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Asio-Américains

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Asio-Américains
Asian American

Populations importantes par région
Drapeau de la Californie Californie 6 762 404 (2019)
Drapeau de l'État de New York New York 1 889 234 (2019)
Population totale (22 371 683 en y incluant les métis asio-américains) (2019)[1]
Autres
Régions d’origine
Religions Catholicisme, Hindouisme, Protestantisme, Bouddhisme, Islam
Description de l'image Asian Americans 2020 County.png.

Les Asio-Américains, ou Américains asiatiques (en anglais : Asian American), sont une catégorie du bureau du recensement des États-Unis désignant les Américains des États-Unis originaires d'une partie de l'Asie, à savoir l'Extrême-Orient, l'Asie du Sud-Est et le sous-continent indien[2]. Leur nombre est estimé à 14 674 252 personnes (17 320 856 en y incluant les personnes ayant plusieurs origines), soit 4,8 % de la population totale (ou 5,6 %)[2].

Le terme Asian American fut introduit par des universitaires au début des années 1970, notamment par l'historien Yuji Ichioka, à qui on attribue la popularisation de ce terme. De nos jours, Asian American est le terme accepté dans la plupart des contextes officiels, aux États-unis, qu'il s'agisse des différents niveaux de gouvernement des États-unis ou des recherches académiques étasuniennes. Le terme est souvent raccourci en Asian dans l'usage courant aux États-unis.

Les Asio-Américains sont souvent loués par les conservateurs américains comme étant une « minorité modèle », discrète, travailleuse et bien intégrée, ce qui pourrait aussi être une façon de nier les discriminations aux États-Unis ou encore d’opposer les minorités les unes aux autres. Néanmoins, le stéréotype de la réussite économique des Asio-américains est contesté par certaines études. Ainsi, l’analyse du Pew Research Center, publiée en 2018, souligne que ce « groupe » présente des inégalités socio-économiques considérables, citant l’exemple des femmes de ménages philippines ou encore des livreurs chinois qui vivent avec moins en moyenne que leurs équivalents hispaniques[3].

Premiers immigrés (jusqu'en 1862)

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Limitation de l'immigration (1862-1965)

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Les immigrants chinois sont généralement amenés à effectuer les tâches subalternes les plus pénibles. Manœuvres, ils participaient à la construction des chemins de fer et des ponts, travaillaient dans les mines ou emballaient des cigares. Ils étaient payés moins que les Blancs et devaient acquitter une taxe spéciale que les Blancs ne payaient pas. Ils vivaient dans des quartiers réservés appelés Chinatown dans chaque ville. Avant la guerre civile, 50 000 Chinois travaillent dans la seule Californie, dont un grand nombre pour les compagnies de chemin de fer. En 1869, le chemin de fer fut terminé et des milliers de travailleurs chinois se retrouvèrent brusquement sans-emplois et placés en concurrence avec les Blancs sur le marché du travail, alimentant dès lors un fort sentiment xénophobe. Une partie de la presse contribue également à une campagne visant les Chinois et ces derniers sont les cibles de plusieurs émeutes. Les Chinois n'ayant pas le droit de témoigner devant les tribunaux en Californie, leurs agresseurs bénéficient d'une impunité presque totale. Le , à Los Angeles, des immeubles du quartier chinois sont pillés et 20 de leurs habitants sont abattus par balles ou pendus. Sur les quelque 600 émeutiers, 10 seulement sont inculpés mais furent acquittés par la cour suprême[4].

En 1868, les Californiens approuvent le traité de Burlingame entre les États-Unis et la Chine, qui accepte de mettre fin au contrôle sur l'émigration de ses ressortissants[5]. Avec la crise économique de 1873, les sentiments anti-immigrants se renforcèrent à nouveau et les partis républicain et démocrate intégrèrent à leurs programmes électoraux des mesures anti-chinoises. Lors du référendum de 1879, les électeurs de l'État californien votent contre la présence d'immigrants chinois[5], ce qui prépare le terrain à la loi d'exclusion des Chinois de 1882. Une telle contradiction apparente se retrouve chez Dennis Kearney, qui en tant que membre de la Pickhandle brigade aida la police et le Comité de sûreté publique de William Tell Coleman à réprimer les émeutes xénophobes anti-coolies en , mais qui, en tant que secrétaire du Workingman's Party à partir d', milita en faveur des lois restreignant l'immigration chinoise[5].

Dans les mines du Nevada, les ouvriers chinois sont chassés de leurs emplois dès la fin de la guerre civile. Lors d'un incident de ce genre, à French Corral, toutes les cabanes des Chinois furent incendiées et nombre de leurs habitants battus. L'instigateur de l'émeute est condamné à une simple amende. En , des miliciens envahirent les mines de charbons à Rock Springs (Wyoming) pour en expulser les travailleurs chinois ; 22 furent tués et une cinquantaine de maisons incendiées[4].

Les femmes, peu nombreuses (7,1 % de la population chinoise selon un recensement de 1870), ne sont pas autorisées à travailler dans les cuisines ou au comptoir des bars et des restaurants, ni même à faire le ménage des bureaux de la mine. Nombre d'entre elles sont alors contraintes à la prostitution. En outre, elles y sont parfois obligées par leurs maitres blancs, l'esclavage des Chinois n'étant pas rare en Californie[4].

Large immigration (depuis 1965)

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Démographie

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Évolution de la population asio-américaine lors des recensements américains[6],[7].
Année Population Groupes recensés
Nombre %
1860 34 933 0,1 Chinois en Californie
1870 63 254 0,2 Chinois et Japonais
1880 105 613 0,2
1890 109 527 0,2
1900 114 189 0,2
1910 146 863 0,2 Chinois, Japonais, Hindous, Coréens, Philippins, Maoris
1920 182 137 0,2 Chinois, Japonais, Hindous, Coréens, Philippins, Hawaïens, Maoris, Malais, Siamois, Samoans
1930 264 766 0,2
1940 254 918 0,2 Chinois, Japonais, Hindous, Coréens, Philippins, autres Asiatiques, Polynésiens
1950 321 033 0,2 Chinois, Japonais, Philippins
1960 980 337 0,5 Chinois, Japonais, Philippins, Hawaïens
1970 1 538 721 0,8 Chinois, Japonais, Philippins, Hawaïens, Coréens
1980 3 500 439 1,5 Asiatiques et Océaniens
1990 6 908 638 2,9
2000 10 242 998 3,6 Asiatiques
2010 14 674 252 4,8

Principaux groupes asio-américains

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Principaux sous-groupes asio-américains en 2010[2]
Groupe Nombre % de la population asio-américaine
Sino-Américains 4 010 114 23,15
Philippino-Américains 3 416 840 19,73
Indo-Américains 3 183 063 18,38
Viêtnamo-Américains 1 737 433 10,03
Coréano-Américains 1 706 822 9,85
Nippo-Américains 1 304 286 7,53
Khméro-Américains 276 667 1,60
Hmongo-Américains 260 073 1,50
Thaïlando-Américains 237 583 1,37
Lao-Américains 232 130 1,34
Autres 955 845 5,52

Selon le Pew Research Center, les Asio-Américains sont à 17 % catholiques, à 16 % hindouistes, à 11 % protestants évangélistes, à 6 % bouddhistes, à 6 % musulmans et à 5 % protestants traditionnels. 31 % d'entre eux ne déclarent pas de religion[8].

Représentation politique

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Niveau fédéral

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Le républicain Dalip Saund (en), né en Inde et arrivé aux États-Unis pour étudier, est le premier Asio-Américain à siéger au Congrès, à la suite de son élection en 1956 à la Chambre des représentants[9]. Le républicain Hiram Fong est quant à lui le premier Asio-Américain à être élu au Sénat en 1959, à la suite de l'admission d'Hawaï en tant qu'État[10]. Il est également le premier Asio-Américain à se porter candidat à une primaire présidentielle du Parti républicain en 1964.

En 1965, Patsy Mink devient la première femme non blanche à siéger au Congrès, à la suite de son élection à la Chambre des représentants[11]. En 1972, elle devient la première personne asio-américaine à se porte candidate à une primaire présidentielle pour le Parti démocrate. La démocrate, Mazie Hirono, devient quant à elle en 2012 la première Asio-Américaine élue au Sénat.

Niveau local

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En 1974, George Ariyoshi devient le premier Asio-Américain à accéder à un poste de gouverneur, en l'occurrence à Hawaï.

On observe une recrudescence du racisme visant les Asiatiques à partir de 2020 dans un contexte de pandémie de Covid-19, alors que le président Donald Trump lui-même ne cesse de mettre en cause un « virus chinois ». Les autorités recensent 3 750 plaintes pour actes discriminatoires et 500 violences graves sur la voie publique en 2020[3].

Ces épisodes de violence culminent avec la fusillade du 16 mars 2021 à Atlanta, au cours de laquelle un homme tue huit personnes dans des salons de massage asiatiques[3].

Notes et références

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  1. (en) « Explore Census Data », sur data.census.gov (consulté le ).
  2. a b et c (en) Elizabeth M. Hoeffel, Sonya Rastogi, Myoung Ouk Kim et Hasan Shahid, « The Asian Population: 2010 », sur Census.gov,
  3. a b et c Philippe Coste, « Les États-Unis rattrapés par le racisme anti-asiatique », sur Libération,
  4. a b et c Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 293, 366-375
  5. a b et c Randy Willoughby, « Immigration, race et sécurité à la frontière mexicano-californienne », Cultures & Conflits, nos 26-27,‎ (ISSN 1157-996X, DOI 10.4000/conflits.371, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Campbell Gibson et Kay Jung, « Historical Census Statistics on Population Totals by Race, 1790 to 1990, and by Hispanic Origin, 1970 to 1990, for the United States, Regions Divisions, and States » [PDF], .
  7. (en) U.S. Census Bureau, « American FactFinder - Results », sur factfinder.census.gov (consulté le )
  8. (en) « Religious Landscape Study », sur Pew Research Center's Religion & Public Life Project (consulté le )
  9. (en) « Triumph and Tragedy of Dalip Saund », sur www.pbs.org (consulté le )
  10. (en-US) « Hiram Fong First Asian-American Senator, An R From Hawaii », sur Hawaii Free Press, (consulté le )
  11. (en) « Women of Color in Congress », sur history.house.gov (consulté le ).

Articles connexes

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