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Condition des femmes à Maurice

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La condition des femmes à l'île Maurice est une préoccupation récente dans la courte histoire du pays, dont la population d'environ 1,2 million d'habitants[1] compte en 2021 un pourcentage de 50,6% de femmes[2].

Histoire

L’instauration des droits de la femme a été très difficile. C’est en 1835, à la suite de l’abolition de l’esclavage, que les habitants eurent leurs premiers droits. Ce n’est que plus tard que ces droits progressèrent sur la voie de l’égalité entre l’homme et la femme.

En 2019, l'association Linion Fam organise une manifestation contre les violences intrafamiliales qui avaient fait 4 victimes en un mois, et pour dénoncer les faibles aides publiques pour les femmes souhaitant quitter leur foyer familial[3].

Acquisition progressive des droits

Les choses ont évolué: la femme a obtenu de nombreux droits qui lui ont permis de mieux s’intégrer dans la société.

Le droit de vote est accordé aux femmes en 1948, c'est cet évènement qui marque leur entrée dans la société et la vie politique.

Les droits sociaux sont les plus nombreux : droit à l’éducation (dès 1976-1977 avec l'éducation gratuite), au travail, au logement ; ou encore à d’autres plus récents, comme le droit à l’avortement, légalisé le et applicable sous certaines conditions[4]. Bien qu'à Maurice plusieurs textes de lois existent pour protéger les droits de la femme, c'est dans les mentalités et les pratiques que la femme est la plus discriminée[5]

Les limites des droits des femmes

En même temps que se développaient ces nouveaux droits, des inégalités sont apparues, surtout dans le monde du travail, les hommes étant plus recherchés et favorisés que les femmes[2]. Du fait de la maternité, les femmes prennent un retard de carrière vers 25-35 ans.

Ces inégalités se retrouvaient dans de nombreux domaines où les femmes étaient prises comme second choix malgré leurs expériences ou diplômes.

Bien que l'avortement a été légalisé à Maurice dans certains cas (inceste, viol, malformation du fœtus, ou de danger pour la mère), les femmes souhaitant avorter, mais dont la situation ne remplit pas les conditions définies par la loi, doivent trouver des moyens hors du cadre légal, malgré les risques pour leur santé (détournement de produits pharmaceutiques tels que le Cytotec et le Méthotrexate). Un commerce illégal est donc apparu[6].

Les résolutions prises par le gouvernement

Le gouvernement rejoint le «Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes» (CEDAW en anglais) en 1984, soit cinq ans après sa création[7]. Les « Restriction Orders », lois organisant l'éloignement en cas de violences, ont aussi intégré un amendement pour la protection de la femme qui est le « Protection From Domestic Violence[8] (Amendment) Act » (Loi de protection contre la violence domestique) créé en 2007. D’autres droits sont créés pour limiter les violences conjugales, comme le droit au divorce inclus dans les « Restriction Orders ». Le gouvernement mauricien mobilise plusieurs moyens (droits, lois, ou aides) pour faire disparaître, ou du moins de limiter, les inégalités hommes/femmes ainsi que les cas de violence[9]

On voit d’ailleurs les résultats de ces nouvelles règles. Ceux-ci sont notamment visibles dans la politique, avec non seulement des femmes candidates et ministres, mais également Ameenah Gurib-Fakim qui fut présidente de 2015 à 2018, et la présidente de l'Assemblée nationale Maya Hanoomanjee. Toutefois, la représentation de la femme sur la scène politique reste minime; sur les 70 places disponibles au parlement, il n'y a que 30% de femmes, et sur 22 ministres il y a seulement 2 femmes[10].

Cependant, on note aussi que la femme mauricienne n'est plus sans voix et qu'elle milite contre le sexisme encore présent partout dans le monde[11]. En , une pub Coca-Cola jugée sexiste a été interdite par le ministère de l'Égalité du genre. L'affiche publicitaire controversée montrait une jeune fille blonde totalement renversée en arrière et portant une bouteille à ses lèvres. La ministre de l'Égalité du genre, Aurore Perraud, a pris la décision d'interdiction le « après des discussions au niveau de son ministère »[12]

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes