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Andros (entreprise)

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Andros France SNC
Création 1946
Fondateurs Jean Gervoson et Pierre Chapoulart
Forme juridique Société en nom collectif
Slogan Andros, la force du fruit !
Siège social Biars-sur-Cère, Lot
Drapeau de la France France
Direction Florian Delmas
Activité Industrie agroalimentaire
Produits Préparations et conserves de fruits ; biscuiterie sucrée ; viennoiserie, pâtisserie, chocolaterie, confiserie, confiture, miel
Filiales 33
Effectif 9 600
SIREN 428682447Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.andros.fr

Chiffre d'affaires 2,2 milliards d'euros (estimation pour le groupe)
Comptes non disponibles

Andros est un groupe international de l’industrie agroalimentaire et une marque française spécialisée dans la transformation des fruits et des laitages.

L’entreprise possède notamment les marques Andros, Bonne Maman et Mamie Nova, de grands noms qui représentaient en France près de 19,5 % des jus de fruits au rayon frais, 47 % des confitures ou même 62,4 % des compotes réfrigérées en 2017[1]. Elle est également présente sur le marché de la confiserie avec Pierrot Gourmand.

De 1990 à 2024 elle a coorganisé le Trophée Andros, un championnat de sport automobile sur glace. Elle sponsorise aussi la Ligue nationale de rugby[2] et l’équipe de rugby à XV du CA Brive.

La famille Gervoson-Chapoulart, propriétaire du groupe, dispose d’une fortune estimée à 1,5 milliard d’euros en 2023[3].

Historique

Siège historique d’Andros à Biars-sur-Cère.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Jean Gervoson et Pierre Chapoulart fondent un commerce de confitures en transformant les prunes invendues provenant du négoce du beau-père de Jean Gervoson[4]. Le siège de l’entreprise est situé à proximité de Brive-la-Gaillarde, à Biars-sur-Cère où cette activité se développe à la fin des années 1960.

En 1971, la marque « Bonne Maman » est dévoilée. En 1976, Andros achète la société Pierrot Gourmand. L’usine historique du confiseur située à Ivry-sur-Seine étant fermée, sa production est relocalisée à Biars-sur-Cère[5]. En 1987, Andros se lance dans la biscuiterie avec la reprise de Morina Baie Biscuits[6],[7].

Dans les années 1990, un slogan marquera le paysage publicitaire français avec l’allitération « Andros, Andros, ça c’est fort de fruits ! ».

En 1992, Andros négocie auprès de l’Union laitière normande des parts dans le groupement Gama Nova et la création d’une coentreprise avec le Groupe Even lui permet de détenir 80% de Mamie Nova[8],[9]. Parallèlement, à travers la gestion de Materne Confilux, Andros s’implante en Belgique[10].

En 2000, Jean Gervoson quitte la direction du groupe et ses deux fils lui succèdent[11] : Frédéric Gervoson, pour Andros et les confitures Bonne Maman, et Xavier Gervoson, pour les gâteaux Bonne Maman[4].

En 2006, Andros se diversifie dans la fabrication de crèmes glacées, de sorbets et de pâtisseries surgelées avec l’entreprise gersoise Prolainat[12],[13] puis rachète la Biscuiterie Saint-Michel à l’allemand Bahlsen et ajoute ainsi à son portefeuille de marques les « Madeleines de Commercy », les « Sablés de Retz » et les palets « Roudor »[5]. Le groupe s’investit dans la transformation de produits laitiers avec l’inauguration d’une usine à Auneau en 2007. Celle-ci compte plus de 400 salariés[14]. À la même période, Andros acquiert l’unité de production Materne-Boin de Biars-sur-Cère[15]. En 2008, la marque met sur le marché ses premiers desserts[5].

Pour accompagner son expansion, Andros transfère son entrepôt logistique (Novadis) de Moulineaux vers Vironvay dans de « nouveaux locaux plus spacieux, et plus facile d’accès pour les transporteurs »[16].

En 2024, le groupe annonce qu’il intégrera la chocolaterie Poulain[17].

Expansion à l’international

L’exploitation de multiples marques et filiales permet au groupe Andros d’être présent sur différents territoires dans le monde. Ainsi, Barker’s en Nouvelle-Zélande, les conserveries Odenwald et Spreewaldhof en Allemagne[18], Bowman Apple Products en Amérique du Nord[19], Dhul en Espagne[20], Los Nietitos en Uruguay [21] ou encore Scaldosole et Solo Italia en Italie[22] en sont des exemples.

Activités

Jus de fruits

En France, en 2015, l’entreprise Andros se classe seconde sur le marché des jus de fruits frais, derrière Tropicana, et suivie par Innocent[23]. Le groupe vise l’ultra-frais et les jus réfrigérés, un secteur qui offre d’importantes perspectives de croissance[24].

Historiquement, Andros a bénéficié d’un positionement précoce sur les smoothies à travers les marques « Fruit Addict » et « So Smooth »[25],[26].

Confitures et compotes

Le cœur d’activité d’Andros a toujours été la production de confitures et de compotes. En 2017, les parts de marché d’Andros en France étaient estimées à 47 % pour les confitures et 62 % pour les compotes réfrigérées[27].

Biscuits

Tartelettes à la framboise Bonne Maman.

Les biscuits Bonne Maman sont fabriqués par Morina Baie Biscuits, à laquelle une licence a été octroyée par Andros. Le chiffre d’affaires de cette entreprise est estimé à 450 millions d’euros en 2019[28].

Sous-traitance et marques de distributeurs

Andros a tissé des partenariats et apporte son savoir faire en fournissant à des entreprises de la grande distribution des yaourts, des marmelades, des confiseries ou des desserts surgelés[27]. Ainsi, les coulis et purées de fruits Les 2 Vaches, le fourrage des crêpes Whaou!, les compotes en gourde Lidl ou les bûches de Noël Picard[27] sont élaborés par le groupe Andros.

Marques

Bonne Maman

Jean Gervoson et sa femme Suzanne créent la marque Bonne Maman en 1971[4]. L’emballage de la marque, imaginé par Pierre Roche-Bayard[29], est inchangé depuis : pot au format breveté, couvercle d’après le motif vichy et étiquette blanche avec calligraphie comme à la plume[4]. Les produits achetés aux agriculteurs sont analysés pour vérifier que le taux de pesticides correspond à des valeurs considérées comme acceptables[4].

En 1997, la marque Bonne Maman s’élargit vers les biscuits avant d’entrer, début 2008, sur le marché des desserts. Comme pour les confitures, les recettes sont composées à partir de produits agricoles et transformés dont la qualité et la fraîcheur sont garantis, sans conservateurs ni additifs[4]. Au premier semestre 2009, malgré des prix supérieurs à la concurrence et une date limite de consommation plus courte, ces deux activités voient leurs ventes progresser : Bonne Maman gagne + 8,7 % pour les biscuits et remporte la seconde position sur le marché national des desserts[4]. Des unités de production spécialisées se trouvent à Auneau et Biars-sur-Cère pour les desserts, Avranches et Contres pour la biscuiterie[4].

En 2008-2009, la marque détient près de 35 % du marché français des confitures[4].

Un tiers des confitures Bonne Maman est destiné à l’exportation, tout comme 10 % des autres produits[4]. Dès la création de la marque apparaissent des pots miniaturisés de 30 g destinés à l’hôtellerie[4]. Distribuée dans 125 pays, Bonne Maman est, pour ces pots miniatures, en tête sur le marché aux Pays-Bas et en Grèce, et no 2 au Royaume-Uni et aux États-Unis[1].

Saint-Michel

Andros possède la biscuiterie Saint-Michel[30]. À l’origine une simple boulangerie, la notoriété de la société vient en 1905 avec la commercialisation et le dépôt de marque de galettes qui accompagneront le développement de la station balnéaire de Tharon-Plage.

Pierrot Gourmand

D’abord fabricant de confiseries, Pierrot Gourmand sera à l’origine de l’essor de la sucette en France en déposant un brevet d’invention en 1923[31].

Mamie Nova

Crée en 1949, Mamie Nova commercialise des produits frais transformés à base de laitages. Depuis les années 1950, l’emblème de Mamie Nova est une grand-mère en robe bleue. Après son rachat par Andros au milieu des années 1990, l’entreprise se concentre sur la promotion de produits de qualité.

Engagements

La société Andros est engagée dans l’intégration de salariés autistes au sein de l’une de ses usines[5],[32] avec l’association « Vivre et travailler autrement »[33].

Controverses

Autorité de la concurrence

En , avec huit autres sociétés, Novandie, filiale du groupe Andros, est condamnée dans l’affaire dite du « cartel du yaourt » à une amende de 38,3 millions d’euros pour entente sur les prix des produits laitiers[34], montant réduit à 35 millions d’euros en appel[35].

En 2019, le groupe Andros est condamné par l’Autorité de la Concurrence dans l’affaire dite du « cartel de la compote » ; pour avoir constitué une entente avec d’autres acteurs du marché de la compote, notamment afin de coordonner des hausses de prix[36]. L’enquête a révélé qu’en se comportant en franc-tireur, Andros avait perturbé le fonctionnement du cartel[37].

Gourdes recyclables

En novembre 2020, Andros remporte devant le tribunal de commerce de Lyon un procès intenté par son concurrent Materne, dans le cadre d’une procédure d’urgence dite « d’heure à heure ». Ce procès fait suite au lancement par Andros, en septembre 2020, de la première gourde de desserts fruitiers apte au recyclage.

Materne, filiale du groupe Bel, avait attaqué Andros pour tromperie au consommateur et concurrence déloyale. Materne estimait en effet que les emballages des gourdes Andros, utilisant du polypropylène, n’étaient pas recyclables contrairement à ce qu’ils alléguaient[38],[39].

En mai 2021, la décision rejetant les demandes de la société Materne a été confirmée en appel, la cour d’appel ayant estimé que la gourde présentée au public par Andros comme recyclable, était bien recyclable et était bien la première à l’être sur le marché français[40].

Personnalités liées à l’entreprise

Notes et références

  1. a et b « Les secrets d'Andros, le géant de l'agroalimentaire », Capital.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Andros | Top 14 - Site Officiel », sur Ligue Nationale de Rugby (consulté le )
  3. Challenges, « Frédéric Gervoson et familles Chapoulart et Gervoson - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges, (consulté le )
  4. a b c d e f g h i j et k Claire Bader, « Le coup de jeune de Bonne Maman », Capital n° 216, septembre 2009, pages 32-35.
  5. a b c et d « La saga d'Andros », sur francebleu.fr (consulté le ).
  6. Claire Bader, « St Michel, le petit français qui résiste aux multinationales du biscuit », sur Capital.fr, (consulté le )
  7. Laura Goyer, « Une rue pour honorer son succès », sur La Nouvelle République, (consulté le )
  8. Anne Denis, « Dernière ligne droite pour la reprise de l'ULN », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  9. Eugène Calvez et Nicole Piriou, « Les mutations récentes d’un groupe agro-alimentaire breton (Even) », Norois, no 170,‎ , p. 423–426 (DOI 10.3406/noroi.1996.6720, lire en ligne, consulté le )
  10. « Histoire de l’industrie Materne - 4 », sur Syndicat d'Initiative de Jambes (Namur), (consulté le )
  11. « Décès de Jean Gervoson, co-fondateur du groupe Andros », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  12. « Andros acquiert Prolainat », sur la Revue de l'industrie agroalimentaire.
  13. "Prolainat passe dans le giron du groupe Andros" dans "l'Usine Nouvelle"
  14. Centre France, « Agroalimentaire - À Auneau, le groupe Andros cultive la discrétion », www.lechorepublicain.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Andros rachète l'usine Materne-Boin sans plan social » sur le site de La Dépêche.
  16. « Novadis déménage », Quotidien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Ouest-France, « Le site historique de la marque de chocolat Poulain, près de Blois, intégralement repris par Andros », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  18. « Andros va racheter les cornichons allemands Spreewaldhof », LSA Conso,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « France-Based Andros Foods North America Plans $73 Million Expansion In Shenandoah County, Virginia », sur Area Development News, (consulté le )
  20. « Andros achète l’usine de desserts de l’entreprise espagnole Dhul », sur Agra Innovation (consulté le )
  21. « Los Nietitos se une a la francesa Andros », sur El Observador (consulté le )
  22. « Andros devient l'actionnaire majoritaire de Solo Italia », LSA Conso,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Corinne Scemama, « Mais comment rester innocent ? », L'Express, no 3368,‎ , p. 80 à 82 (ISSN 0014-5270).
  24. « Toujours en décrue, les jus de fruits font leur mue », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  25. « Les jus de fruits à toutes les sauces : un créneau qui attire les prétendants », sur www.journaldunet.com (consulté le )
  26. « Les jus de fruits sur la bonne voie », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  27. a b et c Claire BADER, « Les secrets d'Andros, le géant de l'agroalimentaire », sur Capital.fr, (consulté le )
  28. Claire BADER, « St Michel, le petit français qui résiste aux multinationales du biscuit », sur Capital.fr, (consulté le )
  29. « Le créateur des confitures "Bonne Maman" est mort », sur RTL.fr (consulté le ).
  30. « Morina Baie Biscuits acquiert Bahlsen Saint-Michel », 14 septembre 2006, Usinenouvelle.com.
  31. « La guerre de la sucette, ce petit bonbon cuit au bout d'un bâtonnet », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « Autisme : le travail d’intégration d’Andros - Les Echos », sur business.lesechos.fr (consulté le )
  33. « Accueil - Vivre et travailler autrement », sur Vivre et travailler autrement (consulté le )
  34. « Lourde amende pour le “cartel des yaourts” », Laurence Girard, Le Monde, 12 mars 2015.
  35. « COUR D’APPEL DE PARIS : Pôle 5 - Chambre 7 | ARRÊT DU 23 MAI 2017 » [PDF], sur autoritedelaconcurrence.fr, .
  36. « Concurrence : soupçons de cartel dans la compote », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  37. Centre France, « Economie - Andros (Lot) et Valade (Corrèze) épinglés comme membres du « cartel des compotes » », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  38. Laurence Girard, « Entre Andros et Materne, la gourde est pleine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  39. Sylvie Lavabre, « Materne échoue à faire condamner Andros pour ses gourdes recyclables », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  40. Arnaud Jadoul, « La gourde Andros est bien recyclable », Emballages Magazine,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  41. « Le BTS MUC, diplôme officiel des joueurs », sur lequipe.fr, L'Équipe,

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