Hydroélectricité en Italie

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Centrale Taccani (10,5 MW), mise en service en 1906 à Trezzo sull'Adda.

Le secteur de l'hydroélectricité en Italie occupe une place majeure : en moyenne, 12 à 17 % (selon les variations climatiques) de la production électrique est d'origine hydraulique.

L'Italie a été un des pays pionniers de l'hydroélectricité : ses premières centrales hydroélectriques furent construites à la fin du XIXe siècle.

Elle se classe en 2020 au 4e rang des producteurs d’hydroélectricité en Europe avec 7,1 % de la production hydroélectrique européenne et au 15e rang mondial avec 1,1 % de la production hydroélectrique mondiale.

La puissance installée du parc hydroélectrique italien est en 2020 au 4e rang européen, avec 9 % du total européen, et au 11e rang mondial avec 1,7 % du total mondial.

L'Italie occupe le 1er rang européen pour les centrales de pompage-turbinage avec 7 685 MW en 2020 (14 % du total européen), devant l'Allemagne, l'Espagne et la France, et le 4e rang mondial derrière la Chine, le Japon et les États-Unis.

Potentiel hydroélectrique

Le potentiel théorique de l'hydroélectricité en Italie a été évalué à 200 TWh/a, dont 47 TWh/a économiquement exploitable ; la production atteignant 45 TWh/a en 2011, on peut constater que le potentiel est exploité à 95 %. La construction de nouvelles centrales a cessé du fait de contraintes techniques, environnementales et économiques ; les seuls développements envisageables résident dans la modernisation et la rénovation d'installations existantes ; il reste cependant un potentiel de développement dans la micro-hydraulique (<100 kW), dont le potentiel économiquement exploitable est évalué à 12,5 TWh/a. Les centrales existantes de moins de 10 MW représentent environ 14 % de la puissance installée totale, dont 11 % au-dessus de 1 MW et 3 % au-dessous[1].

Histoire

Centrale hydroélectrique Esterle, construite de 1906 à 1914 à Cornate d'Adda sur le fleuve Adda, à l'aval de la centrale Bertini, construite de 1895 à 1898.

En 1883, l'ingénieur Lorenzo Vanossi conçoit et installe à Chiavenna le premier générateur électrique de la province de Sondrio actionné par la force hydraulique[2].

La première centrale hydroélectrique italienne de grande taille fut celle de Paderno, sur l'Adda, construite en 1898 par la société Edison, issue en 1884 du Comité de Giuseppe Colombo, qui avait créé en 1883 à Milan la première centrale électrique (thermique) pour l'éclairage du centre de la ville. La puissance installée de la centrale de Paderno n'était que de 10 MW, mais c'était alors la plus grande centrale hydroélectrique d'Europe ; une ligne de 32 km la reliait à Milan pour alimenter le tramway. Le développement de l'hydroélectricité est très rapide : de 1898 à 1908, la puissance installée électrique s'accroit de 429 MW, dont 325 MW hydrauliques. La production d'électricité passe de 40 GWh en 1895 à 1 300 GWh en 1908, 2 800 GWh en 1914 et 20 000 GWh en 1942. En 1918, 75,5 % des centrales hydroélectriques se trouvaient en Italie du nord, 16,5 % en Italie centrale, 7 % en Italie du sud et 1 % dans les îles[3].

Le graphique ci-dessous met en évidence l'importance considérable qu'a eue l'hydroélectricité (Idroelettrica, en rosé à la base du diagramme) depuis les débuts de l'histoire de l'électricité en Italie jusqu'au boom des énergies fossiles des années 1960 :

Évolution de la répartition en % des sources d'électricité en Italie.
Source : Terna

Production hydroélectrique

Selon l'International Hydropower Association, la production hydroélectrique de l'Italie s'est élevée à 47,72 TWh en 2020, soit 1,1 % du total mondial (15e rang mondial), très loin derrière la Chine (1 355 TWh) ; en Europe, l'Italie occupe le 4e rang avec 7,1 % du total européen, derrière la Norvège (141,69 TWh), la Suède (71,6 TWh) et la France (64,84 TWh)[4].

Les centrales hydrauliques ont produit 36,2 TWh en 2017 (après déduction du pompage), contre 42,4 TWh en 2016 et 45,5 TWh en 2015, en baisse de 14,7 % du fait de la faiblesse des précipitations ; elles ont assuré 34,8 % de la production d'électricité renouvelable, 12,2 % de la production électrique totale du pays et 10,9 % de la consommation intérieure brute d'électricité. Après correction des variations climatiques, la production de 2017 s'élève à 46,05 TWh, en baisse de 0,3 %[r 1]. La production hydraulique réelle a chuté de 38 % par rapport à son maximum atteint en 2014 : 58,5 TWh[r 2]. En 2018, elle est remontée à 48,2 TWh[5].

Les centrales hydrauliques ont produit 59,6 TWh en 2014 (57,2 TWh après déduction du pompage), contre 54,1 TWh en 2013 (51,6 TWh net du pompage), en hausse de 10,2 % du fait de l'abondance des précipitations ; elles ont assuré 22,1 % de la production électrique du pays (21,5 % net du pompage)[6].

Évolution de la production hydroélectrique en Italie[5]
Production (TWh) 1960 1970 1980 1990 2000 2010 2015 2016 2017 2018
Hydraulique 46,1 41,3 47,5 35,1 50,9 54,4 47,0 44,3 38,0 50,5
moins Pompage nd -1,4 -3,3 -4,8 -9,1 -4,5 -1,9 -2,5 -2,5 -2,3
= hydro net 46,1 39,9 44,2 30,3 41,8 49,9 45,1 41,8 35,5 48,2
Production électrique totale brute[n 1] 56,2 116,1 182,5 211,8 267,5 297,6 283,0 289,8 295,8 289,7
% hydro net 82 % 34,4 % 24,2 % 14,3 % 15,6 % 16,8 % 15,9 % 14,4 % 12,0 % 16,6 %

Les variations climatiques entrainent des fluctuations de grande ampleur : la production hydroélectrique brute de 1990 est inférieure de 26 % à celle de 1980 et celle de 2015 est inférieure de 22 % à celle de 2014.

De 2003 à 2017, les petites centrales (≤ 1 MW) ont augmenté leur production de 60 % (de 1 455 GWh à 2 328 GWh), les centrales de taille moyenne (1 à 10 MW) de 22 % (de 5 732 GWh à 6 979 GWh) et les grandes centrales (> 10 MW) de -9 % (de 29 483 GWh GWh à 26 892 GWh), avec des fluctuations de grande ampleur dues au climat (précipitations) dissimulant la tendance de l'évolution : 25 715 GWh en 2007, 40 160 GWh en 2010 et 44 404 GWh en 2014)[r 3] ; la production normalisée[n 2] est passée de 43 313 GWh en 2004 à 46 047 GWh en 2017, soit +6,3 % en 13 ans[r 4].

Les centrales hydroélectriques italiennes sont réparties selon leurs caractéristiques techniques en trois types[r 5] :

  • centrales au fil de l'eau, qui turbinent simplement les apports naturels ;
  • centrales d'éclusée, dotées d'une capacité de modulation faible : réservoir de capacité allant de 2 à 400 heures de production, permettant une régulation journalière ou hebdomadaire ;
  • centrales de lac ou de réservoir, dotées d'une capacité de modulation de 400 heures ou plus, rendant possible une régulation saisonnière.

La production par type d'aménagement a évolué comme suit :

Production hydroélectrique par type d'aménagement[r 5]
Production (GWh) 2003 2010 2014 2015 2016 2017 2017/2003 % production 2017 % puissance 2017
centrales au fil de l'eau 14 583 21 741 25 649 20 919 19 847 17 724 +22 % 49 % 29,8 %
centrales d'éclusée 12 323 15 911 18 535 13 214 12 591 10 067 -18 % 27,8 % 27 %
centrales de lac 9 763 13 466 14 362 11 404 9 994 8 408 -14 % 23,5 % 43,2 %
Total 36 670 51 117 58 545 45 537 42 432 36 199 -1,3 % 100 % 100 %

Les données ci-dessus excluent les centrales de pompage-turbinage pur, dont la production n'est pas considérée renouvelable ; quant aux centrales de pompage-turbinage mixtes, seule leur production issue des apports naturels est prise en compte.

Les principales régions productrices sont en 2017 d'abord les provinces alpines qui regroupent 80 % de la production nationale[r 3] :

Mais les Apennins ont un apport non négligeable :

Puissance installée

La puissance installée des centrales hydroélectriques de l'Italie atteignait 22 593 MW fin 2020 ; c'est le 4e parc hydroélectrique européen, avec 8,9 % du total européen, derrière ceux de la Norvège (32 995 MW), de la Turquie (30 984 MW) et de la France (25 508 MW), et le 11e mondial, avec 1,1 % du total mondial ; les centrales de pompage-turbinage représentent 34 % de cette puissance : 7 685 MW, au 1er rang européen avec 14 % du total européen, contre 6 364 MW en Allemagne, 6 117 MW en Espagne et 5 837 MW en France. Il n'y a pas eu de mise en service en 2020[4].

En 2019, l'Italie a mis en service 95 MW[7].

Nombre et puissance des centrales par taille en 2017[r 6]
Taille Nombre % Puissance (MW) %
puissance ≤ 1 MW 3 074 72 % 841 4,5 %
puissance de 1 à 10 MW 886 21 % 2 641 14 %
puissance > 10 MW 308 7 % 15 381 81,5 %
Total 4 268 100 % 18 863 100 %

Les données ci-dessus excluent les centrales de pompage-turbinage pur, dont la production n'est pas considérée renouvelable ; quant aux centrales de pompage-turbinage mixtes (celles qui ont une part de production issue des apports naturels), leur puissance totale est prise en compte.

Le nombre des centrales est passé de 1 998 en 2003 à 4 268 en 2017 (+114 %) et leur puissance de 16 970 à 18 863 (+11,2 %)[r 7].

La majeure partie des centrales sont situées dans les provinces alpines du nord du pays : 81,8 % en nombre et 59,5 % en puissance installée, en particulier en Lombardie (652 centrales, 5 141 MW), Piémont (905 centrales, 2 739 MW), Haut-Adige (543 centrales, 1 716 MW), Trentin (268 centrales, 1 632 MW) et Vénétie (393 centrales, 1 171 MW), mais les Abruzzes ont 71 centrales (1 013 MW)[r 8].

Politique énergétique

La loi italienne assure un tarif de rachat garanti pour les centrales hydroélectriques au fil de l’eau d’une capacité allant jusqu’à 250 kW, et des appels d’offres sont organisés pour les centrales hydroélectriques de plus de 10 MW[8].

Les objectifs fixés par le pays pour 2020 sont une production de 42 TWh/an avec 17,8 GW de puissance installée[8].

Principales centrales hydroélectriques

Centrales de pompage-turbinage

L'Italie occupe le 1er rang européen pour les centrales de pompage-turbinage avec 7 685 MW en 2020, soit 14 % du total européen, contre 6 364 MW en Allemagne, 6 117 MW en Espagne et 5 837 MW en France ; elle se situe au 4e rang mondial derrière la Chine (31 490 MW), le Japon (27 637 MW) et les États-Unis (22 855 MW)[4].

Principales centrales italiennes de pompage-turbinage
Centrale Localité Province Mise en service Propriétaire Puissance électrique
(MW)
Production moyenne
(GWh)
Hauteur de chute
(mètres)
Luigi Einaudi[9] Entracque Cuneo (Piémont) 1982 Enel 1318[n 3] 1466 1000
Roncovalgrande[10] Maccagno Varèse (Lombardie) 1971-74 Enel 1040[n 4] 984 736
Domenico Cimarosa[11] Presenzano Caserte (Campanie) 1991 Enel 1000 1276 495
Edolo[12],[13] Edolo Brescia (Lombardie) 1983-87 Enel 976[n 5] 1021[n 6] 1260
San Fiorano[14] Sellero Brescia 1973 Enel 560 318[n 7] 1403
San Giacomo Fano Adriano Teramo, Abruzzes 1947-1998 Enel 448 291 657
Riva del Garda (Ponale)[15] Riva del Garda Trente, Trentin-Haut-Adige 1929-1955 Enel 94

Centrales conventionnelles

Les aménagements hydroélectriques les plus importants mettent à profit les eaux de tout un bassin fluvial, avec une cascade de barrages ; par exemple :

  • haute vallée de l'Adda[16] (province de Sondrio, Lombardie) : deux barrages (San Giacomo di Fraele, mis en service en 1950 à 1 951 m d'altitude, réservoir de 64 hm3 ; Cancano, mis en service en 1956 à 1 902 m, réservoir de 123 hm3), et quatre centrales : Premadio (226 MW, chute : 598 m), Grosio (428 MW, chute : 626 m), Lovero (49 MW) et Stazzona (30 MW).
  • Val Malenco[17] (province de Sondrio, Lombardie), vallée de la Lanterna : deux barrages (Campo Moro, mis en service en 1958 à 1 951 m d'altitude, réservoir de 11 hm3 ; Alpe Gera, mis en service en 1964 à 2 128 m, réservoir de 68 hm3), et trois centrales : Campo Moro (35 MW, chute : 133 m), Lanzada (210 MW, chute : 1 000 m), (148 MW, chute : 700 m).
  • Valchiavenna[2] (province de Sondrio, Lombardie) : huit centrales d'une puissance totale de 382 MW sur les torrents Liro et Mera jusqu'au lac de Come ; la principale est la centrale de Mese : 170 MW, mise en service en 1927 et réhabilitée en 2009.
  • Tagliamento[18] (province d'Udine, en Frioul-Vénétie Julienne) : 26 centrales d'une puissance totale de 319 MW sur les fleuves Tagliamento et Isonzo et le torrent Cellina ; les deux principales sont celles de Somplago et d'Ampezzo.
Principales centrales hydroélectriques en Italie
Centrale Rivière Localité Province Mise en service Exploitant Puissance
(MW)
Production moyenne
(GWh)
Hauteur de chute
Grosio[19],[16],[20] Adda Grosio Sondrio (Lombardie) 1960-2002 A2A 428 598
Galleto[21] Velino Terni Terni, Ombrie 1929 ERG 326 654
Premadio[19],[16],[22] Adda Valdidentro Sondrio (Lombardie) 1960-2002 A2A 226 647
Lanzada[17] Lanterna Sondrio (Lombardie) 1955 Enel 210 280 1000
Timpagrande[23],[24] Arvo Cotronei Crotone, (Calabre) 1963-80 A2A 191 266 539
Pont Ventoux Susa[25] Doire ripaire Jaillons Turin, Piémont 2005 Iren Energia Spa 150
Sondrio[17] Lanterna Sondrio (Lombardie) 1960 Enel 148 410 700
Provvidenza Vomano Campotosto L'Aquila, Abruzzes 1949 Enel 141 70 287
Orichella[23],[24] Arvo San Giovanni in Fiore Cosenza, (Calabre) 1980-81 A2A 129 144 471
Montorio Vomano Montorio al Vomano Teramo, Abruzzes 1955 Enel 110 195 258

Notes et références

Notes

  1. nette du pompage
  2. corrigée des effets des variations climatiques, selon la directive 2009/28/EC.
  3. usine de Chiotas : 1 184 MW, usine de Rovina : 134 MW ; 1 365 MW en pompage
  4. 784 MW en pompage
  5. 976 MW selon Hydrelect, 1 280 MW selon Industcards.
  6. dont gravitaire : 224 GWh.
  7. la centrale de San Fiorano est de type mixte : gravitaire (productible : 318 GWh) et pompage-turbinage.

Références

  1. p. 33
  2. p. 34
  3. a et b p. 73
  4. p. 75
  5. a et b p. 74
  6. p. 67
  7. p. 68
  8. p. 69

Autres références :

  1. (en)World Energy Resources 2013 - Hydro, page 5.25, Conseil mondial de l'énergie, 2013.
  2. a et b (it)Nucleo idroelettrico di Mese, Edipower, consulté le 24 juillet 2016.
  3. L'industrie électrique en Italie, article d'Étienne Dalmasso dans les Annales de géographie, 1964, no 398.
  4. a b et c (en) [PDF] 2021 Hydropower Status Report (pages 6-9, 30-33, 47), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), .
  5. a et b (it)Dati Storici 1883-2018 (page 159), Terna.
  6. (it) Dati statistici sull’energia elettrica in Italia - 2014 - Nota di sintesi, Terna, consulté le 21 juillet 2016.
  7. (en) [PDF] 2020 Hydropower Status Report (pages 28-31 et 45), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2020.
  8. a et b (en) [PDF] 2016 Hydropower Status Report (Rapport 2016 sur l'état de l'hydroélectricité) (pages 54 et 56), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juillet 2016.
  9. « Barrage de Chiotas - Centrale Luigi Einaudi », Hydrelect (consulté le )
  10. « S.T.E.P. Delio - Roncovalgrande », Hydrelect (consulté le )
  11. (en)Domenico Cimarosa (Presenzano) Hydroelectric Plant, DOE Global Energy Storage Database, décembre 2013.
  12. « S.T.E.P. de Edolo, Val Camonica », Hydrelect (consulté le )
  13. (en)Pumped-Storage Plants in Europe - other countries, Industcards (archive).
  14. (it)L'impianto idroelettrico di generazione e pompaggio Lago d'Arno - San Fiorano, ENEL, 1972.
  15. (en)Hydroelectric Plants in Italy - Trentino-Alto Adige, Industcards (archive).
  16. a b et c « Haute vallée de l'Adda », Hydrelect (consulté le )
  17. a b et c « Val Malenco - Lombardie », Hydrelect (consulté le )
  18. (it)Nucleo idroelettrico di Udine, Edipower, consulté le 24 juillet 2016.
  19. a et b (en)Hydroelectric Plants in Italy - Lombardy - Sondrio, Industcards (archive).
  20. (it)Impianto di Grosio, A2A.
  21. (it)La centrale di Galleto, E.ON-Italia.
  22. (it)Impianto di Premadio, A2A.
  23. a et b (it)Caratteristiche Tecniche del Nucleo Idroelettrico della Calabria, A2A, consulté le 24 juillet 2016.
  24. a et b (en)Hydroelectric Plants in Southern Italy, Industcards (archive).
  25. (en)Hydroelectric Plants in Italy - Piedmont, Industcards (archive).

Voir aussi

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