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Deuxième spectacle du Théâtre Alfred Jarry. La séance commence par la projection du film La Mère de Vsevolod Poudovkine, interdit par la censure française, puis se poursuit par le troisième acte du Partage de midi de Paul Claudel mis en scène par Antonin Artaud et joué contre la volonté de l'auteur. À la fin du spectacle Artaud qualifie publiquement Claudel d' « infâme traitre », propos qui entraînent la brouille avec Jean Paulhan et la réconciliation avec les surréalistes.
Les 27 et Discussion des surréalistes au sujet de l'amour sous tous ses aspects. L'homosexualité masculine est presque unanimement condamnée. André Breton : « Je veux bien faire acte d'obscurantisme en pareil domaine. […] J'accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s'ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte[1]. »
À Bruxelles, le Groupe surréaliste de Belgique publie le premier numéro de la revue Distance[6].
Mars
Antonin Artaud, L'Art et la mort, conférence donnée à la Sorbonne pour le Groupe d'études philosophiques et scientifiques pour l'examen des tendances nouvelles animé par le docteur René Allendy.
Après quelques essais, Jean Epstein renonce à engager Artaud dans le rôle de Roderick Usher. Il lui reproche la « suracuité » de son interprétation.
Paul Éluard est hospitalisé au sanatorium d'Arosa dans les Grisons (Suisse)[7].
À Bruxelles, publication d'une protestation signée Aragon, Breton, Camille Goemans et Paul Nougé contre l'exposition consacrée à Giorgio De Chirico à la galerie Le Centaure : « [De Chirico trahit] une pensée qui a depuis longtemps cessé d'être la sienne, au profit de ceux-là même qui n'en ont jamais pénétré le mystère. »[6].
La première représentation du Songe d'August Strindberg mis en scène par Artaud est chahutée par les surréalistes au prétexte que ce spectacle est subventionné par l'Ambassade de Suède et joué devant un parterre d'officiels et de personnalités. Artaud monte sur scène et réplique : « Strindberg est un révolté, tout comme Jarry, comme Lautréamont, comme Breton et comme moi. Nous représentons cette pièce en tant que vomissement contre sa patrie, contre toutes les patries, contre la société…[12] »
La seconde représentation du Songe est interrompue[11]. La police intervient. Breton, Pierre Unik et Georges Sadoul sont arrêtés puis relâchés le lendemain[12].
Aragon et Breton écrivent une pièce de théâtre Le Trésor des jésuites, voulue comme une suite au film de Louis FeuilladeLes Vampires et un hommage à l'actrice Musidora[17],[18].
Décembre
Première représentation de Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac par le Théâtre Alfred Jarry : « Dans Les Enfants au pouvoir, la marmite est en ébullition. Le titre seul indique un irrespect de base pour toutes les valeurs établies. En gestes à la fois brûlants et pétrifiés, cette pièces traduit la désagrégation de la pensée moderne et son remplacement par quoi ? Voilà en tout cas le problème auquel la pièce grosso modo répond : Avec quoi penser ? Et qu'est-ce qui demeure ? », in Brochure de la saison 1928 du Théâtre Alfred Jarry[12].
Fermeture de la Galerie Surréaliste pour cause de faillite[14].
Au Japon, publication du premier numéro de la revue Shi to Shiron (Poésie et poétique) créée par Junzaburō Nishiwaki tandis que ses élèves publient successivement deux revues anthologiques Fukuiku taru kafu yo (Chauffeur exquis) et Le Costume de soleil[19],[20].
En Argentine, parution de la première de la revue surréaliste Que créée par le poète Aldo Pellegrini[21].
Traité du style, essai : « Si vous écrivez selon une méthode surréaliste des tristes imbécillités, ce sont de tristes imbécillités. […] Le surréalisme se définit par ceux qu'il défend et par ceux qui l'attaquent. […] Faire en français signifie chier. Exemple : ne forçons pas notre talent, nous ne fairions rien avec grâce.
↑Recherches sur la sexualité, in Werner Spies, La Révolution surréaliste.
↑Dans une analyse ultérieure du film, le cinéaste André S. Labarthe donne crédit à Germaine Dulac d'avoir su mettre en images le scénario d'Artaud, mais ce dernier en attendait la « capture du jaillissement ».
↑Marguerite Bonnet, André Breton, Œuvres complètes : Chronologie, t. 1, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p.LIV et LXI.
↑Marcelle Dumas et Lucien Scheler, Paul Éluard, Œuvres complètes : Chronologie, t. 1, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p.LXV.
↑ a et bAgnès Angliviel de la Beaumelle, Yves Tanguy, Paris, Centre Pompidou], , p.53.
↑ a et bXavier Canonne, Le Surréalisme en Belgique. 1924-2000, Paris, Actes Sud, , p.24.
↑Reproduction intégrale, en catalan et en français, dans Dalí et les livres, Edició catalana, Barcelone, 1982, p. 16.
↑« Porte-parole du surréalisme et théoricien intransigeant qui ne conçoit les données ultimes de l'acte poétique que dans le rêve, le hasard objectif, la spontanéité, la révolte non historicisée », Virgil Ierunca dans Adam Biro (dir.) et René Passeron (dir.), Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Genève et Paris, Office du livre et Presses universitaires de France, .
↑116 × 81 cm. Tate Gallery, Londres. Reproduction dans Jacques Meuris, René Magritte, Taschen, Cologne, 1997, p. 49 et Artension n° 26, octobre 2005, p. 113.
↑Reproduction dans Beaux Arts magazine n° 80, juin 1990, p. 141.
↑92 × 73 cm. Reproduction dans Beaux Arts magazine n° 314, août 2010, p. 87.
↑Paris, Centre Pompidou, Musée national d'art moderne. Reproduction dans Didier Ottinger (sous la direction de), Dictionnaire de l'objet surréaliste, éditions Gallimard & Centre Pompidou, Paris, 2013, p. 236.