Aller au contenu

Abdallah Kallel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 21 septembre 2018 à 19:31 et modifiée en dernier par Moumou82 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Abdallah Kallel
عبد الله القلال
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des conseillers

(5 ans, 5 mois et 9 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Fouad Mebazaa (intérim)
Prédécesseur Création de la fonction
Successeur Mekki Aloui (intérim)
Mustapha Ben Jaafar (indirectement, président de l'assemblée constituante)
Conseiller à la Chambre des conseillers

(5 ans, 5 mois et 9 jours)
Président du Conseil économique et social

(1 an)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Prédécesseur Ali Chaouch
Successeur Dali Jazi
Ministre tunisien de l'Intérieur

(1 an, 2 mois et 6 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Mohamed Ghannouchi
Gouvernement Ghannouchi I
Prédécesseur Ali Chaouch
Successeur Abdallah Kaâbi

(3 ans, 11 mois et 7 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hamed Karoui
Gouvernement Karoui
Prédécesseur Abdelhamid Escheikh
Successeur Mohamed Jegham
Ministre tunisien de la Justice

(2 ans, 9 mois et 26 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hamed Karoui
Gouvernement Karoui
Prédécesseur Sadok Chaâbane
Successeur Béchir Tekkari
Ministre tunisien de la Défense

(7 mois et 9 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hamed Karoui
Gouvernement Karoui
Prédécesseur Abdelaziz Ben Dhia
Successeur Habib Ben Yahia

(2 ans, 10 mois et 9 jours)
Président Zine el-Abidine Ben Ali
Premier ministre Hédi Baccouche
Hamed Karoui
Gouvernement Baccouche
Karoui
Prédécesseur Slaheddine Baly
Successeur Habib Boularès
Biographie
Date de naissance (80 ans)
Lieu de naissance Sfax, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Parti socialiste destourien/Rassemblement constitutionnel démocratique

Abdallah Kallel
Présidents de la Chambre des conseillers tunisienne

Abdallah Kallel (arabe : عبد الله القلال), né le 7 décembre 1943 à Sfax, est un homme politique tunisien.

Biographie

Formation

Issu d'une famille modeste de cinq enfants (son père est agriculteur et sa mère au foyer), il intègre la première promotion de l'École nationale d'administration (ENA) après une maîtrise en sciences économiques obtenue à la faculté de droit et des sciences économiques de Tunis.

Carrière politique

Durant la présidence de Habib Bourguiba, il est successivement attaché de cabinet au ministère de l'Intérieur puis de l'Équipement (1972), chef de cabinet des ministres de la Défense Abdallah Farhat et Rachid Sfar. Limogé en 1980, il enseigne durant treize mois à l'ENA puis devient PDG d'une société spécialisée dans le bâtiment.

Le 11 avril 1988, il devient ministre de la Défense avant de remplacer le général Abdelhamid Escheikh à la tête du ministère de l'Intérieur du 17 février 1991 au 24 janvier 1995, dans un contexte de lutte contre l'islamisme. Devenu conseiller auprès du président Zine el-Abidine Ben Ali, il retrouve le ministère de la Défense du 13 juin 1996 au 22 janvier 1997, passe au ministère de la Justice en 1997-1999 avant de devenir ministre de l'Intérieur pour la deuxième fois le 17 novembre 1999. Le 23 janvier 2001, à la suite du dépôt d'une plainte pour torture le visant, le président Ben Ali décide de l'écarter provisoirement de la vie politique.

Trois ans plus tard, il est nommé en janvier 2004 comme président du Conseil économique et social. Après la création de la Chambre des conseillers et son installation, il est élu à sa tête le 16 août. Trésorier du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à partir de 1988, il est membre de son bureau politique et de son comité central[1] jusqu'à sa radiation du parti le 18 janvier 2011.

Poursuites judiciaires

Le 14 février 2001, il se trouve à l'hôpital cantonal de Genève où il subit un triple pontage coronarien après avoir eu un malaise[2]. Alors que Hatem Ben Salem est aperçu par un employé de l'hôpital, ce dernier appelle Abdennacer Naït-Liman, un réfugié politique tunisien vivant à Genève depuis 1995 et président d'une association des victimes de la torture en Tunisie[2]. Celui-ci en informe Éric Sottas, directeur à Genève de l'Organisation mondiale contre la torture, et l'avocat Me François Membrez[2] et dépose plainte contre Kallel pour « lésions corporelles graves, séquestrations, injures, mise en danger de la santé, contraintes et abus d'autorité » ; Naït-Liman a en effet été torturé dans les locaux du ministère de l'Intérieur entre le 22 avril et le 1er juin 1992[2]. S'il avait témoigné huit mois auparavant dans le livre La torture en Tunisie. 1987-2000. Plaidoyer pour son abolition et contre l'impunité, le nom de Kallel n'y était pas mentionné[3]. La plainte est classée sans suite en février 2001 puis en appel le 22 mai 2007[4]. Cette initiative constitue une première pour le parquet suisse mais Kallel quitte le territoire à temps grâce au passeport diplomatique que lui confère son rang de ministre[2]. Sottas l'accuse alors d'être « responsable de la torture de milliers de personnes »[2].

Le 23 janvier 2011, après la révolution, il est placé sous résidence surveillée[5] avant de démissionner de la présidence de la Chambre des conseillers deux jours plus tard[6],[7]. Il est arrêté le 12 mars[8], à la suite d'une plainte déposée par un collectif de 24 avocats pour une accusation de détournement de fonds au sein du RCD. Le 14 mars, ses biens sont saisis par décret ; il fait ensuite l'objet d'un interrogatoire le 14 mai, conclu par un mandat de dépôt[9]. Le 21 mai, le chargé des contentieux de l'État dépose une plainte en référé pour le gel des avoirs des propriétés de Kallel[10] ; ses biens sont mis sous séquestre trois jours plus tard[11].

Abdallah Kallel est hospitalisé le 22 juillet à l'hôpital militaire de Tunis, dans un état jugé assez grave par sa famille, à la suite d'un malaise cardiaque ; celle-ci pointe ses conditions de détention pour expliquer la détérioration de son état de santé[12].

Le 29 novembre, la chambre correctionnelle du tribunal militaire permanent de première instance de Tunis le condamne à quatre ans de prison dans le cadre de l'affaire de Barraket Essahel[13], peine ramenée à deux ans de prison en appel le 7 avril 2012[14]. Le 10 juillet 2013, il est libéré au terme de sa peine[15].

Références

  1. « Liste des membres du comité central du RCD », Tunis Afrique Presse, 2 août 2008
  2. a b c d e et f Pierre Hazan, « Comment l'ex-ministre de l'Intérieur tunisien a échappé à la justice genevoise », Le Temps, 21 février 2001
  3. [PDF] Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme en Tunisie, La torture en Tunisie. 1987-2000. Plaidoyer pour son abolition et contre l'impunité, éd. Le Temps des Cerises, Paris, 2000, pp. 125-130
  4. « Plainte contre Abdallah Kallel à Genève - 14 février 2001 », Trial, 17 mai 2011
  5. « Tunisie : deux proches collaborateurs du président déchu en résidence surveillée », Associated Press, 23 janvier 2011
  6. « Tunisie - Abdallah Kallel démissionne de la présidence de la Chambre des conseillers », Business News, 25 janvier 2011
  7. « Démission d'Abdallah Kallel, le président de la Chambre des conseillers tunisienne », Atlas Info, 26 janvier 2011
  8. « Tunisie : les trois Abdallah sous les verrous », Babnet, 13 mars 2011
  9. « Tunisie : Abdallah Kallel sous mandat de dépôt », African Manager, 16 mai 2011
  10. « Plainte en référé pour le gel des avoirs de Nesrine Ben Ali, Moncef Trabelsi et Abdallah Kallel », Business News, 21 mai 2011
  11. Ahmed Nemlaghi, « Échos du prétoire », Le Temps, 24 mai 2011
  12. « Après son hospitalisation, l'état de santé de Abdallah Kallel se détériore », Business News, 27 juillet 2011
  13. « Tunisie : Ben Ali condamné à cinq ans de prison par un tribunal militaire », 'TF1, 30 novembre 2011
  14. « Affaire Barraket Essahel : Deux ans de prison pour les accusés », Business News, 7 avril 2012
  15. « Abdallah Kallel quitte la prison et rentre chez lui », Business News, 11 juillet 2013

Liens externes