « Diabolisch », sur filmdienst.de
  13. Pukas, Anna, « Britt Ekland: Being in The Wicker Man was a real horror », Express, (consulté le )
  14. « Review: 'The Man with the Golden Gun' », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Stephen Vagg, « Trying to Make a Case for Royal Flash », Diabolique,‎ (lire en ligne)
  16. « Oxford Mail review of Cinderella at Wyvern Theatre, Swindon », Archive.oxfordmail.net, (consulté le )
  17. « My Prince » [archive du ], YouTube
  18. « Britt Ekland: Actor and singer », sur The Real Marigold Hotel, UK, BBC, (consulté le )
  19. « The Cat And The Canary Returns To Continue Its UK Tour Starring Britt Ekland », Theatre Weekly Press,
  20. « Former Bond Girl », BBC News, UK, BBC,‎ (lire en ligne)
  21. Ed Sikov, Mr. Strangelove: a biography of Peter Sellers, Pan MacMillan, (ISBN 0-283-07297-0)
  22. a et b "Actor Peter Sellers Regretted That His Marriage To Britt Ekland Had Broken Down, A Divorce Court Judge Was Told Today", associated news release dated 17 December 1968.
  23. Randall Roberts, « How Nic Adler turned a life in the clubs into a feast at Arroyo Seco Weekend », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. McCormick, Neil, « Rod Stewart interview: 'I am desperately ashamed of the way I finished relationships' », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Dave Ling, « Philip Lewis: "The best advice I've ever been given was to get a vasectomy" », sur Classic Rock Magazine,
  26. Abbie Wightwick, « Peter Sellers, Rod Stewart and me, Britt Ekland bares all », Wales Online,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. Eklund, Britt, True Britt, Simon & Schuster (February 1984) (ISBN 0-13-931089-4)
  28. a et b Robert Windeler, « Romantic Rod », People,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. James Ashwood, « Charlize Theron interview – Interviews – Movies », Virgin Media, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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